La Potion
La Potion, une émission d’une diffusée tous les samedis à midi, un entretien au fil duquel Jeanne Lacaille interroge la dimension spirituelle de ses invité.e.s, leur relation avec les mondes invisibles, leur héritage mystique, leurs ancêtres ; invoquant sur les ondes musiques de transe, chants rituels et autres rythmes thérapeutiques. Vaudou, maloya, candomblé, tarentelle ou transe dancefloor… Laissez-vous envoûter !
par Jeanne Lacaille
Épisodes
"Créer de nouvelles mythologies, c'est le devoir de l'artiste" (Rone)
16 juin 2023
44:45
02 juin 2023
46:51
"J'ai une foi totale dans la solidarité du Vivant" (Gabrielle Filteau-Chiba)
Tout plaquer pour vivre dans une cabane en bois dans les forêts sauvages du Haut-Kamouraska, entrer en lutte pour protéger l'environnement avec le soutien des esprits du Vivant et de la sagesse autochtone... La romancière québécoise Gabrielle Filteau-Chiba l'a fait, et elle raconte tout à Jeanne Lacaille au cours d'une rencontre ultra-sensible parmi les vieux arbres du Jardin du Luxembourg avant de rallier le festival Etonnants Voyageurs à Saint-Malo !
Femme-renard aux yeux verts du grand nord, Gabrielle Filteau-Chiba menait une vie plutôt standard à Montréal jusqu’au jour… Où s’impose à elle la nécessité de tout plaquer pour partir vivre dans une cabane en bois au cœur d’une forêt sauvage dans la région du Haut-Kamouraska. Là où naissent les Appalaches et les bélugas, Gabrielle Filteau-Chiba vit au bord d’une rivière, sans eau, sans électricité et sans réseau, en compagnie des ours, des coyotes, des grands pins et des aurores boréales. Et c’est au cœur de ce pays “où les chiens quand on les détache deviennent des loups” selon les mots du québécois Louis Hamelin dans son roman La Constellation du Lynx ; c’est là, dans la solitude chérie de sa petite coquille de noix, tout contre le poêle à bois, que Gabrielle Filteau-Chiba commence à écrire. Un journal intime d’abord, qui devient bien vite une trilogie romanesque : “Encabanée” en 2018, “Sauvagines” l’année suivante et “Bivouac” enfin, en 2021, publiés aux éditions Le Mot et le Reste et aux éditions Stock. Largement autobiographique, ce triptyque saveur sève est un cri du cœur pour la protection du Vivant, un plaidoyer poétique et hautement spirituel composé autour du personnage d’Anouk, qui comme l’autrice, quitte tout pour s’ensauvager avant de prendre part à la lutte collective contre un projet d’oléoduc qui menace sa forêt ; Raphaëlle, une agente de protection de la faune aux prises avec un violeur- braconnier ; et Riopelle, un militant radical qui fait chavirer les cœurs. Ensemble et avec les esprits de la forêt, ielles vont changer le cours des choses et aujourd’hui Gabrielle Filteau-Chiba achète des forêts pour les protéger avec ses droits d’autrice. Classe !
26 mai 2023
49:24
"Les chants des Baye Fall ? La lumière, la transcendance absolue." (Guiss Guiss Bou Bess)
Des tambours qui parlent, des chants de lumière, des danses de possédés, un panthéon d’esprits guérisseurs, des bpm bien dosés et des secrets d’initiés… Voilà quelques-uns des ingrédients qui composent La Potion de mes invités : le trio franco-sénégalais Guiss Guiss Bou Bess ! Avec Mara Seck au chant, Aba Diop aux percussions et le français Stéphane Costantini aux machines, le trio marie les polyrythmies mystiques du sabar à la transe des musiques électroniques. Un cocktail explosif qui n’a pas manqué de décoiffer le public des Transmusicales de Rennes par exemple à la sortie de Set Sela, en 2019, le premier EP du groupe. Quatre ans plus tard, Guiss Guiss Bou Bess dévoile aujourd'hui son nouvel et 2e opus, Jolof Bass Music.
>> https://youtu.be/YiuO5f6yQQ8
À cette occasion, Guiss Guiss Bou Bess revient sur la magie des tambours sabar, piliers de transe et de possession des cérémonies ndop. Dans cet épisode de La Potion, le trio initie aussi Jeanne Lacaille à la spiritualité, la philosophie et à la musique des adeptes du Baye Fall, confrérie soufie du Sénégal dont Mara Seck et Aba Diop font partie, une communauté à l'honneur le 3 mai dernier d'une soirée exceptionnelle organisée par le Collectif Souffle au Consulat à Paris.
>> https://youtu.be/rAT7YGhm9x8
Prochains concerts de Guiss Guiss Bou Bess :
>> le 20 mai à Jette en Belgique, pour le festival Jam'in Jette
>> le 24 mai à Nantes
>> le 15 juin à Rennes
19 mai 2023
48:20
"En fest-noz, il n'y a qu'un pas entre la danse, la transe et la jouissance" (Fleuves)
“Le fest-noz a ceci de magique qu’il vous met une société en mouvement en la faisant danser et ça, c’est tout à fait extraordinaire” selon le regretté Yann-Fanch Kemener, chanteur breton, ethnomusicologue, collecteur de chants populaires du Centre-Bretagne et grand amateur de fest-noz.
Le fest-noz au départ, c’est un rituel paysan, une manière d’accompagner le travail de la terre ou de casser la fatigue à la fin d’une journée d’arrachage de pommes de terre. Depuis 2012, le fest-noz est inscrit au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Unesco et l’on en compte des centaines organisés chaque année en Bretagne mais au début du 20e siècle, à cause des guerres et de l’industrialisation de l’agriculture, cette fête de nuit traditionnelle et populaire a failli bien disparaître. Mais c'était sans compter sur le chanteur visionnaire Loeiz Ropars dans les années 50, les expérimentations d'Alan Stivell dans les années 70, le groupe rock Ar Re Yaouank dans les années 90 et toute une nouvelle génération d'artistes qui composent au présent la bande-son du fest-noz. C'est le cas de Fleuves, un trio brestois qui, depuis 2012, offre une cure de jouvence aux fest-noz à rebours de tout folklore en croisant le trad' avec les modulations électroniques d'un Fender Rhodes. Ses membres l'affirment : "en fest-noz, il n'y a qu'un pas entre la danse, la transe et la jouissance."
Alors peut-on voir dans le fest-noz breton un rite païen contemporain ? Racines paysannes, danses collectives, musiques répétitives, phénomènes de transe et vecteur de cohésion sociale… En compagnie de Fleuves et de passionné.e.s qui vivent au présent cette belle cérémonie, Jeanne Lacaille lève le voile sur la magie du fest-noz... Entrez dans la ronde !
12 mai 2023
48:45
"Le tarot divinatoire, c'est une psychanalyse en accéléré !" (Thomas Perino)
Cette semaine, La Potion part à la rencontre de Thomas Perino, graveur d'art et maître-cartier qui signe Le Tarot Perino aux éditions Le Feu Sacré, réalisé selon un savoir-faire très ancien et inspiré par le célèbre Tarot Conver, un canon du tarot de Marseille.
Devinez quoi ? Après le lancer d’os évoqué par le pianiste sud-africain Nduduzo Makhathini dans La Potion en décembre dernier, ou le Yi-King chinois que RBK Warrior nous confiait beaucoup aimer, aujourd’hui La Potion rebat les cartes des arts divinatoires pour découvrir le monde du tarot en compagnie de Thomas Perino.
De son invention en Italie au Moyen-Âge à sa popularisation par le mouvement New Age aux Etats-Unis dans les années 70, le tarot divinatoire fascine et nourrit bien des fantasmes, dans les cercles d’initiés comme auprès du grand public. Un succès qui ne se dément pas, y compris en librairies, notamment grâce à des figures comme celle du réalisateur, psychanalyste et tarologue franco-chilien Alejandro Jodorowsky, dont les livres sur le tarot demeurent traduits dans le monde entier des best-sellers.
Maître-cartier et graveur d’art, Thomas Perino signait récemment (aux éditions Le Feu Sacré) Le Tarot Perino, un jeu de tarot unique au monde réalisé en cinq ans selon un savoir-faire très ancien et inspiré par le célèbre Tarot Conver, un canon du tarot de Marseille. L'occasion de revenir sur l'histoire du tarot et de sa fabrication en Europe, mais aussi d'explorer d'autres traditions divinatoires telles que le Yi-King chinois. Et, bonus, Thomas Perino offre à Jeanne Lacaille un tirage de cartes... hautement prophétique bien sûr !
21 avril 2023
48:43
"Le maloya, c'est ma musique-médecine" (Olivier Araste)
Sur le sujet, Olivier Araste s'est toujours montré plus que discret mais pour La Potion, cet ambianceur-né accepte de se mettre à nu et de se dévoiler en magie au cours d'un entretien très intimiste au micro de Jeanne Lacaille. De ses premiers servis kabaré à sa relation hautement spirituelle avec le Vivant... Laissez-vous envoûter !
La vie d’Olivier Araste, c’est une vie de maloya : ce blues ternaire hérité des anciens esclaves, hier encore réprimé, interdit, tabou ; aujourd’hui brandi fièrement comme le drapeau de la créolité réunionnaise et classé depuis 2009 au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité de l’UNESCO. Malgré un destin semé d’embûches, le maloya a traversé les âges grâce à des passeurs comme Firmin Viry, Granmoun Lélé, Lo Rwa Kaf ou encore, plus près de nous, Danyèl Waro qui a participé à la renaissance du maloya en le chantant haut et fier dans les meetings du Parti Communiste Réunionnais notamment. Frère de luttes donc, le maloya est aussi au cœur des croyances et de la spiritualité d’une partie des réunionnais.e.s : il s’agit d’un vecteur de connexion avec leurs ancêtres africain.e.s, honorés en musique et en transe dans des cérémonies appelées servis kabaré. Jusqu’au bout de la nuit, les ancêtres méritant.e.s sont appelé.e.s au rythme des chants, des danses et des roulèrs, ces gros tambours de terre qui pulsent comme les battements d’un cœur, celui du maloya et du peuple réunionnais. Sur le sujet, Olivier Araste s’est toujours montré plus que discret, lui l’ambianceur-né, ambassadeur de la joie maloya… Mais pour La Potion aujourd’hui, le musicien accepte de se dévoiler en magie.
Prochains concerts avec Lindigo :
Le 28 mai au Zénith de Paris
Le 3 juin au Plan à Ris-Orangis
14 avril 2023
48:33
"Les songlines aborigènes sont de véritables universités spirituelles, ancestrales, astronomiques et écologiques" (Margo Neale)
Peintures, sculptures, chants et danses de cérémonie... En compagnie de la commissaire générale Margo Neale et des artistes aborigènes Tapaya Edwards et Anawari Inpiti Mitchell, La Potion lève le voile sur les œuvres hautement vibratoires de l'exposition et sur les grands piliers de la spiritualité aborigène. Esprits du désert, voyage initiatique dans les pas mythiques des Sept Sœurs, grottes sacrées et enjeux écologiques... Laissez-vous envoûter !
Entièrement conçue par des coopératives d’artistes aborigènes et des leaders communautaires, l'exposition Songlines, chant des pistes du désert australien nous invite à traverser les trois grands déserts du centre et de l’ouest de l’Australie, un voyage initiatique sur la piste des Sept Sœurs, l’un des récits fondateurs de la cosmogonie aborigène. Bien plus qu’un simple conte, ce récit épique transmis oralement de génération en génération depuis plus de 60000 ans formule en réalité de nombreux enseignements fondamentaux d’ordre topographique, botanique, mythique, spirituel ou astronomique. En fait, l’histoire des Sept Sœurs est à elle toute seule une véritable université de l’identité, de la mémoire et de la culture aborigène.
C’est donc ce “rêve de création” appelé Tjukurpa qui se déploie aujourd’hui au cœur de l’exposition Songlines, chant des pistes du désert australien, ses différents chapitres se déclinant sous la forme de peintures, sculptures, céramiques, chants, danses de cérémonie et autres installations immersives super mystiques. En compagnie de la commissaire générale Margo Neale et des artistes aborigènes Tapaya Edwards et Anawari Inpiti Mitchell, La Potion lève le voile sur les œuvres hautement vibratoires de l'exposition et sur les grands piliers de la spiritualité aborigène. Esprits du désert, voyage initiatique dans les pas mythiques des Sept Sœurs, grottes sacrées, cérémonies traditionnelles et enjeux écologiques... Laissez-vous envoûter !
07 avril 2023
47:55
"La flûte est sacrée pour les peuples indiens de Colombie, elle est fondatrice dans leur cosmogonie" (Teto Ocampo)
Teto Ocampo est musicien, il vit, compose et enseigne à Bogotá. Il porte des cheveux longs, des petites lunettes d’érudit rêveur, une grosse barbe poivre et sel et un sac tissé en bandoulière dont dépasse toujours une flûte en roseau. Teto Ocampo, c’est surtout le secret sonique le mieux gardé de Colombie. Considéré comme le pionnier du renouveau musical colombien dans les années 80/90, Ernesto Dumas Ocampo Yepes de son vrai nom s’est ouvert toutes les portes en mettant ses talents d’arrangeur au service du célébrissime Carlos Vives, puis en fondant El Bloque, célébré par le New York Times comme "le meilleur groupe de rock de l'an 2000" et repéré par David Byrne qui signe alors le groupe sur son label, Luaka Bop. À l’époque, quand il n’est pas en tournée, Teto joue avec une multitude de groupes qu’il monte et démonte au gré des rencontres, frayant avec les rockeurs et les jazzmen de Bogotá au Matik-Matik, lieu emblématique des rebelles et des avant-gardistes de la capitale colombienne. Mais au destin de hype et de célébrité qui s’offrait à lui, Teto Ocampo a finalement préféré l’exploration des trésors et des mystères ancestraux des traditions musicales des communautés indiennes de Colombie, du Cauca à la Sierra Nevada en passant par le Putumayo. Une démarche holistique voire écologique ; une quête musicale, culturelle, politique et bien sûr hautement spirituelle qui dure depuis bientôt 25 ans et qui a conduit Teto Ocampo à fonder Mucho Indio en 2008 à Bogotá, un collectif qui s’attache à valoriser, préserver et transmettre la musique des peuples Nasa et Arhuaco dont la culture est malheureusement menacée par le capitalisme, le racisme, l’exode ou encore la destruction de l’environnement.
30 mars 2023
49:56
La Potion fête l’équinoxe et le retour du printemps !
23 mars 2023
51:31
« ‘Lire Femmes qui courent avec les loups’de Clarissa Pinkola Estes, c'est ne plus jamais se sentir seule » (Natalia Doco)
Popularisée par la Wicca américaine à partir des années 50 puis le mouvement New Age, cette notion, qui croise magie, divin et écoféminisme, se déploie notamment dans deux essais majeurs publiés dans les années 80 aux Etats-Unis : “Rêver l'obscur : Femmes, magie et politique” de l’activiste californienne Starhawk et “Femmes qui courent avec les loups” de la conteuse et psychanalyste Clarissa Pinkola Estes. Mais lorsqu’on creuse, on trouve des traces du féminin sacré dans de nombreux cultes et cultures du monde, des traces qui datent d’avant l’avènement des sociétés patriarcales il y a plus de six mille ans. Sur le pourtour du bassin méditerranéen par exemple, on vénérait la Grande Déesse ou la Déesse Mère, et les femmes, qu’elles soient guérisseuses, prêtresses, magiciennes ou chamanes, étaient celles qui étaient désignées pour interagir avec l'invisible. Sous l’influence des trois grandes religions monothéistes, les temps et les pratiques ont changé, clairement, mais le féminin sacré est encore une réalité pour certains peuples aujourd’hui. C’est le cas des Maasaï : pour eux, Dieu est une femme et elle s’appelle Engaï, c’est la Déesse qui donne un sens à la réalité, toujours dans le registre de la fertilité des humains comme de la Terre. Pour les Maasaï, le ciel est d’ailleurs considéré comme l’utérus de la Déesse auquel ils restent reliés tout au long de leur vie par un cordon ombilical symbolique appelé osotua, un ventre sacré qui les rappelle à leur mort. Alors, comment le féminin sacré se déploie-t-il dans l’univers de Natalia Doco, elle qui a grandi sur les bancs de l’Église mais s’est aussi frottée aux rituels des peuples amérindiens du nord de l’Argentine, aux contes initiatiques de Clarissa Pinkola Estes et aux pratiques chamaniques du Mexique ? La réponse en cliquant sur play !
17 mars 2023
46:24
"L'art est l'un des plus anciens rituels de l'humanité" (Agnes Gryczkowska)
Se brosser les dents chaque matin après le petit-déjeuner, poser un bon vinyle sur la platine tous les soirs en rentrant du travail, s’enduire les cheveux d’huile d’argan en sortant de la piscine en partant systématiquement des racines, s’habiller en blanc pour un mariage, en noir pour un enterrement, toujours chanter la même berceuse à son enfant pour qu’ielle s’endorme, retrouver ses amis toujours dans le même bar, appeler sa mémé tous les dimanches soirs, ne jamais manquer d’écouter La Potion le samedi à 12h ni même d’ouvrir ses fenêtres les nuits de pleine lune… Nos vies sont faites d’une collection de rituels. Gestes ou rendez-vous, collectifs ou intimes, sacrés, magiques ou profanes, les rituels nous relient, ils nous rassurent et cadrent nos existences, ou tout du moins certaines de nos pratiques.
Jusqu’au 7 mai, c’est le thème qu’explore l'exposition Au-delà, Rituels pour un monde nouveau à la Fondation Lafayette Anticipations à Paris et c’est là que nous entraîne aujourd'hui La Potion. Peinture, sculpture, mode, musique et vidéo… L’exposition réunit une trentaine d’œuvres, ultra-contemporaines pour certaines, âgées de près de 3000 ans pour d’autres, et des artistes de toutes générations, d’Ana Mendieta à Hildegarde Von Bingen en passant par Kali Malone, Jeanne Vicerial, Bianca Bondi, Eva Hesse ou encore Romeo Castellucci. Un parcours conçu comme un voyage initiatique qui invite à la métamorphose, dont on ressort, c’est vrai, un peu transformé. Serpent, corbeau, poussière ou chaos, c'est selon. L'art peut-il (ré)enchanter le monde ? L'art est-il un rituel comme les autres ? Réponses avec la commissaire Agnes Gryczkowska, l’artiste Jeanne Vicerial et Rebecca Lamarche-Vadel, parmi les œuvres de la compositrice Kali Malone, la plasticienne sud-africaine Bianca Bondi, la guérisseuse-musicienne médiévale Hildegarde Von Bingen ou l'artiste afro-américain Matthew Angelo Harrison.
10 mars 2023
48:44
La Potion et le Collectif Souffle célèbrent le solstice d'hiver au Consulat Voltaire !
Chaque année, le solstice marque le début de l’hiver. À l’ancienne, façon païenne, le solstice est célébré depuis des millénaires dans de nombreuses cultures : chez les Celtes, les Incas, en Inde, au Brésil, en Iran, à Cuba, en Arctique chez les Samis et même en France, où l'on trouve aujourd’hui encore des persistances des anciennes cérémonies de célébration du solstice d’hiver dans le Minervois en Occitanie par exemple avec le Navalet. Si chaque culture célèbre le solstice d’hiver à sa manière et selon ses rituels, toutes s’accordent à dire néanmoins que c’est le moment idéal pour cultiver notre lumière intérieure, à défaut de soleil extérieur, le temps de rêver l’obscur et d’habiter nos ombres comme l’écrit l’autrice, philosophe, activiste et sorcière éco-féministe américaine Starkawk. Car, dit-elle, des profondeurs jaillissent vie, fertilité et créativité. Le solstice, jour le plus court ou nuit la plus longue ? C'est une question de perspective, poétique et philosophique... Réponse dans La Potion ! Au programme : rituels musicaux ou psychomagiques, incantations et performances live avec La Chica, Natalia Doco, Abdullah Miniawy ou encore Mélissa Laveaux au micro de Jeanne Lacaille !
09 mars 2023
1:15:06
"Les Fêtes de l'Ours sont liées à des rites de fertilité aux origines païennes" (Robert Bosch)
Chaque année au mois de février, 40 jours après le solstice d'hiver, trois villages du Haut-Vallespir célèbrent la sortie d’hibernation de l’ours et le retour imminent du printemps avec une fête populaire aux airs de rituel collectif dont les origines ancestrales et païennes ont évidemment intrigué Jeanne Lacaille. Des fêtes accompagnées de musiques et de danses très codifiées, une galerie de personnages mi-totémiques mi-carnavalesques, des jeunes hommes qui se métamorphosent en ours et des rites de fertilité pour les jeunes femmes... L'ours serait-il encore le dieu des Pyrénées ? Réponse dans La Potion !
Selon l’historien Michel Pastoureau — auteur de L’Ours, histoire d’un roi déchu (ed. Points) — dans l’hémisphère nord, l’ours a longtemps été vénéré comme un dieu, ancêtre mythique et totem à la fois que les guerriers et les rois admiraient au point de chercher à s’investir de sa force par le biais de rituels sauvages avant de partir au combat, ou à l’imiter pour asseoir leur autorité. Les mythologies celtes ou grecques regorgent d’histoires liées à des cultes ursins, tel que le mythe d’Artémis, la déesse aux ours. Dans des dizaines de grottes européennes, les préhistoriens ont aussi trouvé des vestiges de rites en l’honneur de ce compagnon de cavernes, des cultes chamaniques selon certains, que pratiquent encore aujourd’hui les Aïnous du Japon, en Sibérie chez les Ostiaks et les Yakoutes, ou encore chez les Lapons de Scandinavie. Mais alors que s’est-il passé pour qu’en Europe Centrale, ce dieu des hommes et roi des animaux soit relégué au rang de bête de foire avant de devenir une peluche inoffensive ? L’Église médiévale est passée par là ! A partir des environs de l’an 1000, l’Église a déclaré une véritable guerre à l’ours à travers toute l’Europe, massacrant, humiliant et moquant le pauvre plantigrade pour le priver de son statut de dieu. Pour l’Église catholique, tous les moyens sont bons pour se débarrasser de ce rival animal dont le culte empêche la conversion des peuples païens à la religion du Christ. Globalement, cette opération fut un succès oui mais, pas dans ce coin des Pyrénées où, après avoir failli disparaître, les Fêtes de l’Ours attirent chaque année des milliers de personnes et sont désormais inscrites à l’UNESCO depuis novembre dernier ! L’ours serait-il encore le dieu des Pyrénées ? Pour en avoir le cœur net et en savoir plus, La Potion passe en mode enquête à St-Laurent-de-Cerdans dont la Fête de l’Ours, qui avait lieu le week-end dernier, est de loin la plus réputée pour son authenticité.
03 mars 2023
53:01
"Les fest noz sont liés au cosmos : on peut y voir la ronde des planètes" (Denez Prigent)
Passeur de sons, de culture et de traditions, Denez Prigent est loin d'être le défenseur d’un folklore figé ou mort, bien au contraire. Depuis ses débuts dans les fest-noz au début des années 80, puis sur la scène des Transmusicales de Rennes en 1992 devant un public de rockeurs médusés, Denez Prigent, fils du Léon, n’a jamais cessé de renouveler le répertoire traditionnel breton en le frottant notamment aux boucles hypnotiques de la musique électronique — en même temps c’est bien connu, la Bretagne, terre de rave. Avec lui, biniou et breakbeat poussent à la transe : en témoigne, en 1997, Me Zalc'h Ennon Ur Fulenn Aour, un deuxième album produit à quatre mains avec Arnaud Rebotini qui propulsait alors ces chants festifs appelés kan-ha-diskan sur le dancefloor.
Les années passant, Denez Prigent a continué à tordre le cou aux clichés régionalistes, en poursuivant disque après disque sa mission, son sacerdoce : chanter en breton, cette langue de granit, de vent, de sel, son amour inconditionnel pour sa terre dont il connaît tous les mystères et toutes les traditions. Lui, l’arrière-petit-fils d’un chanteur réputé, initié auprès des aîné.e.s à la magie des gwerz, ces chants de l’âme très anciens que l’on retrouve au cœur de la plupart de ses disques, dont le 12e et dernier en date enregistré près de chez lui, à l'église de Lanvellec : Ur Mor a Zaelou, paru en octobre 2022 sur le label breton Coop Breizh.
Retrouvez Denez Prigent en concert :
- Le 25 mars à Ergué Gabéric, dans le Finistère
- Le 12 mai à l'église St Laurent de Lambézellec à Brest
- Le 1er juin à La Basilique St Aubin à Rennes
- Le 2 juin à l'église St Louis à Lorient
© Margot Dejeux & Marie Palluel, festival Longueur d'ondes.
23 février 2023
46:57
"Je ne suis pas seule quand j’écris : je suis entourée de mes ancêtres, de fantômes et de djinns" (Seynabou Sonko)
Ici, le djinn n’est ni un alcool fort ni un fute en denim.
Le djinn qui donne son titre au roman est un génie, une présence invisible issue des croyances pré-islamiques, un esprit bon ou mauvais qui a toujours une place de choix aujourd’hui dans la culture musulmane et son imaginaire. Un djinn peut prendre forme humaine, animale ou végétale, et selon la sourate 51 du Coran, il peut même aller jusqu’à posséder votre esprit. Si c’est le cas, vous n’aurez plus qu’à consulter quelques spécialistes du désenvoûtement, musicaux ou non, pour en venir à bout et espérer revenir à vous.
Tout le monde a un djinn paraît-il, mais il faut être particulièrement sensible à l'invisible pour le voir. C’est le cas de Penda, attachante narratrice du premier roman de Seynabou Sonko qui, à 29 ans, explore avec humour et gravité les mystères de l’inconscient autant que les conséquences du racisme vécu par les enfants de l’immigration, le tout dans une langue hybride, super créative.
Le pitch : Penda est une jeune femme d’origine sénégalaise qui a grandi dans un squat avant d’être relogée avec sa sœur et sa grand-mère, Mami Pirate, une guérisseuse initiée aux rituels animistes du Gabon et aux vertus de l’iboga, une petite racine hallucinogène aux grands pouvoirs thérapeutiques. Penda aime faire du skate, fumer des pétards, et la vie suit son cours... Jusqu’au jour où ! Tout bascule lorsque son ami Jimmy est interné à l’HP. S'opposent alors deux diagnostics : pour Mami Pirate, Jimmy est possédé par un djinn malfaisant quand pour Lydia Duval aka Madame la psy experte en médoc et autres traitements de choc, Jimmy est atteint de schizophrénie. Alors, sur le ring du soin et des croyances, qui parviendra à le guérir ? Et si, en fait, la littérature était la meilleure des thérapies ?
Photo de Une : SEYNABOU SONKO © JF PAGA
17 février 2023
47:40
"Amour, flamenco et sorcellerie sont liés par le mystère, l'irrationnel" (Niño de Elche)
À 38 ans, Niño de Elche connaît les classiques et les canons du flamenco par cœur, lui qui s’est fait la voix dans les peñas, festivals et autres concours dont il a souvent remporté les premiers prix. Mais depuis la sortie de son premier album en 2013, le cantaor dérange, régulièrement accusé de chercher à tuer le flamenco par les puristes du genre, des gardiens du temple qui à une autre époque l’auraient sans doute accusé de sorcellerie. Ses torts ? Avec un goût assumé pour les expérimentations vocales, la provoc’ et la dynamite, Niño de Elche fait voler la poussière et propose un flamenco nouveau, à l’image de sa remarquable Antologia del Cante Flamenco Heterodoxo, un disque-manifeste fait d’onomatopées, de cris et de sons triturés qui a défrayé la chronique à sa sortie en 2018. En bref, qu’il chante seul ou aux côtés des nouvelles icônes espagnoles que sont C.Tangana et Rosalia, Niño de Elche transgresse et innove sans cesse, n’en déplaise aux défenseurs les plus conservateurs du flamenco dit traditionnel qui n’ont pas fini de grincer des dents. D’autant qu’en parallèle, Niño de Elche défend sa vision des choses dans des livres, mais aussi au micro, avec l’émission Extrañas Heterodoxas qu’il anime et produit depuis trois ans sur les ondes de la station espagnole Radio 3. En novembre 2022, le cantaor finissait enfin d'ériger le sacrilège au rang d’art avec Flamenco. Mausoleo de Celebración, Amor y Muerte, un nouvel album conçu comme une sorte de veillée mortuaire en l'honneur du flamenco pour célébrer sa mort définitive.
Pour aller plus loin, rendez-vous du 5 au 7 avril à l'Opéra Underground à Lyon pour découvrir en live :
- le répertoire du disque Flamenco. Mausoleo de Celebración, Amor y Muerte
- le documentaire “Canto Cosmico. Niño de Elche” réalisé par Leire Apellaniz et Marc Sempere, un documentaire poétique et expérimental qui propose une sorte de portrait polyphonique de Niño de Elche, mêlant les paroles de ses proches et certains artistes avec qui il travaille, de C.Tangana à Angelica Liddell.
- "Ecstasis", son duo avec Raül Refree
10 février 2023
49:16
"Un véritable maâlem gnaoua n'est pas dans l'égotrip" (Majid Bekkas)
Initié au mitan des années 70, au moment même où la musique gnaoua est enregistrée pour la première fois au Maroc sur cassettes audio, Majid Bekkas maîtrise son histoire, ses rites et les codes de ses nuits de transe sur le bout des doigts. Mais à 66 ans, le maître chanteur et joueur de guembri a toujours pris soin de donner de l’horizon aux traditions gnaoua en explorant leurs liens cousins avec le blues ou le jazz, jouant dès le milieu des années 80, avec Archie Shepp, Pharoah Sanders ou Randy Weston — autant d’improvisateurs en quête de transcendance qui n’ont jamais caché leur fascination pour la mystique gnaoua. Plus récemment, Majid Bekkas jetait un pont entre l’Afrique du Nord et l’Europe du Nord, en alignant l’ancestral sur l’ambient avec le Magic Spirit Quartet, enregistré avec trois musiciens scandinaves et publié en 2020 sur le label ACT Records.
https://youtu.be/kjnn2aGKttU?list=OLAK5uy_mL3sTOGbKLJ9pRrIml4DGE_Yy3uGR4P_Y
En attendant la prochaine et 26e édition du festival Jazz au Chellah à Rabat programmé par Majid Bekkas en personne, celui qu’on appelle “le magicien des rencontres” était de passage à Paris la semaine dernière, invité par le festival Sons d’Hiver à se produire sur la scène du Théâtre de la Cité Internationale pour un double concert. Après un début de soirée sur des bases plutôt traditionnelles avec un Majid Bekkas guembri en bandoulière, accompagné par quatre choristes et joueurs de qarqabous, indissociables des nuits de transe thérapeuthique des confréries gnaouas, s’en est suivi un 2e set fusion en compagnie du saxophoniste Emile Parisien, du batteur Hamid Drake et du balafoniste ivoirien Aly Keita. Laissez-vous envoûter par la magie du gnaoua dans La Potion cette semaine !
03 février 2023
49:38
"La danse et la transe peuvent tout guérir !" (France Schott-Billmann)
« Un jour on saura peut-être qu’il n’y avait pas d’art, mais seulement de la médecine ». La citation n’est pas de moi mais de Jean-Marie Gustave Le Clézio, qui ne croyait pas si bien dire. En 2019, l’Organisation Mondiale de la Santé confirmait son intuition en affirmant dans un rapport très remarqué que l’art est bel et bien bon pour la santé, physique et mentale. Pendant ce temps-là à Montréal, depuis 2018, les médecins québécois sont autorisés, voire encouragés, à délivrer des ordonnances un peu spéciales à leurs patients : des prescriptions muséales, c’est-à-dire des visites aux musées pour apaiser leurs tourments au contact de l’art plastique. Sur Nova, la musique, le groove vous soignent tous les jours, alors cette semaine, je vous propose de nous intéresser à l’art quand il guérit, l’art-thérapie, en compagnie d’une grande spécialiste.
France Schott-Billmann est psychanalyste mais elle est surtout l’une des pionnières française de la danse-rythme-thérapie, dont elle enseigne la théorie à l’université Sorbonne Paris Descartes et la pratique tous les jeudis soirs dans le 14e arrondissement de Paris. Directrice de l'association Danse, Rythme, Lien Social et Thérapie, France Schott-Billmann est également l’autrice de plusieurs ouvrages sur la question : “Quand la danse guérit : Approche anthropologique de la fonction thérapeutique de la danse”, “Le Besoin de Danser” ou encore “La thérapie par la danse rythmée : les bienfaits de la transe” publié en 2020 aux éditions Odile Jacob.
27 janvier 2023
43:00
"Nous avons été initiées à la santería dans le ventre de notre mère" (Ibeyi)
Depuis leurs débuts et la sortie de leur premier album en 2015, les deux sœurs Diaz nourrissent leur musique de la mystique afro-cubaine léguée par leur père, l’immense et regretté percussionniste Miguel Anga Diaz, un héritage précieux cultivé par leur mère avec de nombreux allers-retours à Cuba. Après Ash en 2017, les jumelles Ibeyi sortaient Spell 31 au printemps dernier, un troisième opus lancé comme un pont au-dessus de l’Atlantique Noire. Toujours aussi habité par les esprits de la santeria cubaine, le disque s'inspire également du Livre des Morts des Anciens Égyptiens, une sorte de mode d’emploi de l’au-delà pour accompagner les antiques défunts du delta du Nil dans leur dernier voyage. Avant de retrouver le duo en live le 28 janvier au Transbordeur à Villeurbanne, le 2 février à Rouen et le 3 février à l'Olympia à Paris, Ibeyi se dévoile donc en magie au micro de Jeanne Lacaille.
Filles de Xangô et de Yemaya, Naomi et Lisa-Kainde Diaz reviennent dans cet épisode sur leur initiation à la santería cubaine et son influence majeure dans leur rapport à la musique. De là, nous filons sur le continent africain au cœur d'une cérémonie vaudou au Bénin, avant de rallier l'Egypte pour nous plonger dans le Livre des Morts des Anciens Egyptiens qui a inspiré à Ibeyi le répertoire de Spell 31, dernier opus en date du duo. En chemin, au carrefour des mondes visibles et invisibles, nous lançons quelques sorts et convoquons les esprits de figures tutélaires pour Naomi et Lisa-Kaindé, de leur père Miguel Anga Diaz à Rémy Kolpa Kopoul.
20 janvier 2023
46:04
“Quand je mixe, je suis possédée, je ne me souviens de rien" (Deena Abdelwahed)
Révélée en 2016 sur le label InFiné avec Klabb, suivi du remarquable Khonnar, Deena Abdelwahed a fait ses armes dans les clubs underground de Tunis au sein du collectif World Full Of Bass, avant de rejoindre les rangs du collectif Arabstazy. Adepte d’une techno brute, expérimentale, turbulente, sombre et iconoclaste, Deena Abdelwahed avance depuis sans compromis, composant le futur de l’avant-garde électronique à chaque nouvelle production et répondant en écho à Pierre Boulez lorsqu’il disait “il faut aussi rêver sa révolution, pas seulement la construire.” Au terme de sa résidence à l’IRCAM, Deena Abdelwahed présentera en live, ce samedi 14 janvier à 22h30, le fruit de ses recherches soniques autour de la microtonalité de la voix et des percussions digitales pour le second volet de la soirée Electro-Odyssée dans le cadre du programme Ircam en Fête.
13 janvier 2023
48:10
"Avec Sorcières, Mona Chollet a écrit LA super-potion féministe" (Géraldine Sarratia)
« Si vous êtes une femme et que vous osez regarder à l’intérieur de vous-même, alors vous êtes une sorcière. » C’est sur cette citation issue du manifeste du mouvement féministe américain W.I.T.C.H. que s’ouvre Sorcières, la puissance invaincue des femmes, essai culte de Mona Chollet publié en 2018 aux éditions La Découverte qui, avec ses 300000 exemplaires vendus, est devenu l’un des essais féministes les plus lus de ces cinq dernières années. Ah, vous ne l’avez pas lu ?
Pas de panique ! D’abord, parce qu’il n’est pas trop tard, mais aussi car en 2019, le collectif A Définir Dans Un Futur Proche, fondé par Elodie Demey, Mélissa Phulpin et Géraldine Sarratia, adaptait pour la scène la plume et la pensée de Mona Chollet sous la forme d’une lecture musicale intitulée Sorcières. Au plateau, des comédiennes et des musiciennes en alternance, des sorcières plurielles parmi lesquelles Anne Paceo, Clara Ysé, Clotilde Hesme, Pomme, Safia Nolin, Franky Gogo, Constance Dollé, Ariane Ascaride, Valérie Donzelli, Fishbach, Lucie Antunes, Léonie Pernet ou encore Mélissa Laveaux. Après un premier round couronné de succès à l’automne dernier, Sorcières est de retour pour 4 dates exceptionnelles au Théâtre de l’Atelier à Paris, du 10 au 14 janvier.
06 janvier 2023
46:28
"Élévation, transe et communion : le flamenco et la techno ont beaucoup en commun" (Rocío Márquez)
A 37 ans, Rocio Marquez connaît ses classiques et les canons du flamenco orthodoxe sur le bout des doigts. Raison de plus, sans doute, pour les sublimer en les amenant ailleurs. Ailleurs, mais où ? Sur des terrains d’expérimentations soniques toujours plus libres, que la native de Huelva partage avec toute une galaxie d’artistes espagnols, une génération iconoclaste qui compte notamment dans ses rangs le producteur Raúl Refree, le cantaor cósmico Niño de Elche, le danseur et chorégraphe Israël Galvan, ou encore, plus pop, C.Tangana et Rosalia. Depuis ses débuts en 2013, Rocio Marquez triture, transcende, interroge, rénove, explore, innove, et tous ses disques sont devenus des incontournables du flamenco contemporain, qu’elle rende hommage à la légende Pepe Marchena avec El Niño en 2015, se frotte au futur du baroque en collaborant avec le gambiste Fahmi Alqhai pour le disque Diálogos de Viejos y Nuevos Sones en 2018 ou qu’elle fouille les brocantes en quête de mémoire pour l’excellent Visto en El Jueves, qui offrait d’ailleurs à Rocio Marquez une Victoire de la Musique en 2020. Aujourd’hui, Rocio Marquez est de retour avec un disque exceptionnel : Tercer Cielo, composé en collaboration avec Bronquio, un enfant de Jerez passé du punk à la techno. Un troisième ciel ovni, radical, hanté, viscéral et hautement vibratoire qui explore tous les possibles du chant flamenco.
16 décembre 2022
46:25
"La divination, une haute technologie qui n'a rien à envier à Google" (Nduduzo Makhathini)
Dans La Potion cette semaine, Nduduzo Makhathini qui, en plus d’être un pianiste virtuose, est aussi enseignant, chercheur et guérisseur traditionnel initié par ses aïeux sangomas. À 40 ans, cet enfant du royaume zulu est également le premier artiste africain signé, en 2020, par Blue Note Records, le légendaire label de jazz américain. Après Thelonious Monk ou John Coltrane, place à Nduduzo Makhathini, qui rayonne au cœur de la vibrante scène jazz sud-africaine et déploie dans sa musique une vision du monde éminemment cosmique, un jazz spirituel pleinement connecté aux croyances et aux pratiques rituelles de ses ancêtres zulu.
Sans trop de surprises, on retrouve Nduduzo Makhathini aux côtés du britannique Shabaka Hutchings, sur les deux derniers albums du collectif Shabaka and The Ancestors, et en solo, le pianiste sud-africain dévoilait un peu plus tôt cette année In The Spirit Of Ntu, un 9e album studio carrément cosmique.
09 décembre 2022
45:00
"D'une cérémonie à l'autre, j'ai fini par comprendre que la musique est la première des médecines" (Vincent Moon)
Cinéaste indépendant, vidéaste des marges, explorateur sonore, hobo 3.0 ou baladin céleste… Mathieu Saura, alias Vincent Moon, multiplie les casquettes comme les terrains d’exploration. Depuis près de vingt ans, Moon filme comme il respire : les stars du rock indé pour commencer, en réalisant plusieurs centaines de Concerts à Emporter — les fameux Take Away Show de la Blogothèque — avant de se tourner, toujours avec sa caméra, vers l’exploration des cultures chamaniques, des rituels mystiques et des cérémonies de transe via la collection Petites Planètes, co-fondée en 2009 avec Priscilla Telmon.
A 43 ans, Vincent Moon poursuit aujourd’hui sa mission d’ethnographie expérimentale et ses aventures nomades sur les cinq continents, en quête de vibrations mystiques, d’extase, de transcendance artistique. Sa dernière passion-obsession ? Le ciné-transe improvisé, dont nous parlerons au fil de ce nouvel épisode. Une Potion qui nous emmènera aussi prendre une claque au cœur d'une cérémonie zâr au Caire, filmer la magie ordinaire dans un parc de Buenos Aires ou encore, interroger la vie après la mort avec la regrettée Lhasa de Sela à Montréal.
Tous les travaux, audio et vidéo, de Vincent Moon sont disponibles en libre accès ici : www.vincentmoon.com et www.petitesplanetes.earth
02 décembre 2022
45:55
"Le silence en musique est hautement spirituel pour moi" (Arooj Aftab)
25 novembre 2022
47:46
"Le tambour ka est un levier de décolonisation des croyances aujourd'hui en Guadeloupe" (Marie-Héléna Laumuno)
Afrodescendante, rituelle, identitaire et contestataire, la culture gwoka est née parmi les esclaves importé.e.s d’Afrique. Après avoir été longtemps réprimée par les maîtres blancs et les colons, la culture ka est revenue sur le devant de la scène dans les années 60 en Guadeloupe grâce aux syndicats agricoles et au mouvement nationaliste. Aujourd’hui, elle continue de vibrer très fort dans tout l’archipel.
L'épine dorsale du gwoka, c'est d’abord le tambour ka et ses sept rythmes, l'apprentissage de toute une vie qui traditionnellement commence toujours avec une initiation auprès des anciens, des grands maîtres comme Vélo, Kristen Aigle ou Mira Délos. Le gwoka se joue, se chante et se danse, et il est indissociable de la vie des guadeloupéens quasiment à chaque instant, d’autant qu’il les soutient aussi dans leurs luttes sociales et politiques, en étant quasi systématiquement la bande-son des grèves, des révoltes et des manifestations depuis le début du 20e siècle. Mais comme la musique de la nuit guadeloupéenne, la culture gwoka a aussi une dimension mystique.
Secret d’initiés, pouvoir transcendantal du tambour, cultes aux ancêtres, langages codés, réminiscence des rites yoruba ou arme de décolonisation des croyances… De quoi parle-t-on exactement ? Pour en savoir plus, j’ai mené l’enquête, de la Grande-Terre à la Basse-Terre, auprès d’artistes guadeloupéen.ne.s qui vivent le gwoka comme un sacerdoce : le groupe Indestwas Ka, Sadi Sainton du groupe 7 Son @ To, Bled Miki, Marie-Héléna Laumuno de l'ensemble Fanm Ki Ka et Lukuber Séjor.
18 novembre 2022
51:17
"Paris est traversée de légendes et de mystères que nous ignorons encore" (Pacôme Thiellement)
Cette semaine dans La Potion, Jeanne Lacaille s'invite dans l’univers de l'écrivain et cinéaste parisien Pacôme Thiellement, à l'occasion de la sortie de "Paris des Profondeurs" aux éditions Seuil. Un épisode à la découverte du Paris légendaire, païen et mythologique, au fil duquel nous croisons aussi David Bowie, une vision chamanique, des codex mystérieux et même... un dragon !
28 octobre 2022
50:06
Rites afro-descendants : une exploration en trois regards dans La Potion
Aujourd’hui dans La Potion, je vous propose donc d’étudier d’un peu plus près trois rites afro-descendants que nous n’avons pas encore explorés ensemble.
L’umbanda pour commencer. Assez proche du candomblé, l’umbanda est une religion afro-brésilienne et donc afro-descendante. Il descend des croyances yorubas, et repose sur le culte des orishas comme le candomblé, le vaudou ou la santeria — les orishas dont le culte est fondé sur l’équilibre voire l’alliance des hommes et des esprits de la nature. L'umbanda est une pratique rituelle née dans les années 30 à Sao Paulo et Rio qui vénère à la fois l’Immaculée Conception et Iemanja, l’orisha des eaux salées. Et aujourd'hui, on estime que l’umbanda est pratiqué par environ 500 000 brésiliens et brésiliennes. Pour La Potion, le réalisateur Hadrien La Vapeur — à réécouter ici dans La Potion — revient sur sa découverte de l'umbanda.
De colère, Angel Bat Dawid se nourrit pour écrire aujourd’hui le renouveau de la scène jazz de Chicago qui s'articule notamment autour du label International Anthem. En France, nous découvrions l'univers de cette improvisatrice bouillonnante en 2019 avec la sortie de son premier album, The Oracle, un oracle jazz spirituel, politique, collectif et psychédélique dont la ferveur évoque à la fois les transes de Sun Ra et la transcendance du gospel. Pas de hasard, puisque 7 générations de pasteurs ont précédé Angel Bat Dawid qui orchestre chacun de ses lives comme une cérémonie, expérimentale et incandescente, destinée, de son propre aveu, à déranger son public plus qu'à le soigner. De passage à Paris en septembre dernier pour un concert sur la scène du festival Jazz à la Villette, Angel Bat Dawid revient sur l'histoire des hush harbors, ces lieux de culte secrets où se rendaient les esclaves pour pratiquer leurs rites africains loin des regards et des fouets. Des lieux auxquels la compositrice, clarinettiste et multi-instrumentiste afro-américaine consacrait en 2021 une mixtape intitulée Hush Harbor Mixtape Vol.1 Doxology, dédiée à Saint Escrava Anastacia.
Enfin, La Potion vous emmène au cœur de l'exposition Black Indians de la Nouvelle-Orléans, à découvrir jusqu’au 15 janvier 2023 au musée du Quai Branly à Paris. Les Black Indians sont des groupes d’Africains-Américains organisés en «tribes», des tribus hiérarchisées aux rites très codifiés, qui défilent chaque année au carnaval du Mardi gras de La Nouvelle-Orléans avec des costumes faits de plumes et de perles aux couleurs éblouissantes, inspirés des tenues de cérémonies des amérindiens. Cette tradition remonte à la deuxième moitié du 19e siècle, née de la résistance aux interdits ségrégationnistes, parallèlement au carnaval officiel de La Nouvelle-Orléans dominé par la communauté blanche — et dont les Africain.e.s-Américain.e.s étaient largement exclu.e.s. Portés par les percussions et les chants des Big Chiefs, ces défilés célèbrent donc la mémoire de deux peuples opprimés, amérindiens et descendants d’esclaves, dont les croyances et les rites ont beaucoup en commun. Pour en savoir plus, La Potion tend le micro à Victor Harris, Big Chief de la tribu de l'esprit de Fa Ya Ya et des Mandingo Warriors.
21 octobre 2022
47:47
"Les chants du peuple quechua sont profondément liés aux esprits du Vivant" (Collectif Humazapas)
Au programme de ce nouvel épisode de La Potion : polyphonies chamaniques du peuple aborigène Bunun de Taïwan ; les chants quechua, masques rituels et autres petites flûtes trop cute du collectif Humazapas, et les danses mystiques du maître coréen Yi Chul-Jin.
Depuis 25 ans, le Festival de l’Imaginaire s’attache à transmettre des « témoignages du génie des peuples » selon Chérif Khaznadar, créateur du festival et cofondateur de la Maison des Cultures du Monde en 1982. Musique, théâtre, danses, rituels, expositions et conférences : en bref, le Festival de l’Imaginaire joue le rôle de porte-voix des cultures du monde actuel.
Dans cet épisode, La Potion rencontre d'abord un groupe de musiciens Bunun, un des seize peuples aborigènes reconnus par l'Etat de Taïwan. Les Bunun vivent dans les montagnes du sud-est de l'île et leurs rites s'articulent autour de la chasse et de la culture du millet. Une culture chamanique et animiste aujourd'hui menacée de disparition faute d'intérêt de la part des nouvelles générations.
Jeanne Lacaille vous entraîne ensuite à la rencontre du collectif Humazapas, formé il y a une dizaine d'années sur les flancs du volcan Mama Cotacachi, dans le nord de l'Equateur. Le collectif Humazapas se compose de douze musicien.ne.s, chanteur.euse.s et danseur.euse.s qui ont tous.tes entre 20 et 30 ans. Un collectif jeune, passionné et très dynamique qui s’est donné une mission : sauvegarder, transmettre et garder bien vivantes les traditions musicales de son peuple, le peuple quechua d'Equateur. Dans leur village, ces artistes accompagnent la vie de leur communauté, les temps forts du cycle agricole et les rituels qui les accompagnent, les mariages, les veillées funéraires, et autres fêtes populaires. En bref, un rôle social et politique très important. Les chants et les danses du collectif Humazapas témoignent de la très belle relation que les quechuas entretiennent avec leur environnement, une relation éminemment spirituelle car pour eux, la musique fait le lien entre trois mondes : celui des humains, celui des esprits de la nature et celui des dieux.
Enfin, La Potion rencontre le danseur coréen Yi Chul-jin, spécialiste des danses taepyeongmu ("danse de la grande paix"), salpuri ("danse pour chasser les mauvais esprits") et seungmu ("danse des moines"). Trois danses issues des traditions bouddhiques et chamaniques, aujourd'hui considérées comme les formes les plus abouties et les plus esthétiques du répertoire chorégraphique coréen.
14 octobre 2022
51:42
"J'ai voulu réactiver la mythologie africaine pour écrire une nouvelle histoire : queer, fantastique et décoloniale" (Marlon James)
Pour La Potion, Marlon James revient notamment sur sa thérapie de conversion et la nécessité de réactiver la mythologie africaine via la vie romanesque de ses créatures les plus légendaires. Bonus : l'auteur nous dévoile même quelques sortilèges... !
“Je n’avais pas la mythologie africaine, je n’avais pas de folklore africain auquel me référer, je ne connaissais même pas les grandes villes africaines. Donc je pense que c’est une partie entière de mon identité que je n’avais pas en grandissant.”
Et c’est précisément pour combler ce manque que Marlon James a un jour pris la plume. Né à Kingston en Jamaïque en 1970, aujourd’hui Marlon James est écrivain et enseigne la littérature à l’université Macalester de St Paul, dans le Minnesota. Après une entrée en littérature en 2005 avec le roman John Crow’s Devil, suivi quatre ans plus tard par The Book of Night Women — soit l’histoire de la révolte d’une femme esclave dans une plantation en Jamaïque au début du 19e siècle — Marlon James était récompensé d’un Booker Price en 2015 pour A Brief History of Seven Killings, un roman génial qui revient notamment sur les conséquences de la tentative d’assassinat de Bob Marley en Jamaïque à la fin des années 70.
Aujourd’hui l’écrivain jamaïcain vient de publier le premier tome d’une saga fantastique intitulée The Dark Star Trilogy aux éditions Albin Michel. Ce nouveau roman s’intitule Léopard Noir, Loup Rouge, et il se résume ainsi :
“Dans un lointain royaume, Pisteur est connu de tous pour ses extraordinaires talents de chasseur. Ce don lui vaut d’être recruté, aux côtés de 8 autres mercenaires, pour retrouver un mystérieux garçon disparu 3 ans plus tôt. Mais très vite, de cités en forêts légendaires, les obstacles se multiplient, et d’étranges créatures semblent bien décidées à leur barrer la route… Pisteur ne peut alors s’empêcher de s’interroger : qui est vraiment cet enfant qu’il recherche ?”
Avec Léopard Noir, Loup Rouge, Marlon James crée un univers fantastique qui ne manque pas d’évoquer le Seigneur des Anneaux ou le Wakanda de Black Panther. Mais la langue de Marlon James est unique : queer, magique et décoloniale, elle invente une Afrique légendaire, antique, dangereuse et hallucinatoire avec des personnages qu’il aurait fallu inventer si l’écrivain ne l’avait pas fait. Sorcières, anti-sorcières, chasseurs métamorphes, oiseaux-foudres, trolls des marais de sang et autres monstres plus ou moins terrifiants…
07 octobre 2022
44:53
"Bob Marley avait vu juste : Babylone est en train de tomber, victime de son arrogance" (Tiken Jah Fakoly)
Pour La Potion, l'icône du reggae ivoirien revient notamment sur son initiation rasta, l'importance des spiritualités traditionnelles pour le continent africain, son pèlerinage en terres jamaïcaines, les conséquences effroyables des extrémismes religieux ou encore l'héritage d'Haïlé Sélassié et Marcus Garvey. One love !
Le reggae, Tiken Jah Fakoly l’a au cœur et au corps depuis au moins depuis 1987 : époque à laquelle il découvre tous les grands maîtres — de Bob Marley à Burning Spears — et monte Les Djélys, son premier groupe. Avant de se consacrer à sa carrière solo avec Mangercratie, un premier album sorti en 1996 qui allait contribuer aux belles heures du reggae africain, dans les pas des pionniers Lucky Dubé et Alpha Blondy. Plus de trois décennies après ses débuts, nous retrouvons donc le rasta ivoirien en studio et en pleine répétition avec ses musiciens en vue de la sortie de Braquage de Pouvoir, nouvel et 11e album à paraître le 4 novembre prochain. Un épisode pleeeeein de "yes high", "Jah Bless", "burn Babylon buuurn" et autres peace and one love !
30 septembre 2022
43:45
La Potion célèbre l'équinoxe d'automne !
Cela ne vous aura pas échappé : nous sommes entrés dans l’automne et qui dit automne, dit équinoxe d’automne ! Vous avez sans doute déjà entendu parler des solstices, le solstice d’été et le solstice d’hiver, célébrant respectivement le jour le plus long de l’année, le 21 juin, et le jour le plus court, le 21 décembre. Et puis il y a les équinoxes. Un peu moins fêtés de nos jours car un peu moins documentés, les équinoxes se répondent en écho au printemps et à l’automne, deux périodes très courtes pendant lesquelles le Soleil, la Lune et la Terre sont parfaitement alignées, où le Soleil se retrouve pile poil dans l’alignement de l’Équateur et où de fait, le jour et la nuit font exactement la même durée, à l’équilibre, pour un moment suspendu où l’ombre et la lumière sont à parfaite égalité partout sur Terre pendant quelques heures. Cet automne, l’équinoxe a eu le vendredi 23 septembre et comme chaque année, il amène avec lui son lot de célébrations et de rituels, son lot de mythes aussi, de Perséphone et Déméter au culte de Mabon, le sabbat de la 2e récolte.
Dans ce nouvel épisode de La Potion, je vous propose de fêter l’équinoxe d’automne à notre façon : en musique et en bonne compagnie, avec une selekta de saison augmentée par les éclairages, les rituels, recettes et autres incantations de quelques ami.e.s de La Potion. Mélissa Laveaux, Anne Paceo, Rodrigo Cuevas, Julián Herreros, Priscilla Telmon et même le Grand Druide de Bretagne en personne… Tous.tes ont accepté de se prêter au jeu de cette cérémonie magico-radiophonique.
23 septembre 2022
55:24
"Filmer l'invisible, c'est épouser la pensée magique congolaise" (Hadrien La Vapeur)
Cette semaine dans La Potion, Jeanne Lacaille rencontre ce réalisateur passionné par les pratiques magiques traditionnelles du Congo. A l'occasion de la sortie de son nouveau documentaire, "Ordalies, le tribunal de l'invisible", diffusé le 21 septembre sur France 2, Hadrien La Vapeur nous initie notamment aux rituels de la confrérie Ngunza au Congo. Dans cet épisode, nous croisons aussi quelques génies de la nature, un mortier magico-meurtrier ; Achille, un sapeur congolais fou d’amour pour une sirène nommée Raïssa ou encore des juges d’instruction réconciliateurs de familles et médecins ésotériques.
Pendant dix ans, Hadrien La Vapeur a travaillé aux côtés du cinéaste Philippe Garrel mais bientôt, l’assistant allait prendre son envol pour tourner ses propres films en super 8, option expérimentations. Fasciné par la transe, le monde des esprits et l’ayahuasca – dont il possède une grande bouteille dans un placard de son appartement – Hadrien La Vapeur a trouvé un complice, l’anthropologue Corto Vaclav. Le tandem met alors le cap sur Brazzaville pour filmer les pratiques magiques traditionnelles du Congo – celles-là même qui ont été diabolisées par les colonisateurs français ou belges – une (en)quête aux frontières de l’invisible qui a donné naissance à deux documentaires remarquables. “Kongo” en 2019, soutenu par de nombreux prix dont une sélection Acid au Festival de Cannes, puis “Ordalies, le tribunal de l’invisible”, un nouveau documentaire à découvrir le mercredi 21 septembre à minuit sur France 2.
Il en est question dans ce nouvel épisode de La Potion. Hadrien La Vapeur nous raconte notamment comment lui et Corto Vaclav sont parvenus à filmer l’invisible. Par le son et le pouvoir de l’imagination, le réalisateur nous emmène aussi à la découverte des rituels de la confrérie Ngunza au Congo. En route, nous rencontrons quelques génies de la nature, un mortier magico-meurtrier ; Achille, un sapeur congolais fou d’amour pour une sirène nommée Raïssa ou encore des juges d’instruction réconciliateurs de familles et médecins ésotériques.
Pour découvrir tous les films d'Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav : www.expedition-invisible.org !
16 septembre 2022
48:27
"Les plantes chantent, soignent et ont beaucoup à nous apprendre" (Priscilla Telmon)
Priscilla Telmon est cinéaste, photographe, documentariste, écrivaine-voyageuse de la trempe d’aventurières pionnières comme Ella Maillart ou Alexandra David-Néel, membre de la Société des explorateurs français, diplômée d’ethno-médecine et apprentie chamane. Depuis dix ans, Priscilla Telmon se consacre à l'exploration de la musique sacrée, des rites contemporains et de l'art comme soin à travers la collection discographique Petites Planètes (co-dirigée avec Vincent Moon de la Blogothèque). En 2022, Priscilla Telmon publie le récit de son initiation chamanique auprès du peuple Shipibo Conibo au Pérou dans « Femmes d’Aventures » (ed. Points), un recueil très inspirant préfacé par Isabelle Autissier qui compile les récits de sept aventurières modernes.
Dans cet épisode, nous revenons sur l’importance à ses yeux de la sauvegarde des médecines traditionnelles, sur sa traversée à pied et en solo de l’Himalaya et de la dimension spirituelle de la marche, nous écoutons des chants sacrés enregistrés au Brésil, en Géorgie, et dans le monde entier, et puis Priscilla nous raconte aussi son initiation chamanique dans la communauté Shipibo-Conibo au Pérou… En bref, il est question, dans notre conversation, de l’exploration du monde comme exploration de soi.
09 septembre 2022
38:14
En matière d'écologie, nous devons prendre la philosophie chamanique au sérieux" (Bruce Albert)
Ces chants, enregistrés en 2015 pour la collection Petites Planètes, sont ceux qu’on peut entendre en ouverture des cérémonies chamaniques du peuple Huni Kuin, une communauté autochtone qui vit au Brésil, dans l'État de l’Acre au nord-ouest du pays. Tout comme le peuple Yanomami ou le peuple Makuxi, les Huni Kuin vivent dans la forêt et considèrent que tout ce qui la compose est vivant. Animaux - humains ou non-humains - végétaux, minéraux, rivières, soleil, vent ou pluie… Tous cohabitent, en interdépendance, en respect et sans aucune hiérarchie.
Ne plus penser “la nature” mais “le vivant”, considérer la philosophie et la culture chamanique comme de grandes alliées pour transformer notre manière d’être au monde et répondre aux enjeux écologiques du temps présent… C’est ce qui a guidé l’anthropologue Bruce Albert, la commissaire d’exposition Juliette Lecorne et la Fondation Cartier pour concevoir l’exposition “Les Vivants”, à découvrir au Tripostal à Lille jusqu’au 2 octobre.
L’exposition réunit plus de 250 œuvres signées par de grands noms de l’art contemporain, de la brésilienne Solange Pessoa au bioacousticien américain Bernie Krause en passant par les travaux du botaniste français Francis Hallé. Mais surtout, et c’est tout l’intérêt des Vivants, les deux tiers des œuvres ont été réalisées par des artistes amérindiens contemporains. Jaider Esbell, Joseca ou encore Bane : tous ont à cœur de témoigner de la cosmologie de leur peuple, d'interpeller le monde des modernes et de valoriser leur culture sur le marché de l’art - et tout court - grâce à des œuvres, politiques, porteuses d’espoir et franchement, éblouissantes de beauté. “Les Vivants” vous transforment et nous y allons ensemble, en compagnie de Juliette Lecorne et avec les éclairages de l’anthropologue Bruce Albert depuis Montevideo en Uruguay.
02 septembre 2022
46:22
$afia Bahmed-Schwartz et les sœur-cières
Sourcils décolorés, ongles stiletto option serpent sacré en 3D, longs cheveux teints au henné rassemblés en un chignon parfait et crocs militaires bien rangées dans un coin de son atelier… $afia Bahmed-Schwartz est une artiste totale, totalement habitée. Peintre, photographe, éditrice, écrivaine, tatoueuse tatouée et musicienne, en habile métamorphe, $afia Bahmed-Schwartz multiplie les champs d’expression pour dire la beauté sacrée de l’intime, l’importance vitale de la sororité, la libération des corps, le refus des injonctions.
Après une série de 4 EP - un pour chaque saison - parue en 2018, puis l’album Passé / Présent / Futur en 2020 - sur la pochette duquel $afia Bahmed-Schwartz apparaît sous les traits d’une méduse gorgone aux cheveux bleus - la voici aujourd’hui de retour avec EMO ICON. Un nouvel opus à l’énergie punk, 8 titres à mi-chemin entre rap, gabber poétique, chansons libertaires et mantras féministes distordus à l’autotune.
Retrouvez $afia Bahmed-Schwartz en concert le 1er octobre 2023 au Point Ephémère à Paris.
04 juillet 2022
52:16
Djé Balèti : "revenir aux mystiques locales, c'est lutter contre le capitalisme"
Depuis 2012, le trio Djé Balèti envoûte Toulouse et ses alentours, formé par Antoine Perdriolle (batterie), Menad Moussaoui (basse) et son fondateur Jérémy Couraut, au chant et à l’espina, un instrument traditionnel hautement chamanique de la région niçoise à mi-chemin entre la guitare, le saz, le guembri et la mandole. En 2020, Djé Balèti publiait Pantaï sur le label Sirventès, un troisième opus conçu comme une galerie de portraits des divinités et autres grandes figures de la mythologie occitane, toutes pourvues de noms savoureux, de Catarina Segurana à Ratapignata.
28 juin 2022
46:13
Urban Village : "en Afrique du Sud, nos chants de lutte sonnent comme des prières"
Cette semaine, La Potion met le cap sur l'Afrique du Sud en compagnie du quartet Urban Village qui, depuis Soweto, porte la voix de ses ancêtres zulu, xhosa ou sotho à la faveur d’une folk très habitée.
En janvier 2021, Urban Village sortait Udondolo (sur le label NoFørmat), un premier album dont le titre fait référence au bâton des voyageurs ou des pèlerins, symbole de la transmission d’une sagesse ancestrale dont le groupe de Soweto se fait à son tour le passeur.
24 mai 2022
45:55
Labelle : "À La Réunion, les esprits nous visitent et c'est normal, la vie et la mort se côtoient très librement"
Cette semaine, La Potion vous envoûte en compagnie du compositeur réunionnais Labelle ! Un épisode dans les hautes sphères du maloya, à l'écoute des vibrations cosmiques de l'île intense.
C’est en perpétuant le nom et la mémoire de ses ancêtres que Labelle, Jérémie Labelle, a choisi de se présenter au monde en tant qu’artiste. Avec une mère mayennaise et un père réunionnais, la porosité entre les mondes, l’entre-deux, les allers-retours sont au cœur de l’ADN du compositeur qui, après avoir grandi en Bretagne, s’envole pour la Réunion en 2011 pour amorcer une quête, une enquête identitaire et spirituelle qui lui inspire Ensemble, un premier album paru deux ans plus tard.
Depuis ses débuts, technosphère et maloya sont au cœur des expérimentations de cet alchimiste du son qui a réussi à bâtir un univers original et qui déjoue, à tous les coups, la tentation d’une fusion cheap et folklorisante. En bref, Labelle ne revendique rien et s’autorise tout : distordre le maloya de ses racines dans un magma électro-archipélique dans l’excellent Univers-île en 2017, réinventer ce même blues ternaire emblématique de la créolité réunionnaise en le conjuguant au futur antérieur avec Post-Maloya dans la foulée, et l’emmener vers les marges au gré d’un brassage minimaliste férocement percussif dans Orchestre-Univers en 2018.
Cette année, Labelle est de retour avec de nouvelles partitions aux multiples horizons. Début avril, le réunionnais dévoilait notamment l’album African Prayers, revisitant aux côtés du piano préparé du musicien marocain Amine Mesnaoui le rituel du lila, ces cérémonies de transe et de guérison pratiquées par les gnawas. Par ailleurs, et nous en parlerons, Labelle a récemment collaboré avec la pianiste virtuose Vanessa Wagner sur une création intitulée Ennéade, en référence aux neuf divinités de la mythologie égyptienne qui incarnent chacune un élément.
Cela ne fait aucun doute, Labelle est clairement tombé dans La Potion à un moment donné, quand il était petit peut-être, reste à savoir comment, pourquoi, avec qui et de quelle manière il la boit aujourd’hui. Spoiler : dans cet épisode, il sera question de culte aux ancêtres, d’animisme, de bain cosmique, de transe et de musique bien sûr. Labelle sera avec nous dans un instant mais d’abord, je vous propose de l’écouter dans La Potion avec un extrait d’Éclat, un nouvel album paru en janvier 2022 sur le label InFiné pour lequel le compositeur a convié le quatuor Métavers à mêler ses cordes avec ses arrangements électroniques et un maloya de plus en plus moléculaire.
17 mai 2022
46:10
Les sacrées soirées du Collectif Souffle
Cette semaine encore, un vent de magie souffle sur La Potion avec le Collectif Souffle qui réactive les notions de sacré, de rituel et de cérémonie au cœur des soirées qu'il organise au Consulat Voltaire à Paris, son QG.
À l’Antiquité, les Grecs - les stoïciens surtout - aimaient parler du pneuma pour désigner ce principe philosophique de nature spirituelle considéré comme le cinquième élément, le souffle vital qui anime l’âme, un esprit magique, voire une divinité.
Depuis 2012, le Collectif Souffle donne vie à des soirées, des cérémonies auxquelles sont invitées toutes les formes d’art et surtout la musique, live et bien souvent improvisée par des artistes aux horizons très variés, cependant tous et toutes reliées par une sensibilité exacerbée aux vibrations qui circulent entre les mondes visibles et invisibles. Et voilà comment, depuis dix ans, Souffle donne le tempo de son propre calendrier, païen sans aucun doute, célébrant tour à tour les équinoxes, les solstices, les pleines lunes ou encore la fête des morts pour la plus grande joie des vivants.
À l'occasion d'une nouvelle soirée Souffle au Consulat Voltaire à Paris, avec la chanteuse marocaine OUM à l'affiche, La Potion vous emmène à la rencontre de ce collectif hors norme.
09 mai 2022
49:39
Muriel Jolivet : "Au Japon, les chamanes fascinent autant qu'elles font peur"
Cette semaine, La Potion vous entraîne au Japon, sur les traces des dernières chamanes de l’archipel en compagnie de la sociologue Muriel Jolivet.
Muriel Jolivet vit à Tokyo, au Japon, depuis de longues années. Auteure d’une dizaine d’ouvrages sur la société nippone, la sociologue s’est lancée dans une enquête très approfondie sur les dernières chamanes du Japon, héritières de traditions ancestrales plus ou moins en voie de disparition. Pour cela, Muriel Jolivet a parcouru des centaines de kilomètres à la rencontre de ces chamanes qui ont la capacité de faire descendre sur elles l’esprit des morts, de les faire parler par leur bouche, de cultiver les liens entre les mondes visibles et invisibles. Des guérisseuses qui apaisent les âmes en déroute auxquelles des médecins ont parfois recours pour affiner leur diagnostic, des oracles que les hommes politiques n’hésitent pas à consulter avant une élection par exemple.
Cette enquête de Muriel Jolivet donne lieu à un ouvrage passionnant et très bien documenté : Les Dernières Chamanes du Japon - Rencontre avec l’invisible au pays du Soleil Levant paru aux éditions Véga en 2021. D’un chapitre à l’autre, la sociologue dresse le portrait des itakos, les chamanes malvoyantes du Tohoku au nord, des noros d’Okinawa, ces chamanes animistes qui ont pour mission de protéger la région, l’environnement et les esprits du vivants, mais aussi des yutas, plus populaires et encore nombreuses, dont les plus jeunes d’entre elles se présentent plutôt comme des conseillères qui s'appuient sur la voyance. Muriel Jolivet a aussi rencontré la toute dernière chamane aïnoue d'Hokkaido, Rera Ashiri, qui a passé sa vie à lutter pour la restitution ou la protection des lieux de culte sacrés de ses ancêtres.
26 avril 2022
45:57
Oumou Sangaré : "J'encourage les malien.ne.s à renouer avec les croyances ancestrales".
“Je ne voulais même pas enregistrer un disque” dira Oumou Sangaré au sujet de Moussolou, son premier enregistrement studio en 1989. Pourtant, trois décennies et douze albums plus tard, la chanteuse rayonne comme une voix cardinale du Mali et du continent africain, une star internationale, une femme d’affaires accomplie et une sœur de luttes dont l’intégrité, la constance et la liberté de ton demeurent éminemment respectées. En deux mots comme en mille : Oumou Sangaré, une artiste majeure qui inspire aujourd’hui Aya Nakamura, Beyoncé ou encore Alicia Keys avec laquelle elle a chanté en duo pour la télé américaine. True story !
Amazone d’Afrique, Oumou Sangaré est aussi une véritable ambassadrice pour le Wassoulou, poumon forestier du sud-ouest du Mali, dont elle soutient l’économie en y orchestrant notamment l’ambitieux FIWA Festival depuis 2017. Le Wassoulou, c’est aussi la région de sa mère, “une battante” à laquelle elle rend hommage en s’exprimant en wassoulou n’ke et en chantant les rythmes de la région, hérités pour partie des rituels ancestraux des chasseurs donso. Si elle ne trahit jamais ses fondations ni ses racines, Oumou Sangaré est une femme de son temps, en témoignent sa collaboration afro-house avec le duo Synapson en 2017 ou le disque Mogoya paru la même année, dont les synthés pop et les guitares psychédéliques croisent le beat avec les rythmes du regretté Tony Allen - réédité en version acoustique il y a deux ans.
Et puis il y a eu la pandémie, pendant laquelle Oumou Sangaré s’est retrouvée coincée, en exil, aux Etats-Unis. Là, la diva malienne s’est arrêtée et s’est retrouvée seule pour la première fois depuis 30 ans. Le résultat de cette introspection un peu contrainte, c'est un nouvel album intitulé Timbuktu, en hommage à la ville aux 333 saints, ville du nord du Mali malmenée par les attaques djihadistes depuis quelques années. Timbuktu, c’est donc un disque introspectif, féministe, militant comme toujours et résolument blues, qui met en dialogue les instruments traditionnels du Mali avec les guitares du blues américain, petites filles des instruments d’Afrique de l’Ouest qui ont suivi comme des milliers de personnes les routes de l’esclavage.
15 avril 2022
46:37
Philippe Charlier : "Les morts sont utiles aux vivants, ils nous guident et nous protègent"
D’invisible, il est 100% question dans La Potion cette semaine, à l’occasion du retour de “L’Ethnologie va vous surprendre” au Musée du Quai Branly Jacques Chirac les 9 & 10 avril à Paris, une cinquième édition dédiée à l’invisible. Durant ce long week-end de conférences, expositions, films et rencontres, le Musée du Quai Branly a fait la part belle aux revenants, esprits, zombies, démons et autres fantômes issus de tous les continents, de l’Afrique sub-saharienne à Haïti en passant par l’Extrême-Orient. Quels rapport les vivants entretiennent-ils avec les "non-morts" ? Comment se parlent-ils ? Comment interagissent-ils encore avec nous ? Se manifestent-ils pour nous guider ou pour nous corriger ? Comment les honorer et comment franchir la frontière bien souvent poreuse entre les mondes visibles et invisibles ? Autant de questions passionnantes auxquelles conservateurs, historiens de l’art, anthropologues, ethnologues, philosophes et autres chercheurs ont tâché de répondre, histoire de comprendre en quoi, pourquoi, les morts sont utiles aux vivants.
Pour nous initier à la question, La Potion vous emmène à la rencontre d’un spécialiste de l’au-delà : Philippe Charlier, ancien médecin légiste aujourd’hui archéologue, anthropologue et, depuis 2018, directeur du département de la Recherche et de l’Enseignement au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac. Chercheur inclassable et soucieux de partager ses découvertes avec le plus grand nombre, notamment sur Twitter où il opère sous le pseudo Docteur Trop Tard, Philippe Charlier est par ailleurs l’auteur de très nombreux ouvrages consacrés à l’invisible et aux entités qui le peuplent, à l’image de sa dernière publication Autopsie des fantômes : une histoire du surnaturel (ed. Tallandier, 2021). A cela il faut ajouter une ligne supplémentaire au CV du quarantenaire : Sherlock Holmes des cimetières, puisque Philippe Charlier a souvent été missionné pour examiner les corps de saintes, de rois ou de leurs illustres maîtresses dans le cas de morts suspectes. Pour La Potion, Philippe Charlier nous accueille donc au Quai Branly à Paris et, qui sait, peut-être croiserons quelques fantômes célèbres ou anonymes dans les couloirs du musée.
11 avril 2022
51:39
Mauro Durante : "Le tarentisme est mort car les gens n'y croient plus"
Au programme : transe thérapeutique et rituel mystico-social du sud de l'Italie avec la tarentelle.
Héritées des rites dionysiaques grecs, les tarentelles sont des danses paysannes qui ont émergé dans le sud de l’Italie vers le 14e siècle mais plus que des danses festives, les tarentelles sont aussi des rituels thérapeutiques. Cette danse extrêmement vive sert à exorciser le mal provoqué par les morsures de tarentules, et plus précisément à venir à bout des symptômes névrotiques causés par la morsure de l’araignée. En dansant jusqu’à la transe, en transpirant tellement, que celui qui a été mordu finit par suer tout le venin de l’araignée ou, plus symboliquement, la douleur psychique ou existentielle qui le ronge.
Une danse thérapeuthique donc, qui s’est un peu perdue au fil des générations, comme de nombreuses traditions paysannes. Heureusement, l’anthropologue italien Ernesto De Martino commence à s’intéresser à la tarentelle à la fin des années 50, un rituel musical que l’ethnomusicologue français Gilbert Rouget désigne carrément comme un culte de possession, un exorcisme musical que l’on peut rapprocher du gnaoua, du zar égyptien, du stambali tunisien ou du maloya réunionnais.
Aujourd’hui le répertoire de la tarentelle est très vivant, largement renouvelé grâce à des groupes locaux et à La Notte della Taranta, un festival qui anime chaque année depuis 1998 les nuits estivales de Salento au Sud de l’Italie. Pour nous initier à cette tradition mystique fascinante, un enfant du pays : le percussionniste et violoniste italien Mauro Durante. Fervent défenseur de la tarentelle au sein de l'ensemble Canzionere Grecanico Salentino, Mauro Durante a de l’horizon, lui qui a joué avec Piers Faccini, le percussionniste indien Trilok Gurtu, le maître de la kora Ballaké Sissoko ou encore, plus récemment, le guitariste Justin Adams pour le disque Still Moving.
05 avril 2022
47:58
Mélissa Laveaux : "J'aime penser que je suis la mère de tous les monstres"
Au programme de cet épisode : tarot, vodou haïtien, sortilèges d'amour et de sororité.
À ses débuts en 2008, Mélissa Laveaux se faisait déjà alchimiste de la chanson avec Camphor & Copper, un premier album qui dévoilait les premiers ingrédients de sa potion sonique : une guitare offerte par son père à 13 ans, des textes poétiques en anglais et en créole, une folk-blues hantée, une voix féline. Puis celle qui a fait ses armes de militante dans le milieu punk-fém d’Ottawa poursuivra son chemin de musique en traversant l’Atlantique pour s’installer à Paris où elle vit désormais. Le déracinement fait partie intégrante de l’ADN musical de Mélissa Laveaux : avant elle, ses parents ont fui Haïti pour Montréal au Canada. Et c’est en partie pour restaurer ce lien perdu avec Haïti, pour guérir l’exil, qu’avec Radyo Siwèl en 2018, Mélissa Laveaux puisait en ethnomusicologue dans ses traditions musicales pour en exhumer comptines et chants perdus, nous rappelant aussi combien la musique peut être un instrument de résistance politique.
Avec Mama Forgot Her Name Was Miracle, la guitariste, chanteuse et poétesse explore aujourd’hui la dimension thérapeutique et spirituelle de la musique en créant une toute nouvelle mythologie : alternative, moderne, subversive et féministe. Car si les rituels et les modèles dont on hérite sont parfois défaillants, dépassés voire rétrogrades, libre à nous d’innover ! Alors ici Mélissa Laveaux fait appel à une communauté d’héroïnes que l’Histoire a oubliées ou volontairement mises à la marge. De James Baldwin à la déesse Lilith, les membres de ce chœur-courage se sont affirmé.e.s en refusant de se contenter de survivre, de se soumettre à des normes assignées ou de subir un destin qu’elles n’avaient pas choisi. A l’image de Ching Shih, travailleuse du sexe chinoise qui préféra devenir la pirate la plus respectée des Mers du Sud au début du XIXe siècle. A l’image aussi d’Harriet Tubman, ancienne esclave afro-américaine qui a aidé des centaines d'autres opprimé.e.s à retrouver les routes de la liberté.
Tour à tour guérisseuse et guerrière, Mélissa Laveaux réactive ainsi, pour nous et pour elle-même, en formidable conteuse des eaux profondes, une force vitale miraculeuse qui contrairement aux apparences n’est jamais totalement anéantie.
18 mars 2022
46:40
Rodrigo Cuevas : "Un tambourin pour une nuit de fête, c'est LA magie des musiques traditionnelles"
Au programme : sortilèges électroniques, danses traditionnelles, esprits des Asturies et bruxas en pagaille.
Bel hidalgo à la fine moustache originaire du cœur rural des Asturies, Rodrigo Cuevas, 36 ans, ne monte jamais sur scène sans sa pandereta (tambourin en peau de chèvre), ses sabots à talons dorés, sans oublier sa montera picona, un couvre-chef traditionnel de laine noire porté par les hommes en Asturie. Ceci dit, côté cabaret - où Rodrigo a fait ses armes de performer - celui que certains appellent le Freddy Mercury des Asturies peut aussi s’afficher en robe à crinoline, jupe ou dentelles... En bref, Rodrigo Cuevas étonne et ses performances détonnent, la preuve encore le 2 mars dernier au Café de la Danse à Paris, donnant à son tour de chant électrisant des airs de cabaret queer à grand renfort de poésie, satire burlesque, hurlements à la lune en hommage à sa grand-mère et autres incantations magiques.
Ce soir-là, Rodrigo Cuevas présentait au public parisien Manuel de Cortejo, un premier album paru en 2019 pour lequel Rodrigo Cuevas a fait appel à un sorcier des vibrations électroniques, le catalan Raul Refree, producteur incontournable derrière Rocío Márquez et Rosalía pour le flamenco, Lina Rodrigues pour le fado. Ensemble, Raul et Rodrigo sont partis en mission de collectage dans les villages des Asturies, à la rencontre des grands-mères pour recueillir dans leurs cuisines ces chansons traditionnelles transmises oralement depuis des siècles.
La démarche n’est pas nouvelle pour Rodrigo Cuevas qui s’attache à transmettre à son tour et à vivifier le répertoire traditionnel des Asturies et de Galice depuis ses débuts en 2012 avec Yo Soy La Maga (traduction : je suis la magicienne). Puis s’en est suivi un autre EP en 2017, intitulé Embrujada (traduction : ensorcelée). Un tropisme assumé donc pour la sorcellerie et les choses du magique chez Rodrigo Cuevas qui, après s’être formé au piano, au tuba et à la cornemuse à Oviedo puis à Barcelone, est rentré s’installer au pays, dans un petit village de 15 habitants du côté de Piloña avec son compagnon, deux ânes, un chien, cinq chats, cinq poules et un canard femelle.
12 mars 2022
49:01
Vimala Pons à Ikea : “J'ai une relation animiste avec les objets"
Actrice, musicienne et circassienne, c'est mon invitée dans La Potion cette semaine. Au programme de cet épisode : animisme, réincarnation, fakirisme, magie des détails et hot-dog suédois.
La foi peut-elle déplacer des montagnes ? Aucune idée.
Vimala Pons les porte sur le sommet de son crâne, elle, les montagnes, des montagnes d’objets, tour de force et d’équilibre dont elle a fait une spécialité. Par exemple, dans Le Périmètre de Denver, son nouveau spectacle en solo, Vimala Pons s’en donne à cœur joie en portant sur sa tête un mur de briques, une Fiat Panda, une carrière, un escalier et 12 cartons empilés dont le poids plume ne rend pas le défi plus aisé. Sinon dans la vie, Vimala porte aussi dans ses bottes des montagnes de questions, dans ses poches un jeu de cartes divinatoire nommé Oblic Strategy inventé par Brian Eno pour injecter à la manière du Yi King de la magie dans la création, et un joli prénom d’origine indienne qui signifie "celle qui triomphe".
En quête constante d’hybridation, au théâtre comme au cinéma, Vimala Pons est une métamorphe hors-pair qui varie à l’infini les identités, les récits, les corps, les accents ou les genres, à grand renfort d’accessoires, de techniques et d’imagination, pour opérer sous les yeux du public des transformations époustouflantes. Comme lorsqu’elle ouvre Le Périmètre de Denver en Angela Merkel sous 16 kilos de vêtements et un masque en latex particulièrement réaliste, dont elle finit par se débarrasser avec la fougue d’un Fantômas au terme d’un strip-tease avec l’accent allemand.
Ce goût pour les glissements entre les terrains de jeux artistiques a toujours été là chez Vimala Pons qui a d’abord appris simultanément le tennis, le karaté et la guitare classique avant de se tourner vers les arts de la scène et de s’illustrer dans GRANDE, en duo avec son alter ego circassien Tsirihaka Harrivel. Ou sur grand écran dans des films d’Antonin Peretjatko, Christophe Honoré, Alain Resnais, Bruno Podalydès ou encore chez Bertrand Mandico. En 2020, Vimala s’est aussi essayée au livre audio avec La Mémoire de l’Homme Fente, quand plus récemment, avec un EP nommé Eusapia Klane, on la retrouve alliée sonique du collectif et label WarrioRecords, piloté par sa grande amie RBK Warrior.
Prestidigitatrice du réel enchaînant les numéros de cirque comme les tours de magie à la scène comme à la vie, troublante, magnétique et facétieuse aussi… Vimala Pons est toujours là où on ne l’attend pas. Genre quoi ? Genre chez Ikéa.
05 mars 2022
42:16
Naïssam Jalal, méditer c'est résister
Rituels animistes, transe gnawa ou ragas indiens : comme toujours, La Potion vous répare.
Femme de lutte(s) et flûtiste de combat, en 2011, Naïssam Jalal réunit autour d’elle l’excellent quartet Rhythms of Resistance pour donner corps à sa révolte alors qu’éclate la révolution syrienne, réprimée dans le sang dès ses premières heures. Ensemble, ils publient le remarqué Osloob Hayati, puis Almot Wala Almazala en 2016, dont la fureur sensible traduit parfaitement le mot d’ordre : la mort plutôt que l’humiliation. Si Naïssam Jalal compose alors avec sa douleur, en 2018, elle se tourne vers un registre beaucoup plus spirituel, intime et transcendantal pour Quest Of The Invisible, un double-album composé d’espace, d’air, de silence et de transe : l’essence même des musiques méditatives, dénominateur commun en tous cas de nombreux répertoires de musiques sacrées qui tendent vers l’extase et une communion avec le divin. Nouveau mot d’ordre pour la flûtiste désormais en quête de paix et d’élévation ? Méditer, c’est résister.
Alors, après la publication d’Om Al Aagayeb en 2019 – ode à l’âme égyptienne enregistrée au Caire mêlant musique classique, populaire et répertoire mystique –l’année suivante la compositrice retrouve son quintet Rhythms of Resistance et l'Orchestre National de Bretagne pour Un Autre Monde, cri d’alarme symphonique pour dire les catastrophes sociales et écologiques, mais aussi l’amour et l’empathie nécessaires à la construction d’une société plus juste. A l’occasion de la 31e édition du festival Sons d’Hiver dont Nova était cette année encore l’heureuse partenaire, Naïssam Jalal présentait son tout nouveau répertoire : Healing Rituals, des rituels de guérison chambristes, contemporains et animistes soutenus par son complice de longue date Claude Tchamitchian à la contrebasse, Clément Petit au violoncelle, Zaza Desiderio à la batterie et aux percussions, et bien sûr le souffle habité de la flûtiste.
25 février 2022
39:38
Jacques : la tonsure fait-elle le bonze ?
Au programme : retraite spirituelle, méditation vipassana, rêves lucides, dialogue cosmique et musique sorcière.
L’Alsacien le plus cosmique du grand Est est de retour avec « L’Importance du Vide », un nouvel et 2e album dont le titre évocateur semble avoir été choisi pour (ou par) La Potion.
Ce disque, Jacques a pris le temps de le composer au Maroc où il s’est installé, près d’Agadir mais loin de tout. Victime de son succès suite à la sortie très remarquée de son premier EP en 2015, « Tout Est Magnifique », puis deux ans plus tard de « A Lot Of Jacques », premier album de techno bruitiste fabriqué lui-aussi avec des objets du quotidien - loquet de porte, scies à métaux, pompe à vélo, canard qui fait coin-coin, samplé en boucle jusqu’à l’accident sonique... Jacques a tourné non-stop autour du monde pendant 4 ans, jusqu’à s’en vider les batteries. Alors le musicien a eu besoin de se calmer, de se retrouver et de faire le point sur sa vie, loin du tumulte. Tant et si bien qu'on ne pensait pas le revoir de sitôt, puisqu’il avait laissé entendre - via quelques messages sur les réseaux sociaux - qu’il se retirait forever de la vie publique et de l’industrie musicale… Couic définitif. Et puis, peut-être parce que la tonsure ne fait pas nécessairement ni le bonze, ni le moine, ni le frère Jacques, le revoici finalement, 3 ans plus tard, sorti de sa retraite avec « L’Importance du Vide ». Sous des allures pop’, « L’Importance du Vide » est un disque profondément spirituel, treize titres poétiques, souvent drôles et toujours métaphysiques.
19 février 2022
34:33
Rebeka Warrior, sur les chemins du zen
Au programme de cet épisode : méditation, qi gong, divination, sorcellerie, poésie, amour, mort et thé vert.
Tour à tour solaire, punk, sorcière, morbide ou dérangeante, Rebeka Warrior m’a toujours fait l’effet d’un mystère polymorphe. Voilà près de 15 ans que l’on suit la carrière et les métamorphoses de la musicienne, qui semble beaucoup s’amuser à brouiller les pistes, multipliant les projets depuis le début des années 2000 mais s’en tenant à la même formule magique : le duo, option électro. Trash, avec Mitch Silver dans Sexy Sushi, romantique poétique baroque et savante avec la violoniste classique Carla Pallone dans Mansfield.TYA, ou carrément transcendantale en compagnie du cador de la techno Vitalic dans Kompromat. Véritable bête de scène à la poésie brute et au cœur militant, Rebeka Warrior sait donc que l’union fait l’uppercut alors en 2020, Maman Wa - c’est son surnom de guru - réunissait autour d’elle une armée arc-en-ciel en créant Warrior Records, qui, au-delà d’un label, se définit comme un collectif d’artistes et d’activistes culturels, queers et transféministes.
Le yin n’étant rien sans son yang, je vous propose aujourd’hui de découvrir Rebeka Warrior sous un jour tout à fait inédit. Car sous l’armure de guerrière, la fureur des BPM et des combats militants se trouve en réalité un être profondément mystique, en quête d’éveil et de sagesse. Rencontre chez elle, sur les hauteurs de Belleville à Paris.
12 février 2022
47:04
Claude Saturne : "Le vodou haïtien, c'est plus qu'une religion, c'est un mode de vie"
De retour pour une nouvelle et 31e édition, le festival Sons d’Hiver invitait, le 31 janvier dernier, le percussionniste haïtien Claude Saturne à mener, tambours battants, une cérémonie vodou traditionnelle sur la scène de la salle Jacques Brel à Fontenay-sous-Bois.
Mais le vodou, c’est quoi au juste ?
Avant le vodou, on parle d’abord de la religion yoruba qui réunit les croyances et les pratiques rituelles du peuple yoruba, originellement implanté au sud-ouest du Nigéria, au Bénin et au Togo, c’est-à-dire l’ancien royaume du Dahomey. Mais parce qu’elle emprunte les routes de l’esclavage dès le 17e siècle, la religion yoruba se déploie dans les Caraïbes et sur le continent américain où elle syncrétise avec les cultes locaux pour réapparaître sous de nouvelles formes : le candomblé au Brésil, la santería à Cuba et le vaudou à Haïti. Les croyances vodous reposent sur l’équilibre, voire l’alliance, des hommes et de la nature, chaque élément étant incarné par un lwa, une divinité célébrée au cours de cérémonies rituelles, souvent honorée en musique : danses, chants et tambours accompagnent les prières.
Jati Bwa, Maman Brigitte, Erzuli Dantor, Papa Legba, Simbi, ou encore Kouzin Azaka… Le panthéon vodou se compose d’une multitude de lwas, qui sont invoqués pour soigner une personne ou la communauté, résoudre un problème, prévenir un fléau, apporter richesse et prospérité, mais aussi cultiver le lien avec les ancêtres. Dans une cérémonie, danses et chants sont donc incontournables, mais la véritable clé de voûte des rites vodous, c’est le tambour dont les rythmes experts poussent les initié.e.s à la transe, point d’orgue de la cérémonie.
Claude Saturne, mon invité cette semaine, est un maître percussionniste haïtien, spécialisé dans l’art des tambours des cérémonies vodou. Le vodou, c’est toute sa vie, de sa petite enfance dans un temple vodou à ses récentes collaborations avec des pointures du jazz, de Jacques Schwarz Bart à Omar Sosa – pas de hasard d’ailleurs, si Claude Saturne ouvre aujourd’hui la cérémonie vodou dans laquelle je vous emmène au batteur de jazz américain Ches Smith et à l’inclassable guitariste Marc Ribot.
05 février 2022
49:53
Arthur H : "les religions veulent nous faire croire qu'elles ont l'exclusivité du sacré, c'est faux."
Au programme : psychomagie avec Alejandro Jodorowsky, méditation transcendantale à Brooklyn ou encore initiation à la magie avec une omelette aux champignons hallucinogènes offerte par son pater, Jacques Higelin.
Musicien, homme de mots, de sons et de scène, depuis ses débuts Arthur H peuple ses chansons de personnages imaginaires, mythiques, fantastiques, punk ou mélancoliques. Pianiste illusionniste ou chanteur métamorphe, Arthur H semble se transformer un peu à chaque fois pour donner corps et authenticité aux univers qu’il compose - music-hall, transe électro-disco, blues piano-voix, éclats jazz ou encore western pop. Mais surtout, depuis son tout premier album en 1990, le musicien sème des petits cailloux magiques comme autant d’indices à notre attention, quant à ce qui compose son ADN spirituel. En fait, il suffit de remonter le fil d’Ariane de son ample discographie hantée et habitée pour s’en rendre compte. On y croise notamment un fantôme suicidaire, un autre asmathique, un grand marabout, le Général de Gaulle dans la cinquième dimension, une femme-étoile, une sorcière bleue, une hypno-techno-gypsie-queen, Ulysse et Calypso, ou encore une déesse de l’amour. En bref, chez Arthur H, la frontière entre les mondes est poreuse et la magie, partout. Dans La Potion cette semaine, nous retrouvons le musicien à la Maison de la Poésie, temple littéraire de la rue Saint-Martin à Paris.
28 janvier 2022
40:35
Thomas de Pourquery : "J'ai pris conscience de la dimension cosmique de la musique avec Sun Ra."
Héritier spirituel de Sun Ra, sa conception cosmique de la musique nous entraîne dans les très hautes sphères de l'Univers. Un épisode placé sous le signe de la mystique sidérale, où se croisent ovnis et constellations jazz.
Qu’est-ce que l’univers ? D’où vient la vie ? Sommes-nous seuls ? La vie existe-t-elle ailleurs ? Y’a-t-il un début du temps et de l’espace ? Notre existence a-t-elle un sens ? La contemplation du ciel, de l’observation à la rêverie, soulève depuis toujours son lot de questions, existentielles et universelles, longtemps réservé au champ spirituel avant de devenir au fil des siècles des domaines de recherches scientifiques, mais aussi des terrains d’affrontements géopolitiques à travers la fameuse conquête de l’espace, et, bien sûr, une source d’inspiration infinie pour les artistes, toutes disciplines confondues. Dans cet épisode, nous n’allons pas stricto sensu déchiffrer toute la partition de "la mélodie secrète de l’univers", pour reprendre l’expression de Trinh Xuan Thuan, superstar de l’astrophysique et écrivain. Mais, en sondant un peu la galaxie Nova, voilà qu’est apparu dans mon radar un ovni jazz à même de creuser la question.
Son nom ? Thomas de Pourquery, compositeur, chanteur et saxophoniste dingue de transe sidérale et autres explorations stellaires. Son véhicule à présent : un vaisseau amiral nommé Supersonic, réunissant à son bord Laurent Bardainne (saxophones), Frederick Galiay (basse), Fabrice Martinez (trompette), Edward Perraud (batterie) et Arnaud Roulin (claviers), tous recrutés en 2011 autour du répertoire de Sun Ra, astronaute en chef d’un free jazz cosmique et afro-psychédélique qui affirmait débarquer de Saturne. Après “Thomas de Pourquery & Supersonic Play Sun Ra” en 2014 puis “Sons of Love” en 2017, à l’automne, le musicien français et son crew ont embarqué pour une nouvelle sortie spatiale avec “Back To The Moon. Fun fact : quand il a décollé en avril 2021 vers la Station Spatiale Internationale, l'astronaute Thomas Pesquet a embarqué quelques disques dans ses valises, dont "Yes Yes Yes Yes", un extrait de ce nouvel et 3e opus.
Retrouvez Thomas de Pourquery en live le 19 février à La Maison Des Arts de Créteil, dans le cadre du Festival Sons d'Hiver. Thomas de Pourquery est invité, aux côtés du grand percussionniste afro-américain Hamid Drake, à rendre hommage à Alice Coltrane avec une création inédite. Plus d'infos ici.
22 janvier 2022
43:40
Léonie Pernet : "en studio, j'atteins souvent un état d'extase divine"
Au programme : trips mystiques (avec ou sans LSD), musique liturgique, quête d'élévation, transe club et extases en studio.
« Une utopie collective, une terre d’asile consolatoire », voilà, selon ses propres mots, la raison d’être du Cirque de Consolation, un nouvel et deuxième album paru en novembre dernier sur Cry Baby. Un chapiteau dense, habité voire hanté auquel la musicienne donne corps en convoquant le chant des machines qu’elle aime tant depuis ses débuts dans la techno minimale, des transes et des beats échappés du Sahel, et puis quelques échos des liturgies classiques.
Le Cirque de Consolation, un territoire éminemment poétique dans lequel Léonie Pernet donne de la voix et pèse bien ses mots, sa prose comme infini trésor pour chanter, en anglais comme en français, ses zones d’ombres, la corporalité, le genre, le racisme, l’amour, le sort des personnes réfugiées, les conflit d’identités ou encore les violences faites aux femmes.
Bien sûr, avec ce nouvel opus, Léonie Pernet en appelle aussi à la dimension thérapeutique de la musique qui, dit-elle, lui a clairement sauvé la vie. La vie qui n’est pas un long fleuve tranquille, ça Léonie Pernet le sait, elle qui en 2018 transcendait ses addictions éthyliques, amoureuses, sur son premier album, Crave - le manque en anglais. Elle qui gorge aujourd’hui sa poésie de références à la symbolique aquatique, une eau tour à tour brûlante ou onirique, mais toujours libératrice.
Léonie Pernet en live
20 janvier 2022 au Havre
18 février 2022 à L’Aéronef à Lille
26 février 2022 à Metz
8 mars 2022 à Saint Ouen
13 mars 2022 à Marseille
25 mars 2022 au Trianon à Paris
15 janvier 2022
44:44
La Potion détox : musicothérapie de rentrée !
À chaque nouveau cycle, cosmique ou calendaire, son rituel bien précis.
Alors, pour entrer dans l’année 2022 dans les meilleures conditions possible, je vous propose aujourd’hui une petite séance de musicothérapie maison, un épisode sur-mesure 100% sonique fait de mélodies envoûtantes, de rythmes thérapeutiques et d’harmonies mystiques.
Au programme : berceuse pygmée, prière vaudou, transe maloya, hip-hop cosmique, chant chamanique de Sibérie ou encore contemplation jazz...
PLAYLIST
Mo Boma - Mobandi (Centrafrique - Anthologie de la musique des Pygmées Aka)
Chouk Bwa Libète - Lapriyè
Bob Marley - Positive Vibration
Ibeyi feat. Pa Salieu - Made Of Gold
Alice Coltrane feat. Pharoah Sanders - Journey In Satchidananda
Mos Def - Sun, Moon, Stars
Michou - Maloya Ton Tisane
Boogzbrown - Timbila
Floating Point & Pharoah Sanders - Movement 2
Moondog interprété par Vanessa Wagner - Elf Dance
Solange - Rise
Joao Selva - Se Voce
La Chica - Agua
Ignacio Maria Gomez - Belesia
Oktjabrina Vladimirovna et Svetlana Naumova - Je chevauche mon rêne par-delà les montagnes (chant chamanique sibérien)
08 janvier 2022
46:04
Danyèl Waro : "Pour moi Jésus, c'est le premier héros communiste !"
Cette semaine La Potion vous emmène à La Réunion chez Danyèl Waro, voix emblématique du maloya réunionnais, qui m'a ouvert les portes de sa kaz en octobre dernier. Oté !
Artisan éminemment politique du maloya, Danyèl Waro chante ce blues ternaire hérité des anciens esclaves de La Réunion dont il célèbre la créolité depuis 40 ans. Avec Danyèl Waro, on parle tout de même d’un Ti-Blanc des hauts qui a grandi au sein d’une famille de paysans le jour, militants communistes le reste du temps, une enfance rouge qui lui apprend le sens de l’engagement politique et de la rébellion. D’ailleurs, personne n’est vraiment surpris lorsqu’en janvier 76, Waro refuse de faire son service militaire. Une décision qui lui vaut alors deux ans de prison à Rennes : voilà comment ce garçon du déor découvre l’enfermement, la promiscuité mais aussi le plaisir de la plume puisque c’est en prison que Danyèl Waro écrit ses premières strophes, les premiers couplets de son destin maloya. A son retour à La Réunion, Waro continue de militer pour la langue créole, pour l’indépendance de l’île intense et c’est ainsi - avec puis sans le Parti Communiste Réunionnais - que le musicien emprunte le chemin balisé par des anciens comme l’illustre Firmin Viry et participe à réhabiliter le maloya (menace coco pour certains, honteux ou carrément diabolique pour d’autres en raison de ses racines africaines). Aujourd’hui, Danyèl Waro continue de s’activer pour défendre les choses qui lui tiennent à cœur, et notamment la Terre, dont il s’attache à prendre soin avec son association Kazkabar.
Aucun doute possible : Waro l’insoumis est un être politique. Cependant, nombreux sont les titres de son répertoire qui laissent aussi entrevoir un Danyèl profondément spirituel. Bien sûr, le maloya nous met sur la voie puisque pour les Réunionnais, il est aussi un vecteur de communion avec leurs ancêtres, célébrés au cours de cérémonies rituelles appelées servis kabaré où chants et percussions dialoguent toute la nuit, lèvent les esprits et poussent à la transe. “Quand je chante”, m’a dit un jour Danyèl Waro, “je me transporte, je me tisane, je m’envoûte moi-même”. Alors pour La Potion, le musicien revient sur son chemin, son adn spirituel, son caractère animiste, sur les ingrédients du syncrétisme typiquement réunionnais, son initiation au versant mystique du maloya avec Gramoun Baba, mais aussi sur la portée hautement thérapeutique de la musique.
18 décembre 2021
49:36
Denez Prigent : "comme les druides celtes, je suis un peu animiste aussi"
Cette semaine, La Potion met le cap à l’Ouest. Au bout de la route, Lanvellec dans les Côtes d’Armor, où nous retrouvons le musicien breton Denez Prigent chez lui, un jour de tempête.
Une poésie épique gorgée des mystères de la lande, un chant de granit et d’océan, incantatoire et sacré... À 55 ans, Denez Prigent est aujourd’hui l’un des artistes majeurs du paysage musical breton. Passeur de culture, de légendes et de traditions, Denez Prigent est loin d’être le défenseur d’un folklore figé, bien au contraire !
Depuis ses débuts dans les fest-noz puis sur la scène des Transmusicales de Rennes en 1992 devant un public de rockeurs médusés, ce fils du Léon n’a jamais cessé de renouveler le répertoire traditionnel breton en le frottant notamment aux boucles hypnotiques de la musique électronique, au jazz ou encore aux harmonies du Moyen-Orient.
Tordant le cou aux clichés régionalistes, ce prince de Bretagne en connaît toutes les traditions. Musicales d’abord, lui l’arrière-petit-fils d’un chanteur réputé pour la puissance de sa voix dans toute la région et c’est d’ailleurs avec les ancien.ne.s que Denez Prigent chantera ses toutes premières gwerz, ces chants de l’âme très anciens, dramatiques et mystiques, qu’on retrouve au cœur de la plupart de ses disques, dont le dernier en date Stur An Avel paru un peu plus tôt cette année sur le label breton Coop Breizh.
11 décembre 2021
48:32
Flavia Coelho : "Je suis fille de Xangô, et aujourd'hui encore, ma force vient des orishas"
De quel bois spirituel est-elle faite ? Que sait-elle de ses ancêtres et que lui ont-ils transmis ? Comment sa part de sacré vient-elle influencer sa musique aujourd'hui ? Autant de questions que je vous imagine nombreux.ses à vous poser aussi.
Car quand on pense à Flavia Coelho, c’est d’abord un sourire plus grand que l’Océan Atlantique qui allume la lumière, et puis viennent à nous la chaleur de son énergie solaire, l’exubérance carioca de ses concerts, ses refrains entêtants, son culot, ses paillettes ou encore son aura de warrior matérialisée par une afro conquérante.
A première vue donc, rien ne laisse entrevoir une Flavia Coelho mystique. Et pourtant ! Dans cet épisode, cette fille de Xangô revient sur son initiation aux rites du candomblé dans la forêt du Nordeste et sur ses premiers pas de chanteuse de gospel évangélique à Rio. Une spiritualité métissée qui continue d'influencer sa musique aujourd'hui.
04 décembre 2021
45:48
Best of de La Potion : Laura Cahen, Boogzbrown, November Ultra
Cette semaine, La Potion passe en mode best-of ! Alors que les feuilles mortes se ramassent à la pelle, retour sur quelques épisodes de saison, en l'occurrence des épisodes sélectionnés dans la 1ère saison de La Potion qui, l’année dernière, vous envoûtait tous les jours à 13H30 sur Nova… #embarras du choix.
Nous irons d'abord à la rencontre de l’univers poétique de Laura Cahen, guérisseuse folk ou sorcière des éléments, ça dépend des jours. Au printemps dernier, Laura Cahen dévoilait Une Fille, un deuxième album en clair-obscur qui célèbre les femmes, les timides, les couillues, les amoureuses, les affranchies, les orageuses et les magiciennes aussi, pardi.
Fin octobre, Radio Nova vous donnait à vivre l’île de La Réunion en posant ses micros à flanc de volcans, pour aller à la rencontre de celles et ceux qui font vibrer l’île intense à l’heure où de nombreux réunionnais.e.s étaient en train de préparer la fête des morts : via la Toussaint pour les catholiques, le Samblani pour les Tamouls ou encore avec les servis kabaré, cette cérémonie d’hommage aux ancêtres que pratiquent pas mal de musiciens de maloya. Dans La Potion aujourd’hui, je vous propose donc de nous immerger dans l'univers mutant de Boogzbrown, ce producteur réunionnais fer de lance du mouvement digital kabar qui avec d’autres modernise le maloya en version électronique 3.0. Son rêve ? Rendre hommage à ses ancêtres, à sa façon, avec un servis kabaré 100% digital !
Une boule de cristal, du miel, du mystère, et de la magie blanche option sororité... Voilà ce qui compose la potion de November Ultra, Nova pour les intimes. Mercredi prochain à 21H, la musicienne soft & tender sera l’invitée de Chambre Noire, l’émission de live de Radio Nova. Alors pour vous faire patienter, je me suis dis qu’on avait là l’occasion rêvée d’en apprendre un peu plus sur cette grande lectrice de tarot !
12 novembre 2021
59:08
Davi Kopenawa : "les esprits de la forêt sont avec moi, ils soutiennent mon combat"
Cette semaine dans La Potion, une voix très importante. Celle de Davi Kopenawa, chamane Yanomami et grand défenseur des droits des peuples d’Amazonie brésilienne. Au programme : chants sacrés, esprits de la forêt, poudre hallucinogène et lutte contre Jair Bolsonaro.
Quand Davi Kopenawa voit le jour en 1956, cela fait une dizaine d’années seulement que ses parents ont vu apparaître des Blancs sur leurs terres, au Nord de l’Amazonie. Et ces premières incursions ont bouleversé de manière indélébile la civilisation Yanomami. D’abord des épidémies de grippes, de rougeoles ou de tuberculoses qui déciment une partie de la population. L’évangélisation de l’Eglise catholique ensuite, qui menace les structures traditionnelles des peuples de la forêt. Puis les garimpeiros, 40000 orpailleurs illégaux qui envahissent le territoire avec la bénédiction de la dictature militaire. En sept ans, 20% de la population Yanomami est décimée. Après avoir perdu une grande partie sa famille, Davi Kopenawa a d’abord eu envie de devenir un Blanc, complètement fasciné par cette figure de l’étranger. Il apprend le portugais brésilien et commence à travailler comme interprète au sein de la Funai, l’agence gouvernementale des populations indigènes : là, il prend conscience de la grande richesse culturelle du peuple Yanomami, et de la menace que représentent les blancs pour leur survie et celle de l’Amazonie brésilienne. Il décide alors de suivre une vieille intuition qui l'habite en rêves depuis l'enfance : devenir chamane.
Après avoir été initié dans les règles de l’art par son beau-père, sa grande sagesse spirituelle viendra renforcer son expérience du « monde blanc » et depuis, Davi Kopenawa parcourt la planète pour récolter des soutiens pour son combat. Celui de la photographe Claudia Andujar notamment, avec laquelle il obtient, en 1992, la démarcation officielle d’un territoire de 96 650 kilomètres carrés, qui allait devenir la Terra Indigena Yanomami, un des plus grands territoires sous contrôle autochtone au monde. Une lutte de tous les instants pour laquelle le chamane recevait en septembre dernier, le prix Nobel Alternatif en compagnie de Greta Thunberg.
En 2010, Davi Kopenawa et l’anthropologue Bruce Albert publiaient La Chute du Ciel, un témoignage dense et tout à fait exceptionnel sur la culture du peuple yanomami, sa spiritualité aussi et sur la crise écologique mondiale vue depuis le cœur de l'Amazonie. La Chute du Ciel, soit le récit d’une catastrophe : la disparition du poumon du monde et de ses habitants, humains et non humains, ce moment où la forêt sera écrasée par le ciel parce que le dieu Omama et les esprits xapiri ne le soutiendront plus, épuisés d’avoir dû tant lutter contre la violence destructrice du monde blanc. Aujourd’hui la terre des Yanomami est toujours menacée, encore plus depuis l’élection de Jair Bolsonaro : la déforestation a presque doublé en un an, les assassinats d’activistes indiens augmentent et Jair Bolsonaro multiplie les attaques contre les peuples de la forêt. Mais le roi Kopenawa n’a pas dit son dernier mot, "kopenahua" d’ailleurs c’est la guêpe en Yanomami, “qui se défend lorsqu’on attaque sa maison”.
06 novembre 2021
45:44
Sur les traces de la spiritualité occitane avec La Mal Coiffée
Cette semaine, La Potion met le cap sur l'Occitanie, ce vaste territoire qui couvre près d’un tiers de la France, des Pyrénées à la Méditerranée. Nous partons sur les traces de la spiritualité et de la mythologie occitane avec une merveilleuse créature à quatre têtes : La Mal Coiffée !
Manu Théron et Sam Karpienia à Marseille, Miquèu Montanaro et son fils Balthazar à Correns en Provence, San Salvador en Corrèze, Denez Prigent et Brieg Guerveno en Bretagne, ou encore le trio toulousain Cocanha… Depuis quelques années, dans tous les styles de musique, on assiste à un retour vers les traditions musicales racines, endémiques, traditionnelles, ainsi que vers les langues régionales. C’est le cas en France mais aussi bien au-delà : au Pérou, la jeune Renata Flores fait du rap en quechua pour amplifier les luttes de son peuple quand à l’autre bout du globe, le producteur sud-africain Muzi nourrit ses beats électroniques de rythmes traditionnels pour donner corps à une zulu house plébiscitée par des mastodontes comme Stormzy et Diplo. Le phénomène est donc mondial et tend à s’amplifier. Mais de quoi est-ce donc le signe ? Beaucoup y voient un refus du tout-mondialisé de la part d’une nouvelle génération d’artistes en quête d’identité et de racines.
Chez La Mal Coiffée, la démarche est éminemment politique : il s’agit là d’une reconquête poétique d’une pensée autochtone, d’une culture et d’une langue, l’occitan. Un bijou de langue minorisée par le grand capital, l’industrie et le progrès selon les membres de la Mal Coiffée : Myriam Boisserie, Marie Coumes, Laetitia Dutech, et Karine Berny. Au pied de la Montagne Noire, dans leurs petits villages du Minervois, là-bas entre Narbonne et Carcassonne, les quatre chanteuses collectent depuis 20 ans des contes, poèmes et chants populaires qu’elles revisitent ensuite sur les arrangements polyphoniques du compositeur-alchimiste Laurent Cavalié.
En mai dernier sortait Rôgé (sur le label Sirventès), le 6e album de La Mal Coiffée au fil duquel les musiciennes subliment les textes de Claude Alranq, David Grosclaude, Auguste Foures ou encore Jean Boudou, des auteurs engagés dans la résistance à l’écrasement à la sape des cultures populaires. La majorité de ces chants sont féministes, militants et provocateurs, en bref, ils ont du caractère. D’ailleurs en live, La Mal Coiffée ébouriffe ! Ça groove, c'est rock et tellurique, ça transe quasi noise et par moments, on ne sait plus si on assiste à une grand-messe païenne super joyeuse ou à un pow-wow anticapitaliste à quatre voix.
Peut-on alors parler d’une spiritualité occitane ? Et si oui, qu’en reste-t-il aujourd'hui ? Réponse avec La Mal Coiffée dans La Potion. Au programme : danse avec les morts, mythes fondateurs de la cosmogonie occitane, rites païens et formules pour faire pousser les fleurs.
27 octobre 2021
48:09
Nawal : "Le soufisme est une voie d'émancipation pour les femmes des Comores"
Cette semaine, une Potion consacrée aux rites musicaux issus de la mystique soufie avec la musicienne comorienne Nawal et Rana Gorgani, chorégraphe, anthropologue et ethnomusicologue iranienne, l’une des seules femmes derviches tourneuses à danser le samâ sur scène et en public.
Parmi tous les penseurs et guides spirituels qui ont contribué à diffuser et transmettre la mystique soufie au fil des siècles, un des plus connus demeure sans doute le poète Rûmi, né à Balkh - dans l'actuel Afghanistan - en 1207 et mort à Konya en Turquie en 1273. Et c’est aussi Rûmi qui a porté le plus d’attention à la musique, à la danse et au son comme vecteurs d’élévation et de connexion divine indispensable dans la quête spirituelle soufie. Ainsi le fondateur de la confrérie mevlévi, les derviches tourneurs comme on les appelle ici, aimait-il à dire : “Plusieurs chemins mènent à Dieu. Moi j’ai choisi celui de la danse et de la musique. Dans les cadences de la musique est caché un secret : si je le révélais, il bouleverserait le monde."
Loin de moi l’idée de bouleverser le monde, en revanche j’ai bien envie de m’intéresser aujourd’hui à quelques secrets d’initié.e.s propres aux rites musicaux soufis en compagnie de deux femmes, deux artistes qui chacune à leur manière, aiment et nourrissent ces traditions mystiques sur scène et ce, malgré les interdits. Oui, car les femmes soufies ne sont censées ni danser ni chanter hors de la sphère privée. Peut-on alors parler d’un soufisme au féminin voire féministe ? A quoi sert la transe des chants répétitifs du dhikr et du samâ, la danse des derviches tourneurs ? Eléments de réponse dans La Potion et bon Mawlid à tous.tes les soufi.e.s !
À l’occasion de la fête du Mawlid, qui célèbre la naissance du prophète Mahomet, laissez-vous envoûter par la beauté des musiques et des chants soufies au 360 Paris Music Factory, dans le 18e arrondissement, le lundi 18 octobre pour une soirée exceptionnelle organisée en partenariat avec le Festival de Fès de la Culture Soufie. Au programme : chants sacrés et autres rythmes syriens, berbères et arabo-andalous. Toutes les infos ici !
16 octobre 2021
47:47
Corine Sombrun, la science de la transe
Cette semaine, La Potion part (littéralement) en transe avec Corine Sombrun !
Ethno-musicienne, écrivaine et co-fondatrice du TranceScience research Institute, Corine Sombrun est devenue – un peu par la force des choses – une éminente spécialiste de la transe, et plus précisément de la transe cognitive auto-induite. Vingt ans après sa première transe, aujourd’hui Corine Sombrun explore, aux côtés de chercheurs et du Trance Science Research Institute, les vertus thérapeutiques de cette technique ancestrale qui repousse les limites de la conscience. La transe qui fait désormais grâce à elle sa grande rentrée académique avec la création d'un D.U. Étude des transes et des états de conscience modifiés à l'Université Paris 8 à Saint-Denis.
C’est le son d’un tambour qui déclenche la première transe de Corine Sombrun, lors d’un reportage pour la BBC sur un rituel chamanique en Mongolie en 2001. Non sans mal, elle finit par accueillir cette expérience, s’en suit alors huit années d’initiation chamanique toujours, une expérience racontée dans le livre Mon Initiation chez Les Chamanes, une parisienne en Mongolie en 2003, puis par Fabienne Berthaud dans le film Un Monde plus Grand dans lequel Cécile de France incarne le personnage de Corine Sombrun.
Voyage au cœur de la transe, c’est aussi le sous-titre de son nouveau livre, La Diagonale de La Joie, paru aux Éditions Albin Michel au printemps 2021. Ce voyage, Corine Sombrun n’aurait sans doute pas pu le poursuivre sans quelques rencontres décisives en cours de route : Pierre Etevenon d’abord, pionnier de l’étude des états modifiés de conscience, Harlyn Geronimo aussi, arrière-petit-fils du mythique chef apache et médecine man amérindien récemment emporté par la covid-19. Un temps moquée par les scientifiques, la pionnière Sombrun a fondé le Trance Science Research Institute et collabore aujourd’hui avec des neuropsychiatres pour utiliser la transe à des fins thérapeutiques et démontrer que chacun de nous peut entrer en transe, comme elle, par sa seule volonté.
09 octobre 2021
43:11
Isabelle Sorente ou l'art de la métamorphose
Cette semaine dans La Potion, deux sœurs sorcières : l’écrivaine Isabelle Sorente, à l’occasion de la sortie de son nouveau roman, La Femme et L’Oiseau (ed. JC Lattès) et la musicienne Flèche Love avec nous dans La Potion pour un live onirique et mutant, quelques jours avant la sortie de Naga Part. 2, son nouvel EP.
Isabelle Sorente, la métamorphe
Née à Marseille en 1972, Isabelle Sorente s’est d’abord passionnée pour les mathématiques et la physique, univers à part entière qui allait la conduire à devenir major aux Mines de Paris, polytechnicienne et pilote à l’École Nationale de l’Aviation Civile. Experte dans l’art de la métamorphose, Isabelle Sorente s’est ensuite tournée vers le théâtre puis vers l’écriture en publiant “L” en 2001, son tout premier roman. Hasard ou pas, force est de constater que le thème de la transformation revient sans cesse, comme un leitmotiv magique, depuis son entrée en littérature, mais aussi celui de la difficulté de s'épanouir du point de vue spirituel dans notre société capitaliste entièrement tournée vers la performance de soi.
Pourtant, il semble qu’Isabelle Sorente ait trouvé une méthode sur-mesure pour traverser la vie en magie même si pendant longtemps, dit-elle, la spiritualité lui faisait l’effet d’un vêtement trop grand. En 2018, l’écrivaine publiait notamment Le Complexe de La Sorcière, un roman-enquête passionnant qui croise deux dimensions. La première historique, sur les traces des chasses aux sorcières dont le trauma s’est transmis en imprégnant aussi profondément qu’inconsciemment la psyché de toutes les lignées de femmes européennes ; la seconde plus intime, où l’autrice se livre à fleur de peau sur son adolescence, en conversation avec une aïeule sorcière. Tous les romans d’Isabelle Sorente naissent d’une vision et c’est encore le cas du dernier en date, La Femme et l’Oiseau, paru début septembre aux éditions JC Lattès, un douzième roman magnétique que j’ai lu d’une traite... comme sous l’emprise d’un sortilège.
La Femme et l’Oiseau, c’est l’histoire de Thomas, 91 ans, rescapé de la Seconde Guerre Mondiale, un Malgré-Nous enrôlé de force à 17 ans dans la Wehrmacht puis emprisonné dans le camp de Tambov, en Russie, un homme mystérieux qui communique avec les oiseaux et semble lire dans les pensées. Arrive ensuite Elizabeth, sa petite nièce, qui tente de survivre à son burn out et de quitter son uniforme de parfaite petite soldate et enfin Vina, l’arrière-petite-nièce, une ado HPI et violente qui finira par trouver le salut dans la forêt, la compagnie et les dons du vieil homme. Là encore, il est question de magie et de traumas transgénérationnels, de liens mystiques au vivant et de métamorphose… Autant d’indices semés à notre attention qui valaient bien une invitation dans La Potion.
Flèche Love, sorcière berbère 2.0
Flèche Love, une artiste très singulière, tatouée de la tête aux pieds. Fille d’immigrée algérienne, berbère, Amina pour les intimes est née et a grandi en Suisse, à Genève. Une double culture tantôt vécue comme une chance et tantôt comme une malédiction. En 2019, Flèche Love sortait Naga Part 1, un disque déroutant qui ira même jusqu’à interpeller Rachid Taha, qui l’invite à partager ce qui allait être son tout dernier duo.
Le 15 octobre prochain Flèche Love sortira Naga Part 2, sept nouveaux titres qui font échos aux sept chakras et naviguent entre les mondes, mêlant dans son chaudron des sons électroniques un peu mutants à des cordes élégantes, des percussions tribales et à des chœurs profonds. En voici un avant-goût sur Nova avec Flèche Love, en live, dans La Potion, avant de la retrouver sur...
02 octobre 2021
36:42
Pongo : "le colonialisme a corrompu notre relation spirituelle avec nos ancêtres"
Cette semaine, une Potion bien tonique avec Pongo, grande prêtresse du néo-kuduro, avant de retrouver l’artiste italienne Mari Lanera, qui propose une relecture électronique et mutante de la tarentelle avec son projet Taranta Lanera en live dans La Potion.
Née à Luanda en 1992, Pongo a quitté l’Angola à l’âge de 8 ans, ses parents fuyant l’une des guerres civiles les plus longues et les plus meurtrières de l’histoire du continent africain - 27 ans, 1 million de morts. Pongo et sa famille démarrent alors une nouvelle vie côté ghetto, en banlieue de Lisbonne et dès lors, la vie de la jeune femme se transforme en une lutte permanente, une lutte pour la liberté. La liberté d’exister face aux difficultés de l’exil, du racisme, de l’intégration et de la pauvreté, liberté face à un père qui paradoxalement lui donne les clés de la danse mais qui lui refuse aussi celle de l’émancipation. C’est lors d’un trajet en train après un accident qui a failli lui coûter la vie que notre Pongo, encore ado, découvre ce qui allait devenir son art et son arme à la fois : le kuduro, cette danse marginalisée qui servait d’exutoire à la souffrance des prisonniers angolais, cette musique qui permet à Pongo la flamboyante de régler ses comptes avec les esprits rétrogrades. Entre semba angolaise, breakdance et furie électronique, le kuduro n’est pas une musique spécialement mystique au départ et pourtant, flirtant avec la transe, électrifiée, presque possédée… c’est à se demander si Pongo n’est pas visitée par un ou deux esprits lorsqu’elle habite la scène !
Pour La Potion, Pongo nous dit tout des bruxos, ces "mauvais esprits sorciers et envieux" qui oppressent les femmes (tiens donc) et dévoile l'intimité de sa dimension spirituelle, très riche notamment grâce à sa grand-mère maternelle qui était guérisseuse traditionnelle.
La spécialité de l'artiste italienne Mari Lanera, c’est la tarentelle, une danse avant tout et une musique de transe originaire du sud de l’Italie et plus précisément du Golfe de Tarente. De tarentelle à tarentule, il n'y a qu'un tout petit pas à faire... Traditionnellement, la tarentelle sert à exorciser le mal provoqué par les morsures de tarentules en dansant jusqu’à la transe, en transpirant tellement que le "tarantolato" (celui qui a été mordu) finit par suer tout le venin de l’araignée. Malheureusement, cette danse thérapeutique s’est un peu perdue au fil des générations, comme de nombreuses traditions paysannes. Mais c’était sans compter une nouvelle génération d’artistes comme Mari Lanera qui, avec son projet Taranta Lanera se charge de renouveler depuis quelques années le répertoire et l’héritage mystique de la tarentelle, en les frottant aux sonorités hypnotiques des tablas indiennes ainsi qu’à la musique électronique, une autre forme de transe s’il en est. La tarantella fa scazziare la gente (la tarentelle fait trembler les gens) : paré.e.s pour un rite de purification ? Pour La Potion, Mari Lanera interprète en live un morceau de son premier album, Taranta Lanera, paru en 2019.
25 septembre 2021
29:11
Clara Ysé et Bonbon Vodou, guides des outres-mondes dans La Potion
Cette semaine dans La Potion, feu sacré, talisman et rebetiko thérapeutique avec l’écrivaine et musicienne Clara Ysé, avant de retrouver la poésie enchanteresse du duo réunionnais Bonbon Vodou en deuxième partie d’émission.
Dans Le Complexe de la Sorcière, la romancière Isabelle Sorente souligne la puissance magique de la visualisation en évoquant son arrière-grand-mère tunisienne, capable d’interpréter les rêves et donc quelque part, de soigner les gens grâce à l’analyse des images envoyées par leur inconscient depuis les replis de la nuit. Fille d’un peintre et d’une philosophe, Clara Dufourmantelle alias Clara Ysé sait bien, que l’image et le mot sont dotés d’une puissance de transformation extraordinaire, pour soi-même comme pour les autres, qu’elle leur donne corps dans des poèmes, des chansons et désormais un roman : Mise à Feu, le premier roman de Clara Ysé tout juste paru aux éditions Grasset. Mise à Feu, c’est avant tout un grand roman d’initiation qui flirte en finesse avec le merveilleux.
Du vodou, à la Réunion ?
Oui ! Même s’il se fait plutôt discret, en témoignent les petites vierges rouges qui surgissent ici et là, au détour d’une route de montagne. Ni Oriane Lacaille et ni son complice JereM ne pratiquent le vodou et pourtant, leur folk créole est bien née d’un syncrétisme entre leur deux univers : elle, fille du grand ségatier et accordéoniste réunionnais René Lacaille, ami du regretté Alain Péters, et lui, fils de deux psychanalystes aux racines tunisiennes. Comme au péage d’un entre-deux-mondes, Bonbon Vodouvient de sortir Cimetière Créole, un nouvel et deuxième album tout juste paru sur le label Heavenly Sweetness sur lequel on croise notamment la voix de Danyel Waro et les arrangements magnifiques de Piers Faccini. Pour La Potion, Bonbon Vodou interprète en live "Si Rogré", un chant de guérison conçu comme un dialogue avec une ancêtre esclave d'Oriane Lacaille.
18 septembre 2021
36:23
Anthony Joseph : "La scène est un autel, le live, une cérémonie pour atteindre l'extase"
Cette semaine, La Potion traverse l’Atlantique pour mettre le cap sur la Caraïbe, avec deux artistes totalement imprégné.e.s par la magie et les traditions spirituelles de l’archipel : le poète et musicien Anthony Joseph, né à Trinidad et désormais basé Londres, ainsi que la flûtiste guadeloupéenne Célia Wa en deuxième partie d’émission pour un live tout à fait astral.
“La poésie est cette démarche qui par le mot, l’image, le mythe, l’amour et l’humour, m’installe au cœur vivant de moi-même et du monde. Le poète est cet être très vieux et très neuf, très complexe et très simple, qui, aux confins vécus du rêve et du réel, du jour et la nuit, entre absence et présence, cherche et reçoit dans le déclenchement soudain des cataclysmes intérieurs le mot de passe de la connivence et de la puissance.” La citation est d’Aimé Césaire, prononcée lors d’un congrès de philosophie à Port-Au-Prince en 1944. En quelques lignes, Césaire résume le mystère intrinsèque et indéfinissable de la poésie. La poésie, mot de passe de la connivence et de la puissance, deux mots qui en appellent un troisième à mon avis, la magie. Tout poète est un peu mage ou sorcier, Rimbaud disait “voyant” et chez Anthony Joseph, c’est le mot flamboyant, l’incantation et l’envoûtement d’un jazz créole qui font de lui un grand alchimiste des matières poétiques et musicales. Abordant le live comme une cérémonie et la scène comme un autel, Anthony Joseph fait de chacun de ses albums un acte de résistance, une arme à la fois politique et hautement spirituelle, à l’image de son nouvel et troisième album, “The Rich Are Only Defeated When Running For Their Lives”, paru au printemps dernier sur le label Heavenly Sweetness.
À l’occasion d’un concert à Paris dans le cadre du festival Jazz à La Villette, je retrouve Anthony Joseph dans un temple de la littérature caribéenne et ultra-marine, la Librairie Calypso, dans le 11e arrondissement de Paris : le lieu idéal pour interroger sa relation spirituelle avec la poésie, les mots, le langage, et la portée magique du créole caribéen. En deuxième partie d'émission, Célia Wa quant à elle nous offre un live céleste inspiré des pulsations sacrées nyabinghi. En juin dernier, la chanteuse, percussionniste et flûtiste guadeloupéenne donnait vie à Wastral (Heavenly Sweetness), un EP conçu comme la carte d’un voyage stellaire, guidé par le sextant de sa poésie créole.
11 septembre 2021
38:36
Trans Kabar, flirter avec l'au-delà et l'esprit maloya
Cette semaine dans La Potion, de quoi réveiller les morts, et nous avec, grâce au maloya volcanique de Trans Kabar !
Le maloya, c’est ce blues ternaire hérité des esclaves, brandi fièrement comme l’âme et le drapeau de la créolité réunionnaise, portée jusqu’à la transe par la pulse incandescente du roulèr, du kayamb, du piker, du sati et des voix. Longtemps réprimé, le maloya ne s’est pourtant jamais perdu grâce à des passeurs tels que Firmin Viry ou Gramoun Lélé. Politique et rebelle, le maloya fut le compagnon des luttes pour l’indépendance de la Réunion et la reconnaissance de la culture créole.
À la fois tisane pour le cœur et bien commun à cultiver, le maloya coule dans les veines de Jean-Didier Hoareau, réunionnais de métropole élevé au fonnkèr des anciens et de son oncle Danyèl Waro, qu’il accompagne souvent sur scène, avant de fonder, avec Ianik Tillet à la batterie, Théo Girard à la contrebasse et un autre Hoareau, le guitariste Stéphane Hoareau, le groupe Trans Kabar en 2018. Là où Alain Péters, René Lacaille et Loy Ehrlich électrifiaient le maloya dans les années 70, le rhabillant d’éclats psyché-poétiques, Trans Kabar l’électrise franchement et mène la transe, du roots au rock. En créole, Trans Kabar honore ses racines et creuse la dimension spirituelle du maloya en proposant notamment une relecture du répertoire traditionnel des servis kabaré, ces temps de cérémonie et de communion avec les esprits des ancêtres, rituels d’où surgissent frissons et grands musiciens. Après Maligasé, un premier album paru en 2019, Trans Kabar est de retour avec Mazine La Mor, un disque raciné et hautement spirituel porté par l’énergie de la transe.
Dans La Potion, immersion dans le monde spirituel de Jean-Didier et Stéphane Hoareau, les maîtres de cérémonie de Trans Kabar, des servis kabaré à leur initiation maloya. Interview, Potion live et disque de soin... Dans cet épisode, nous flirterons avec l’au-delà et qui sait, peut-être serons-nous visités par le grand esprit du maloya ?
04 septembre 2021
33:28
Irène Drésel, techno florale et rites païens
Aujourd’hui dans La Potion, la plus grande magicienne d’entre nous : Irène Dresel ! Artiste plasticienne, musicienne et danseuse solitaire les soirs de pleine lune, Irène Drésel compose une techno florale, païenne et sacrée à la fois, se jouant des croyances et des symboles. La preuve encore avec son nouvel album, Kinky Dogma, qui mêle des clins d’œil à la musique liturgique, au cinéma, et des références à des rites anciens.
Visuel © Melissa
02 juillet 2021
10:38
Elodie Rama : "un live est une cérémonie de transformation pour moi"
Musicienne, plasticienne et animatrice radio, Elodie Rama tisse patiemment sa toile onirique et sa poétique insulaire entre Nantes et Marseille où elle vit aujourd’hui. Après avoir collaboré avec de nombreux artistes comme Hocus Pocus, Sly Johnson ou encore Baloji, Elodie Rama prenait son envol en solo avec Strange Island, un premier EP en clair-obscur paru en 2013. Aujourd’hui la chanteuse dévoile Letter To A Sister Friend, un morceau qui annonce la sortie d’un premier album, Constellations, attendu pour janvier 2022, une rêverie rn’b downtempo en hommage à la poétesse américaine Ursula Rucker, reine du spoken word. Pour La Potion, Elodie Rama revient notamment sur le "mouvement magique" du bèlè traditionnel martiniquais et sur sa relation au live, cérémonie hautement spirituelle pour elle.
Visuel © Bananna Wintour
01 juillet 2021
11:53
Adam Carpels, la magie des détails
Aujourd’hui dans La Potion, un nouvel initié de la scène électronique française : Adam Carpels !
Bass music, electronica ou hip-hop, Adam Carpels fabrique une musique organique et sensible dont l’unique mission semble être celle de briser les frontières, qu’il questionne l’exode ou la conquête. D’un paysage sonore à l’autre, le compositeur lillois mêle dans son odyssée l’onirique à la violence du réel, en augmentant ses beats de samples de voix et de récits de personnes en exil, de Barbès à Calais. Beats en mouvement, musique du vivant et attention aux micro-événements, Adam Carpels se dévoile en magie dans La Potion aujourd'hui.
Visuel © Alice Sevilla
29 juin 2021
11:15
Cola Boyy : "aux USA, on nous a volé notre ancestralité"
Aujourd’hui une Potion anti-capitaliste avec Cola Boyy !
Partisan d’un disco-funk révolutionnaire, Matthew Urango alias Cola Boyy est un drôle de coco : oui, ce n’est pas tous les jours qu’un marxiste averti entend renverser le capitalisme en pantalons pattes d’eph et chemises seventies.
Né à Oxnard en Californie, comme Anderson .Paak et Madlib, Cola Boyy annonce la couleur - rouge - dès 2019 avec “All Power To The People” et un premier EP très remarqué, Black Boogie Neon, qui le propulse sur les scènes du monde entier. Proche de Myd, MGMT ou encore Devendra Banhart, aujourd'hui Cola Boyy vient de sortir Prosthetic Boombox, un premier album dont le titre fait référence à son amour du son bien sûr, mais aussi à son handicap, une malformation de la colonne vertébrale qui, à 2 ans, l’oblige à troquer l’une de ses jambes pour une prothèse. Avec ce disque, Cola Boyy continue de faire danser le révolutionnaire qui est en nous, alors au nom du groove et de la barbe de Karl Marx, voici Cola Boyy dans La Potion aujourd’hui ! Spoiler : histoires de fantômes mexicains et spiritualité amérindienne des Chumash, tatouages de sorcière punk et soirées au cimetière...
Visuel © Ross Harris/Record Makers
29 juin 2021
11:17
Les Mamans du Congo, beats aquatiques et berceuses mystiques
Aujourd’hui dans La Potion, Gladys Samba des Mamans du Congo !
Si l’underground kinois fait régulièrement parler de lui pour sa créativité et son système D ébouriffant, c’est bien au tour de Brazzaville de faire trembler la Terre ! Les Mamans du Congo sont nées en 2018, quand ce collectif de femmes rencontre Rrobin, beatmaker favori de Grems et figure de proue du label Galant Records. Tous se retrouvent dans le bastion de la chanteuse et percussionniste Gladys Samba, l’Espace Kudia, un bar culturel en plein cœur du quartier populaire Bacongo, où se réunissent artistes et militant.e.s de la ville. L’union fait la force, l’adage a déjà fait ses preuves chez les Amazones d’Afrique ou les Amazones de Guinée. Rythmiques explosives, machines grime, flow cadencé, chœurs entêtants et instruments faits maison : avec leur premier album, les Mamans du Congo & Rrobin encouragent à leur tour les femmes à trouver le ressort nécessaire pour s’émanciper d’une société patriarcale très oppressante.
Visuel © extrait du clip "Ngaminke"
28 juin 2021
13:42
Brain Damage, sorcier pionnier du dub français
Depuis une vingtaine d'années, le producteur stéphanois Martin Nathan sculpte sous le nom de Brain Damage un dub sous influence(s). Après avoir travaillé avec High Tone, Horace Andy, Winston McAnuff ou Harrison Stafford de Groundation, en 2018, Martin Nathan est parti faire un tour en Colombie pour explorer de nouvelles vibrations, donnant vie à l'excellent Ya No Mas !. Et puis en mars 2020, cet insatiable curieux était de retour à Kingston pour enregistrer Brain Damage meets Big Youth - Beyond The Blue, l’un des disques les plus attendus de l'année pour tous les amateurs de dub et de reggae. Parce qu’il marque le retour après plusieurs années de silence du DJ et toaster jamaïcain Big Youth, icône de l’âge d’or du roots reggae, mais aussi parce que cet album est traversé par l’influence d’un jazz très spirituel, écrin idéal aux incantations du maître jamaïcain des sound systems. Pour La Potion, le producteur revient sur quelques sessions studios en Jamaïque absolument magiques avec Winston McAnuff et Ras Michael.
Visuel © Paul Bourdel
15 juin 2021
17:27
Céline Banza : "j'ai refusé de céder aux accusations de sorcellerie, la musique m'a sauvée"
Aujourd’hui dans La Potion, une femme debout : la musicienne congolaise Céline Banza !
Chanteuse, vidéaste, actrice et performeuse, Céline Banza compte déjà parmi les nouvelles voix féminines à suivre de la scène congolaise contemporaine. Depuis ses études à l’Institut national des Arts (INA) à Kinshasa, puis ses débuts comme choriste aux côtés de certains rappeurs congolais, Céline Banza a fait de l’art une manière d’être au monde, un engagement récompensé en 2019 par le Prix Découverte RFI. Ambassadrice de l’Unicef en 2020, Céline Banza se révèle aussi être une femme d’action, mettant sa voix au service des sujets sensibles tels que l’éducation des filles, les mariages précoces ou les abandons d’enfants. En janvier dernier, la petite protégée de Youssoupha sortait enfin Praefatio, un premier album initiatique produit en partie par le prim’s parolier et chanté en ngbandi, dans lequel se dévoilent une voix profonde, une guitare sensible et la prémonition d’un très bel avenir. Pour La Potion, Céline Banza revient notamment sur les accusations de sorcellerie dont sa sœur et elle ont été victimes, et nous offre en live une berceuse magique héritée de sa grand-mère.
Visuel © Pochette Praefatio
14 juin 2021
13:07
Dobet Gnahoré : "parfois mes chansons me viennent en songe"
Chanteuse, percussionniste, danseuse et comédienne, l'artiste ivoirienne Dobet Gnahoré vient de sortir Couleur, un nouvel et sixième album qui lui ressemble beaucoup. Libre, joyeux, optimiste, trait d’union entre deux mondes, Couleur convoque les mille vibrations de la capitale ivoirienne, coupé-décalé en tête, autant que des sonorités électroniques captées en Europe où s’est établie Dobet Gnahoré. Couleur célèbre aussi la gloire des femmes, pas étonnant de la part de celle qui a aussi créé son studio de musique et un label pour les jeunes pousses féminines de la scène actuelle ivoirienne. Véritable bête de scène à l’énergie bluffante, Dobet Gnahoré se révèle aussi sensible, intuitive et connectée à une pulsation très profonde… Pour La Potion, la musicienne ivoirienne revient notamment sur la magie du peuple bété, son initiation auprès de sa grand-mère pleureuse et chanteuse pour les esprits défunts, ainsi que sur son rapport très intuitif à l'inspiration.
Visuel © Jean Goun
11 juin 2021
9:04
Joseph Schiano Di Lombo : "la lecture du Tao m’a chamboulé"
Pianiste de formation classique et plasticien diplômé des Arts Déco de Paris, Joseph Schiano Di Lombo se positionne comme un réinterprète : à la fois poète, plasticien, auteur, musicien, dessinateur et performer, il cultive la pluridisciplinarité comme un art de la fugue ou de la métamorphose, au choix, qui le pousse en tout cas à toujours se réinventer. Difficile ici de résumer l'ensemble de ses travaux, ni leur pluralité mais pour vous donner une idée, le mois dernier, Joseph Schiano Di Lombo publiait son premier roman, un polar sans intrigue intitulé Oxymore (ed. B42). Début avril, sortait aussi "Musique de Niche" dans la collection Méditations du label Cracki Records, une ode ambient dédiée aux chiens, une déclaration d’amour instrumentale nimbée d’échos délicats et de synthés spectraux pour dire les caresses, le jeu et les balades en forêt. Pour La Potion, Joseph Schiano Di Lombo revient notamment sur l'influence de la spiritualité taoïste sur sa pratique artistique, son initiation chamanique à la harpe de cristal ou encore sur la magie du monde végétal. Pur love.
Visuel © Marion Berrin
10 juin 2021
14:27
Souad Asla : "la magie du Sahara, c'est la plénitude de son silence"
08 juin 2021
9:11
Peter Solo, alchimiste vaudou-funk
Vaudou Game, c’est une tempête groove que rien n’arrête depuis leur premier album en 2014. Peter Solo et son groupe mêlent à leur afro-funk vintage, à leur transe festive et engagée, les gammes et la spiritualité ancestrales des rituels vaudou de la région Togo-Bénin, l’ancien royaume du Dahomey, d’où vient Peter Solo. Aujourd’hui Vaudou Game est de retour avec Noussin, “reste fort” en mina, un nouvel et quatrième album à paraître le 11 prochain chez Hot Casa Records. Fidèle à sa philosophie en rapport direct avec la nature, Peter Solo y évoque le péril environnemental et les tensions qu’il engendre. Pour donner de la force à son message, Peter Solo puise encore dans l'énergie du funk, mais se reconnecte aussi à ses années londoniennes, aux couleurs d’un p-funk assez cosmique ou d’une disco fiévreuse. Pour La Potion, cet alchimiste du vaudou-funk nous présente aux divinités du panthéon vaudou, nous rappelle leurs valeurs d'amour et de tolérance, et vous apprend même un chant de gratitude à offrir aux éléments (fonctionne sur les ficus d'appartement).
Visuel © Jérémy Garcia
07 juin 2021
13:09
Camille Ducellier : "la sorcière est l'alliée des femmes hors-cadres, de leurs chemins de traverse"
Aujourd’hui dans La Potion, la réalisatrice, plasticienne, autrice et sorcière queer Camille Ducellier.
Quoi qu’elle fasse, Camille Ducellier s’attache à rendre visible les féminités des marges, les rebelles, hors-cadres et hors-normes, depuis son premier film Sorcières mes Soeurs en 2010, à la rencontre de Thérèse Clerc, fondatrice des Baba Yaga de Montreuil ou de l’écrivaine Chloé Delaume. La même année, Camille Ducellier publiait aussi Le Guide Pratique du Féminisme Divinatoire, inventant des ponts joyeux entre féminisme et ésotérisme, un manuel réédité depuis dans la collection sorcière des éditions Cambourakis. Depuis, dans divers formats documentaires, Camille Ducellier s’est intéressée tour à tour aux voyages astraux, aux sorcières queers ou encore à la sonothérapie. Aujourd'hui, la voici de retour avec Sorcière Lisa, une web-série documentaire diffusée sur France TV Slash, soit le portrait savoureux de Lisa, strip-teaseuse, cagole, sirène, gouine, sorcière et féministe. En bref, tout ce que j'aime !
04 juin 2021
15:51
Para One, sur les chemins du sacré
Aujourd’hui dans La Potion, un touche-à-tout de génie : Para One !
Voilà sept ans que nous attendions le retour de Para One, roi des loops et des machines, un pied dans le hip-hop, l’autre sur le dancefloor, Para One ici compositeur des bandes originales de Céline Sciamma, là producteur pour Bonnie Banane. Adepte de la métamorphose, Para One n’est jamais là où on l’attend. Aujourd’hui, Para One est donc de retour avec un premier long-métrage, Sanity, Madness and The Family, sa bande-originale, Machines of Loving Grace, et une formule live, un triptyque intitulé Spectre.
Loin, très loin du club, Machines of Loving Grace est un disque introspectif et mystique dans lequel le producteur français semble avoir plongé au plus profond de lui-même pour y pister grâce, magie, paix et liberté, entre musique électronique et samples de musiques traditionnelles issues de pratiques rituelles bulgares, indonésiennes ou encore japonaises. En bref, tout ce que j’aime…
03 juin 2021
15:00
Pat Kalla : "ma seule religion, c'est l'amour"
02 juin 2021
14:30
Maya Dunietz : "La musique est un massage pour l'âme"
01 juin 2021
11:05
Juana Molina : "la magie opère quand les instruments, le studio et moi disparaissons"
Aujourd’hui dans La Potion, la sorcière la plus punk du continent sud-américain : Juana Molina.
En Argentine, Juana Molina est une véritable star, un monument, de la télévision et du théâtre, mais aussi de la musique depuis Rara, son premier album en 1996. Pour vous donner une idée, imaginez une réunion annuelle des sorcières du folktronica à l’aura punk - option potion : vous y trouveriez Juana Molina autour d'un chaudron avec PJ Harvey, La Chica, Brigitte Fontaine, Starhawk et Catherine Ringer. Car la musique de Juana Molina regorge de chants de la terre, de cristaux, de soirs de pleine lune, d’os, de secrets et de mystères. Après l’excellent Halo en 2017, puis Anrmal en 2020, aujourd’hui Juana Molina s’apprête à rééditer chez Crammed Discs son deuxième album, Segundo, un excellent prétexte pour s'initier à la magie de cette artiste vraiment singulière.
31 mai 2021
9:50
Blick Bassy et la magie du peuple bassa
Aujourd’hui dans La Potion, le musicien camerounais Blick Bassy.
Après avoir illuminé le sombre blues de Skip James dans l’excellent Akö, Blick Bassy signait en 2019 son disque le plus politique, 1958, en mettant sa voix, sa Gibson et sa folk bassa au service de l’histoire du militant Ruben Um Nyobè, père oublié de l’indépendance camerounaise assassiné par l’armée française au terme d’une traque épique, le 13 septembre 1958. Avec cet album, Blick Bassy explique qu’il a voulu donner corps à la mémoire de Ruben Um Nyobè pour pousser aujourd’hui le Cameroun et la France à prendre leur responsabilité, et donner ainsi aux jeunes le courage de se saisir de leur destin, la clé de leur auto-détermination. Blick Bassy était l’invité de Chambre Noire mercredi soir pour nous offrir en live le répertoire de 1958, et bien sûr, j’en ai profité pour l’attirer dans la Potion. Un épisode dans lequel le musicien, en passe de devenir chef spirituel au Cameroun, revient sur la magie du peuple bassa, arme de résistance pendant la colonisation française et "science naturelle" selon lui.
28 mai 2021
11:35
Poté : "la magie de l'électro, c'est son pouvoir d'élévation"
27 mai 2021
12:40
Mélissa Laveaux : "ma magie est héréditaire, mes deux grand-mères étaient sorcières"
Aujourd’hui dans La Potion, une sœur sorcière : Mélissa Laveaux !
Depuis ses débuts en 2008, Mélissa Laveaux a semé des petits indices quant à sa manière d’être au monde, spirituelle féministe et décoloniale, au fil de sa folk indocile et hantée. Une magie émancipatrice distillée d’un album à l’autre, y compris dans l’excellent Radio Siwèl, qui revisitait les chants de lutte et le folklore de son Haïti racine. Quelque temps plus tard, paraissait encore le morceau "Nan Pwen Lavi Anko", un appel à la magie vaudou libératrice et de fil en grigris… Voici donc Mélissa Laveaux dans La Potion aujourd’hui. Un épisode dans lequel la chanteuse revient sur sa relation au panthéon vaudou et ses rituels pour cultiver la magie au quotidien, des rituels mystiques et musicaux car selon elle, "chanter, c'est prier deux fois".
25 mai 2021
12:11
Yom et la magie du klezmer
Aujourd’hui dans La Potion, le clarinettiste français Yom.
Le truc de Yom au départ, c’est le klezmer, une musique de joie, de réjouissances, jouée autrefois lors des fêtes et des mariages, dans les shtetls (« villages ») ou les ghettos urbains, par des musiciens juifs ashkénazes. Mais pour cet insatiable touche-à-tout en quête d’absolu, tous les chemins sont bons à suivre et au fil des années, Yom n’a eu de cesse de balader sa clarinette en terres électroniques, classiques, contemporaines voire carrément punk. Aujourd’hui, Yom s’est assagi et présente son nouvel album, Célébration, un disque hautement méditatif pour dire toute sa soif de spiritualité, en puisant dans les grandes traditions de la musique sacrée. Pour La Potion, l'ancien punk du klezmer revient sur la magie de cette musique traditionnelle d'Europe de l'Est et sur sa transition zen.
Visuel © Arno Weil
25 mai 2021
9:35
Wendy Delorme : "la sorcière est une figure d'espoir pour la jeunesse d'aujourd'hui"
Aujourd’hui dans La Potion, une femme de lettres et de luttes : Wendy Delorme !
Performeuse, activiste queer, militante féministe, traductrice, enseignante à l’université Lyon 2, membre du collectif RER Q et écrivaine, Wendy Delorme travaille à cultiver l’émancipation des corps, des sexualités, l’esprit de révolte et de sororité, avec une radicalité tout à fait bienvenue. Wendy Delorme vient de publier son quatrième roman aux éditions Cambourakis, Viendra le Temps du Feu, une dystopie dans un futur très proche qui reflète les crises et les dérives de notre société moderne. En bref, un régime totalitaire est mis en place après le suicide massif d’une jeunesse mobilisée pour le climat : les livres y sont interdits, les frontières fermées et les femmes sont réduites à leur fonction procréatrice pour renouveler l’espèce humaine. Glaçant ! Mais heureusement, une communauté de sœurs “brisées et pourtant incassables” émerge pour résister. À la manière de l'écoféministe et philosophe américaine Starhawk, que Wendy Delorme cite volontiers parmi ses plumes totems, la lutte collective de ses héroïnes revêt une dimension spirituelle et il ne m’en fallait pas beaucoup plus pour avoir envie d’inviter Wendy Delorme et ses sorcières dans La Potion aujourd’hui. Un épisode dans lequel l'écrivaine revient sur ses rituels d'écriture, les voix des personnages qui vivent dans sa tête, son rapport mystique à la fiction et au pouvoir de transformation de la langue.
Visuel © Nicole Niquel
21 mai 2021
13:35
Immersion dans le Belleville mystique de La Chica
Aujourd’hui une Potion hors-format avec la meilleure guide possible pour s’initier à la magie de Belleville : La Chica !
L’hiver dernier, la musicienne franco-vénézuélienne se dévoilait déjà dans La Potion à l’occasion de la sortie de La Loba, un disque envoûtant peuplé de magie, de rituels thérapeutiques, de mains frottées, de rivières, de femmes sauvages et de racines. La magie, La Chica est tombée dedans quand elle était petite et mon intuition, c’est que c’est son enfance à Belleville qui l’a mise sur la voie de cette manière d’être au monde, si sensible, mystique et spirituelle. Et c’est donc à Belleville, ce barrio cosmopolite et vibrant que je pose mon chaudron aujourd’hui pour retrouver La Chica. Elle nous emmène tour à tour dans sa boutique ésotérique préférée, dans l'herboristerie chinoise qui la fournit en potions depuis son enfance, sur la cime du Parc de Belleville, lieu de connexion avec le monde végétal, avant de prendre un moment pour méditer sur les toits du quartier.
19 mai 2021
14:50
Natacha Atlas, diva mystique
18 mai 2021
13:40
Laura Cahen, guérisseuse folk
17 mai 2021
12:09
Guts, sur le chemin du zen (true story)
14 mai 2021
12:12
Labotanique, le duo nantais qui fait chanter le monde végétal
Aujourd’hui dans La Potion, des magiciens du monde végétal : le duo Labotanique.
Au début de cette histoire, il y a Ronan et Thomas, deux agronomes amoureux du vivant et de tous les êtres qui le composent. Dans leur potion, ajoutez un amour indiscutable pour la musique, les synthés et le rap, et un peu de grand air aussi. Secouez le tout et vous obtenez une pop végétale extrêmement sensible et incarnée, d’autant que les deux sorciers de Labotanique ont trouvé la formule pour faire chanter les plantes ! Le 25 juin prochain, Labotanique sortira son premier album, Expressions Végétales, un disque conçu comme un herbier musical : valériane, digitale, cactus ou monstera… tendez bien l’oreille, toutes ces plantes ont des choses à nous dire.
Pour info, le duo prendra la route cet été pour une grande tournée des jardins botaniques de France et sera en concert au Parc Floral de Paris le 29 mai et le 5 juin prochain.
12 mai 2021
13:51
Myd tire les cartes avec la cartomancienne Lisa Signorini
Aujourd’hui dans La Potion, un alchimiste du son : Myd !
Alchimiste du son oui, car Myd transforme les loops en or depuis de longues années, pour lui-même ou pour les autres, de Club Cheval à SCH. Aujourd’hui signé sur le label Ed Banger, le producteur vient de sortir son premier album : Born A Loser, soit 14 titres aux grooves discos-tordus-solaires-psychés ou détraqués pour célébrer la figure du perdant magnifique. Depuis 10 jours, Myd a installé son studio et ses machines chez Radio Nova, une résidence hors du commun pour composer avec vous et avec nous le 15e morceau de son album. Voilà comment Myd a demandé l’aide de La Potion pour nourrir son inspiration... Quoi de mieux que de faire appel à la cartomancienne Lisa Signorini pour trouver le thème de ce futur hit ?
Visuel © Born a Loser de Myd
11 mai 2021
11:07
Thaïs Lona : "Pour moi la magie réside dans les détails"
Aujourd’hui dans La Potion, une apprentie sorcière du groove : Thaïs Lona !
Biberonnée aux grands classiques de la Great Black Music, Thaïs Lona brouille les pistes : elle chante en anglais, cultive un rn’b à la Alicia Keys, mais c’est bien depuis Lyon que cette diva en devenir poursuit son ascension. Récemment signée sur le label d’Ibrahim Maalouf, Thaïs Lona n’a pas fini de faire parler d’elle à mon avis, d’autant que la chanteuse est aussi capable d’envoûtements instrumentaux, maîtrisant piano, harpe ou saxophone. Thaïs Lona était des nôtres la semaine dernière pour une carte blanche live dans Chambre Noire, levant ainsi le voile sur Dancing Again, un EP gorgé de soul et de rn’b à l’image d’"Allure" ou de "Words" en playlist sur Nova.
Visuel © Sandra Gomes
10 mai 2021
13:24
Georgio : "j'ai toujours cultivé le sacré dans ma musique"
“Vivre est une prière que seul l’amour peut exaucer” écrivait Romain Gary, philosophie à laquelle Georgio adhère à 100% depuis qu’il a découvert son œuvre, ado, initiation qui allait mener le rappeur à explorer un tout nouveau continent : la littérature qui, dans le prolongement du rap et de la musique, nourrit dès lors la plume et la manière d’être au monde de Georgio. Après XX5, aujourd’hui le rappeur est de retour avec Sacré, un nouvel album qui porte sacrément son nom… L’occasion rêvée d’en savoir plus ce qui compose La Potion de Georgio. Un épisode dans lequel le rappeur nous dévoile ses rituels d'écriture, sa relation au sacré et les grandes figures de son panthéon, de Romain Gary à la mythologie grecque.
Visuel © Kruma
07 mai 2021
12:50
Moodoïd, ou l'art de la métamorphose
Aujourd’hui dans La Potion, un prestidigitateur de la pop française : Pablo Padovani !
Aux manettes de Moodoïd, Pablo Padovani adore brouiller les pistes et habiter des imaginaires tour à tour fantastiques, mystérieux et magiques. Déjà sur son premier album en 2014, Moodoïd nous avait emmené escalader une montagne sacrée, pas si loin de celle du cinéaste Alejandro Jodorowsky. Après ça, Pablo Padovani n’a cessé de renaître, en serpent tentateur dans Reptile ou en prince du dancefloor dans Cité Champagne en 2018. Aujourd’hui Moodoïd est de retour avec Primadonna, un nouvel et 3e album pour rendre hommage aux femmes, amies et âmes sœurs réelles, iconiques ou divines qui accompagnent Pablo Padovani depuis ses débuts.
05 mai 2021
11:26
Lucie Antunes : "La musique de Steve Reich est hautement chamanique"
Aujourd’hui dans la Potion, la multi-instrumentiste Lucie Antunes !
Lucie Antunes est une artiste complète, une casse-cou passionnée qui n’hésite pas à prendre des risques et à se réinventer. Son truc à elle, ce sont les percussions et les textures du son, qu’elle aime explorer sur ses instruments fétiches, vibraphone et marimba en tête. Libre, capable de fracas comme de délicatesse, Lucie Antunes s’est longtemps cachée derrière des artistes tels que Moodoïd, Aquaserge, Yuksek ou Chassol jusqu’à ce jour de 2019 où, en pleine lumière, la musicienne nous présentait son premier album, Sergeï, un voyage sensoriel électro-acoustique jamais loin de la transe. Aujourd’hui, Lucie Antunes prépare son retour en live, avec Variation(s), ce dispositif de soutien pour les artistes porté par le FGO-Barbara à Paris, et plus tard sur la scène du Printemps de Bourges le 25 juin, à Saint-Brieuc ou Châlon-en-Champagne en septembre… Mais d’abord, voici Lucie Antunes dans La Potion aujourd’hui. Au programme : expérience ayahuasca, percussions thérapeutiques et relecture de l'œuvre de Steve Reich, hautement chamanique pour mon invitée.
Visuel © Pierre Andreotti
04 mai 2021
13:34
Loya : "mon grand-père guérisseur malbar fabriquait des potions"
Aujourd’hui dans La Potion, le producteur réunionnais LOYA !
Pour Sébastien Lejeune alias Loya, l’Océan Indien s’explore comme un vaste terrain de jeu musical, mais il s’agit aussi d’un espace sacré, traversé antan par ses ancêtres tamouls. Son enfance dans les champs de piments, les traditions de sa famille et la musique du vivant sont aujourd’hui autant d’ingrédients dans sa potion, rituelle et électronique. Car chez Loya, séga, maloya et traditions malbar se jouent à un tempo footwork ou techno, croisant le beat avec des boîtes à rythme ou des synthés modulaires à l’image d'Éruption, un premier album paru en 2014, puis de Corail en 2018. Aujourd'hui, Loya est de retour avec Normandie Electro World, N.E.W, un projet qui invitent musiciens traditionnels et artisans électroniques à inventer ensemble de nouveaux archipels musicaux, créoles et innovants, pour des lives là encore hypnotiques captés dans des lieux chargés d’histoire, tels que la crypte gothique de l’Historial Jeanne d’Arc à Rouen où Loya vit aujourd'hui.
03 mai 2021
14:57
Kady Diarra, la magie en héritage
Aujourd’hui dans La Potion, une grande voix de la musique burkinabè : c’est Kady Diarra !
Originaire du pays Bobo au Burkina Faso, Kady Diarra a grandi à Abidjan au sein d'une famille de griots de l'ethnie Bwaba. Enfant, elle s'est formée à la musique et à la danse en participant aux cérémonies qui rythment la vie de la communauté Burkinabé. Depuis 1998, Kady Diarra vit la musique dans un esprit de célébration partagée avec des musiciens qui mêlent les rythmes du Sahel avec l'appel du balafon et du n'goni. Aujourd’hui basée en Ardèche, Kady Diarra vient de sortir son 3e opus, Burkina Hakili, un disque qui célèbre la bonne fortune et la puissance des femmes mais dénonce aussi la violence de nos sociétés contemporaines. Finalisé dans son jardin et conçu comme un antidote à la dureté du monde, Burkina Hakili invite au pardon et à la patience au fil de ses 11 titres chantés en bambara, en bwaba, en mooré, en dioula ou en français. Dans La Potion de Kady Diarra : des nuits en forêt où balafons et tambours réveillent les esprits, et des chants de guérison transmis de femme à femme...
Visuel © Ikandakepeye
29 avril 2021
12:30
Edith Lecourt, pionnière de la musicothérapie en France
La Potion, c’est un grand chaudron dans lequel j’invite tous les jours des rythmes thérapeutiques, des musiques de guérison, qu’elles soient rituelles, spirituelles ou juste un peu magiques. Alors pour cette journée spéciale dédiée à la musique qui répare sur Nova, quoi de mieux que d’inviter une spécialiste de la question ? Edith Lecourt est musicothérapeuthe, psychanalyste, musicienne bien sûr, professeure de psychologie clinique à l'université Paris V - René Descartes et autrice du livre La Musicothérapie aux éditions Eyrolles. En 1972, Edith Lecourt fondait la première association de musicothérapie en France, contribué à l’organisation du premier congrès mondial de musicothérapie à Paris en 1974, avant de travailler activement à la mise en place des premiers cursus universitaires dédiés à cette thérapie hors-norme, développée en France bien avant la popularisation des médecines douces. J’ai donc voulu en savoir plus et voilà comment j’ai rendu une petite visite à Edith Lecourt, à son cabinet, sur les hauteurs des Buttes Chaumont, dans le 19e arrondissement de Paris.
Visuel © Livre "La Musicothérapie"
28 avril 2021
17:11
Joao Selva : "quand ça va mal, je parle avec le vent"
Aujourd’hui dans La Potion, le musicien brésilien Joao Selva !
Joao Selva a grandi à Ipanema, au sud de Rio, au sein d’une communauté d’artistes et d’ex-taulards. À 10 ans, Joao joue déjà de la guitare comme un pro et à 18, il maîtrise les arcanes d’un bon paquet de musiques traditionnelles brésiliennes dont il se sert pour proposer spectacles et ateliers aux enfants défavorisés de Rio. Finalement c’est en France, à Lyon, que Joao Selva va vraiment s’épanouir comme band leader avec le super trio Forro de Rebecca notamment et puis en solo. En bon capitaine, Joao Selva est de retour avec Navegar, un nouvel et deuxième album conçu comme une croisière sur les rythmes de l’Atlantique Noir, entre gumbe, semba et funana.
Dans La Potion, Joao Selva revient notamment sur la puissance mystique du candomblé, du berimbau et du maracatu... qui sont pour lui autant de voies pour célébrer l'histoire et l'unité du peuple brésilien.
Visuel © JP Gimenez
27 avril 2021
13:13
Frédéric Lenoir : "la nature est la porte d'entrée du sacré pour l'humanité"
Aujourd’hui La Potion vous emmène sur les chemins du sacré avec Frédéric Lenoir.
Philosophe, sociologue, docteur de l’EHESS, co-producteur de l’émission Les Racines du Ciel sur France Culture et auteur d’une cinquantaine d’ouvrages dont quelques best-sellers, Frédéric Lenoir étudie de près la question du sacré depuis plus de trente ans. Toujours en quête de nouvelles voies à explorer, Frédéric Lenoir a co-réalisé Les Chemins Du Sacré, une série documentaire en cinq épisodes tout à fait passionnante disponible en replay jusqu’au 15 septembre 2021 sur arte.fr. Une odyssée initiatique sur les cinq continents à la rencontre de celles et ceux qui ont fait ou qui font l'expérience du sacré... Suivez le guide !
Visuel © Camera Lucida Productions - Les Protagonistes Productions
26 avril 2021
11:10
Sur les traces de l'ancestralité antillaise avec Delgrès
Aujourd’hui dans La Potion, le trio de blues créole Delgrès !
Une batterie féline, des riffs brûlants et des basses telluriques… Voilà ce qui compose La Potion de Delgrès, jamais loin de la transe. Delgrès, c’est Pascal Danaé à la guitare Dobro, baguette magique de tout bluesman qui se respecte, Baptiste Brondy à la batterie et Rafgee au sousaphone, cuivre mystique des fanfares des Antilles et de La Nouvelle-Orléans. Trois ans après l’excellent Mo Jodi, Delgrès est de retour avec 4:00 AM, un nouvel album dédié aux anonymes qui se lèvent tôt pour aller travailler et se battent pour s’en sortir, et en particulier, aux ouvriers antillais, comme le père de Pascal Danaé, venus travailler en métropole dans les années 60. Pour La Potion, Pascal Danaé revient sur la dimension sorcière du gwoka et sur sa quête initiatique, à la recherche de ses ancêtres.
Visuel © Photo de presse Delgres
16 avril 2021
11:37
Vassilena Serafimova et les samodivi, sorcières du folklore bulgare
Aujourd’hui dans La Potion, la percussionniste bulgare Vassilena Serafimova !
De sa Bulgarie natale à Paris puis New-York où elle a étudié, la musicienne rafle tous les prix sur son passage et a déjà joué dans les salles les plus prestigieuses. Qu’elle touche au classique, à la musique improvisée, contemporaine ou traditionnelle, au jazz ou à l’électronique, la virtuosité et le goût prononcé pour l’expérimentation de Vassilena Serafimova sont absolument époustouflants, surtout lorsqu’elle joue du marimba, son instrument de prédilection.
Par exemple, en 2017, Vassilena Serafimova croisait le beat techno avec la productrice Chloé pour rendre un hommage remarquable au père de la musique minimaliste, Steve Reich. Toujours là où on ne l’attend pas, aujourd’hui Vassilena Serafimova est de retour avec son alter ego, le pianiste Thomas Enhco. Ensemble, les deux complices se sont plongés dans l’œuvre du compositeur baroque Jean-Sébastien Bach pour en proposer une relecture vraiment splendide sur Bach Mirror, leur nouvel album. Pour La Potion, Vassilena Serafimova nous raconte notamment l'histoire des samodivi, tentatrices et nymphes des bois du folklore bulgare. La percussionniste revient aussi sur les rituels musicaux qui ont marqué son enfance en Bulgarie, sa profonde connexion à la nature, la dimension hautement spirituelle du marimba et nous présente l'une des figures sorcières qui l'a beaucoup marqué, la japonaise Keika Abe, pionnière du marimba soliste.
Visuel © Agence Diane du Saillant
15 avril 2021
10:17
YNDI : "la métamorphose, c'est le pouvoir de l'art"
Aujourd’hui dans La Potion, la musicienne franco-brésilienne YNDI !
YNDI est une artiste fascinante, mouvante et émouvante, notamment parce qu’elle excelle dans l’art de la métamorphose, de la mue, qu’il s’agisse de sa musique comme de son identité. Avant, YNDI produisait des compositions expérimentales inspirées par la SF et les odyssées spatiales. A l’époque, elle s’appelle encore Dream Koala. C’est donc dans une toute nouvelle peau qu’YNDI est de retour aujourd'hui : le 28 mai sortira Noir Brésil, un album spirituel, beau et étrange où bossa nova et textures électroniques sont autant de chemins pour célébrer ses racines brésiliennes, à l’image de "Novo Mundo" en playlist sur nova en ce moment. Pour La Potion, YNDI revient sur sa métamorphose et sur sa relation avec les cultes afro-brésiliens, d'Oshun aux bains de plantes.
Visuel © Yndi – Introdução
14 avril 2021
11:03
Noga Erez : "Le live ? Une cérémonie religieuse pour moi"
Aujourd’hui dans la Potion, celles que certains appellent la M.I.A de Tel-Aviv : Noga Erez !
Quatre ans après Off the Radar, Noga Erez est de retour avec KIDS, un deuxième album qui creuse des questions féministes politiques et intimes, tout ça en se jouant des genres, avec une musique électronique au carrefour du rap, du rn’b et de la pop, à l’image de "Views", en playlist sur Nova en ce moment. En ambassadrice très talentueuse de la nouvelle scène israélienne, Noga Erez était des nôtres la semaine dernière pour une carte blanche dans Chambre Noire, l’émission de live de Radio Nova et moi, j’ai eu envie de savoir ce qui compose sa Potion. Spoiler : un piano hanté, l'esprit et la voix de Nina Simone, et un road-trip mystique un jour de pluie...
Visuel © Dudi Hasson
13 avril 2021
10:00
Laurent Bardainne, love suprême
Aujourd’hui dans La Potion, un animal mystique : Laurent Bardainne !
Poni Hoax, Rigolus, Sabrina & Samantha, Tigre d’Eau Douce ou encore Limousine... Quels que soient ses projets ou ses acolytes, voilà près de vingt ans que Laurent Bardainne se fraie un chemin très libre au sein du paysage musical français. A l’affiche du festival Banlieues Bleues à Pantin, le saxophoniste montait sur scène ce week-end pour un live filmé - à voir ou à revoir en ligne, un spectaculaire concert-rétrospective avec Limousine, piochant dans leur quatre albums et le prochain à venir, hantés par l’étrange beauté des univers de David Lynch ou Jim Jarmusch, convoquant tour à tour blues thaïlandais, transe éthiopienne, rock planant ou jazz spirituel… Tout ce qu’on aime dans la Potion ! Et quand la magie opère avec Laurent Bardainne et sa clique, attention aux hallucinations… Un épisode dans lequel le saxophoniste se révèle en disciple de la mystique de John Coltrane époque Love Supreme et se fait des auto-massages thérapeutiques avec des claviers.
Visuel © Maxresdefault
12 avril 2021
11:32
Boogzbrown : "Mon rêve ? Organiser un servis kabaré digital"
Aujourd’hui dans La Potion, l’artiste plasticien et musicien réunionnais Boogzbrown !
Depuis quelques années, à La Réunion, on observe une véritable mutation électronique du maloya : ce blues à la pulse ternaire, traditionnel, contestataire et hautement spirituel hérité des anciens esclaves, aujourd’hui fier étendard de la créolité réunionnaise. Synthés modulaires, boucles hypnotiques et beats expérimentaux sont autant de nouvelles voies explorées par les artisans du maloya digital. Boogzbrown est l’un d’entre eux. Plasticien et street artist avec son binôme Kid Kreol, mais aussi musicien, Boogzbrown se fait remarquer sur le label InFiné, en particulier grâce à la compilation "Digital Kabar" dédiée aux relectures électroniques du maloya, mais aussi sur "Antipodal Magma", une collaboration de haute volée avec le producteur mexicain Cubenx. Le 30 avril prochain, Boogzbrown sortira son premier EP solo chez InFiné, "3883", un EP mystique autant qu'un hymne à la vie.
Visuel © Pixel Dealer
09 avril 2021
15:12
SMADJ et les mystères du oud
Aujourd’hui dans La Potion, un voyageur aux cordes sensibles : SMADJ !
Toujours avec son oud sous le bras, SMADJ a tout appris à l’école du voyage, sillonnant l’Europe et le Tout-Monde à la recherche de nouvelles expérimentations à mener sans jamais se limiter. Des traditions orientales les plus spirituelles puisées à la source de ses racines tunisiennes, à la fureur des beats drum and bass ou jungle dont il raffole depuis ses années londoniennes, SMADJ crée des ponts entre les sons : à l’image de son nouvel album, DUAL, un disque de duos avec Sylvain Barou (flûte bansuri, duduk) et Denis Guivarch (sax alto, claviers), pour naviguer sur le fil tendu de l’improvisation aux frontières des mondes acoustiques et électroniques. Pour La Potion, SMADJ revient sur son initiation au oud et sur les mystères de cet instrument central dans de nombreuses traditions musicales du bassin méditerranéen.
08 avril 2021
11:25
Déconstruction du mythe de la mauvaise sorcière par L'Impératrice
Aujourd’hui dans La Potion, une créature à six têtes : l’Impératrice !
Trois ans après Mata Hari, l’Impératrice est de retour ces jours-ci avec un nouvel album, Tako Tsubo, c'est-à-dire le syndrome du cœur brisé en japonais, une expression qui décrit un cœur prêt à exploser lorsqu’il est soumis à des émotions trop intenses. Des émotions fortes aux couleurs pop, disco, funk ou rn’b, des petites histoires et des grandes aventures, c’est exactement ce qui vous attend avec ce nouvel album, à l’image de Peur des Filles en playlist sur Nova. Pour La Potion, Flore Benguigui et Charles de Boisseguin de l'Impératrice convoquent quelques-unes de leurs inspirations mystiques, d'Ella Fitzgerald à Plantasia de Mort Garson ou au bleu de Klein, avant d'entreprendre un débat sur la figure de la méchante sorcière... Déconstruction dans La Potion.
07 avril 2021
12:21
Sofiane Saïdi : "La magie du raï ? Sublimer la mélancolie."
Aujourd’hui dans La Potion, le prince du raï 2.0 en personne : Sofiane Saïdi !
Sidi Bel-Abbès, Oran, Brest, Paris, Pigalle… Dans un club branché, un cabaret enfumé ou la grande scène d’un festival, Sofiane Saïdi a toujours suivi les routes du raï, dont il s’attache à perpétuer la liberté comme l'ivresse, dans les pas de Khaled, Cheikha Rimitti ou de Rachid Taha. En nomade moderne, toujours prêt à se laisser enchanter par une rencontre, ces dernières années on a pu voir Sofiane Saïdi aux côtés de Natacha Atlas, Acid Arab, Catherine Ringer ou encore Mazalda, ce combo lyonnais hautement cosmique avec lequel Sofiane Saïdi emmenait son raï dans les étoiles sur l’excellent El Ndjoum en 2018. Aujourd’hui Sofiane Saïdi est de retour avec Rodolphe Burger et le oud électrique de Mehdi Haddab, un trio baptisé Mademoiselle au croisement du blues et du raï que vous pourrez découvrir en live le 14 avril prochain à l’occasion de la 38e édition - numérique - du festival Banlieues Bleues… Mais en attendant, le voici dans La Potion aujourd’hui ! Un épisode dans lequel on (re)découvre un Sofiane Saïdi spirituel à ses heures, porté par la magie du raï, inspiré par la philosophie du poète soufi Ibn Arabi ou encore totalement hypnotisé par le tambour et les chants du vodou haïtien.
Visuel © Getty Images / David Corio
06 avril 2021
12:34
Piers Faccini, sorcier cévenol
Aujourd’hui dans La Potion, un mec vraiment cosmique : Piers Faccini !
Toujours loin des modes et un peu hors du temps, Piers Faccini est aussi à l’aise sur une complainte napolitaine que sur un blues du Delta ou sur des pulsations gnawa. Depuis son premier album en 2004, Piers Faccini s’est fait beaucoup d’ami.e.s, collaborant entre autres avec Vincent Ségal, Ben Harper, Balaké Sissoko ou encore Camille. Année après année, chaque nouvel opus de Piers Faccini témoigne de son cheminement en tant qu’être humain soucieux de vivre en accord avec son environnement. C’est d’ailleurs pourquoi le musicien a quitté Londres il y a 20 ans pour s’installer au cœur des Cévennes, laboratoire sauvage où il a composé son nouvel album, Shapes Of The Fall : des chants de la terre magnifiques pour évoquer la catastrophe environnementale en marche qui sont autant d’antidotes au chaos. Pour La Potion, Piers Faccini revient sur la vibration cosmique des Cévennes et sur sa conception de la transe, "un moyen de disparaître complètement".
02 avril 2021
20:48
Lion's Drums remixe les chants cosmiques du peuple Kagaba
Aujourd’hui dans La Potion, un explorateur du son : Lion’s Drums !
Harold, Abstraxion, Lion’s Drums… Quelque soit l’alias derrière lequel il se cache, cela fait plusieurs années maintenant que le producteur marseillais mène sa barque au sein du paysage électronique international. En 2019, c’est en écoutant un podcast que Lion’s Drums capte le SOS du peuple Kagaba, dont l’existence est menacée par la surexploitation et la destruction de la jungle colombienne où il a toujours vécu en totale harmonie avec la nature. Voilà comment le producteur français a décidé de mettre son savoir-faire et ses micros au service des Kagaba : pendant une semaine, Lion’s Drums a enregistré leurs chants, hautement spirituels, et leur appel à se reconnecter à la nature, avant de les fusionner avec les textures électroniques dont il a le secret pour en faire un disque très très habité - dont les bénéfices sont entièrement reversés à l’association Nativa, qui œuvre en Colombie au reboisement de la jungle et à la réappropriation des terres par ses habitants.
Visuel © Yohanne Lamoulere
31 mars 2021
9:37
Omar Sosa : "mes ancêtres sont derrière chacun de mes mouvements"
Aujourd’hui dans La Potion, une légende du piano afro-cubano : Omar Sosa !
Depuis son départ de Cuba et ses premiers albums à la fin des années 90, Omar Sosa poursuit une voie singulière, spirituelle et métissée, à la croisée du jazz et des traditions afro-cubaines. Omar Sosa, c'est LE musicien nomade par excellence. Profitant des escales d’une tournée en 2009 dans sept pays d'Afrique de l'Est, le pianiste cubain a enregistré des sessions lives avec des grandes figures de la musique traditionnelle du Kenya, de Madagascar, du Soudan, d'Ethiopie, du Burundi, de Zambie ou encore de l'île Maurice. Ce pèlerinage musical, cette quête spirituelle a donné naissance, plus de dix ans plus tard, à un disque magnifique paru le 19 mars dernier : An East African Journey. Intriguée par le groove si mystique du cubain et de ses invité.e.s, il ne m’en fallait pas beaucoup plus pour avoir envie de creuser le sujet avec Omar Sosa dans la Potion aujourd’hui. Un épisode dans lequel le pianiste cubain revient notamment sur son initiation à la santeria et sur la relation fusionnelle qu'il entretient avec ses ancêtres.
30 mars 2021
11:16
George Ka : "la grammaire vietnamienne est profondément magique"
Aujourd’hui dans La Potion, un nom à retenir : la rappeuse George Ka !
Grâce à ses débuts sur les scènes ouvertes parisiennes, George Ka a pu peu à peu affiner son style, à la croisée du slam, de la chanson et du hip-hop. Dans ses textes, elle teste les limites de l’enfance, de la fête, du corps et de l’identité. Franco-vietnamienne, George Ka tire du métissage une force qu’elle questionne par le flow dans « Saigon », un tout premier single dévoilé en 2019. À sa manière, George Ka ouvre la voie pour d’autres, armée d’une prose précise, dense et féministe, guidée par des totems tels que Gaël Faye ou Princesse Mononoké. Aujourd’hui la rappeuse vient de sortir son premier EP, Par Avance, l’occasion idéale d'en savoir plus ce qui compose la Potion de George Ka… Spoiler : des démons, des rivières animales et une lignée de femmes qui puisent leur force dans la magie de la langue vietnamienne.
Visuel © Arielle Aucel et Quentin Puiraveau
29 mars 2021
12:40
L'écologie sonore selon Nova Materia
Aujourd’hui dans La Potion, des alchimistes du son : Nova Materia !
Depuis 2015, Caroline Chaspoul et Eduardo Henriquez, alias Nova Materia, collectent puis sculptent la musique du vivant pour composer des potions expérimentales au son industriel et à l’énergie post-punk, entre jeu de matières et transe électronique. Dans les pas de pionniers de l’écologie sonore tels que Knud Viktor — auquel La Potion consacrait un épisode à l'automne, disponible en podcast sur nova.fr — Nova Materia est à l’écoute des murmures du monde, de ses langues et de ses mystères. Aujourd’hui Nova Materia est de retour avec XPujil, un nouvel album à paraître en juin 2021 qui nous entraîne dans la jungle mexicaine… Fermez les yeux, laissez-vous faire et suivez le guide. Du bois, des os, des cornes et des ocarinas... Dans cet épisode, Nova Materia revient sur son initiation à l'écologie sonore, cette attention au vivant qu'il est urgent de retrouver.
Visuel © Nova Materia
26 mars 2021
11:55
Le pissenlit, plante céleste aux vertus ancestrales
Aujourd'hui dans La Potion, la naturopathe Anaïs Deneuville et une plante à l'honneur : le pissenlit !
Dans La Potion vous le savez, il est toujours affaire de magie, de musiques rituelles et de rythmes thérapeutiques, mais aussi de pharmacopées alternatives et naturelles, car oui, les plantes peuvent nous guérir elles aussi. La preuve en est avec le pissenlit, cosmique à plus d'un titre dans de nombreuses cultures, de l'Antiquité grecque jusqu'aux plaines des Amérindiens...
Visuel © Piqsels
25 mars 2021
8:51
Ballaké Sissoko, le sage aux doigts d'or
Aujourd’hui dans la Potion, un djéli aux doigts d’or : le musicien malien Ballaké Sissoko !
Depuis ses débuts dans l’Ensemble Instrumental National du Mali à l’âge de 13 ans, Ballaké Sissoko est devenu un véritable maître, un virtuose de la kora. S’il en maîtrise le répertoire classique et traditionnel, Ballaké Sissoko cultive un don pour l’improvisation et un profond amour des rencontres qui l’ont amené à jouer avec Sidiki Diabaté, Kandia Kouyaté mais aussi Vincent Ségal, Ludovico Einaudi ou encore David Walters plus récemment pour ne citer qu'eux. Aujourd’hui Ballaké Sissoko s’apprête à sortir Djourou, un nouvel album attendu pour le 9 avril prochain sur le label No Format dans lequel il déploie - céleste comme toujours - tout l’héritage des traditions mandingues, de ses ancêtres griots, mais aussi tout l’horizon dont le nourrissent ses invité.e.s, de Salif Keita à Piers Faccini, de Camille à Vincent Segal. Ballaké Sissoko sera l’invité de Bintou Simporé ce dimanche sur Nova dans le Salon de Musique de Néo Géo mais pour patienter, le voici dans la Potion avec nous aujourd’hui.
Visuel © Getty Images / Paul CHARBIT
24 mars 2021
15:01
Praktika : "le tamani, c'est l'instrument sorcier des traditions mandingues pour moi"
Aujourd’hui dans La Potion, le producteur et DJ Praktika !
Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali, Nigeria, Bénin, Tchad, Sénégal... C’est cette Afrique électronique qui inspire depuis 2014 la vie et la musique de Jérôme Fouqueray, alias Praktika, toujours à la recherche de nouvelles sonorités, de rencontres et d'expériences musicales à partager. Si vos pas vous mènent en Afrique de l’Ouest dans les prochains mois, vous trouverez peut-être Praktika en train d’organiser l’Africa Bass Culture Festival à Ouaga, ou alors au Bushman Café à Abidjan, lieu culturel incontournable de la capitale ivoirienne, à moins que le producteur ne soit au centre culturel Blonba à Bamako en train de former des jeunes artistes maliens au live et aux machines. Toutes ces aventures et ses rencontres aux quatre coins de l’espace mandingue ont nourri Benkadi, le nouvel et très bel album de Praktika, à paraître le 2 avril prochain sur le label Blanc Manioc. Pour La Potion, Praktika dévoile un peu de la magie de Benkadi et revient sur les étapes de son initiation, électronique ou mystique.
23 mars 2021
11:09
Iñigo Montoya : "on s'est toujours gardé de révéler les secrets de nos tours de magie"
Aujourd'hui dans La Potion, le duo parisien Iñigo Montoya !
Iñigo Montoya, c’est Pierre Plantin et Quentin Convard, deux geeks fous de musique qui cultivent une pop psychédélique et un sens de la poésie plutôt surréaliste depuis 2015. Avec des titres comme "Nuit Blanche", "Archipel" ou "Magie Noire", Inigo Montoya a annoncé la couleur dès le début… qu'elle soit électronique ou excentrique, le duo n’a peur ni de la transe ni de ses mystères. Aujourd’hui, Iñigo Montoya poursuit ses expérimentations incantatoires et vient tout juste de sortir un nouveau maxi, dans lequel il est question d’un vampire indien et d’un poulain de compétition. Avec un tel sens du fantastique, ça valait bien un petit détour par la Potion...
Visuel © Iñigo Montoya
22 mars 2021
12:31
Makoto San : "notre maître nous a appris à réenchanter la musique"
Aujourd’hui dans la Potion, le mystérieux collectif Makoto San !
Depuis plusieurs mois maintenant, le collectif Makoto San avance masqué mais ce n’est pas pour autant qu’il ne se fait pas remarquer... Oui, car le son de Makoto San est unique : une techno minimaliste et envoûtante composée au choix sur un O-Daiko, un Taiko ou encore un Shime-daiko, autant d'instruments traditionnels du Japon tous fabriqués en bambou. Après le succès de "Gendèr", son premier single, puis de Nara, son tout premier EP paru au printemps 2020, Makoto San poursuit aujourd’hui son épopée électronique et vient dévoiler tous ses petits secrets dans La Potion… Un épisode dans lequel Makoto San revient sur son initiation avec un maître de la musique traditionnelle japonaise, nous offre une leçon de transe et nous fait découvrir la portée hautement spirituelle, voire sacrée, de son instrumentarium en bambou.
Visuels © Makoto San
19 mars 2021
12:56
Oneness of Juju : "Notre magie ? Cultiver notre africanité"
Aujourd’hui dans La Potion, James Plunky Branch, leader et saxophoniste du légendaire groupe afro-américain Oneness of Juju !
Depuis les années 70, Oneness of Juju cultive un son soul-funk militant, festif et souvent psychédélique, à l’avant-garde des expériences jazz afro-centrées et contestataires de l’époque. Sa connexion au continent africain, à la Terre-Mère, Oneness Of Juju la nourrit en jouant dans les grands rassemblements militants avec Pharoah Sanders ou Sun Ra, mais aussi de percussions et de rythmes qui explosent dans leur tout premier album, A Message From Mozambique en 1972 - en soutien à ce pays d’Afrique alors en pleine guerre de libération - puis dans African Rhythms trois ans plus tard, réédité au printemps 2020 par le label Strut Records. À sa sortie, le disque marque profondément les esprits, en particulier à Washington DC où le groupe partage à plusieurs reprises la scène avec Gil Scott-Heron, Hugh Masekela, mais aussi Funkadelic ou encore Kool and the Gang… Bref, que des stars ! Oneness of Juju ? Oneness pour unité, Juju pour les talismans, les grigris et globalement, toute la magie ouest-africaine. Donc très naturellement, voici James Plunky Branch, l'architecte de Oneness of Juju dans La Potion !
Visuel © Pochette de l'album "African Rhytms" de Oneness of Juju
17 mars 2021
16:37
November Ultra : "Je pratique la magie blanche, option sororité"
Aujourd’hui dans La Potion, une artiste faite de miel et de mystères : November Ultra !
Avant même de porter ce nom-là, la chanteuse et songwriteuse November Ultra nous avait déjà envoûtés au sein du groupe Agua Roja. Aujourd’hui November Ultra - Nova pour les intimes - s’apprête à sortir son premier album solo, 11 chansons de plume et de coton qui réunissent le grand éventail de ses influences, de la folk à la copla espagnole, du rn'b et à Dalida. Femme ultra sensible, artiste ultra talentueuse et... magicienne ultra badass ? La réponse dans La Potion ! Spoiler : tarot, boule de cristal et talismans.
Visuel © Pochette de l'album "Soft & Tender"
16 mars 2021
11:13
Dominique Roques : "les essences naturelles sont la part magique d'un parfum"
Aujourd’hui dans La Potion, l'écrivain et sourceur Dominique Roques.
Dominique Roques est ce qu’on appelle un sourceur, c’est-à-dire quelqu’un qui parcourt la terre entière à la recherche des essences végétales les plus pures, mais aussi des peuples qui les cultivent, car ils sont bien souvent les gardiens de traditions millénaires. Roses de Bulgarie, lavande de la Grasse, benjoin du Laos, jasmin d’Égypte, bergamote de Calabre ou encore cannelle du Sri Lanka… toutes ces essences composent ensuite les parfums que nous portons au quotidien. Dominique Roques est sourceur depuis trente ans, mais depuis peu il est aussi écrivain, auteur de Cueilleur d’Essences, aux sources des parfums du monde aux éditions Grasset. Un livre fascinant qui m'a poussé à me demander si je n’avais pas affaire à un sorcier... Et le meilleur moyen de vérifier, c’était encore de l’inviter dans La Potion !
Visuel © Couverture "Cueilleur d'essences" Édition Grasset
15 mars 2021
14:43
Ladaniva : "la magie, cette sensation que tout est possible"
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, c'est Ladaniva qui nous ensorcèle !
Ladaniva, c'est un groupe qu'on adore sur Nova, porté par les chants envoûtants de Jacqueline Baghdasaryan, une héritière des traditions musicales arméniennes. Elle a grandi en Biélorussie, avant d’atterrir à Lille où après quelques jam sessions endiablées, elle a formé Ladaniva avec son partner in crime, Louis Thomas. Depuis quelques mois, on vous joue souvent "Vay Aman" sur Nova : à l'image du répertoire de Ladaniva, une fusion de folk arménien et de rythmes du tout-monde avec une petite préférence pour le maloya réunionnais. Mercredi soir, Ladaniva avait carte blanche dans Chambre Noire, l'émission de live de Radio Nova, mais j’en ai aussi profité pour les attirer jusqu’à mon chaudron dans La Potion… Un épisode dans lequel Jacqueline Baghdasaryan et Louis Thomas reviennent sur les figures sorcières à la source de leur initiation, des bals folk de la diaspora arménienne aux kabars sur l'Île de la Réunion.
Crédit ©Ladaniva
12 mars 2021
15:05
La transe occulte de Lolomis
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, une créature païenne à quatre têtes : Lolomis !
Des flûtes anciennes, une harpe, un violon, des orchestrations électroniques, des percussions venues du monde entier et des synthés… Voilà ce qui compose l’instrumentarium de Lolomis, soit quatre virtuoses qui cultivent le rituel, l’occulte et la transe dans leur musique depuis la sortie de Balkan Pulse en 2014, un premier album conçu comme une “détraditionnalisation pop'n'roll des Balkans” selon leurs propres mots. À rebours des relectures fantasmées d’un folklore ou d’un autre, au printemps dernier Lolomis dévoilait son 3e album, l'hypnotique Red Sonja, et avec lui une pop sorcière chantée en tamoul, en bulgare ou en finnois, comme autant d’incantations animales.
Crédit © Vladimir Lutz
11 mars 2021
9:58
Le bouleau, arbre cosmique et couteau-suisse de la nature
Aujourd'hui dans La Potion, la naturopathe Anaïs Deneuville met à l'honneur le bouleau !
Dans La Potion vous le savez, il est toujours affaire de magie, de musiques rituelles et de rythmes thérapeutiques mais aussi de pharmacopées alternatives et naturelles, car oui, les plantes peuvent nous guérir elles aussi. La preuve en est avec le bouleau, arbre cosmique dans de nombreuses cultures, de la Sibérie aux plaines des Amérindiens, notamment recommandé pour ses vertus détoxifiantes de la sève à l'écorce. Au-delà de son usage médicinal, le bouleau est également un véritable couteau-suisse de la nature, utilisé pour fabriquer des chaussures, des canots, du pain ou encore des torches nuptiales. Bonus : Anaïs Deneuville nous dévoile quelques-unes de ses recettes préférées !
10 mars 2021
8:58
Miquèu Montanaro, gardien du souffle mystique de la flûte provençale
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, un gardien des traditions musicales de Provence : Miquèu Montanaro !
Dans La Potion, mes invité.e.s vous initient régulièrement aux rythmes thérapeutiques et aux musiques rituelles venues du monde entier… c’est sûr, c’est exotique. Mais chez nous, qui s’occupe de les transmettre et de les réinventer ?
A Correns, un petit village du Var dans le sud de la France, entre les vignes se trouve un homme aux yeux rieurs et à la longue barbe blanche : Miquèu Montanaro, spécialiste de la flûte galoubet et du tambourin, piliers mélodiques et rythmiques de la musique traditionnelle provençale. Au fil des années et des rencontres, Miquèu Montanaro a ouvert et toujours veillé à renouveler ce patrimoine, en le métissant à des couleurs musicales venues d’ailleurs : jazz, musiques d’Afrique de l’Ouest, d’Europe de l’Est ou encore musiques improvisées… Du bassin méditerranéen aux rythmes du tout-monde, à 65 ans, Miqueu Montanaro est un passeur. La preuve avec BE, un superbe album conçu avec son fils Balthazar autour d’une conversation entre le galoubet, le tambourin et le violon. Pour La Potion, Miquèu Montanaro nous initie à la magie du galoubet, et revient sur l'histoire de cet instrument populaire et mystique.
Crédit © Michael F. Bergman
08 mars 2021
14:14
Rocé : "Le pouvoir magique du rap ? L'identification."
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, une voix philosophe, militante et incontournable du rap game francophone : Rocé !
C’est l’histoire d’un mec qui tombe dans le rap en écoutant les Last Poets, Public Enemy et en enregistrant sur des petites cassettes les freestyles de NTM sur Nova au tout début des années 90. Après des débuts aux côtés de Manu Key de la Mafia K1Fry notamment, Rocé trace sa route en solo et à 44 ans, l’identité, l’ego, la mémoire ou la décolonisation sont autant de questions qu’il a eu le temps de soulever avec sa plume perspicace. Toujours en quête de renouvellement, d’ouverture et de nouvelles aventures musicales, d’un album à l’autre on a vu Rocé inviter des figures tels que le saxophoniste américain Archie Shepp sur Identité en Crescendo en 2006, ou carrément enfiler une casquette d’archiviste en 2018 pour concevoir l’anthologie Par les damnés de la terre, Des voix de luttes 1969-1988, un disque qui compile 20 ans de musiques contestataires. Aujourd’hui, Rocé semble prêt à sortir un nouvel album, mais lui seul sait quand… en attendant, le voici avec nous dans La Potion aujourd’hui !
Un épisode dans lequel le rappeur revient notamment sur les rituels mystiques dont il a été témoin pendant son adolescence en Algérie et sur sa rencontre avec le saxophoniste Archie Shepp, qui l'a initié à sa philosophie et à sa puissance contestataire.
05 mars 2021
12:22
Le romarin, plante sacrée et initiatique depuis l'Antiquité
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd'hui dans La Potion, la naturopathe Anaïs Deneuville et une plante à l'honneur : le romarin !
Avec le retour des beaux jours, le monde végétal et le royaume animal se réveillent petit à petit : des fleurs ici, des bourgeons là et dans le ciel, le retour progressif des oiseaux migrateurs. Dans La Potion vous le savez, il est toujours affaire de magie, de musiques rituelles et de rythmes thérapeutiques mais aussi de pharmacopées alternatives et naturelles, car oui, les plantes peuvent nous guérir elles aussi. La preuve en est avec le romarin, plante sacrée et initiatique dans de nombreuses cultures depuis l'Antiquité, recommandée pour ses vertus anti-oxydantes, drainantes et toniques par la médecine chinoise autant que par la reine hongroise Izabella. Bonus : Anaïs Deneuville nous dévoile quelques-unes de ses recettes préférées !
Crédit © Getty Image/ DEA-S.Montanari
04 mars 2021
9:39
Yelli Yelli : "mon grand-père m'est apparu en rêve pour me donner la clé de l'univers"
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, la chanteuse de folk kabyle Yelli Yelli !
Après une enfance tranquille en banlieue parisienne, puis un premier projet - le déjà folk Milkymee - Emilie Hanak s’est trouvée un nouvel alias : Yelli Yelli, "la fillette" en kabyle, un surnom tendre que lui donnait son grand-père. Pour La Violence est Mécanique, un deuxième et nouvel album à paraître le 23 avril prochain, Yelli Yelli a fait appel à deux alchimistes du son : Piers Faccini et la productrice Chloé dont les volutes électroniques fonctionnent à merveille sur la folk habitée de Yelli Yelli. "Chargée de vie, je chante mes morts et j'implore les espaces où les consciences s'évanouissent" écrit Yelli Yelli au sujet de "Tassusmi", l’un des très beaux extraits de ce nouvel album - il ne m’en fallait pas plus pour avoir envie de l’inviter. Pour la Potion, Yelli Yelli raconte notamment comment la musique et les rêves lui permettent de communiquer avec l'invisible, surtout avec Chérif, son grand-père kabyle.
03 mars 2021
14:11
Sam Mangwana, le sorcier nature de la rumba congolaise
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, un des géants de la rumba congolaise : Sam Mangwana !
Résumer la vie et l’œuvre de Sam Mangwana n’est pas une mince affaire mais sachez que nous sommes en compagnie d’une véritable star dans La Potion aujourd’hui. Compagnon de route de figures de la rumba congolaise comme Franco et l’orchestre OK Jazz, coqueluche d’Abidjan avec l’African All Stars, à 75 ans, Sam Mangwana vient de sortir un nouvel album intitulé Lubamba. Lubamba, un disque qui témoigne que Sam Mangwana n’a rien perdu de son goût de faire vivre et transmettre l’esprit de la rumba d’antan, cure de jouvence à laquelle vous pourrez goûter en live ce dimanche dans le salon de musique de Néo Géo, au micro de Bintou Simporé. Pour La Potion, Sam Mangwana revient sur sa profonde connexion avec la nature, lien mystique bien plus sacré à son avis que le dogme des religions occidentales, emmenées par la colonisation.
02 mars 2021
11:31
Sarah Maison : "j'ai appris à arrêter le feu à l'âge de 10 ans"
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, une artiste hautement magnétique : la chanteuse Sarah Maison !
Apparue en 2016 au détour d’un "Western Arabisant", un premier morceau envoûtant, puis d’un premier EP sorti courant 2018, Sarah Maison sera de retour le 19 mars prochain avec Soleils, un nouvel EP pop et flamboyant où se côtoient chanson française un peu psyché et sensualité des gammes orientales. D’un astre à l’autre, Sarah Maison se dévoile en magie dans La Potion aujourd’hui : un épisode dans lequel la chanteuse nous révèle ses dons de magnétiseuse hérités de son papa et l'impact de l'astrologie sur la création de Soleils, son dernier EP.
Crédit © Diane Sagnier
01 mars 2021
13:11
Les formules magiques du collectif Mawimbi
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, le collectif parisien Mawimbi !
Voilà huit ans déjà que les DJ et producteurs du collectif Mawimbi secouent les dancefloors de Paris et d’ailleurs, en brassant large et en créant des ponts entre l’immense héritage musical issu de l’Atlantique Noire et des sonorités électroniques très contemporaines. Toutes les antennes dehors, Mawimbi s’est également affirmé, au fil des années, comme un label défricheur dont les artistes - qu’il s’agisse de Loya, d’Onipa ou d’Afriqoi - n’auront aucun mal à se reconnaître dans le mantra de David Byrne : "i hate world music", comprenez "je déteste la musique du monde". Aujourd’hui, Mawimbi s’apprête à sortir son premier album et lance un kisskissbankbank pour vous proposer de contribuer au financement de la version vinyle de l’album - ils aiment les belles choses que voulez-vous. Pour La Potion, Adrien et Bertrand du collectif Mawimbi nous dévoilent quelques-unes de leurs formules magiques pour mettre le dancefloor en transe.
26 février 2021
14:27
Dom La Nena : "au Brésil, on prie les divinités yorubas pendant les matchs de foot"
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans la Potion, la violoncelliste brésilienne Dom La Nena !
Dom La Nena grandit entre le Brésil et la France, mais c’est en Argentine finalement qu’elle a appris le violoncelle, sa baguette magique si on veut. Depuis 2010, on suit de près Dom La Nena : en solo, en duo avec Rosemary Standley dans Birds on Wire (foncez écouter leur dernier album Ramages si ce n’est pas déjà fait, il est magnifique)... Mais on a pu la croiser aussi aux côtés de Jane Birkin, Jeanne Moreau, Etienne Daho, Sophie Hunger, Camille ou encore Piers Faccini, qui ont tous réclamé son savoir-faire et son élégance au violoncelle. Le 26 février, Dom La Nena sortira son 3e album solo, Tempo, une petite douceur entre classique, folk et langueur bossa. Le violoncelle est évidemment l’instrument à l’honneur de Tempo, celui de la musique, celui de la vie aussi : pour Dom La Nena, cet album est une invitation à ralentir, à vivre au présent et à saisir tous les petits moments de grâce. Pour La Potion, Dom La Nena revient sur les sorcières qui l'ont inspirées, de Marguerite Duras à Jeanne Moreau, avant de nous faire découvrir quelques rituels yorubas très populaires au Brésil.
Crédit © Six Degrees Recors
25 février 2021
16:05
Frànçois and The Atlas Mountain : "Etienne Daho, un magicien à la ville comme à la scène"
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, un ancien grunge extra-sensible : Frànçois and The Atlas Mountain !
Cela fera bientôt 20 ans que Frànçois Marry nous enchante, avec ou sans The Atlas Mountain, un groupe à géométrie variable dont on vous a beaucoup joué la pop onirique. Trois ans après Solide mirage, Frànçois Marry s’apprête à sortir son septième album, Banane Bleue, un disque nomade et profondément européen puisqu’il est né entre Berlin, Athènes et Paris, composé dans des ateliers loués pour quelques jours ou même sur des instruments empruntés ici et là parfois. Un espèce de voyage interrail amoureux et rêveur - mais jamais tout à fait léger - qui s'intéresse à l'air et à son électricité. Pour La Potion, Frànçois Marry nous initie aux musiques sorcières qui ont compté pour lui et, d'une forêt des Landes à la transe des gnaouas d'Essaouira, le musicien se dévoile en magie.
24 février 2021
11:04
Les rituels musicaux de Vincent Ségal
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, un des musiciens les plus inclassables de sa génération : le violoncelliste Vincent Ségal !
Avec l’improvisation chevillée au corps, comme un baladin curieux de tout, Vincent Ségal peut passer l’air de rien d’une suite de Bach à une rumba bien cadencée, des musiques de nuit mandingues au jazz contemporain le plus expérimental… En fait la musique, c’est un peu sa maison, c’est peut-être pour ça qu’il en habite aussi bien toutes les pièces. Aventurier pas banal, violoncelliste à l’écoute des bruits du monde, c’est dans le dialogue et l’attention au présent que Vincent Ségal transcende son art. Voilà comment, au fil des années et des rencontres, le musicien a joué avec Cesaria Evora, Alain Bashung, Oxmo Puccino, Ballaké Sissoko encore Papa Wemba, et bien sûr au sein de son propre trio, le bien nommé Bumcello… A croire qu’ils sont un peu jumeaux, c’est bien avec son violoncelle sous le bras que Vincent Ségal est passé me voir aujourd’hui en studio, pour une Potion dans laquelle le musicien revient sur les rituels magiques et musicaux dont il a hérité, autant que ceux qu'il a rencontré au fil de ses voyages, de la Roumanie au Brésil en passant par le Mali.
23 février 2021
15:44
Mathieu Boogaerts : "mystique, c'est presque un gros mot pour moi"
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, un cartésien indécrottable : Mathieu Boogaerts !
Depuis 1995, Mathieu Boogaerts trimballe sa poésie lunaire et ses chansons d’amour dans la pop française avec flegme et décontraction. À 50 ans, le musicien s’apprête à sortir son huitième album studio, En Anglais : aujourd’hui Mathieu Boogaerts vit à Londres et il s’est dit tant qu’à faire que ce serait cool que ses voisins puissent comprendre ses chansons. A l'occasion de son superbe live dans Chambre Noire sur Radio Nova mercredi dernier, Mathieu Boogaerts s'est prêté au jeu de La Potion... ou plutôt de l'anti-Potion, car le chanteur se révèle être le mec le moins ésotérique du monde. La magie ? Non. L'invisible ? Non. La spiritualité ? Non. Vous avez dit mystique ? C'est encore non mais le résultat, c'est une Potion vraiment très drôle.
22 février 2021
11:07
Danitsa : "la musique d'Erykah Badu, c'est de la médecine chinoise pour moi"
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, celle que certain.e.s appellent l’héritière de Lauryn Hill : la rappeuse suisse Danitsa !
Danitsa est franco-suisse et cultive dans sa potion musicale un bon mélange d’influences qui canalisent tout l’héritage de la great black music. Si elle est née à Paris, c’est à Genève que Danitsa a fait ses débuts, dans un collectif reggae d’abord puis dans un collectif hip-hop, aux côtés de rappeurs comme Slim-K ou encore Dimeh. Finalement, comme si un petit diamant s’était révélé, planqué au milieu du trésor, Danitsa sort EGO, un premier album récompensé dès sa sortie en 2017. Aujourd’hui la musicienne s’apprête à révéler son 2e album, dont un premier extrait s’est déjà échappé, "Let Go", un appel au lâcher-prise et à la paix intérieure. Pour La Potion, Danitsa revient sur son initiation reggae par son père, le producteur Skankytone, et révèle les secrets de la visualisation positive, pouvoir magique transmis par la famille de sa maman.
19 février 2021
11:45
Roforofo Jazz : "Tony Allen ? Un sorcier du rythme par excellence"
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, un collectif qui a le sens du groove : ROFOROFO JAZZ !
Certains d’entre vous auront peut-être fait la connexion, mais figurez-vous que le collectif Roforofo Jazz doit son nom à un album de Fela Kuti, Roforofo Fight. Un hommage qui amenait le collectif à se rendre à Lagos au Nigéria en 2019, pour une série de concerts au célèbre Shrine, temple afrobeat de la famille Kuti. Un honneur rare pour un groupe non pas nigérian, mais parisien ! Au cœur du projet, on retrouve Martin Smith, véritable défenseur de l’afrobeat hexagonal. Le premier EP de Roforofo Jazz vient de sortir, il s’intitule Fire Eater et il ne s’embarrasse pas des frontières entre les genres, mélangeant afrobeat, hip-hop et funk aux influences persanes dans leur potion groove. Pour La Potion aujourd'hui, Martin Smith revient sur leur aventure au Shrine et au Kalakuta Museum ainsi que sur la grande sagesse d'un maître du rythme, Tony Allen, qui a vraiment compté dans l'initiation afrobeat de Roforofo Jazz.
18 février 2021
10:56
Hamid Drake : "la musique d'Alice Coltrane aligne tous vos centres d'énergie"
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Hamid Drake est né en Louisiane en 1955 mais c’est à Chicago que le rythmicien tombe dans la marmite du free jazz, un jazz libre et spirituel dans lequel il intègre de nombreux rythmes traditionnels issus du continent africain - un peu à la manière de Famoudou Don Moye, invité de La Potion il y a quelques semaines.
Au fil des rencontres et des années, Hamid Drake a joué avec des piliers de la scène jazz américaine, des monuments tels que Don Cherry, Pharoah Sanders, William Parker ou encore David Murray. En 2018, j’ai redécouvert Hamid Drake aux côtés de la flûtiste franco-syrienne Naïssam Jalal sur le disque Quest of The Invisible, une quête musicale et spirituelle plutôt bouleversante pour être honnête. A l’occasion de la 30e édition du festival Sons d’Hiver, Hamid Drake était de passage à Paris et, magie magie, il est donc avec nous dans La Potion aujourd'hui ! Un épisode dans lequel le percussionniste revient notamment sur la puissance mystique des rythmes gnaouas, celle aussi d'Alice Coltrane, avec laquelle il a longtemps échangé par courrier. Par ailleurs, Hamid Drake nous révèle aussi les dons magiques que lui ont transmis ses parents : l'un descendant d'un guérisseur améridien, l'autre étant capable de voir les esprits des êtres disparus...
Une Potion très spirituelle !
17 février 2021
14:19
Plongée en eaux mystiques avec Awori
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, la chanteuse et rappeuse ougandaise Awori !
En 2019, le label Galant Records joue les conneXionneurs en réunissant Awori et le producteur lyonnais Twani. Magie magie des rencontres, les deux complices livrent alors "Cortex Luxta", un premier morceau qui allait sceller leur union. Depuis, les deux ne se sont plus vraiment quittés, et en même temps, il n’y a que les Alpes qui les séparent. Basée en Suisse, Awori a continué d’écrire et de sonder ses émotions les plus secrètes. Aujourd’hui, cette plongée en eaux profondes donne lieu à un disque (à paraître fin février chez Galant Records). Un album qui, tout en lui rendant hommage, va puiser de la force dans l’histoire de Ranavalona III, dernière reine de Madagascar et militante emblématique des luttes anticoloniales. Mêlant future bass & rn’b introspectif à la Sudan Archive, hip hop expérimental et neo-soul un peu cosmique à la Erykah Badu pour soutenir ses chants de sirène, Awori se dévoile en magie dans La Potion aujourd’hui… ATTENTION SPOILER : entre autres révélations mystiques, Awori me fait chanter les chœurs sur un chant magique de son enfance.
16 février 2021
13:26
Anna Majidson, sorcière aux cordes sensibles
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, la musicienne franco-américaine Anna Majidson !
Anna Majidson, c’est un halo de cheveux blond vénitiens, une fossette et des traits fins, mais surtout, la musicienne franco-américaine est l’artisane d’une folk à la texture rn’b très spirituelle. Longtemps moitié de HAUTE, un duo formé au Canada avec le beatmaker Blasé, et après quelques duos aux côtés de certaines de ses idoles, Seu Jorge et Marcia Gray en l'occurrence, Anna Majidson est de retour en solo avec “Mixtape Telecom”, un EP absolument envoûtant qui sortira le 26 février. Ce disque, Anna Majidson l’a enregistré à Beaulieu, un petit village lové dans le parc national New Forest, dans le Hampshire en Angleterre. Un écrin féerique, un lieu habité et hautement spirituel, peuplé de rivières et de chevaux sauvages, qui marque profondément sa musique. Pour “Mixtape Telecom”, Anna Majidson n’a pas fait appel à sa guitare, son instrument de prédilection, mais bien la mandoline, instrument très populaire dans les traditions musicales méditerranéennes qui, chez la musicienne, fait office de trait d’union avec les cordes du bluegrass. Un son cristallin et ancien qui sublime sa voix et ses influences rn’b qui ne sont jamais loin. (Pensée soudaine en écoutant "Mixtape Telecom" pour la 40e fois : c’est comme si James Blake s’était mis à la mandoline, mais en mieux).
Pour La Potion, Anna Majidson se révèle en magie, des pouvoirs de sa mandoline à la rivière sacrée qui coule à l’intérieur d’elle-même, en passant par la plante reine de sa pharmacopée : la sauge.
© Marine Henrion
12 février 2021
12:32
Kora et musiques sorcières dans La Potion de David Walters
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, un explorateur de la créolité : David Walters !
« Agis dans ton lieu, pense avec le monde » disait le poète et philosophe martiniquais Edouard Glissant : et bien chez David Walters, la musique est un passeport et le monde un terrain de jeu ! L’année dernière, David Walters nous a fait voir du pays avec Soley Kreyol, un 3e album qui célèbre ses racines antillaises, sa famille et quelques jolies langues du rythme d’Haïti à Trinidad... C’est sûr, il nous aura bien secoué le bas de reins ! Aujourd’hui, David est de retour avec Nocturne, un disque vraiment magnifique, conçu comme le yang du précédent en fait. Onze titres en clair-obscur, une méditation introspective, mélancolique et toujours créole bien sûr, puisque David Walters a invité trois maîtres à l’accompagner : Vincent Ségal au violoncelle, Ballaké Sissoko à la kora, et le guadeloupéen Roger Raspail aux percussions.
Une Potion qui nous emmènera dans une cérémonie vaudou à Brooklyn, un pow-wow amérindien au Nouveau-Mexique, à l'écoute de la kora en transe de Ballaké Sissoko et dans la discothèque de David Walters, à la recherche de ses musiques sorcières… Spoiler : on y trouve Lhasa de Sela.
11 février 2021
15:19
Théo Ceccaldi : "mon violon a des vies antérieures"
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, un violoniste aventurier : Théo Ceccaldi !
Théo Ceccaldi bouillonne dans tout ce qu’il entreprend... Révélation de l’année aux Victoires du Jazz en 2017, le violoniste s’impose aujourd’hui comme l’un des artisans les plus brillants du jazz contemporain. En solo, duo ou trio, en collectif ou au sein de l’Orchestre National de Jazz, punk ou électrique, Théo Ceccaldi a joué avec des légendes telles que Michel Portal ou Mulatu Astatke, pionnier de l’éthio-jazz. D’ailleurs en ce moment, le violoniste prépare une nouvelle création, KUTU, qui invite deux chanteuses éthiopiennes. A suivre… Mais en bref, Théo Ceccaldi est inarrêtable et vous ne serez donc pas surpris d’apprendre qu’à à peine 35 ans, il a déjà participé à l’enregistrement de plus d’une trentaine de disques. Il vient d’en sortir un là, sublime en tout point : Constantine, un retour aux sources hybride, fantasmé et poétique sur les traces de son père, violoniste pied noir d’Algérie.
Pour La Potion, Théo Ceccaldi revient sur les rituels musicaux qui se transmettent dans sa famille de musiciens, nous emmène dans les nuits de transe de La Gare à Paris aux azmari-bets d'Addis Abeba, et nous présente les magicien.ne.s qui ont marqué son parcours musical.
10 février 2021
17:13
La mystique des rythmes afro-vénézuéliens avec Raul Monsalve
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, le musicien vénézuélien Raul Monsalve !
Raul Monsalve vit à Paris depuis une dizaine d’années, mais d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique, cet ancien punk diplômé d’ethnomusicologie n’a de cesse de creuser, de fouiller le folklore musical vénézuélien à la recherche de ses persistances africaines, apprenant à en maîtriser les instruments et les rythmes traditionnels qu'il fusionne avec les grooves chauds de l'afrobeat, du jazz latin, du funk ou de twists psychédéliques amenés par des touches électroniques. Initié par le maître highlife Orlando Julius, The Heliocentrics ou le groupe Afrika 70 de Fela Kuti, Raul Monsalve a ensuite mis son savoir-faire polyrythmique au service de son projet folk-cosmique Insólito UniVerso, ou plus récemment de sa formation, Raul Monsalve y los Forajidos, un all star de musiciens vénézuéliens avec lesquels il sortait un album intitulé Bichos !
Remontant la piste de ces ancêtres africain.e.s, pour La Potion Raul Monsalve lève le voile sur la mystique de certains rythmes traditionnels afro-vénézuéliens tels que le sangueo, et nous emmène à Cuba pour vivre la transe des tambours batá.
Crédit © Olindo Records
09 février 2021
11:58
Lala &ce : "quand j'ai découvert cet arbre sacré au village, j'étais submergée".
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
"Sur la prod' je fais que de la magie..." pose-t-elle sur "Sipa".
Ancienne membre du collectif Lyonnais 667, Lala &Ce vient de sortir “Everything Tasteful”, un premier album solo qu’on adore chez Nova pour son indolence, sa sensualité, ses non-dits aussi. Un disque qui dit le désir, la drogue et la moiteur. Une musique extra sensorielle qui se deale au ralenti, qui se déguste et ne s’offre pas tout de suite, comme une série de runes un peu cryptiques. Lala porte le nom de grand-mère maternelle ivoirienne, et c'est la direction que prendra La Potion aujourd'hui : même si Lala a peur de la magie - elle nous explique pourquoi - nous irons notamment en Côte d’Ivoire à la découverte des traditions animistes de sa famille.
05 février 2021
9:46
Au cœur de l'invisible avec Yael Naim
Aujourd’hui dans La Potion, une voix incontournable du paysage musical français, une artiste sensible à l’invisible : Yael Naim !
C’est en chantant son renouveau, sa nouvelle âme, qu’on découvrait Yael Naim en 2007 avec ce qui devait devenir un classique nova : "New Soul". Depuis, la chanteuse franco-israélienne n’a eu de cesse de se renouveler en cultivant la sagesse des vieilles âmes, au fur et à mesure qu’elle lâchait prise ou plus simplement qu’elle devenait perméable à la vie. Au printemps 2020, Yael Naim sortait Nightsongs, un cinquième album composé seule et de nuit, là où tout peut arriver. Un crépuscule après l’autre, Yael Naim a laissé affleurer ses émotions les plus enfouies, les nuances et les mystères qui peuplent son inconscient, sa forêt souterraine.
Pour La Potion, Yaël Naim se dévoile en magie, de son rapport à l'invisible qu'elle cultive en musique à sa nouvelle passion pour les champignons, princes magiques du règne végétal.
Crédit © Label Tôt Ou Tard
04 février 2021
11:03
Medz Bazar : "les chants sacrés arméniens nous inspirent beaucoup"
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Depuis sa formation à Paris en 2012, le collectif Medz Bazar a traversé l’Europe de long en large, l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient, souvent invité à jouer par les diasporas turques et arméniennes. Car Medz Bazar régénère musiques traditionnelles et chants populaires d’Anatolie, du Caucase ou des Balkans, par la grâce d'arrangements originaux composés à 16 mains… Je vous laisse faire le calcul.
En live, Medz Bazar dégage une énergie folle tout en brassant large et quoi qu’il arrive, le collectif envoûte par ses harmonies nomades et son humanité, qu’il chante l’amour, la justice ou la paix. Clarinette, saxophone, contrebasse, percussions, violon, accordéon ou encore bouzouki composent l’instrumentarium magique de leur trois premiers albums dont le dernier, O, sortait en 2019.
Pour La Potion, Shushan et Marius du collectif Medz Bazar reviennent sur leur initiation à ces traditions musicales, les chants rituels qui composent leur répertoire et la magie des chants liturgiques arméniens qui les inspirent beaucoup.
03 février 2021
11:12
Du jazz spirituel dans La Potion de la légende Archie Shepp
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, une légende du jazz : le saxophoniste américain Archie Shepp !
À 83 ans, Archie Shepp est un véritable monument. Créateur du free-jazz avec Cecil Taylor, activiste du Black Power, musicien militant et voyageur, Archie Shepp use depuis longtemps de son saxophone comme une arme pour dénoncer les inégalités raciales, cette maladie qui gangrène toujours les Etats-Unis. Vous l’aurez compris, chez Archie Shepp, le sax est politique alors quand éclate, en 1971, un soulèvement de prisonniers dans la prison d’Attica suite à l’assassinat d’un militant Black Panthers, Archie Shepp enregistre l’année suivante Attica Blues : son disque le plus connu, une œuvre enragée à la croisée du free jazz, du blues, du gospel et de la soul. La révolte ça conserve, et comme une cure de jouvence, on a pu voir Archie ces dernières années aux côtés de rappeurs tels que Chuck D de Public Enemy ou du français Rocé… et même de Nekfeu ! Aujourd'hui, Archie vit à Ivry, à côté de Paris. A l’occasion de la sortie de Let My People Go, un disque qui revisite l’immense œuvre collective que forment les negro spirituals, La Potion s’est invitée chez Archie Shepp.
Un épisode dans lequel le grand maître dévoile son rapport à la magie, à la transe, aux negro spirituals qu'il considère très puissants ; et revient sur quelques rencontres spirituelles qui ont marqué sa vie, de John Coltrane à la weed.
Crédit © Getty Image / Frans Schellekens
02 février 2021
14:30
La transe occitane et païenne de San Salvador
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Le décor d’abord : un bourg de 250 habitants, à vingt minutes de Tulle, la préfecture de la Corrèze. À Saint-Salvadour, résonnent tambours et chants populaires du Massif Central grâce à trois hommes et trois femmes, un club des six polyphonique qui a décidé de régénérer les traditions musicales de sa région. Et devinez quoi ? ça marche ! Depuis deux ans, San Salvador envoûte les publics des festivals, des Transmusicales de Rennes au GlobalFest à New York, avec un live en occitan vraiment époustouflant, flirtant avec la transe en permanence.
San Salvador, c’est aussi la réalisation d'une utopie collective qui permet à nos traditions musicales locales de vivre, de se renouveler et d’être transmises, dans la lignée de Manu Théron avec Lo Cor de la Plana ou de Sam Karpienia à Marseille. San Salvador vient de sortir son premier album, La Grande Folie, huit titres ébouriffants d’une grande modernité, des chants jetés comme des sorts entre ritournelles paysannes ou amoureuses, rites païens et appels à la révolte. Pour La Potion, Gabriel Durif revient sur leur initiation, la magie et les tambours de transe qui composent le répertoire de San Salvador.
Crédit © Kristof Guez
01 février 2021
12:46
Christine Salem : "avant de retrouver mes ancêtres, j'étais complètement perdue"
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, une des rares voix féminines du maloya : la musicienne réunionnaise Christine Salem !
Après des débuts dans les années 2000 avec son groupe Salem Tradition, Christine Salem a pris le temps de vivre plusieurs aventures musicales, entraînant son maloya vers des routes plus éclectiques avec Moriarty, la chorégraphe Valérie Berger, ou la deep house d’Alex Barck. Cinq ans après Larg Pa Lo Kor, son premier album solo, Christine Salem est de retour aujourd’hui même avec Mersi, un disque qui rend hommage à ses ancêtres disparus.
Dans La Potion de Christine Salem, il y a du maloya bien sûr, du blues et beaucoup d’horizon... Libre et affranchie, la musicienne s’éloigne dans Mersi encore un peu plus du combo percussions-voix traditionnel du maloya pour sublimer la guitare et au violon de ses complices. De sa voix profonde, Christine Salem remercie les anciens et croque le monde d’aujourd’hui, tout en livrant, entre rock séga et maloya, un disque hautement spirituel… Pour La Potion, Christine Salem revient sur sa toute première transe, clé de voûte de connexion avec ses ancêtres, et le processus qui l'a conduit sur leurs traces sur le continent africain.
29 janvier 2021
13:26
Bachar Mar-Khalifé : "de nombreux esprits m'ont visité pendant la composition d'ON/OFF"
Aujourd’hui dans La Potion, un musicien ardent et sage en même temps : Bachar Mar-Khalifé !
Bachar Mar-Khalifé a six ans lorsqu’il quitte le Liban avec sa famille, un exil à Paris qui marque son œuvre autant que sa poétique depuis ses débuts en 2010. Issu d’une famille de musicien.ne.s réputé.e.s, Bachar Mar-Khalifé hérite de son père, Marcel Khalifé, légende du oud et de la chanson au Liban, autant que de sa mère Yolla Khalifé, chanteuse et poétesse elle aussi. S’il tourne d’abord avec la formation de son papa, Bachar Mar-Khalifé prend aussi le temps de se trouver et de toucher à tout, de l’Orchestre National de France au jazz, tout en se passionnant pour l’électronique qu’il découvre aux côtés de Carl Craig notamment.
Au fil des années, le Franco-Libanais a réussi à canaliser son feu intérieur, et à s’affranchir de sa formation académique pour définir petit à petit son propre vocabulaire musical, complexe et envoûtant, préférant largement l’émotion pure aux étiquettes. Cinq ans après l’incontournable Ya Balad (Balcoon Records), Bachar Mar-Khalifé faisait son retour à l’automne dernier avec un 5e album intitulé ON/OFF (Balcoon Records). Balades vibrantes, piano hypnotique, lyrisme oriental et montées en puissance électroniques, le multi-instrumentiste reste fidèle à ce qui fait sa signature. Alors, à l’occasion de son passage dans Chambre Noire, l’émission de live de Radio Nova présentée tous les mercredis soirs par Reza Pounewatchy, Bachar Mar-Khalifé a fait un petit crochet par La Potion… Pour La Potion, Bachar Mar-Khalifé revient sur les rituels hérités de sa famille, sur son rapport à la magie très intense depuis sa plus tendre enfance, nous présente les esprits qui l'ont accompagné pendant la composition d'ON/OFF et nous balade parmi ses rythmes thérapeutiques favoris, de l'Irak à la Mauritanie.
28 janvier 2021
13:38
Dans le jardin de Famoudou Don Moye, rythmicien universel
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Famoudou Don Moye est batteur et percussionniste. S’il est né à Rochester, dans l’État de New-York, c’est à Detroit et à Chicago qu’il s’épanouira en tant que musicien. Et puis, lors d’une tournée en Europe, Famoudou Don Moye croise la route du Art Ensemble of Chicago et intègre ce collectif légendaire peu de temps après sa fondation en 1969. L’Art Ensemble of Chicago, c’est un groupe d’alchimistes pointus et libertaires, porte-voix de la conscience et des luttes afro-américaines. "Great Black Music : Ancient To The Future” : le slogan adopté par l’Art Ensemble of Chicago dit tout de la démarche musicale du collectif.
Vers l’infini et au-delà, Famoudou Don Moye a joué avec des tonnes de musiciens talentueux, d’Archie Shepp à Sun Ra, de Don Cherry à Abbey Lincoln pour ne citer qu’eux. Fin connaisseur des rythmes du monde entier, chercheur inlassable, Famoudou Don Moye a beaucoup voyagé et à 74 ans, il reste engagé dans la poursuite tenace d’une musique libre, collective et toujours inspirée… En témoigne son impressionnante discographie ! Invité par le Festival Sons d’Hiver pour un concert au musée du Quai Branly à Paris dimanche dernier, Famoudou Don Moye s’est d’abord confié à La Potion… et évidemment, de magie il est question !
Pour la Potion, Famoudou Don Moye revient sur l'omniprésence du tambour dans les rites spirituels de nombreuses sociétés mais il nous emmène aussi côté jardin, car Famoudou Don Moye cultive une relation mystique et musicale avec ses fleurs.
27 janvier 2021
9:05
Pierre Kwenders & Clément Bazin : "Les soirs de pleine lune, tout peut arriver sur le dancefloor"
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, les loups-garous les plus tendres du global dancefloor : Pierre Kwenders et Clément Bazin !
L’un comme l’autre ont en commun un profond amour de l’anti-world music, c’est-à-dire faire le pont entre les continents musicaux par le prisme de la musique électronique mais sans, pour autant, en pasticher les folklores. Avec eux, il est plutôt question de sublimation !
Pierre Kwenders s’adonne à sa passion depuis la sortie de son premier album, Le Dernier Empereur Bantou, en 2014, mais aussi avec le collectif Moonshine qui souffle de l’air chaud sur les dancefloors canadiens. Moonshine, des soirées inclusives qui ont réussi à créer un véritable espace pour la diaspora africaine de Montréal, des fêtes qui transforment les corps en sueur les soirs de pleine lune. "L’amour ne meurt jamais sur le dancefloor" : c’est le mantra de Pierre Kwenders, philosophie que partage son ami Clément Bazin, un musicien producteur dont les oreilles sont notamment tendues vers les Caraïbes. En octobre dernier, Clément Bazin et Pierre Kwenders sortaient Classe Tendresse, un EP fait de grooves cotonneux et sensuels qui n’oublie pas d’adresser un clin d’œil à Koffi Olomide.
Pour La Potion, Clément Bazin et Pierre Kwenders nous entraînent dans un voyage psychédélique au clair de lune, du Congo à Trinidad en passant par les dancefloors de Montréal.
Crédit © Nowadays Records
25 janvier 2021
14:13
La Voie des Plantes, une série docu sur les plantes médicinales d'Amérique Latine
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova.Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
En 2017, Louis Bidou et Aurélie Marquès sont partis à la rencontre des plantes emblématiques des peuples racines du continent sud-américain, une pharmacopée traditionnelle qui cristallise en fait pas mal d’enjeux du monde moderne.
Le résultat, c’est La Voie des Plantes, une série documentaire auto-produite et passionnante : au Pérou, immersion dans un centre de désintoxication qui propose une thérapie par les plantes, au Brésil, la rencontre avec les Sateré Mawé, un peuple qui se bat pour son autodétermination grâce au guarana et enfin en Bolivie, sur les traces des Kallawaya, les guérisseurs traditionnels des Incas. Trois épisodes dont je vous propose de découvrir les coulisses et quelques extraits dans La Potion aujourd’hui en compagnie de ses auteur.trices !
22 janvier 2021
18:06
Cory Seznec : "la magie du blues, c'est sa vérité."
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, un mec aux cordes sensibles : Cory Seznec !
Cory Seznec cultive depuis longtemps un goût prononcé pour les chemins de traverse et les sorties de route. Guitare blues ou banjo new-orleans au sein du trio Groanbox Boys, le multi-instrumentiste franco-américain finit par tomber amoureux des polyrythmies des guitares africaines, qu'il ira étudier sur place pendant plus de trois ans, frottant notamment ses cordes bluegrass aux gammes pentatoniques de la musique éthiopienne. Et même s’il était déjà un master du fingerpicking, son approche de la musique s’en trouve profondément modifiée... Et ça s’entend ! Après Backroad Carnival, un premier album solo paru en 2017, l’an dernier Cory Seznec s’est allié à son ami sénégalais Amadou Diagne pour signer Right of Passage. Un disque qui mêle kora, banjo et guitare pour décliner leurs réflexions sur l’exil, l’intégration, la mémoire et les traditions, une fugue à quatre mains aux géographies musicales complémentaires, de l’espace mandingue aux rives du blues américain.
Cory Seznec sera l’invité de Bintou Simporé ce dimanche pour un live dans le Salon de Musique de Néo Géo, mais en attendant, le voici dans La Potion aujourd'hui. Un épisode où l'on découvre un Cory Seznec passionné par les arbres, la forêt et la musique du vivant, où l'on ausculte ce qui fait la magie du blues qu'il aime tant et où il se peut bien que l'on prenne des champis dans une forêt canadienne !
21 janvier 2021
11:08
Aziz Sahmaoui : "le phénomène de transe témoigne souvent d'un mal-être social"
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans la Potion, un expert de la transe gnaoua : Aziz Sahmaoui !
De son enfance à Marrakech, Aziz Sahmaoui garde le souvenir de l’odeur de la terre de Targa, le quartier de la rivière, et celui de la place Jemaâ El Fna, offrant à ses jeux d’enfants une infinie variété de danses, chants et pulsations : et là où bendirs, loutars et guembris remplacent les petites voitures, Aziz Sahmaoui contracte vite le sens du groove et de la transe.
Et puis, à l’orée des années 2000, Aziz Sahmaoui embarque pour Paris où il découvre un océan de rythmes, qu’il sublime en co-fondant l’Orchestre National de Barbès, vaisseau amiral d’une révolution par la fusion du patrimoine gnaoua à de grands éclats jazz, reggae, funk, rock, raï, chaâbi ou reggae. Poussant ses explorations jusqu’aux confins de l’expérimental avec Sixun ou le Zawinul Syndicate, Aziz Sahmaoui revient en 2010 à ce qu’il appelle “ses instincts” en fondant le groupe University of Gnawa, université libre à laquelle s’inscrivent immédiatement les musiciens sénégalais Alune Wade (basse), Hervé Samb (guitare) ou encore Cheick Diallo (kora) en ingénieurs d’un son universaliste.
Après Poetic Trance en 2019, Aziz Sahmaoui et son groupe fêtent aujourd’hui leur anniversaire avec un compilation best-of qui revient sur une décennie d’aventures musicales. Vous allez voir, le musicien est un adepte du mot juste, il s’exprime avec l’élégance du prince et le ton du conteur…
Il était une fois, Aziz Sahmaoui dans la Potion avec nous aujourd’hui : le musicien décrypte le phénomène de transe et nous révèle les pouvoirs des ondes mystiques de son instrument fétiche, le guembri !
20 janvier 2021
11:14
À la rencontre du Baye Fall avec Le Diouck
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Le Diouck, c’est une créature fluide avec des cheveux verts et une voix de lover blessé. Un crooner qui chante en français, en anglais ou en wolof selon l'humeur et la météo. Au printemps dernier, Le Diouck sortait 55 degrees, un EP expérimental composé en duo avec son ami et complice Bamao Yendé, le boss de Boukan Records, dans la Potion la semaine dernière d’ailleurs. Le Diouck et lui partagent un amour profond pour la musique « diakhassé », une musique mélangée en wolof : mélange de UK Garage, de dancehall, rn’b, trap, rap, afrobeat, kuduro et musiques électroniques… Une Potion alternative idéale pour poncer le dancefloor, sans oublier d’être poétique.
Il y a deux ans, Le Diouck, Bamao Yendé et un troisième compère nommé Boy Fall formaient le trio Nyoko Bokbae, "on est ensemble" en wolof trio génial en live et engagé avec ça : on les retrouvait notamment parmi les rangs féministes des Amazones d’Afrique nouvelle génération. Car si Le Diouck vit à Paris, il se trouve qu’il est pluggé en direct sur le continent africain : sa famille est sénégalaise, lui-même a vécu deux ans au Sénégal et un des rêves du Diouck, c’est d’organiser une tournée en Afrique de l’Ouest ! En attendant, le voici dans la Potion aujourd’hui : Le Diouck s'y révèle très spirituel, il nous fait découvrir l'esprit, l'histoire et la musique des Baye Fall, confrérie mystique sénégalaise.
19 janvier 2021
15:14
Les transes nomades de Guillaume Chartin, alias Ojûn
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
OJÛN, c’est le chamane dans la langue des Yakoutes et c’est le nom du projet voyageur du compositeur breton Guillaume Chartin. Avec une démarche semblable celle de Thylacine qui composait un disque à bord du Transsibérien en 2015, celle de Chassol en Martinique pour son album Big Sun ou celle encore de Molécule, qui passait plusieurs mois au Groënland pour donner vie à - 22.7°C, Guillaume Chartin est retourné sur les traces de son enfance sur l’île de la Réunion pour composer Bat Karé, un EP conçu comme un carnet de route où se côtoient transe maloya et paysages sonores très léchés.
Le truc de Guillaume Chartin, c’est les romans d’aventures et surtout la transe, les transes, qu’elles viennent du Japon, de Mongolie, d’Inde, d’Arménie ou bien de Port-Louis en Bretagne où il vit aujourd’hui… ça tombe bien, c’est un peu mon dada aussi, alors magie magie, Guillaume Chartin est avec nous dans La Potion aujourd’hui ! Un épisode qui convoque le Serpent Cosmique de Jérémy Narby, les ethnomusicologues Alan Lomax et Simha Arom, Danyèl Waro et le Grand Bleu.
Crédit © Elisabeth Collot
18 janvier 2021
12:14
Bamao Yendé : "les musiques méditatives m'offrent de l'espace pour rêver"
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, un oiseau de nuit : Bamao Yendé !
Originaires de Cergy-Pontoise en région parisienne, Bamao Yendé et ses potes du crew YGRK Klub commencent par faire un peu de tout : de la musique, de la couture ou des arts visuels… Et puis, en 2016, Bamao Yendé monte Boukan Records, un label innovant, fluide, expérimental et pas sage. Nourri au hip-hop et au R’n’B par son grand frère, à Stevie Wonder par son père et à la musique africaine par ses tantes, Bamao Yendé découvre la musique électronique en traînant sur les chaînes YouTube britanniques.
Bamao Yendé est un producteur boulimique, pluggé en direct sur cet héritage colossal de la musique africaine, du kwaito au highlife du kuduro au soukous… Tous ces genres qui aujourd'hui mutent par le prisme de la musique électronique. En s'appropriant ces sonorités, Bamao Yendé les dirige vers le club, en y injectant une énergie débordante qui l'a fait passer en quelques mois de la scène de la Java à Paris, à celle des plus grands festivals internationaux - pour vous donner une idée, les dernières fois que je l’ai vu en live, c’était à Villette Sonique à Paris, aux Electropicales à la Réunion et au Nyege Nyege Festival en Ouganda.
Ces derniers temps, Bamao Yendé s’est également illustré au sein du trio Nyoko Bokbae ou avec son ami Le Diouck qui sera bientôt dans La Potion. Ensemble ils viennent de sortir ce morceau, l'hypnotisant "Marvin Gueye".
Je préfère vous prévenir : chez Bamao Yendé, l’habit ne fait pas le mec ! Car si ses prods sont intenses et ses rythmes furieux, Bamao en réalité, est une créature des plus sensibles… Dans La Potion, le producteur se dévoile en magie et nous révèle son amour des musiques méditatives, si grand qu'il en compose à son tour. Des loops aquatiques et apaisants qu'on découvre en exclu dans La Potion aujourd'hui !
15 janvier 2021
10:48
Dans la pharmacopée berbère de Karimouche
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Après Emballage d’Origine en 2010, Action en 2015 et une forte présence à l’écran dans Les Sauvages sur Canal +, Cannabis sur Netflix, Karimouche est de retour avec un nouvel album : Folies Berbères, produit par Tom Fire. Un disque qui synthétise parfaitement son amour infini de la guinguette - son univers, ses chansons, entre chroniques sociales et textes humoristiques - et ses racines berbères. Dans les bacs le 15 janvier 2021 et co-écrit avec R.Wan, Folies Berbères s'en prend au racisme d'État comme au patriarcat et fait notamment honneur aux femmes, en appelant à la sororité.
https://www.youtube.com/watch?v=9rJ8cnGERyk&feature=youtu.be
Pour La Potion, Karimouche nous révèle les pouvoirs médicinaux de l'huile de nigel et du cumin, son amour pour la transe rock de Nass El Ghiwane ou pour la mère du raï Cheikha Rimitti. Mais la chanteuse nous confie aussi la recette du tajine-blanquette-de-veau et du mahjoun... le space cake marocain !
Crédit © Sony Music
14 janvier 2021
11:47
La rose, une alliée médicinale
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd'hui dans La Potion, l'herboriste Gauthier Dupont est de retour pour nous révéler tous les petits secrets de la rose !
Prisée depuis l'Antiquité pour son élégance et sa volupté, la rose possède de nombreuses vertus médicinales assez méconnues. Antibiotique naturel, parfaite pour les petits bobos oculaires lorsqu'elle est combinée au bleuet, puissant sérum anti-âge ou encore excellent cicatrisant pour les casse-cous, la rose n'a pas fini de vous séduire ! Comme à son habitude, Gauthier Dupont nous donne également une recette : cette semaine, la recette du vin de rose qui ravira les plus gourmand.e.s d'entre vous (à consommer avec modération).
https://www.youtube.com/watch?v=1H5ztwWXLzk&feature=youtu.be
13 janvier 2021
6:34
Sabrina Bellaouel, alchimiste du beat
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Aujourd’hui dans La Potion, la chanteuse et productrice alchimiste du beat Sabrina Bellaouel !
Comme Circé, Sabrina Bellaouel maîtrise à la perfection l’art de la métamorphose, passant d’un claquement de doigt d’un rn’b libre, étrange, innovant et super sensuel - comme sur son album Illusions en 2018 - à une techno minimale aux textures organiques, à l’image de "Nasser", échappé de We Don’t Need to Be Enemies (InFiné). Deux mois plus tard, Sabrina Bellaouel sortait Libra, un EP club et introspectif sous le signe - astrologique - de la balance.
Ponctué de références ésotériques, notamment grâce aux voix de l’astrologue américain Fernando Prudhomme en ouverture du disque et, plus loin, celle de son ami Gracy Hopkins, pour une histoire de révolution solaire. De Bagneux en région parisienne où elle a grandi à Londres la bouillonnante, où elle a étudié l’ethnomusicologie, Sabrina Bellaouel cultive un amour profond pour les voix venues d’ailleurs, les souffles et la transe…
Ça tombe bien, moi aussi, et magie magie, là voici dans la Potion aujourd’hui. Au programme : astrologie comme mathématique de Dieu, thérapie par la danse, transe gnaoua ou électronique.
Crédit © Louis Muller
12 janvier 2021
13:18
Découvrez Le Grand et Le Petit Albert, traité d'alchimie rarissime du 13e siècle
Aujourd’hui, sorcellerie et magie noire dans la Potion, dédiée aux grimoires légendaires Le Grand et le Petit Albert !
Il faut remonter au 13e siècle pour trouver les premières traces de ces fameux traités de magie noire, imprimés pour la première fois en France en 1651, par la maison d’édition lyonnaise Beringos. On ne sait pas exactement qui est l’auteur du Grand et du Petit Albert. Son titre laisse présumer que l’ouvrage fut écrit, ou au moins inspiré, par Saint-Albert le Grand, théologien et professeur à la Sorbonne.
Mais au fil des siècles et des rééditions, des nouvelles séquences apparaissent dans le livre et floutent donc un peu sa véritable paternité. Toujours est-il que cet ouvrage collectif est parvenu jusqu’à nous, et on peut dire que ce n'était pas gagné. Pourquoi ? Et bien parce que Le Grand et Le Petit Albert contiennent un bric-à-brac de recettes secrètes, souvent empruntées à la médecine des Arabes, des Grecs, des Egyptiens ou des Syriens. Des recettes pour être heureux en amour, construire sa fortune ou bien pour conserver la santé - ce qui au 13e siècle n’est pas une mince affaire… On y trouve aussi un traité d’astrologie, quelques chapitres consacrés aux vertus de certaines pierres, plantes ou animaux, et des conseils pratiques destinés aux paysans pour booster leurs cultures. Au fil des pages du Grand et du Petit Albert, on apprendra aussi à changer le plomb en or fin, à confectionner des talismans, à élaborer des parfums (un pour chaque jour de la semaine), à voir en rêve la personne que l'on va épouser ou à avoir de la chance aux jeux… Très pratique ! Sauf qu’il y a un hic : Le Grand et Le Petit Albert contiennent aussi des formules très détaillées (souvent bien dégueu) pour nuire à autrui.
Forcément, l’Eglise grince des dents car qui dit magie noire, dit que c’est forcément un coup du Malin ! Alors on le lit en cachette, on le cache sous une poutre du grenier en espérant que les voisins ne poukavent pas… Ce qui est drôle dans cette histoire, c’est que si l’Eglise encourage à fond ses fidèles à brûler leurs exemplaires, Le Grand et Le Petit Albert sont en fait de véritables succès d’édition, vendus à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires ! La clé de ce succès malgré la censure, ce sont les colporteurs, ces dealeurs de livres qui ont largement diffusé Le Grand et le Petit Albert dans les campagnes en les vendant sous le manteau.
Aujourd’hui, on trouve encore ce traité de magie dans quelques librairies spécialisées. Au-delà de ses textes, ce qui est intéressant, c’est aussi de voir ce qui préoccupait les alchimistes entre le 13e et 17e siècle. En bref : l’intention est bien scientifique et technique, il s’agit surtout de percer et de manipuler les secrets de la nature à des fins productivistes… Comme quoi le capitalisme couvait depuis longtemps ! Bon, je vous préviens, tout n’est pas bien dans le Grand et le Petit Albert, je pense notamment au nombre incalculable d’animaux innocents sacrifiés dans les recettes ainsi qu’aux chapitres consacrés à la complexité de l’appareil reproductif féminin - un peu à côté de la plaque les moines, ils ne devaient pas en voir souvent des clitoris - mais retrouvez tout de même un petit florilège dans La Potion du jour !
Merci beaucoup à Reza Pounewatchy, Thierry Paret et Tristan Guérin d’avoir prêté leur voix à cette Potion d’alchimistes.
Crédit © Couverture du Le Grand et Petit Albert
11 janvier 2021
8:07
Samantha Lavital, de la magie du chant collectif
Aujourd’hui dans La Potion, une artiste d’origine guadeloupéenne profondément connectée au subtil : Samantha Lavital !
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Samantha Lavital est complètement accro à la scène depuis son plus jeune âge... Il faut dire que chez les Lavital, de père en fille, la musique se cultive en famille ! Aujourd’hui Samantha navigue entre soul, jazz et rythmes caribéens : en solo, à la tête d’un chœur gospel, dans les rangs de la fanfare afro-féministe 30 Nuances de Noir.es ou encore aux côtés de nombreux groovers, tels que l’ambianceur camerounais Franck Biyong ou de notre ami Gystere, complice musical depuis de longues années.
https://www.youtube.com/watch?v=PFQapPHOSRM&feature=youtu.be
Également comédienne, Samantha incarnait par exemple la grande Billie Holiday en 2016, sur les planches du Théâtre Lucernaire à Paris, aux côtés de Rémi Cotta dans le spectacle Neige Noire, Variations sur la vie de Billie Holiday de Christine Pouquet. Voilà fait un petit moment que j’ai envie de traquer l’invisible avec Samantha Lavital, par ailleurs fan absolue de circle song à la Bobby Mc Ferrin, ces cercles de chant basé sur l’improvisation collective.
Des pouvoirs du chant lorsqu'il est collectif à la fameuse zèb à pik, plante reine des potions médicinales caribéennes... magie magie, voilà Samantha Lavital dans La Potion aujourd’hui !
Crédit © Corinne Gabelle
08 janvier 2021
16:09
Les "Radical Faeries" racontées par Martin Dust
Martin Dust, c’est un oiseau de nuit, une créature spectaculaire toujours heureuse d’ajouter un supplément de paillettes et d’engagement à nos vies : que ce soit sur la scène du Zèbre de Belleville à Paris avec le Cabaret de Poussière, ou sur les ondes de Nova, avec ses Toasts hauts en couleurs, tous les lundis à 18h dans la Supernova de Marie Bonnisseau.
Aujourd'hui dans La Potion, Martin Dust se fait conteur pour nous faire découvrir l'histoire des Radical Faeries, littéralement des «fées radicales». Du Tennessee aux Vosges françaises, les Radical Faeries sont membres d'un mouvement issu des contre-cultures américaines qui prône une liberté sexuelle totale, le retour aux rites païens et une redéfinition de la question du genre.
07 janvier 2021
11:20
Le gui, arme méconnue contre le cancer
Aujourd'hui dans la Potion, notre herboriste préféré revient sur les vertus d'une plante de saison : le gui !
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Le président de la Fédération Française des Herboristes, Gauthier Dupont, est de retour de La Potion pour nous révéler les petits secrets du gui, souvent considéré à tort comme un parasite. Or, de ses feuilles à ses fruits, le gui est en réalité une plante très utile : pour l'agriculture, la médecine douce, les militant.e.s colleur.euse.s d'affiches ou les gourmand.e.s, le gui possède des propriétés tout à fait surprenantes. Gauthier Dupont nous raconte tout et nous donne, en bonus, une excellente recette de vin de gui - à consommer avec modération bien sûr !
Crédit © Pixabay / https://pixabay.com/fr/users/minka2507-3728206/
06 janvier 2021
7:55
Cédric Herrou : "Il faut toujours renouveler le rituel, sinon il se sclérose"
Aujourd’hui dans La Potion, un agriculteur solidaire, un maraîcher poil à gratter : c’est Cédric Herrou !
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Lunettes rondes sur le nez, mains marquées par le travail de la terre et pull en laine, Cédric Herrou a quitté pour quelques jours sa vallée de la Roya dans les Alpes-Maritimes, ainsi que ses poules, ses oliviers et sa ferme perchée sur la montagne, tout près de l’Italie… En octobre dernier, Cédric Herrou sortait Change Ton Monde (ed. Les Liens Qui Libèrent), un livre inspirant mais pas partisan dans lequel l’agriculteur revient sur son parcours, son engagement et sa philosophie. Pour avoir tendu la main à des milliers de personnes en exil à la frontière franco-italienne, pour avoir accueilli et aidé “ces voyageurs de l’ombre devenus ma lumière”, Cédric Herrou a été plusieurs fois attaqué en justice par l’Etat Français et même arrêté en 2016. Son crime ? Le fameux délit de solidarité. Pourtant, l’agriculteur n’a rien lâché, au nom des Droits de l’Homme, de la Femme et du principe de fraternité, et ce malgré des dizaines de gardes à vue, perquisitions, saisies, procès, représailles et prises de becs avec les figures politiques des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti et Christian Estrosi en tête.
Aujourd’hui totalement relaxé par la Justice, l’agriculteur - également responsable d’une communauté Emmaüs établie sur sa propriété - ne se définit pas comme un héros mais juste comme “un Herrou têtu et décidé”... Et c’est un grand honneur de l’accueillir dans la Potion : Cédric Herrou y dézingue notamment le concept de rituel, dangereux s'il n'est pas remis en question, sclérosé si on le répète à l'infini - à l'image du fameux "Liberté, Egalité, Fraternité".
Crédit © Rebecca Marshall / Éditions Les Liens Qui Libèrent
05 janvier 2021
7:47
La cartomancienne Lisa Signorini tire les cartes pour la Potion
Aujourd’hui dans La Potion, une pythie, non pas de Delphes mais bien de Paris : la cartomancienne Lisa Signorini !
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Le sujet m’intéresse, mais je dois bien vous avouer que je n’ai aucune compétence en matière d’oracle. Alors pour connaître ce qui nous attend en 2021, j’ai fait appel à une pro : Lisa Signorini est dessinatrice contemporaine, elle touche aussi à la musique mais surtout, Lisa est cartomancienne, c’est-à-dire qu’elle maîtrise la cartomancie, un art divinatoire qui utilise le tirage des cartes, de tarot bien souvent, pour tâcher de trouver des réponses à nos questions. Une pratique magique intuitive dont on trouve des traces dès le 15e siècle, en peinture notamment - vous ferez attention la prochaine fois que vous irez au Musée du Louvre.
Lisa Signorini est déjà venue à Nova, la dernière fois c’était pour la release party de Sexi Planet, le premier album de sa grande amie Bonnie Banane. Pour La Potion, Lisa Signorini tire donc les cartes de son tarot Lenormand et nous révèle l'avenir de Radio Nova, de la culture et de nos ami.e.s musicien.ne.s... Spoiler : c'est pas foutu !
Crédit © Lisa Signorini
04 janvier 2021
10:53
Martin Dust, sorcier anar' du Cabaret de Poussière
Aujourd’hui dans La Potion, un oiseau de nuit qui a le spectacle et l’engagement dans le sang : c’est Martin Dust !
Si vous écoutez Nova régulièrement, vous connaissez déjà Martin Dust, toaster émérite dans la Supernova de Marie Bonnisseau tous les lundis soirs à 18h. Si vous le découvrez aujourd’hui, vous allez l’adorer. Une fois la nuit tombée, vous trouverez Martin Dust sur scène : celle du squat de Bastille où il a commencé en 2017, celle aujourd’hui du Zèbre de Belleville, institution du subversif à Paris, aux manettes du Cabaret de Poussière. Sur scène et en coulisses, Martin orchestre ce show engagé qui réunit des conteurs, danseurs, chanteurs, sorcières et magiciennes, des artistes hors-normes, comme lui.
Pour cette dernière Potion de l'année 2020, entre paillettes et élévation, Martin Dust revient sur la magie du cabaret comme espace d'abolition des normes du corps et des genres, des règles sociales. Martin Dust nous révèle aussi ses petits secrets de pharmacopée, l'un de ses rituels, hérité des années sida et son disque de soin, un poème de l'activiste afro-américaine Maya Angelou.
Crédit © Ozwalt20
18 décembre 2020
11:25
The Black Book, un secret d'initié.e.s publié par Toni Morrison en 1974
Aujourd’hui dans La Potion, un véritable secret d’initiés publié aux Etats-Unis grâce à la grande Toni Morrison, alors éditrice au milieu des années 70 : ce livre s’intitule The Black Book !
The Black Book est une traversée de l’histoire et de l’expérience africaine-américaine depuis le temps de l’esclavage, une anthologie de 224 pages extrêmement bien documentée et composée d’archives : articles, fac-similés, témoignages, photographies, croquis industriels, publicités ou avis d’obsèques, réunissant aussi des partitions, des recettes de cuisine ou cosmétiques. Il se trouve que le Black Book consacre également un chapitre à la magie africaine-américaine, ses persistances et à ses grandes figures… alors évidemment, ce devait être une enquête pour La Potion !
En 1974, Toni Morrison enseigne l’anglais à l’Université d’Etat de New-York et travaille comme directrice d'édition chez Random House, en charge du secteur de la littérature afro-américaine dont elle contribue à la valorisation en éditant, entre autres, les biographies de Mohamed Ali et Angela Davis. A cette époque-là, la future prix Nobel de littérature est elle-même déjà écrivaine : Toni Morrison a déjà publié L’œil Le Plus Bleu, en 1970, et Sula, en 1973, deux romans puissants qui interrogent l’expérience africaine-américaine dans un pays profondément raciste. En 1974, quelques années seulement après l’assassinat de Martin Luther King ou de l’abolition de la ségrégation, Toni Morrison publie The Black Book avec l’aide d’une petite communauté d’auteurs et d’activistes.
Pour Toni Morrison, l’histoire et l’expérience du peuple africain américain doivent être racontées mais pas n’importe comment, en montrant que les africains-américains sont “occupés, actifs, intelligents et pas seulement des caricatures ou des sujets folkloriques”. Comment, en somme, le peuple afro-américain est le héros de sa propre histoire. Réédité en 2009 pour ses 35 ans, The Black Book s’ouvre sur un poème puissant et profondément musical de Toni Morrison.
Dès sa préface, The Black Book convoque la magie, à laquelle l’ouvrage consacre tout un chapitre, dressant d’abord le portrait de Marie Laveau, prêtresse mythique et grande reine du vaudou à la Nouvelle-Orléans. Ce chapitre est aussi un véritable manuel de magie vaudou qui vous explique comment fabriquer votre propre poupée qu’elle soit en argile, en craie ou en papier. Il comporte en sus, pour notre plus grand plaisir, plusieurs pages consacrées aux charmes et sortilèges vaudou pour attirer la fortune, tourmenter votre ennemi, fabriquer un philtre d’amour sur-mesure ou encore, mon préféré, provoquer une mort rapide... A ne pas reproduire à la maison bien sûr !
17 décembre 2020
10:01
La Méditerranée, source de spiritualité pour Sabyl Ghoussoub
Aujourd’hui dans la Potion, l’écrivain franco-libanais Sabyl Ghoussoub !
Aujourd’hui trentenaire, Sabyl Ghoussoub est un sale gosse qu’on prend tour à tour pour un arabe ou alors pour un juif, à cause de son nez - true story, même sa mère lui a dit. En réalité, Sabyl est né à Paris de parents libanais, chrétiens maronites et militants communistes. De ce flou artistique au sujet de son identité, Sabyl a plutôt choisi d’en rire et d’en faire un roman, son premier, intitulé Le Nez Juif, paru en 2018 aux Editions de l’Antilope. Comme l’auteur, le personnage jongle avec les stéréotypes, les frontières et les faux-semblants.
Plus jeune, le jeune Sabyl a aussi goûté à la politique, adhérant à l’époque au PS à Paris, puis se revendiquant militant du Hezbollah à Beyrouth, mais préfère au fond, le cinéma, la musique, les femmes et les voyages de Los Angeles à Istanbul sans oublier Beyrouth, où il se rend souvent. Écrivain, photographe, commissaire d’exposition et ex-président du Festival international du film de Beyrouth, Sabyl Ghoussoub publiait son 2e roman, Beyrouth entre Parenthèses, moins d’un mois après la terrible explosion qui détruisait une bonne partie de la capitale libanaise le 4 août dernier.
Si Sabyl s’amuse, se joue si souvent des religions dans ses romans, quid alors de son rapport au spirituel, à l’intuition, à l’invisible ou encore au rituel dans la vraie vie ? Réponse dans la Potion méditerranéenne de Sabyl Ghoussoub !
Visuel © Radio Nova
16 décembre 2020
11:07
Initiation et rites féminins avec Nesrine
Aujourd’hui dans La Potion, la chanteuse et violoncelliste franco-algérienne Nesrine !
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Après un premier album en trio avec NES en 2018, Nesrine s’épanouit désormais toute entière et en solo, s’émancipant avec un premier opus éponyme à la croisée de sa culture classique, pop et jazz, le tout sublimé par une musicalité nord-africaine. Un style hybride à l’image de son histoire personnelle, car Nesrine a grandi en France de parents algériens, étudié le violoncelle classique puis travaillé avec le Cirque du Soleil, jusqu’à pouvoir intégrer le East-Western Divan Orchestra de Daniel Barenboim et l’Orchestre de l’Opéra de Valence en Espagne. Aujourd’hui, Nesrine parle plusieurs langues, y compris instrumentales, au point qu’à certains endroits, on ne sait plus si elle joue du violoncelle, du guembri, de la guitare ou bien même d’un cuivre !
Maîtrisant l’art des illusions comme Circé, il y a, avec Nesrine, de la magie dans l’air... Pour la Potion, la musicienne revient sur son rapport à l'invisible, à l'intangible et aux rituels, très vivaces dans sa culture et transmis surtout par les femmes.
15 décembre 2020
10:53
Les pouvoirs de la joie par Macha Gharibian
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Solaire et voyageuse, Macha Gharibian se trouve à la confluence de plusieurs mondes : fille de Dan Gharibian, membre de Bratsch - super groupe qui a brassé les musiques tziganes et balkaniques pendant quarante ans - Macha possède par ailleurs une solide formation de pianiste classique. Puis en 2005, la vie l'a mené à New York où la musicienne, également compositrice, s’est prise une formidable claque jazz qu’elle allait pousser jusqu’à ses extrémités les plus free.
https://www.youtube.com/watch?v=7dUmEYpeQ3c
Macha Gharibian écrit aussi, mais toute pudique qu’elle est, elle préfère l’anglais pour chanter ses émotions contrastées, nuances qu’elle matérialisait en janvier dernier sur Joy Ascension, un troisième album où la musicienne passe du piano classique au Fender Rhodes avec une agilité assez impressionnante. Un disque où s'entremêlent avec modernité la tradition arménienne, le jazz, la soul et les pulsations du monde. Pour la Potion, Macha Gharibian se livre sur son rapport à la magie et surtout à la joie dont elle cultive les pouvoirs.
Visuel © Richard Schroeder
14 décembre 2020
12:38
Mami Wata et louanges congolaises dans La Potion de Gracy Hopkins
Aujourd’hui dans La Potion, un ovni du rap game français : Gracy Hopkins !
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Gracy Hopkins a grandi à Torcy, en Seine-et-Marne, mais son amour pour la langue d’Aaliyah, Dr Dre ou Kanye West le pousse à rêver et à écrire en anglais. Gracy Hopkins a pris le temps de se trouver, changeant régulièrement de pseudo au fil des projets pendant quelques années, de Stanky Massassambas, Bear-A-Thon, Kaisy Jay à King Vladimir. S'il s'amuse à brouiller les pistes, Gracy Hopkins poursuit ardemment son objectif et en 2017, le rappeur devient le premier artiste français à pénétrer dans les studios berlinois de COLORS avec son titre « Acrophobia : High »
A 23 ans, Gracy Hopkins a déjà sorti 3 longs-formats dont Encore (Time 2020) en novembre dernier. Il semble aujourd’hui avoir réuni les bons ingrédients pour sa potion hip-hop, entre ardeur et nonchalance, présentant sa musique comme “la fusion d’un rap rauque sur des productions minimalistes et expérimentales".
Un des talents sûrs de Gracy Hopkins, c'est d'abord d'assumer son égotrip mais aussi de savoir bien s’entourer. Après des feat. avec Josman, Makala, Krisy, Sabrina Bellaouel, Dimeh, Némir, ou encore Bonnie Banane, aujourd’hui le plus ricain des rappeurs français se prête au jeu de la Potion, et dévoile une facette hautement spirituelle... que je ne soupçonnais pas du tout.
11 décembre 2020
8:31
Pamela Badjogo : "la plus puissante des magies blanches, c'est la musique"
Pamela Badjogo se présente comme une chanteuse de nu-soul bantoue, elle est gabonaise et si elle commence à se faire un nom en France, sa carrière débute alors qu'elle est toute jeune, à Libreville. D’abord choriste des studios comme le studio Mandarine, Pamela s’installe ensuite au Mali, pour étudier la biologie. Sauf que son amour pour la musique la rattrape vite et voilà comme Pamela Badjogo propose ses services de choriste au prestigieux studio Tamani qui l'embauche pour accompagner la diva jazz Dee Dee Bridgewater, sous la conduite de Cheick Tidiane Seck - plutôt cool comme début de carrière ! Après avoir tourné avec les plus grandes voix d’Afrique de l’Ouest telles que Salif Keïta, Oumou Sangaré ou encore Les Amazones d'Afrique, en avril 2017, au Mali, Pamela cofonde avec la rappeuse Ami Yerewolo le programme Moussoyayé Koba Yé, "c'est une excellente chose d'être une femme", un collectif d'artistes réuni.e.s contre les violences basées sur le genre.
De l’ombre à la lumière, Pamela Badjogo s’apprête à sortir KABA, un 2e album pour lequel la chanteuse a fait appel au grand guitariste de highlife ghanéen Pat Thomas (!). Pour la Potion, Pamela Badjogo en interprète un extrait, le doux "Toto", mais elle se livre aussi sur son rapport à la magie : noire, elle lui fait peur, blanche, elle est musicale. Pamela Badjogo nous révèle aussi les propriétés de l'iboga, une plante aux pouvoirs... hallucinants !
Crédit © Sébastien Rieussec
10 décembre 2020
11:31
Psychomagie et fermentation dans La Potion de Flavien Berger !
Révélé en 2015 par Leviathan, un disque-aventure épique, Flavien Berger a depuis poursuivi son exploration du son pour signer Contre-Temps, un album magnifique sorti fin 2018 dans lequel on traverse sa relation au temps au fil d’un voyage hybride, poétique et très visuel entre électro-pop, musique répétitive, psychédélisme, bruitisme, contemplation et science-fiction. De Flavien Berger, Aurélie Sfez jadis aux manettes de l'émission "A la Dérive" sur Nova disait : “Si Pierre Henry et Sébastien Tellier avaient eu un bébé, ils l'auraient appelé Flavien Berger”... Rien que ça ! Un bébé aux cheveux longs et au look imprévisible fait de cinéma et de jeux vidéo, qui aurait composé ses premiers morceaux sur sa Playstation 2 !
Même s'il geeke pas mal, Flavien Berger collabore souvent avec d’autres artistes et il a plein d'ami.e.s, comme Bonnie Banane, qu'il est venu soutenir la semaine dernière à à l’occasion de la release party de Sexi Planet, le premier album de la chanteuse. Comme ça fait un moment que je me dis qu’on a un peu le même sens du cosmos, j’en ai profité pour enquêter sur ce qui compose la Potion de Flavien Berger. Dans La Potion, Flavien Berger se livre donc sur sa relation avec la magie, clé de voûte de l'inspiration dont il faut guetter les signes au quotidien, sur sa pratique de la fermentation des plantes comme de la musique et partage avec nous un disque de soin de Bill Evans.
Visuel © Julien Bourgeois
09 décembre 2020
13:56
Le coquelicot, un antidépresseur naturel
À ne pas confondre avec son cousin psychédélique le pavot et nommé d'après la crête rouge du coq, cocorico ! Le coquelicot a séduit de nombreuses civilisations au fil du temps pour ses vertus apaisantes, sédatives, poétiques et oniriques. De nos jours, les herboristes le conseillent surtout pour apaiser nos angoisses et les états dépressifs. Dans La Potion de Gauthier Dupont, il inspire aussi de nombreux musiciens... Alors montez le son !
Visuel © b-eires, fabioberg & vici
08 décembre 2020
7:36
Au cœur de la mythologie traditionnelle polynésienne avec quinzequinze
Depuis 2013, le collectif quinzequinze compose une musique climatique, répondant davantage à l’énergie qu’à un style figé. Un groove détraqué qui écoute le vent, la terre et les orages, matérialisé en 2018 sur Nevaneva, un premier EP vraiment classe fait de synthés de l’espace, de musique électronique et de rythmes obsédants.
Chez quinzequinze, le mouvement est constant. Il s’agit en effet d’un collectif de laborantins.tines qui nourrit son originalité grâce à un travail de recherche visuelle et sonore - par exemple ils sont fanas de field recording et de sampling inattendus comme sampler leur freezer - lorgnant aussi du côté des traditions polynésiennes, où ont grandit Tsi Min et Ennio, deux des cinq membres de quinzequinze. Des traditions musicales d’abord, grâce à la polyphonie des himene taravas ou des to’ere, des percussions traditionnelles de l’archipel et puis il y a l’orero, l’art oratoire tahitien revisité en 3.0 chez quinzequinze. C’est encore le cas sur leur nouvel EP, intitulé Le Jeune.
De passage à Nova pour la release party de Sexy Planet, le premier album de leur amie Bonnie Banane, Tsi Min et Ennio du collectif quinzequinze ont bien voulu se prêter au jeu de la Potion : du culte des ancêtres au rituel du tatouage, de la cérémonie du kava au reggae polynésien... Plongée dans l'univers de quinzequinze.
07 décembre 2020
12:19
De la weed et du reggae dans La Potion de Liam Bailey
Aujourd’hui dans La Potion, un musicien profondément habité : Liam Bailey !
Depuis plusieurs mois sur Nova, on vous joue White Light de Liam Bailey, un morceau échappé d'Ekundayo, le deuxième album du songwriter britannique, paru le 13 novembre dernier chez Big Crown Records. Un disque composé avec LE maître ès-groove Leon Michels, mêlant habilement riddims jamaïcains et soul sensible, R&B mélancolique et dub analogique à la Lee Perry sans jamais se complaire dans le vintage pour autant. Entre les lignes, le soulman de Nottingham se dévoile, écorché vif et poétique.
Ekundayo signifie "et le chagrin devient la joie" en yoruba. Avec un titre comme celui-ci, évoquant le pouvoir de transformation voire de guérison de la musique, j'étais forcément intriguée. Et si c’était affaire de magie ? Alors à l’occasion de son passage dans Chambre Noire, l’émission de live de Radio Nova, j’en ai profité pour tirer les choses au clair avec Liam Bailey. Résultat : Liam Bailey se confie sur son rapport à la magie, loin des clichés des films Disney, et nous explique les pouvoirs magiques de la weed et du reggae, spirituel et collectif... Yessaï !
Visuel © Eduardo Donoso
04 décembre 2020
10:08
Senny Camara : "les pouvoirs magiques de la kora sont immenses"
Dans La Potion aujourd’hui, la musicienne sénégalaise Senny Camara… et sa kora !
La musique, chez Senny Camara, c'est avant tout une histoire de cordes. Celles de sa kora - traditionnellement réservée aux hommes - dont elle a su faire une alliée pour s’accomplir en tant qu’artiste mais aussi en tant que femme. Insoumise, libre et pugnace, Senny Camara partage de nombreux points communs avec ses femmes-totems : Nina Simone, Joséphine Baker, Chimamanda Ngozie Adichie, mais aussi la griotte guinéenne Mahawa Kouyaté qui demeure pour elle une véritable source d’inspiration. La femme à qui elle doit le plus, c’est sans doute sa grand-mère, qui l’a élevé dans les plus pures traditions animistes du peuple Sérère, à Tataguine, au sud du Sénégal. Grâce à elle, elle découvre aussi la culture mandingue de son père, ancien tirailleur sénégalais.
Senny Camara a débuté au sein d’un orchestre à Dakar. Petit à petit, elle parvient à s’offrir sa première kora, qu’elle apprivoise au sein du Conservatoire de Dakar. Et puis, la vie et l’amour l'amènent finalement à s’installer en France à l’orée des années 2000. Et là, la route de Senny Camara croise celle de virtuoses mandingues en exil, de musiciens nomades comme Fixi ou Ignacio Maria Gomez Lopez, mais aussi des sœurs, à l’image de l’ébouriffant collectif O’Sisters. Curieuse et collective, la musique de Senny Camara honore bien sûr la majesté de la kora, mais elle invite aussi les cordes d’une harpe celtique, d’un cavaquinho brésilien ou encore d’un kankles de Lituanie, toutes venues enrichir son instrumentarium au fil des rencontres.
Aujourd'hui Senny Camara dévoile Boolo, son premier EP et elle va tout nous raconter !
Visuel © pochette de Boolo par Senny Camara
03 décembre 2020
10:47
L'ortie, une plante aux vertus méconnues
Aujorud'hui dans "La Potion", Gauthier Dupont nous révèles les secrets de l'ortie !
Côté cuisine ou côté jardin, dans votre pharmacie du quotidien et même dans votre garde-robe, l'ortie fait partie de ces plantes dont on ne compte plus les bienfaits, un peu comme le chanvre. Alors aujourd'hui dans La Potion, l'herboriste Gauthier Dupont nous révèle tous les petits secrets de l'ortie, une plante aux vertus méconnues utilisée dans de nombreuses civilisations depuis plus de six mille ans !
02 décembre 2020
8:08
Les mantras intimes d'Ignacio Maria Gomez
Aujourd’hui dans La Potion, un musicien nomade, un enchanteur argentin : Ignacio Maria Gomez !
Ignacio est un artiste nomade qui traverse cultures et traditions pour en faire une musique profondément cosmique, autant qu’un trait d’union entre les continents sud-américain et africain. Né en Argentine, Ignacio passe son adolescence au Mexique où il apprend la musique des mandingues ! Une initiation qui changera le cours de son destin, d’autant qu’au même moment, une intuition le traverse : serait-il afro-descendant ? C’est vrai qu’en Argentine, ce pays de gauchos, ce n’est pas un sujet très populaire… S’engage alors une véritable quête identitaire qui conduira Ignacio, balafon et guitare sur le dos, à voyager pendant plus de cinq ans sur les routes d’Amérique Latine à la rencontre des communautés afro-descendantes, comme les Garifunas par exemple. Leur musique, mélangée à la bossa de Stan Getz et Joao Gilberto, l’amène à trouver son style, sa voix aussi, quelque part entre Caetano Veloso et Bobby Mc Ferrin.
Aujourd’hui Ignacio Maria Gomez vit à Paris et vient tout juste de sortir son premier album, le magnifique Belesia, invitant Vincent Ségal, Ballaké Sissoko et Naïssam Jalal au cœur de sa cosmogonie. Belesia, en référence à un paradis terrestre où humains et nature ne faisaient qu’un, en totale harmonie. Pour lui, ses chansons aujourd’hui sont autant de tentatives pour trouver le chemin du retour… Bon vous l’aurez compris, question magie et spiritualité, avec Ignacio, nous allons être servis !
Visuel © Jessie Nottola
01 décembre 2020
9:19
De la transe soufie dans La Potion d'Abdullah Miniawy
Aujourd’hui dans La Potion, un poète-rappeur-chanteur, un résistant, un esprit libre surtout : Abdullah Miniawy !
Abdullah Miniawy a grandi en Egypte, dans la ville d’El-Fayoum. Après une enfance très solitaire, Abdullah a finalement rallié le Caire à l’orée des premiers soulèvements de la population égyptienne, qui allaient pousser à la démission puis à l’arrestation d’Hosni Moubarak. Là, Abdullah joue devant des dizaines de milliers de personnes ainsi que dans les clubs de la ville, avec le rappeur révolutionnaire Aly Talibab. Pendant ce temps-là, jour après jour, il voit fleurir ses poèmes sous forme de graffitis sur les murs du Caire mais aussi à travers tout le Moyen-Orient. Mais voilà, de nombreux artistes sont également emprisonnés, alors Abdullah se décide à quitter l’Egypte… pour la France, où il multiplie les projets depuis.
Sa route croise celle du trompettiste Erik Truffaz, du clarinettiste klezmer Yom, du rappeur Marc Nammour, du joueur de oud Kamilya Jubran ou encore Mehdi Haddab, jusqu’à jouer au festival d’Avignon avec le spectacle musical le Cri Du Caire. Très attaché à la liberté et à la circulation des idées, Abdullah Miniawy poste ses morceaux en écoute libre sur Internet, le web qui lui permet aussi de cultiver sa grande curiosité musicale. Récemment enfin, Abdullah Miniawy sortait KILL ME OR NEGOTIATE, un disque aux boucles hypnotiques et aux textes puissants conçu en duo avec le producteur nantais Simo Cell.
Pour La Potion, Abdullah Miniawy lève le voile sur ce qui l'inspire : les musiques répétitives mais surtout la transe soufie, qui lui permet de cultiver sa spiritualité tout en faisant un pas de côté par rapport aux dogmes des religions.
Crédit © Manuel Niebrele
27 novembre 2020
12:26
Leila Martial, « Il faut réintégrer la spiritualité dans nos quotidiens ! »
Leïla Martial est une femme du grand air. Originaire des montagnes de l’Ariège, la vocaliste cultive un goût très prononcé pour le relief, le nomadisme et l’horizon dans sa musique. Certaines plumes bien avisées disent d’elle qu’elle n’a rien d'une ordinaire chanteuse de jazz : elles ont raison ! Le scat, les postures de divas… c’est pas tellement son truc ! En solo ou bien accompagnée, de son groupe Baa Box notamment avec lequel elle sortait le disque Warm Canto (Laborie Jazz), ou au sein de l’Orchestre National de Jazz, Leïla Martial invente son propre langage et chante un jazz libre à l’énergie punk, en mêlant avec l’adresse d’une funambule, à l’aise en altitude, pop et avant-garde. Une soif d’aventures récompensée il y a peu par une Victoire du Jazz.
Pour La Potion, Leïla Martial nous emmène avec elle en voyage : chez les Pygmées Aka dont elle a appris les chants enforestés lors d'un récent voyage au Congo, chez les Inuits ou même en Ariège, où se cultive la consoude, plante chouchou de la pharmacopée des communautés hippies ariégeoises.
Visuel © Sylvain Gripoix
26 novembre 2020
13:48
Denis Péan : "j'aime faire vibrer le papier, c'est une matière magique"
Aujourd’hui dans La Potion, un griot-poète nomade aussi sage qu’impeccablement fou : Denis Péan.
Denis Péan, c’est le chef de meute de Lo’Jo, un groupe angevin qui voyage avec la musique pour passeport, une utopie poétique pour horizon, la tribu, la communauté pour mode de vie et le Tout-Monde pour terrain de jeu de New-York au Mali, de la Norvège au Bénin, de la Muraille de Chine à la Réunion, des milliers d’heures de route au compteur depuis les années 80.
Le 4 décembre prochain, Lo’jo sortira un nouvel album, Transe de Papier, un disque traversé d'inquiétudes à l'égard de notre époque, dans lequel on trouve autant d’empreintes rythmiques et mélodiques que de tampons sur un passeport. Bal poussières de la Réunion, chanson française, détours par l’Europe de l’Est, accents jazz et électroniques, instruments d’Afriques du Nord ou encore musique de chambre. De passage par Paris, Denis Péan se dévoile en magie... vous allez être servis ! Transe littéraire et musicale, rythmes chamaniques et langues anciennes sont au programme de La Potion aujourd'hui.
25 novembre 2020
9:31
La Chica, la femme qui court avec les louves
Aujourd’hui dans La Potion, une artiste franco-vénézuélienne, femme sauvage et louve enforestée : La Chica !
Sophie Fustec alias La Chica trace sa route entre l’Amérique Latine et Belleville à Paris, quartier de cœur dont le cosmopolitisme lui donne l’horizon dont elle a besoin pour fonctionner, créer et donner corps à son imaginaire sur le dos de ses claviers. La Chica a grandi entre la France et le Venezuela, dont elle tient les racines par sa maman. Elle le dit elle-même, pas facile de vivre tous les jours avec cette schizophrénie culturelle, mais ça la nourrit et au fil des années, il semble que la Chica se soit trouvée. On l’a découverte en pilier des polyphoniques 3SomeSisters, puis on l’a suivi, choriste ici pour Yaël Naïm, là un EP, Oasis, en 2017 puis un premier album, Cambio, en 2019.
De Ravel à Radiohead, de Tune Yards à Debussy, c’est une mosaïque d’influences qui veille sur La Chica et pour La Potion aujourd’hui, la musicienne déflore son nouvel album, La Loba, dans les bacs le 4 décembre prochain. La Loba, un disque empreint de magie et de rituels, de rage et de pop endeuillée portées par une aura punk à la Juana Molina, un disque fait de mains qui se frottent et de textures électroniques, où cohabitent guerrière, sorcière, l'œuvre de Clarissa Pinkola Estes (Femmes Qui Courent avec Les Loups), rivières et racines…
24 novembre 2020
11:04
Neg' Marrons dans La Potion : "la musique de Bob Marley peut tout guérir"
Dans la Potion aujourd'hui, Jacky Brown et Ben-J aka Neg'Marrons ! Une visite surprise qui rend La Potion du jour encore plus savoureuse.
Depuis 1995, les Neg'Marrons ont traversé les générations avec des tubes à la croisée du hip-hop, du ragga et du reggae : en tête, Le Bilan bien sûr, un classique des années 2000. Le temps passe, beaucoup de choses ont changé oui mais Jacky Brown et Ben-J n'ont rien perdu de leur humour ni de leur bonne humeur, ni de leur esprit critique !
S'ils ont émergé de Garges-Sarcelles, comme tous les membres du Secteur Ä, les Neg' Marrons convoquent pour La Potion leurs racines congolaises et cap-verdiennes, dénoncent les conséquences de la colonisation pour la transmission des pratiques rituelles ou traditionnelles, dévoilent leurs petits secrets de pharmacopée naturelle et musicale aussi... Pour eux, "la musique de Bob Marley peut tout guérir", alors on monte le son et sans modération dans La Potion !
23 novembre 2020
10:44
Lova Lova : "les enfants sorciers à Kinshasa ont une vie très difficile"
Aujourd’hui dans La Potion, le congorockeur Lova Lova !
Kinshasa la bouillonnante enfante bien des talents ça vraiment, ce n’est plus à prouver…
Surnommé Maître Tonnerre pour son rock très musclé, Wilfried Luzele alias Lova Lova n’a ni la langue ni les watts dans sa poche, marchant dans les pas de son aîné Jupiter Bokondji. Cette gouaille électrique, on la découvrait sur Kizobazoba en 2018, une fureur rock dont vous pourrez de nouveau vous saoûler jusqu’à plus soif prochainement puisque Lova Lova s’apprête à sortir un nouvel EP, Mutu Wa Ngozi, le 4 décembre prochain.
Drapé dans une cape rouge de prophète du turfu, Wilfried Luzele dénonce dans ses textes corrosifs, avec sa voix de chanteur de heavy metal, la corruption, la néo-colonisation, la pollution de sa ville chérie Kinshasa, mais aussi les pasteurs qui profitent de la crédulité de leurs ouailles, poussant à la marge les "shégués", les enfants sorciers, souvent jetés à la rue par leur propre famille. Dans son fief de Bandal, Lova Lova les a pris sous son aile, sortant avec eux un disque intitulé Mokili Na Poche. Après s’être illustré au Jazz Kif Festival à Kinshasa en 2019, puis Festival de Cinéma de Douarnenez, au Zorba ou encore à l'exposition Kinshasa Chronique à la Cité de l’Architecture à Paris, Lova Lova est venu faire un petit tour à Nova… en attendant l’heure de son concert, ce vendredi soir à 20h, au FGO Barbara à Paris, dans le cadre de la première édition, hélas digitale, du festival défricheur et curieux Ici Demain.
20 novembre 2020
13:42
Le "fire wattah", la Potion made in Jamaïque de Winston McAnuff
Aujourd’hui dans La Potion, Judah Roger nous donne la recette du fire wattah de Winston McAnuff : ail, miel et jus de noni fermenté... attention ça décoiffe !
Judah Roger est journaliste, un passeur connexionneur spécialiste des musiques jamaïcaines, reggae en tête, ce qui explique qu'on le retrouve souvent dans Néo Géo de Bintou Simporé, pour des chroniques, des classicos ou encore des world mix parfaits à l’heure du brunch chaque dimanche. Judah Roger est aussi ce qu’on appelle un serial DJ, maître des platines de Chambre Noire, l’émission de live de Radio Nova présentée tous les mercredis par Reza Pounewatchy.
19 novembre 2020
9:12
La Potion de Jowee Omicil : des racines et du rhum haïtien !
Aujourd’hui dans la Potion, un saxophoniste charismatique, un agitateur du jazz contemporain : Jowee Omicil.
Les racines de Jowee Omicil sont à Haïti, mais le musicien, fils de pasteur, est né à Montréal au Québec. Après avoir étudié et vécu à New-York, où il devient sideman de Roy Hargrove, aujourd’hui Jowee Omicil partage sa vie entre Paris et Miami - et il se murmure, en coulisses, qu’il n’exclut pas tout à fait poser un jour quelques valises du côté de l’Afrique. Jowee Omicil nourrit son jazz nomade de ses racines créoles, de hip-hop, de gospel, de soul, de touches classiques et des folklores du Tout-Monde, se renouvelant au gré de ses rencontres… et elles sont nombreuses ! Après les albums Let’s Bash et Love Matters en 2018, Jowee Omicil se prépare à sortir Y Pati le 11 décembre prochain, un disque conçu en duo avec le pianiste Randy Kerber, rencontré sur le tournage de la série The Eddy de Damien Chazelle sur Netflix. De passage à Nova pour l’enregistrement d’un live avec Randy Kerber pour le Salon de musique de Néo Géo de Bintou Simporé, Jowee Omicil a bien voulu se prêter au jeu de La Potion...
Une Potion faite de racines, de rhum haïtien et de bonne humeur !
Visuel © Renaud Monfourny
18 novembre 2020
10:15
Estelle Meyer, sorcière contemporaine
Aujourd’hui dans La Potion, une artiste complète, musicienne et comédienne, une sorcière contemporaine : Estelle Meyer !
Récemment, vous avez certainement adoré Estelle Meyer dans le rôle d'Alex, une jeune femme ardente, dans la saison 4 de la série 10% sur France 2. Pharaonne pour Arte, reine des fées ou cheffe de guerre au théâtre, samouraï libre au cinéma ou encore Dracula pour l'Orchestre National de Jazz, Estelle Meyer incarne souvent des femmes puissantes. Musicienne, Estelle Meyer a aussi sorti « Sous ma robe, mon cœur » en 2019, des chansons réunies dans un livre-disque aux éditions Riveneuve Archimbaud et dans un spectacle du même nom.
Pour La Potion, sœur chamane Estelle Meyer se dévoile en magie : depuis l'enfance, elle malaxe les pouvoirs magiques des mots, elle honore le règne animal et le monde végétal, danse pour la lune et caresse l'invisible. Bonus, Estelle Meyer n'est pas venue seule... Grâce à son tambour chamanique et le livre Techniciens du Sacré (ed. Corti), l'artiste nous a offert une Potion généreuse, 100% fait maison !
Crédit © Fred Chapotat
17 novembre 2020
9:36
La tarentelle, de la fête paysanne à la transe thérapeutique
Aujourd’hui dans La Potion, nous partons prendre l’air en Italie du Sud à la (re)découverte de la tarentelle, une musique de transe qui vous fera danser comme des possédé.e.s !
Originaire du Golfe de Tarente en Italie du Sud, la tarentelle se danse avant tout : appelée pizzica, cette danse très vive s'accompagne traditionnellement d'un tambourin. Au fil des saisons, la tarentelle a essaimé de la Sicile à Napoli mais, si ses formes sont multiples, elles ont toutes en commun un rythme ternaire, comme c'est le cas dans la majorité des musiques de transe, du gnaoua au maloya réunionnais.
L'Histoire raconte que les tarentelles sont des danses paysannes qui ont émergé dans le sud de l’Italie vers le 14e siècle mais plus que des danses festives, les tarentelles sont aussi des rituels thérapeutiques. Car de tarentelle à tarentule, il n’y a qu’un petit pas à faire… Cette danse extrêmement effrénée sert à exorciser le mal provoqué par les morsures de tarentules. En dansant jusqu’à la transe, en transpirant, le tarantolato - celui qui a été mordu - finit par suer tout le venin de l’araignée. Une danse thérapeuthique donc, qui s’est un peu perdue au fil des générations, comme de nombreuses traditions paysannes.
Heureusement, l’anthropologue italien Ernesto De Martino commence à s’intéresser à la tarentelle à la fin des années 50, un rituel musical que l’ethnomusicologue français Gilbert Rouget désigne carrément comme un culte de possession. Il n’y a pas qu’une tarentelle dans le sud de l’Italie, il y en a toute une famille mais elles ont toutes en commun d’avoir un rythme ternaire, comme la majorité des musiques de transe, du gnaoua au maloya réunionnais. Plus étonnant, certains compositeurs classiques, des pianistes surtout, se sont inspirés de la tarentelle au 19e siècle, c’est ainsi qu’on la retrouve dans les répertoire de Rossini, Chopin, Debussy ou encore Franz Liszt.
Aujourd’hui, le répertoire de la tarentelle est toujours très vivant et largement renouvelé grâce à des groupes locaux tels qu’Officina Zoé mais aussi grâce à un festival, La Notte della Taranta, un festival qui anime chaque année les nuits estivales de Salento au Sud de l’Italie. Depuis 1998, l’évènement est dédié à la redécouverte et à la valorisation de la musique traditionnelle de la région des Pouilles. Le festival confie chaque année à un compositeur la tâche de créer une pièce originale autour de la tarentelle. En 2015, c’est le musicien turinois Ludovico Einaudi qui s’y est collé : il a passé plusieurs mois avec les 90 musiciens de l’Orchestre Populare de la Notte della Taranta pour composer Taranta Project, un album qui nous plonge au cœur d’un monde de mythes et de légendes, tout en restant ouvert sur le monde puisque le compositeur invite notamment le violon riti du griot gambien Juldeh Camara et le maître de la kora Ballaké Sissoko.
La tarentelle, une bonne recette si jamais vous êtes piqué.e.s par une tarentule, également tout à fait recommandée si vous avez envie de vous défouler un bon coup : dans tous les cas, la tarentelle vous fera du bien !
16 novembre 2020
8:05
Depuis la Perestroïka, les jeunes Yakoutes envoient les watts ! (2/2)
Aujourd’hui encore dans La Potion, je vous propose d’aller prendre l’air en Sibérie, à la découverte du patrimoine musical du peuple Yakoute. Après un premier épisode consacré aux rituels chamaniques des Yakoutes, voyons ce que ces musicien.ne.s des grands espaces fabriquent aujourd'hui !
Les chamanes "musiquants" (selon l'expression de l'ethnomusicologue Gilbert Rouget) se font rares en Sibérie, en fait ils se cachent même selon l'ethnomusicologue Henri Lecomte, traumatisés par les persécutions du régime soviétique qui a notamment affrété des trains entiers pour les envoyer au goulag. Néanmoins depuis la Perestroïka, les rites, les croyances et les musiques chamaniques ont retrouvé un certain droit à l’expression.
Incorporant des sonorités actuelles aux spécificités de leur musique traditionnelle, aujourd'hui la nouvelle génération des peuples sibériens innove : punk-rock chez Yat-Kha, expérimentale chez Sainkho Namtchylak surnommée la "Björk des Steppes", instrumentale chez le maître du khomus Spiridon Shishigin ou encore électronique chez Zarina Kopyrina et son duo Olox... La musique des Yakoutes envoient les watts !
13 novembre 2020
10:00
En Sibérie, les rituels chamaniques du peuple Yakoute (1/2)
Aujourd'hui, nous allons prendre l'air, le grand air : nous allons en Sibérie, au nord-est de la Russie, et plus précisément en Yakoutie, à la découverte de la musique et des rituels chamaniques du peuple Yakoute.
La Sibérie s'étend sur un peu plus de 13 millions de km carrés, soit vingt-trois fois la superficie de la France. Les Yakoutes sont près d'un million et vivent au sein de la République de Sakha. Malgré une histoire soviétique tragique, qui a profondément persécuté les populations autochtones, il reste encore quelques chamanes en Sibérie. L'ethnomusicologue Henri Lecomte, spécialiste de ces grands espaces disparu en 2018, nous a laissé des enregistrements magnifiques captés sur place entre 1992 et 2011, et réunis sur Les Esprits écoutent, Musiques des peuples autochtones de Sibérie (Buda Musique). Bienvenue en Yakoutie !
12 novembre 2020
7:18
Le chanvre, star des plantes depuis l'Âge de Pierre
Aujourd'hui dans La Potion, nous retrouvons Gauthier Dupont, le président de la Fédération Française des Herboristes pour (re)découvrir les usages et les vertus d'une plante qui fait souvent parler d'elle : le chanvre !
Utilisé depuis l'Âge de Pierre dans de nombreuses régions du monde, le chanvre fait partie de ces plantes où tout est utile : la tige, la fibre, la fleur ou encore la graine, et ceux dans pour des usages très variés, qu'on parle de construction, de cosmétique, d'alimentation... et même de décontamination des sols ! Alors qu'à compter de janvier 2021, la culture du cannabis thérapeuthique sera autorisée en France, La Potion fait le point, avec Gauthier Dupont, sur les bienfaits du chanvre... en musique y compris !
09 novembre 2020
10:12
Julien Gasc : "j'ai des dons médiumniques, je vois les morts" (2/2)
Aujourd’hui dans La Potion, Julien Gasc, le retour !
Hier nous découvrions, à moitié stupéfait.e.s, que Julien Gasc s’y connaît vraiment très bien rayon potions : en mode apothicaire, le musicien français nous révélait les bienfaits de l'huile d’Harlam et les secrets de la rhodiola rosea. Dans cet épisode, Julien Gasc revient sur ses dons médiumniques, apparus lors de ses 33 ans : Julien Gasc voit les morts, et il nous raconte quelle relation il entretient avec les spectres qui le visitent une fois la nuit tombée...
Dans l’histoire de Julien Gasc, il y a d'abord les forêts du Tarn, un accent granitique, la Montagne Noire, ses mystères. Ensuite, plus tard, à partir de 2005, il y a le groupe Aquaserge, un laboratoire d’expérimentation à géométrie variable, une communauté poétique et politique qu'on vous joue souvent sur Nova. Le collectif, c’est très important pour Julien Gasc, c’est même politique : ce qui explique qu'on l'ait vu aux côtés de Stereolab, Philippe Katerine, April March ou encore Bertrand Burgalat ces dernières années.
En solo, le musicien aménage des clairières et des grottes dans sa musique et cultive, avec plus ou moins de watts, sa sensibilité des grands espaces : c’est particulièrement le cas dans son dernier album en date, magnifique, l’Appel de la Forêt, sorti en janvier dernier chez Born Bad Records. L’Appel de la Forêt, un disque à l’humus conçu comme une métaphore forestière et filée de l’amour, croisée avec un puissant discours social en phase avec l’époque.
06 novembre 2020
10:19
Julien Gasc se dévoile expert-apothicaire dans La Potion (1/2)
Dans l’histoire de Julien Gasc, il y a d'abord les forêts du Tarn, un accent granitique, la Montagne Noire, ses mystères. Ensuite, plus tard, à partir de 2005, il y a le groupe Aquaserge, un laboratoire d’expérimentation à géométrie variable, une communauté poétique et politique qu'on vous joue souvent sur Nova. Le collectif, c’est très important pour Julien Gasc, c’est même politique : ce qui explique qu'on l'ait vu aux côtés de Stereolab, Philippe Katerine, April March ou encore Bertrand Burgalat ces dernières années.
En solo, le musicien aménage des clairières et des grottes dans sa musique et cultive, avec plus ou moins de watts, sa sensibilité des grands espaces : c’est particulièrement le cas dans son dernier album en date, magnifique, l’Appel de la Forêt, sorti en janvier dernier chez Born Bad Records. L’Appel de la Forêt, un disque à l’humus conçu comme une métaphore forestière et filée de l’amour, croisée avec un puissant discours social en phase avec l’époque.
On connaissait Julien Gasc le musicien, mais l'apothicaire ça non et pourtant il en connaît un rayon ! Dans son officine aujourd'hui : l'huile d'harlam, créé par les Hollandais à la fin de la peste noire, et la rhodalia rosae, connue pour ses propriétés adaptogènes.
05 novembre 2020
13:48
Barbara Carlotti : "en Corse, le chamanisme est bien vivant"
Aujourd'hui dans La Potion, on prend le maquis avec une chanteuse amoureuse de la langue, française, corse et celle de la nature : Barbara Carlotti !
En cinq albums et de nombreuses collaborations, Barbara Carlotti a trouvé sa place dans la chanson française, avec sa voix profonde et des textes qui invitent bien souvent des récits aussi enforestés qu’oniriques à sublimer les gammes d’une pop généreuse - que ne renierait pas Etienne Daho. Deux ans après Magnétique (Elektra Records), Barbara Carlotti est de retour avec Corse, île d’amour (Elektra Records), un nouvel album sous forme de retour aux sources, de carte postale sonore au cœur du patrimoine musical corse et des réminiscences de son enfance à Poggio-di-Venaco, le village familial.
Son île d'amour, Barbara Carlotti la connaît par cœur, sa montagne surtout et sa magie aussi. Pour La Potion, la chanteuse revient sur les traditions chamaniques méconnues et taboues de la Corse, et, en bonne sorcière qu'elle est, Barbara Carlotti nous dévoile la puissance de l'immortelle, plante reine du maquis.
04 novembre 2020
9:23
Gautier Dupont, président de la Fédération Française des Herboristes
Aujourd’hui dans La Potion, l'homme de la situation : Gautier Dupont !
À 31 ans, Gautier Dupont préside la Fédération Française des Herboristes, qui milite pour un retour aux médecines naturelles et aux officines d'herboristerie en France, notamment pour s'émanciper de l'industrie pharmaceutique.
Quand il était petit, Gautier Dupont traînait dans les jupes et surtout dans le jardin de sa maman, naturopathe. Son truc, c’était plutôt la musique classique... Jusqu’au jour où, à cause d'un accident de voiture, Gautier Dupond a sauvé sa jambe de l’amputation grâce aux plantes médicinales… Là, sa vie a basculé et voilà que notre homme aux petites lunettes rouges s'est lancé à corps perdu dans l’étude des pharmacopées naturelles. Pour La Potion, Gautier Dupont revient sur l'histoire et les missions de la Fédé, nous dévoile les vertus de la damiana mexicaine et, en musicien aux goûts sûrs, prend soin de nos oreilles avec un disque de Tony Scott.
03 novembre 2020
9:22
La Potion de Bonnie Banane
Aujourd’hui dans la Potion, Bonnie Banane, sorcière d'un rn'b expérimental.
Ambassadrice magnétique d’un rn'b "de genre" extrêmement sensuel, Bonnie Banane revendique l'influence croisée de Brigitte Fontaine, Catherine Ringer, comme de D’Angelo. Avant de s'affirmer en solo, Bonnie Banane a pris le temps de se trouver aux côtés de Flavien Berger, Myth Syzer, Chassol ou Varnish La Piscine, au point de devenir une collaboratrice recherchée pour l’univers beau-bizarre de ses textes, ses extravagances esthétiques ainsi que la précision de ses textures musicales. Pour nous initier à la magie hallucinée de son premier album, Sexy Planet (à paraître le 13 novembre 2020), Bonnie Banane est passée par Radio Nova l'autre soir, pour un live dans Chambre Noire. La musicienne a bien voulu se prêter au jeu de la Potion… Comme toujours hypnotisante et adepte de l'étrange, Bonnie Banane s'y raconte en magie, d'Alice Coltrane à son grand-père, qui s'est soigné toute sa vie durant grâce aux vertus de l'argile.
02 novembre 2020
8:27
La Potion du chill de Chassol : pharmacopée punk et films d'horreur
Aujourd’hui dans La Potion, un pianiste qui découvre la musique à l’âge de quatre ans, un compositeur, harmonisateur du réel et vidéaste, un ami de Radio Nova aussi : Christophe Chassol.
Collaborateur recherché par Frank Ocean, Phoenix, Sébastien Tellier ou Solange Knowles, les cinéastes Romain Gavras ou Marina de Van, ou encore les plasticiens Sophie Calle ou Xavier Veilhan, Christophe Chassol est aussi l'auteur acclamé de nombreux albums conceptuels publiés par le label français Tricatel, d'Indiamore en 2013 à Ludi, son dernier né, un disque qui traverse en de multiples rebonds l’idée de jeu, en s’inspirant notamment du "Jeu des perles de verre" de Hermann Hesse.
De passage à Nova, Christophe Chassol a bien voulu se prêter au jeu de la Potion… Pas d'inspirations ésotériques ici mais une pharmacopée assez punk faite de films d'horreur, de sandwichs au fromage baptisés "grupain" et d'une pièce de 52 minutes de Terry Riley.
30 octobre 2020
7:59
Sonny Troupé : "revenir aux médecines traditionnelles, c'est politique"
Aujourd’hui dans La Potion, un des musiciens qui incarne le renouveau du jazz caribéen : le batteur Sonny Troupé ! Il nous explique en quoi, pour lui, revenir aux pharmacopées naturelles et aux médecines traditionnelles est éminemment politique, et surtout en ce moment.
Sonny Troupé touche très jeune à la musique, et plus précisément au tambour ka, le pilier rythmique du gwoka qui est, dans l’âme, à la Guadeloupe ce que le maloya est à la Réunion : un genre musical rebelle, politique, militant et résolument créole. Sous l'influence de son père saxophoniste et grand pédagogue, Georges Troupé, notre batteur étudie les rythmes traditionnels des Antilles, biguine et mazurka en tête, et puis le jazz, celui de Max Roach ou Art Blakey. Un mélange bien arrangé qui l’amènera à jouer aux côtés de Kenny Garrett, Lisa Simone, Raphaël Imbert ou Lionel Loueke, mais aussi la crème des musiciens ultramarins tels que Dédé Saint-Prix, Alain Jean-Marie, Christian Laviso, Grégory Privat ou encore Mario Canonge.
En solo, on avait découvert Sonny Troupé avec Voyage et Rêves, un premier album conçu comme un trip parsemé de samples qui interrogeait en creux son identité créole, le tout chevillé autour de la puissance du tambour ka. Quelques albums plus tard, on retrouvait plus récemment Sonny Troupé aux côtés de Casey au sein du groupe Ausgang entre rap et rock ; avec Casey encore et la flûtiste Célia Wa au cœur du trio Expeka, qui exhume les traumatismes occultés de la Guadeloupe et de la Martinique. Vous l'aurez compris, Sonny Troupé est un être raciné. Il se trouve que le batteur tambourier connaît bien sa pharmacopée, au fond aussi politique que sa musique.
29 octobre 2020
11:01
Sur les toits de Saint-Ouen, le jardin médicinal de Julie Yadi
Julie Yadi est productrice de plantes médicinales et potagères. Depuis 2017, elle s’est installée sur le toit du Mob Hôtel, tout près des Puces de Saint-Ouen et des studios de Radio Nova.
Juste au-dessus de la tête des résidents de l’hôtel se cachent notamment des jardins partagés où se retrouvent les habitants du quartier, un poulailler, et la serre de Julie, 7m carrés au service de nos papilles comme de notre santé.
Les parents de Julie étaient fleuristes. Après avoir travaillé pendant 10 ans dans l'audiovisuel puis l'industrie de la musique, Julie Yadi a décidé de revenir aux savoirs-faires cultivés dans sa famille. Julie est une passionnée : elle nous a fait goûter au plantin, à la bourrache... et bien sûr, nous a transmis quelques tips d'apothicaire pour traverser l'hiver. Une Potion au grand air avec des recettes de grand-mère !
Pour suivre les actus des Jardins de Julie, entre vente de plantes et ateliers :
Facebook : Les Jardins de Julie
Instagram : @lesjardinsdejulie
28 octobre 2020
10:09
Lucas Santtana, au cœur de la pharmacopée traditionnelle brésilienne
Aujourd’hui dans La Potion, le musicien brésilien Lucas Santtana.
Le musicien de Salvador de Bahia faisait son grand retour l'an dernier, à l'occasion de la sortie de son dernier album, O Céu é Velho Há Muito Tempo (traduction = le ciel est vieux depuis longtemps). Pour ce 8e opus, Lucas Santtana a laissé tombé les architectures complexes de ces albums précédents, où les musiques traditionnelles se mêlaient à des samples ou à des beats électro-pop. Au contraire, O Céu é Velho Há Muito Tempo est un disque très épuré, un voz violao, c’est-à-dire un guitare voix qui évoque Joao Gilberto ou Caetano Veloso… Lucas Santtana y rend compte des tumultes qui secouent le Brésil, en proie à l'obscurantisme depuis l'élection du président d'extrême droite Jair Bolsonaro. En musique, en poésie, il dénonce les attaques aux minorités, la perversité des élites, la légalisation du port d'armes ou la destruction des terres indigènes en Amazonie. Et ça encore, ce n’était que l'année dernière...
De passage à Nova à l’occasion d’un concert acoustique dans Chambre Noire, l’émission de live de Radio Nova présentée par Reza Pounewatchy, Lucas Santtana a bien voulu se prêter au jeu de la Potion… et nous aider, pourquoi pas, à trouver un remède contre la folie du monde.
Au programme : rapè et ayahuasca, deux plantes issues de la médecine traditionnelle et des pratiques chamaniques brésiliennes, ainsi que Jorge Ben, dont la musique répare selon Lucas Santtana.
27 octobre 2020
11:45
La Potion de Dédé Saint-Prix : le pouvoir des plantes et des rythmes d'Haïti
Aujourd’hui dans La Potion, celui qu’on appelle le griot des îles, l'un des plus ardents défenseurs du patrimoine musical de Martinique : le chanteur, percussionniste et flûtiste Dédé Saint-Prix !
Quand il était gamin, Dédé Saint-Prix séchait la messe pour se plonger dans l’ambiance festive du chouval bwa, un genre musical qui tire son nom des manèges traditionnels martiniquais que l’on faisait tourner à la force des bras. Comme Max Cilla, le père de la flûte des Mornes, ou bien Eugène Mona, Dédé Saint-Prix nourrit une fascination profonde pour la flûte en bambou. De son côté, il chante aussi d’une voix de stentor, joue du tambour et les rythmes du bèlè martiniquais, qu’il mêle aux couleurs du kompas ou du rara Haïtien, du son cubain, du ragga ou de la charanga. Dédé Saint-Prix a beaucoup de choses à dire : depuis le début de sa carrière solo avec Piblicité en 1983, ses premiers grondements comme il dit, Dédé Saint-Prix a sorti plus de 25 disques dans lesquels il dénonce notamment, et en créole s’il vous plaît, les ravages du chlordécone sur la belle nature de son île et l’héritage de l’esclavage puis de la colonisation.
De passage à Nova à l’occasion de la sortie de Koktel Chouval Bwa, un nouvel album militant, dansant et toujours aussi passionné, Dédé Saint-Prix a bien voulu se prêter au jeu de la Potion : il nous dévoile le pouvoir des plantes et des rythmes d'Haïti !
23 octobre 2020
11:06
Onipa célèbre la diversité des pratiques spirituelles dans La Potion (2/2)
Aujourd’hui dans La Potion, je vous propose de retrouver nos invités d’hier : le duo afro-futuriste londonien Onipa.
À ma gauche, le Londonien Tom Excell, jeune leader de l’excitant collectif afro-jazz Nubiyan Twist signé sur le label Strut. À ma droite, le Ghanéen Kweku Sackey alias qui fait rugir depuis quelques années sa tempête groove avec son combo The Zongo Brigade. En 2019, ils ont fondé le duo ONIPA à Londres, mêlant traditions musicales africaines, d’Est en Ouest, à des beats nourris des sonorités électroniques qui agitent la bouillonnante capitale britannique.
Après nous avoir révélé les secrets de leur pharmacopée assez cosmique hier, Onipa se prête aujourd'hui au jeu de La Potion avec un live acoustiques rien que pour nous ! Pour eux, la musique répétitive - surtout celle jouée sur des instruments fabriqués à partir de matériaux naturels - est réparatrice : la preuve par l'exemple dans La Potion. Kweku Sakhey nous dévoile quelques rituels importants de sa tribu au Ghana parce qu'ils nourrissent sa créativité, mais Onipa trouve aussi l'inspiration de la diversité des pratiques spirituelles ou magiques. Ils nous racontent.
22 octobre 2020
9:31
Contre la pandémie, la pharmacopée cosmique d'ONIPA (1/2)
Aujourd’hui dans la Potion, les grooves afro-futuristes d'ONIPA !
À ma gauche, le Londonien Tom Excell, jeune leader de l’excitant collectif afro-jazz Nubiyan Twist signé sur le label Strut Records. À ma droite, le Ghanéen Kweku Sackey qui fait rugir depuis quelques années sa tempête groove avec son combo The Zongo Brigade. En 2019, les deux complices ont fondé ONIPA à Londres, un duo au sein duquel ils fabriquent une fusion faite des traditions musicales africaines, d’Est en Ouest, et de beats aux sonorités électroniques qui agitent la bouillonnante capitale britannique. Chez Strut Records,
De passage à Nova, les deux architectes d’ONIPA ont bien voulu se prêter au jeu de la Potion et nous dévoilent les plantes aux pouvoirs puissants dont ils se servent au quotidien pour ouvrir leur conscience. Au menu : champignons magiques, brunelle commune et margousier... idéales en ces temps de pandémie.
Demain dans La Potion, on retrouvera ONIPA pour aller dans le deep : il y sera question d’esprit Lion, de rituels traditionnels ghanéens et nous aurons même l'honneur d'un live de guérison unplugged !
21 octobre 2020
10:17
La Potion de Gystere : grigri mystique et magie du quotidien
Aujourd'hui dans La Potion, un drôle d’oiseau... Adrien Peskine alias Gystère, cinéaste, compositeur, chanteur, pianiste, DJ, peintre, auteur de BD et toaster sur Nova dans l’émission de Marie Bonnisseau. Gystère aime : les dauphins qui pilotent des vaisseaux spatiaux, la funk, le jazz, le DIY, le hip-hop, les séries Z, les héros de science-fiction, faire du scooter, les vinyles, les fonds verts, les claviers, le kitsch, Roy Ayers et parler à l’envers… Après le film Women, co-écrit en 2018 avec la comédienne Eden Tinto Collins - raflant 9 prix dans des festivals internationaux, Gystere vient de sortir un nouveau morceau, ainsi qu’un nouveau film : Strange Breathin’, qui annonce la sortie de A Little Story le 20 novembre prochain sur le label Sodasound, un disque sous forme d’odyssée funk cosmique qui s’attaque au racisme, aux violences policières et au sexisme. Mon avis, c’est qu’on ne peut pas aimer la science-fiction ou Sun Ra sans être un peu sorcier soi-même...
Au programme : magie du quotidien, pharmacopée pimentée, percussions yorubas et grigris mystiques.
20 octobre 2020
13:51
La Potion de Naïssam Jalal (2/2) : la méditation comme arme révolutionnaire
Aujourd'hui dans la Potion, on retrouve la flûtiste Naïssam Jalal.
En 2011, la vibrante Naïssam Jalal réunit autour d’elle l’excellent quartet Rhythms of Resistance pour donner corps à sa révolte tandis qu’éclate la révolution syrienne. Ensemble, ils publient des disques foudroyants tels qu’Osloob Hayati puis Almot Wala Almazala en 2016, dont la fureur sensible traduit parfaitement le titre : la mort plutôt que l’humiliation... Jusqu’alors Naïssam Jalal a surtout composé avec sa douleur et sa colère. Mais en 2019, elle s’est tournée vers un registre beaucoup plus intérieur, beaucoup plus spirituel aussi, avec le disque Quest Of The Invisible (Les Couleurs du Son), qui puise aux sources des musiques méditatives.
16 octobre 2020
8:13
La Potion de Naïssam Jalal (1/2) : guérir grâce à la beauté
Aujourd’hui dans la Potion, une flûtiste de combat, une femme de luttes : Naïssam Jalal.
En 2011, la vibrante Naïssam Jalal réunit autour d’elle l’excellent quartet Rhythms of Resistance pour donner corps à sa révolte tandis qu’éclate la révolution syrienne. Ensemble, ils publient des disques foudroyants tels qu’Osloob Hayati puis Almot Wala Almazala en 2016, dont la fureur sensible traduit parfaitement le titre comme le mot d'ordre : la mort plutôt que l’humiliation... Jusqu’alors, Naïssam Jalal a surtout composé avec sa douleur et sa colère, mais en 2019, elle s’est tournée vers un registre beaucoup plus intérieur, beaucoup plus spirituel aussi, avec le disque Quest Of The Invisible (Les Couleurs du Son) : une quête de l'invisible, un nouveau souffle aussi pour Naïssam Jalal. Et voilà qu’entre jazz modal, improvisation et musiques de guérison, la flûtiste s'apaise et commence à frissonner...
15 octobre 2020
12:56
La Potion d'Ann O'Aro
14 octobre 2020
10:44
Jupiter Bokondji : « Ma grand-mère était guérisseuse. Les gens disaient qu’elle était sorcière »
Aujourd’hui dans La Potion, celui qu’on appelle le général rebelle, le roi de Kinshasa : Monsieur Jupiter Bokondji !
Le rockeur congolais est partout en ce moment. Côté musique, l’aventure continue pour Jupiter Bokondji et son combo Okwess. Ces dernières années Jupiter & Okwess ont énormément tourné, sur nos ondes déjà, mais aussi aux quatre coins du monde, surfant sur le succès de Kin Sonic, un disque brûlant publié en 2017 concocté notamment avec Damon Albarn. Trois ans et presque 200 concerts plus tard, Jupiter Bokondji est donc rentré chez lui, à Kinshasa, pour concevoir un nouveau disque : Na Kozonga (sortie printemps 2021), « le retour » en Lingala, un retour centré sur sa terre natale. Récemment, certains d’entre vous ont peut-être vu Jupiter Bokondji sur la scène du Théâtre du Châtelet à Paris : pour l’opéra hybride Le Vol du Boli, notre rockeur s’improvisait comédien et tonnait de sa voix profonde, dans le rôle d’un philosophe de la rue, contre le pillage des sous-sols africains, les dégâts de la colonisation et du monde globalisé. Kinshasa est une ville connue réputée pour ses potions plus ou moins explosives. Quant à Jupiter lui, ce leader charismatique est célèbre pour ses riffs puissants et son énergie magnétique…
Alors Jupiter, racontez, d’où viennent-ils vos pouvoirs, de votre grand chapeau noir ? Au programme : bouillon magique, grand-mère guérisseuse, pharmacopée issue de la forêt et puissance héritée de ses ancêtres.
13 octobre 2020
10:07
La Potion d'Anne Paceo (2/2) : esprit es-tu là ?
Après nous avoir raconté hier son rapport spirituel à la musique, aujourd’hui Anne Paceo lève le voile sur les ingrédients qui composent sa Potion personnelle et sur ses rituels à elle..
09 octobre 2020
6:49
La Potion d'Anne Paceo (1/2) : transe soufie et explorations chamaniques
Aujourd’hui dans La Potion, une globe-trotteuse du rythme : la batteuse et compositrice Anne Paceo. À 36 ans, Anne Paceo n’a pas perdu son temps...
Elle a joué avec des pointures du jazz, de Rhoda Scott à Archie Shepp, mais aussi aux côtés de Mélissa Laveaux ou encore Jeanne Added. Dans sa poche, elle a 3 Victoires du Jazz. En solo, Anne Paceo a de l’horizon : après avoir notamment célébré les mythes birmans sur Fables of Shwedagon en 2018, puis exploré les polyrythmies vocales sur Bright Shadows, la musicienne a initié un voyage au cœur de la transe mystique dans son dernier EP, Samâ (Laborie Jazz), inspirée par la danse spirituelle des derviches tourneurs soufis... Dans cet épisode, Anne Paceo nous raconte aussi la genèse de S.H.A.M.A.N.E.S, un projet en cours de création qui explore, entre les mondes visibles et invisibles, les pratiques vocales et rythmiques du chamanisme universel.
08 octobre 2020
11:50
La Potion de Bongeziwe Mabandla
Aujourd'hui dans La Potion, un musicien d'une grande élégance : Bongeziwe Mabandla.
Depuis Johannesburg, le musicien sud-africain cultive une folk épurée, lumineuse et surtout très sensible, un peu entre Justin Vernon de Bon Iver et Blick Bassy. Bongeziwe Mabandla a grandi à Tsolo, une petite ville rurale au sud-est du pays, à 900 km de la capitale. Il est venu grossir les rangs des millenials branchés de Johannesburg puis a sorti Umlilo en 2012, son premier album, suivi de Mangaliso en 2018, un disque pour lequel Bongeziwe Mabandla a même été lauréat des South African Music Awards. La semaine dernière, Bongeziwe Mabandla était de passage à Paris, au FGO-Barbara à Barbès, pour présenter en solo iimini, son dernier album (Platoon).
iimini, ça veut dire les jours en xhosa. Il y est surtout question d’amour, de toutes les saisons d’une histoire d’amour… et puis de magie aussi, celle qui accompagne la grâce. Alors un peu avant son concert, Bongeziwe Mabandla a bien voulu dévoiler quelques-uns de ses trucs magiques à La Potion. Au menu : weed, sauge, folk xhosa et retraite solitaire en montagne.
06 octobre 2020
12:27
Les ondes réparatrices de Masma Dream World
Aujourd'hui dans La Potion, je vous propose une expérience de lâcher-prise, un voyage intérieur à la source de notre propre énergie, grâce aux basses fréquences de l’artiste gabonaise Devi Mambouka, alias Masma Dream World.
Née au Gabon, basée à Brooklyn, Devi Mambouka compose en magicienne du son et explore différentes techniques de guérison sonore en puisant notamment dans les savoirs ancestraux du Japon. Pour rendre sa voix magnétique, elle pratique le reiki, une médecine douce qui consiste à poser ses mains sur différentes parties de son corps ou celui d'autrui pour équilibrer, libérer ou activer certaines zones énergétiques et favoriser une sorte d'éveil intérieur. Par ailleurs, notre sorcière pratique le butô, une danse d'avant-garde née au Japon dans les années 60, une danse du corps obscur dont elle nourrit sa musique. Enfin, Devi Mambouka mène un travail de recherche sur les basses fréquences et les ondes cérébrales : alpha, beta, delta, gamma… Pour la musicienne, elles ont un pouvoir très puissant, méconnu et inexploré, elles sont un trait d'union avec notre inconscient, notre part d'inconnu ou d’obscur. Dans le morceau "Thêta", extrait de son nouvel album Play At Night, Devi Mambouka utilise donc la fréquence thêta, située entre 4 et 7 hertz : c'est l'onde de la relaxation profonde en plein éveil, atteinte notamment grâce à la méditation pour les plus expérimenté.e.s d'entre vous. Devi Mambouka s’est donc fabriquée une potion sur-mesure pour se guérir de traumatismes passés, mais il se peut qu’elle ait des effets sur nous… Aujourd'hui dans La Potion, je vous propose une expérience de lâcher-prise, un voyage intérieur à la source de notre propre énergie, grâce aux basses fréquences de l’artiste gabonaise Devi Mambouka, alias Masma Dream World.
05 octobre 2020
7:17
La Potion de Mr Eazi
Oluwatosin Oluwole Ajibade alias Mr Eazi est nigérian et c'est une des nouvelles superstars internationales de l’afrobeats. Fait de rythmes nigérians, pop, reggae ou encore dancehall, l'afrobeats était encore confidentiel il y a quelques années, mais il suscite aujourd’hui l’intérêt de la planète entière... Tout comme Mr Eazi.
En sept ans, Mr Eazi a sorti deux EP et deux albums très plébiscités, joué à Coachella, consécration, et collaboré avec Burna Boy, Chronixx, Diplo, Tyga, Beyoncé ou encore Major Lazer récemment sur le titre "Oh My Gawd". À 29 ans, Mr Eazi est multi-millionnaire : c’est un businessman, un entrepreneur qui n’hésite pas à investir massivement, entre autres, dans le futur de la musique ouest-africaine avec sa méga entreprise EmPawa Africa.
M'est alors venue une question : est-il possible de conquérir le monde sans magie ? J'en doutais. Alors pour La Potion, Mr Eazi dévoile quelques-uns de ses trucs, entre secrets de jardin et spiritualité…
Retrouvez l'interview intégrale de Mr Eazi ce dimanche dès 10h dans Néo Géo, l'émission de Bintou Simporé, au micro de Jeanne Lacaille.
Crédit photo : Morane Aubert.
01 octobre 2020
8:51
En Tunisie, la résurrection électronique du Stambali
Aujourd'hui dans La Potion, immersion parmi les vibrations thérapeutiques du stambali, un culte de possession menacé d'extinction.
Au départ, le stambali trouve ses racines en Afrique subsaharienne, mais il suivra bientôt les routes de l’esclavage et celles des commerçants d’épices dès le 18e siècle. En Tunisie, le stambali est né d’un synchrétisme, d’une convergence spirituelle avec l’Islam local - on observe le même phénomène avec la santéria cubaine, le vodou haïtien ou le candomblé au Brésil. Dans le stambali, la musique - guembri en tête - est jouée comme une offrande pour attirer l’esprit sur un initié, pour l’amadouer grâce à une transe dansée. L'esprit prend alors possession de l'hôte, qui s’en trouve guéri, régénéré, lorsque l'esprit est satisfait.
L’histoire de ce culte est orale, dansée et bien sûr, musicale. Rien n’est écrit dans le stambali, et c’est précisément pour cela que c’est une culture toute entière qui est aujourd’hui menacée d’extinction. L'initiation des arifas est fondamentale, mais en Tunisie, ils ne sont plus très nombreux dans les confréries. Les temps changent, les jeunes ont d’autres centres d'intérêts et les institutions tunisiennes n’encouragent pas ni la pratique ni la préservation du stambali. Heureusement, quelques artistes se sont mis en tête de préserver le stambali… chacun à leur manière, noise ou électronique surtout. D'Amine Metani à Deena Abdelwahed, de Ghoula à Ifrikya Électrique, petit tour d'horizon des nouvelles vies du stambali.
Crédit photo : merci à Augustin Le Gall
30 septembre 2020
9:16
La flûte enforestée de Max Cilla
Tous les jours dans Nova Lova, Jeanne Lacaille vous propose une chronique sur les musiques rituelles, les rythmes issus des musiques de guérison (traditionnelles ou repassées à la moulinette des musiques actuelles), des plantes ou bien des savoirs hérités racontés par des invité.e.s un peu sorcier.e.s de passage à Nova. Un podcast réalisé par Tristan Guérin.
Max Cilla est un enfant des mornes de Martinique, ces montagnes escarpées et sauvages où les Neg’Marrons trouvaient refuge après avoir fui les plantations. Il a bien vécu quelques temps à Paris dans les années 60, il était tourneur-fraiseur. Mais voilà, à Paris, Max Cilla se sent coupé de la nature, de sa nature.
Alors en 1970, il rentre au pays, dans ces Mornes qu’il connaît par cœur, là même où son oncle l’initiait, gamin, à la flûte des Mornes, la toutoun bambou, une flûte traversière en bambou à 6 trous que certains disent héritée de la flûte peule. Une fois rentré, Max Cilla y fabrique ses propres flûtes et commence à développer son style, la « musique traditionnelle contemporaine de la Martinique ». Puis sous l’impulsion d’Aimé Césaire, Max Cilla entreprend de transmettre ce patrimoine musical aux jeunes insulaires. En parallèle, il joue aussi avec pointures de la musique afro-latine à NY et des artistes internationaux comme Bonga. En 1981, Max Cilla enregistre La Flûte des Mornes, un disque magnifique en deux volumes sur lequel il grave l'essence du "souffle de vie" de sa flûte bambou.
Pour La Potion, de passage à La Défense, Max Cilla nous fait l'honneur de se raconter unplugged dans sa cuisine et de révéler quelques secrets de sa flûte nature.
L'artiste se produira au Baiser Salé à Paris le 22 octobre.
Visuel © pochette de Max Cilla, La flûte des mornes
29 septembre 2020
7:47
Plantasia de Mort Garson, l'album qui prend soin de vos plantes
28 septembre 2020
9:28
La Potion de Faïza Guène
25 septembre 2020
7:49
Le jazz chamanique de Cochemea Gastelum
24 septembre 2020
8:46
Hermeto Pascoal, sorcier du son brésilien
23 septembre 2020
9:21
Halim El Dabh, pionnier africain de la musique concrète
22 septembre 2020
13:07
Au Sénégal, la transe ndüp de Guiss Guis Bou Bess
21 septembre 2020
11:37
Takamba, le rythme qui célèbre la paix à Gao
18 septembre 2020
11:37
Knud Viktor et l'écologie sonore
17 septembre 2020
7:57
La Potion de Bab L'Bluz
16 septembre 2020
9:19
Du yoruba dans La Potion !
Petit tour d"horizon des influences du culte originaire d'Afrique de l'Ouest dans les musiques contemporaines
14 septembre 2020
8:53
Les icaros, les chants de guérison d'Amazonie
En 2012, le groupe new-yorkais Soundwalk Collective s'est rendu dans la forêt péruvienne à la rencontre d'un guérisseur
11 septembre 2020
8:31
À Haïti, la transe vaudou de Chouk Bwa
10 septembre 2020
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La productrice d'origine égypto-iranienne nous livre le secret de l'alchémille, une plante aux pouvoirs magique...
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Le maloya, une tisane pour le cœur
De Danyel Waro à Jako Maron, d'Ann O'Aro à Alain Peters, découvrez comme la pulse incandescente du roulèr, du kayamb, du bobre et du pikèr soigne le cœur.
08 septembre 2020
7:52
S'enforester avec Baptiste Morizot
« S’enforester, c'est se laisser devenir forêt soi-même », dit l’auteur d’une œuvre qui invite à « aller au contact des autres vivants ».
07 septembre 2020
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