Nova dans la gueule du monde
Mathieu Girod vous embarque dans la sono mondiale aux cotes de ses plus dignes representants. Derriere ces « gueules » il y a des groupes et artistes qui ont faconne l’afrobeat, la rumba, le reggae, l’afrofunk, etc. Ils nous racontent souvenirs, anecdotes et secrets de leurs musiques.
par Mathieu Girod
Épisodes
Bantu Spaceship, l'avenir de la musique du Zimbabwe
Rencontre avec cette formation afro-futuriste zimbabwéenne Ce que j'apprécie particulièrement, c'est d'assister à des concerts uniques, ceux de groupes incomparables à d'autres. Mon intuition s'est confirmée quelques heures plus tôt lors de ma rencontre avec ce quartet originaire du Zimbabwe.
Bantu Spaceship a forgé son propre univers musical : le "New Jit Wave", un mélange afro-futuriste alliant des sonorités traditionnelles à des atmosphères de synth-wave, hip-hop et disco. Le groupe intègre également des genres emblématiques du Zimbabwe, tels que le chimurenga, musique de proue des années 70, le Sungura – proche parent zimbabwéen du soukous congolais – et le jit jive, un genre populaire à Harare dans les années 80. Leur premier album éponyme, paru sous le label français Nyami Nyami Records, révèle une musique vibrante et dansante, empreinte de messages spirituels.
À mes côtés, le poète et chanteur Ulenni Okandlovu, le producteur Joshua Madalitso Chiundiza, le guitariste The Serpant et la magnétique chanteuse-guitariste Thando Mlanbo, ont partagé leur parcours et m'ont plongé dans leur univers. Un pied dans leurs racines, ils se tournent résolument vers l'avenir et la nouvelle génération.
30 mars 2024
47:02
Witch Prophet, la chanteuse érythréo-éthiopienne visionnaire
Mathieu Girod nous partage sa rencontre avec la chanteuse, rappeuse, éthiopienne/érythréenne Witch Prophet, artiste queer ultra prolifique installé à Toronto au canada. Boss du label Heart Lake Records et membre du groupe féministe électro dub Above Top Secret, elle a développé avec sa compagne, la productrice Sun Sun, son projet perso Witch Prophet. Fusion de neo soul, de hip hop, d’électronique et de sonorité afro futuriste au sein de son univers fait de combinaison de samples, de boucles et de rythmes puissant. Witch Prophet distille sa poésie, son rap spirituel engagé et mystique au sein de ses albums, dont son dernier en date The Getaway Experience. Son univers énigmatique et rythmé provient de son enfance entre l’Afrique et l'Amérique du nord, d’où elle puise de nombreuses influence.
Interview & réalisation : Mathieu Girod Voix française Witch Prophet : Salomé Todeschini
16 mars 2024
46:22
Yalla Miku, l'âme underground et cosmopolite de Genève
Le groupe Yalla Miku réécrit les codes de la musique contemporaine avec un panache inouï. Nés dans l'effervescence créative de Genève, loin des clichés de cité bancaire et haut lieu du luxe, ces artistes nous entraînent dans une aventure sonores hors du commun, où les mondes, les époques, et les genres musicaux fusionnent.
Fondé sous l'égide du label suisse Bongo Joe Records, Ce groupe est l'aboutissement de la collaboration entre le duo Cyril Cyril, dont l'un des membres est Cyril Yeterian, fondateur du label, avec le duo helvète Hypercult, et trois talentueux musiciens originaires d'Afrique du Nord et de la Corne de l'Afrique débarqués à Genève suite à un exil : Anouar Baouna, virtuose marocain du guembri, Samuel Ades, maestro érythréen du krar, et Ali Boushaki, expert algérien de la darbouka. Ensemble, ils forment Yalla Mikku, un combo transfrontalier qui incarne l'essence même du Genève underground : un lieu où la diversité culturelle et la créativité foisonnent loin des clichés de la finance et du luxe, un Genève alternatif animé par ses squats artistiques, ses espaces autogérés et une mosaïque de restaurants portugais, érythréens ou libanais. Le nom Yalla Miku, écho à l'enthousiasme ("Yalla" en arabe) et au caractère avant-gardiste (Miku, référence à l'hologramme japonais), encapsule parfaitement l'esprit du groupe : une fusion audacieuse entre les rythmes hypnotiques gnawa, la mélodie pentatonique du krar, le krautrock allemand et des vibrations électroniques psychédéliques. Une alchimie qui défie les frontières musicales et culturelles. Lors du festival Trans Musicales de Rennes, j'ai eu le privilège de plonger dans l'intimité de cet ensemble lors d'un échange avec Cyril Yeterian, célébrant le dixième anniversaire de Bongo Joe records par la même occasion. À travers ce moment, nous explorons les coulisses de la création de leur premier album éponyme, reflet d'un Genève métissé et alternatif et d'un groupe au destin singulier prêt à renouveler le paysage musical de la sono-mondiale.
02 mars 2024
49:45
Keziah Jones raconte trente ans de blufunk !
J'avais gardé au chaud cette interview de Keziah Jones pendant Jazz à Vienne, afin de vous la partager à l'occasion de sa venue à Lyon au Radiant Bellevue le mardi 27 février. Le chanteur et guitariste nigérian est un de nos habitués sur nos ondes, depuis son tube "Rhythm is Love", qui figure dans notre compilation "Nova 40 ans de Grand Mix".
Originaire de Lagos et ayant élu domicile à Londres durant son enfance, Keziah Jones s'est inscrit dans le sillage de géants musicaux tels que Fela Kuti, en forgeant son propre univers sonore. Délaissant le piano de ses débuts pour la guitare, il a créé un style inédit et audacieux : le BluFunk. Ce genre, né de l'alchimie entre funk, psychédélisme à la Hendrix, reggae, pop nigériane – écho des nuits enflammées d'Ikeja –, et des rythmiques Yoruba, est le creuset dans lequel il fusionne sa culture profonde et des influences éclectiques.
Avec une discographie riche d'une dizaine d'albums, de "Blufunk is a Fact" en 1992 à "Captain Rugged", incluant EP et performances live, Keziah Jones ne s'est pas contenté d'aligner les succès. Il a également sculpté une image de virtuose charismatique, dont sa musique sophistiquée et vibrante de groove porte des messages engagés, reflétant sa vision sur l'Afrique, la diaspora, l'histoire et les complexités de notre société.
Lors de notre rencontre, Keziah a revisité avec nostalgie ses souvenirs et parcours de vie, m'ouvrant les portes de son monde, le BluFunk. Cet échange, capturé quelques instants avant son spectacle au théâtre antique de Jazz à Vienne, s'est révélé être un voyage intime au cœur de son univers artistique.
24 février 2024
48:52
DoomCannon, l'avant-garde jazz de Londres qui raconte l'histoire des afro-britanniques
Rencontre avec le pianiste et multi-instrumentiste à l'occasion de son concert au Montreux Jazz Festival DoomCannon se distingue comme une étoile de l'avant-garde jazzistique londonienne. Ce prodige musical, à la fois pianiste, multi-instrumentiste, et producteur, tisse avec brio un univers où jazz, hip-hop, rhythm and blues, beat scene, et électro fusionnent d'une manière singulière. Son premier album, "Renaissance", lancé il y a de cela plus d'un an sous l'égide du label emblématique de Gilles Peterson, Brownswood Recordings, marque une étape significative dans sa carrière. En tant que membre éminent du collectif Steam Down, véritable incubateur de talents et d'innovation musicale au cœur de Londres, DoomCannon a su orchestrer un album d'une finesse remarquable, convoquant l'élite de la scène groove britannique.
Dans "Renaissance", le musicien déploie un récit musical captivant, évoquant les réalités sociales vécues par les communautés afro-britanniques, héritières des diasporas africaine et antillaise venues reconstruire Londres après la Seconde Guerre mondiale. Ces mêmes communautés, confrontées à la persistance du racisme, trouvent dans cet album un écho à leur lutte pour l'égalité et la reconnaissance. Ce disque, vibrant hommage au mouvement Black Lives Matter, combine avec élégance l'héritage de l'Atlantique noir, explorant les richesses des musiques afro-descendantes tout en se projetant résolument vers l'avenir.
Peu avant son concert, Dominic Canning, de son vrai nom, se livre sur son parcours en tant qu'homme noir à Londres et sur la création de son univers sonore, engagé, mélancolique, puissant et poétique.
17 février 2024
47:38
Kabar Jako, la tornade maloya électro
Rencontre au Sakifo Muzik Festival avec le trio formé par le pilier de la scène électronique réunionnaise Juste avant leur concert, dans une tente qui jouxte la grande scène où Ibrahim Maalouf se produit, Jako Maron m'accueille avec ses deux musiciens. Jako, c'est un prodige de l'île de La Réunion, pionnier du maloya électro, qui a non seulement influencé Aphex Twin sur un titre mais a aussi fini par collaborer avec lui. Le producteur, multi-instrumentiste, DJ, et rappeur-chanteur compte une dizaine de disques à son actif sous divers pseudonymes, chacun reflétant un projet distinct, ce vétéran de la scène électronique réunionnaise propose des productions d'une précision remarquable, taillées pour les dancefloors, hypnotiques, tout en intégrant l'essence des rythmes ancestraux. Le maloya, symbole de résistance des populations africaines ayant fui l'esclavage, préservant ainsi des rythmes continentaux au sein d'une musique longtemps interdite, jouée en secret, puis revitalisée et aujourd'hui célébrée dans les clubs par Jako.
Au sein de Kabar Jako, diverses sonorités électroniques s'entremêlent harmonieusement avec les rythmes traditionnels, dont l'acid techno se distingue particulièrement. La transe, cependant, ne se limite pas à l'œuvre des machines ; elle est amplifiée et portée par un maloya brut et vivant, évoquant l'intensité des cérémonies en direct. Pour accomplir cette fusion, Jako Maron collabore avec le percussionniste Jean Amémoutou-Laope et le chanteur Axel Sautron. Ensemble, ils forment un trio charismatique qui, inspiré par l'esprit du mouvement Rave, revitalise les traditions de l'océan Indien. Ils défient les normes de la musique électronique et propulsent le maloya dans une nouvelle ère.
03 février 2024
51:32
Camilla George, la saxophoniste nigériane qui bouleverse la scène jazz
Après son concert, Camilla George, étoile montante du jazz panafricain, dévoile comment son héritage nigérian et son amour pour l'afrobeat fusionnent dans un jazz révolutionnaire. Dans l'ambiance cosy du théâtre François Ponsard, lors du Jazz Club de Jazz à Vienne, j'ai eu le privilège de rencontrer la saxophoniste nigériane Camilla George. Elle est considérée comme une étoile montante du jazz panafricain, alliant avec brio afrobeat, hip-hop, jazz, et les sonorités traditionnelles ibibios, un hommage à son ethnie, une des plus anciennes du Nigéria, thème central de son dernier album "Ibio-Ibio". Au sein de ce nouvel album, la saxophoniste s'entoure de talentueux musiciens issus de la scène jazz londonienne, dont elle fait elle-même partie. Elle partage des similitudes avec le légendaire Fela Kuti, notamment leur héritage nigérian, leur amour pour l'afrobeat, leur virtuosité au saxophone, et leur passage par le Trinity College of Music à Londres. Représentant la nouvelle vague du jazz londonien, avec une carrière déjà riche de dix ans et trois albums, elle se distingue par une sonorité envoûtante, un mélange de jazz, de rap, et une profonde connexion avec la spiritualité ibibio et les rythmiques nigérianes.
Il était une heure du matin dans ce théâtre à l'italienne, lorsque Camilla George, avec son regard captivant, m'a fait découvrir sa musique, me transportant dans son monde, depuis son enfance jusqu'à ses premiers pas avec le saxophone.
27 janvier 2024
46:38
Kabaka Pyramid, le chanteur adoubé roi du reggae revival
Rencontre avec Kabaka Pyramid, l'étoile jamaïcaine du reggae couronnée par le Grammy du meilleur album en 2023
Lors du festival Sakifo à La Réunion, j'ai eu l'opportunité exceptionnelle de m'entretenir avec Kabaka Pyramid. Considéré comme l'un des artistes les plus talentueux de sa génération en Jamaïque, il m'a dévoilé son parcours remarquable. Sous son véritable nom, Keron Salmon, il s'est fait un nom en posant ses textes engagés sur une palette éclectique de rythmes, collaborant souvent avec des artistes de renom. C'est cette approche unique qui a mené son dernier opus, "The Calling", produit par Damian Marley, à remporter le Grammy du meilleur album de reggae en 2023.
Artiste complet, à la fois chanteur/deejay et producteur, Kabaka a grandi à Kingston. Il s'est rapidement imprégné de l'ambiance musicale effervescente de l'île, fusionnant hip-hop, reggae et dancehall tout en y intégrant des paroles conscientes. Ces thèmes ont contribué à sa montée en puissance, propulsant le reggae conscient au premier plan dans les années 2000 et 2010. Choix panafricain significatif, il adopte le nom de Kabaka en hommage à un roi de la tribu Buganda en Ouganda, tandis que Pyramid, son ancien pseudonyme de rappeur, fait écho au kémétisme égyptien.
À 37 ans, avec "The Calling", Kabaka Pyramid est acclamé comme un souverain du genre, respecté par les vétérans et célébré par la nouvelle génération d'artistes jamaïcains. Présent au Sakifo à La Réunion, il a partagé avec moi son histoire inspirante, depuis ses débuts avec son crew Bebble jusqu'à son ascension en tant que Kabaka.
Interview & réalisation : Mathieu Girod Voix française Kabaka Pyramid : Dyf Minimonk
20 janvier 2024
47:13
Nusantara Beat, l'aventure retro funk cosmique indonésienne
Rencontre avec ce sextet d'Amsterdam qui ravive les groove de plus grand archipel de la planète
Imaginez-vous avec moi, au cœur des Trans Musicales de Rennes, le hall vibrant d'excitation, les murs qui résonnent de l'énergie bouillonnante des festivaliers. C'était juste avant les vacances, et j'ai eu la chance d'assister à la toute première performance en France du groupe néerlandais Nusantara Beat ! Ce sextet basé à Amsterdam est bien plus qu'un simple groupe de musique, c'est une odyssée sonore qui nous emmène à travers les îles de l'archipel indonésien. Leur groove psychédélique funk rock des années 1970 puise également dans les riches traditions de Bali, de Java et de Sundan, portés notamment par le gamelan, cet ensemble instrumental caractéristique des orchestres folkloriques de l'archipel. Nusantara Beat a fusionné ces différentes influences pour créer une expérience musicale véritablement transcendante. Le groupe nous transporte dans un voyage musical à travers les âges d'or de la musique indonésienne, tout en conservant cette essence sonore des seventies. Cependant, ce n'est pas la première fois qu'un groupe néerlandais embrasse cette décennie musicale emblématique. Les membres de Nusantara Beat ont des pedigrees impressionnants, issus de formations telles que The Mysterons, Jungle By Night et Altin Gun. Avant leur concert très attendu dans la salle l'Ubu à Rennes, Nusantara Beat a eu la gentillesse de m'ouvrir les portes de leur univers sonore unique. Ils m'ont parlé de leur passion pour la musique indonésienne, de leur démarche artistique et de leur collaboration fructueuse avec le label suisse Bongo Joe Records, qui a déjà vu la sortie de deux EPs, et en ont profité pour me donner un avant-goût de leur futur album. Réalisation & interview : Mathieu Girod Voix française du groupe : Dyf
13 janvier 2024
45:12
Les Nana Benz du Togo : Vaudou digital féministe
Ce samedi dans Nova dans la Gueule du Monde, j'ai le plaisir de vous partager ma rencontre avec les Nana Benz du Togo, avec qui j'ai échangé lors des Trans Musicales de Rennes à l'occasion de la sortie de leur premier album "Ago", disponible depuis le 16 juin 2023 sur le label Komos Jazz. Dirigé par trois chanteuses et prêtresses togolaises, ce collectif s'inscrit dans la lignée des parcours des femmes fortes qui ont marqué l'histoire du Togo. Des Amazones de Dahomey en passant par les Nana Benz, ces femmes puissantes, longtemps leadeuse du commerce de pagne et de wax, ont marqué la vie économique, culturelle et sociale de leur pays, des années 50 aux années 90. Ce groupe féministe vaudou, s'inspire de ces femmes qui ont marqué l'histoire, pour bouleverser les mœurs et renverser le patriarcat en dévoilant une musique habitée, dans laquelle les traditions et les rythmiques urbaines sont projetées dans une dimension futuriste.
Dignes héritières de leur courage et de leurs idées panafricaines, Lady Apoc, Izea Ledu et Parus Kekeli, reprennent le flambeau afin d'appeler à l'émancipation de la femme africaine. Avec l'appuie de mélodie envoûtante vaudou soul, leurs compositions flirtent avec l'acid house ou le punk funk New-Yorkais, combiné à une rythmique puissante portée par les infrabasses organiques d'instruments DIY. Leur tout premier disque, produit au mythique studio togolais Otodi par Peter Solo, leader du groupe Vaudou Game, rapporte l'essence d'une musique spontanée, incarnée et engagée, qui électrise les traditions.
Réalisation et interviews : Mathieu Girod
23 décembre 2023
46:47
Sababa 5 éclaire Tel-Aviv-Jaffa en ces temps tourmentés avec son groove psychédélique
Rencontre avec le quatuor israélien à l'occasion de la sortie de leur nouvel album "Aspan" Immersion dans l'univers musical captivant du groupe originaire de Tel Aviv-Jaffa, Sababa 5. Ce quatuor, façonné en 2016 par des musiciens ayant laissé leur empreintes aux côtés d'artistes renommés tels que Gili Yalo, Ester Rada et Liraz Charhi, ainsi que dans des formations prestigieuses comme Hoodna Orchestra et l'Orchestre Kutiman, se présente comme un authentique laboratoire sonore.
Forts de ces expériences riches, les membres de Sababa 5 ont élaboré un son propre, puisant dans les sonorités des années 1970 tout en adoptant une approche résolument futuriste. Leur musique, fusion subtile de funk, de soul, de pop rétro israélienne, d'afro-disco, et imprégnée de la tradition mizrahi, tisse une toile harmonieuse entre divers rythmes israéliens et arabes. Basé au sein de leur studio situé à la frontière de Jaffa et Tel Aviv, Sababa 5 a donné naissance à deux albums, dont le dernier, "Aspan", est paru en novembre sous le label anglais Batov Records.
La formation israélienne incarne un groove psychédélique funky unique, s'inspirant de l'approche d mythique label Daptone, tout en fusionnant avec l'héritage musical du Moyen-Orient. C'est lors des Trans Musicales que le groupe a partagé avec passion les coulisses de la naissance de Sababa 5, offrant ainsi un aperçu captivant de leur parcours musical.
Réalisation et interview : Mathieu Girod
09 décembre 2023
46:12
Baba Commandant, le père de l'afrobeat mandingue
Depuis le samedi 25 novembre 2023, le Burkina Faso pleure la perte d'un de ses grands musiciens. Le chanteur et virtuose du dozo n'goni Baba Commandant a tiré sa révérence après une intense tournée internationale, laissant derrière lui un héritage musical qui résonnera à jamais au cœur du pays des Hommes Intègres. Quelques semaines avant son envol pour une série de concerts aux États-Unis, le punk noir du Burkina a fait escale au Périscope. J'ai eu le privilège de partager une partie de l'après-midi en sa compagnie, plongeant dans l'univers de l'afrobeat mandingue qu'il a méticuleusement forgé au fil des années avec son groupe, le Mandingo Band.
Souriant, sa voix rauque résonnant dans la salle lyonnaise, et son regard perçant captivant, Mamadou Sanou, plus connu sous le nom de Baba Commandant, m'a emmené dans un voyage à travers ses souvenirs. Il m'a partagé ses expériences, depuis sa découverte de Fela Kuti et sa jeunesse sous Thomas Sankara, évoquant les débuts de la musique dans les rues animées de sa ville natale, Bobo Dioulasso, jusqu'à son installation vers Ouagadougou. Il a partagé les détails de ses rencontres déterminantes, comme avec Camille Louvel, un jeune DJ français installé au Burkina, et sa complicité avec un autre grand chanteur regretté du pays, Victor Démé.
Dès son premier album, enregistré aux studios Ouaga Jungle et signé par le label américain Sublime Frequencies, Baba Commandant a su captiver, envoûter et rassembler avec son propre genre de musique : un afrobeat mandingue qui emprunte aux traditions de la confrérie des chasseurs animistes dozos et à l'univers de Fela. À travers cette fusion musicale, il a chanté sur des faits sociaux et distillé de nombreux messages qu'il nous a livré dans cette ultime interview.
02 décembre 2023
49:03
MC Yallah & Debmaster, la sensation grime & hip-hop afro-futuriste !
25 novembre 2023
43:19
Spirituelle et engagée, Nneka, la voix lumineuse
C’est lors de sa venue à Lyon au Ninkasi que j'ai rejoint Nneka à son hôtel, à quelques mètres de la salle. Vêtue simplement, entourée de son fils, j'avais l'impression de rendre visite à une amie.
On rit, on croise plusieurs conversations à la fois, et l'interview commence. La chanteuse se remémore sa vie depuis son plus jeune âge. Elle est née à Warri, au sud du Nigeria. C'est dans cette grande ville rythmée par l'industrie pétrolière que Nneka va commencer le chant, en l'étudiant et en le perfectionnant au sein de chorales de Gospel. Mais c'est en Allemagne que son destin musical prend un tournant. Arrivée à dix-huit ans à Hambourg à la recherche de sa mère, elle va trouver refuge dans un foyer tenu par des sœurs catholiques.Sa force et sa résilience va alors se traduire dans son art. En parallèle d'études d'anthropologie, Nneka va rapidement développer sa poésie, chanter et rapper, en studio ou sur des scènes locales. Sa voix et son flow vont marquer très vite les esprits, notamment à travers son premier disque "Victim Of Truth" qui la révélera au monde. La presse la compare à Lauryn Hill ou Erykah Badu du fait que la chanteuse a un univers singulier qui navigue entre Soul, Reggae, et Hip-Hop.
Six albums au compteur, dont deux EP, qui narrent son histoire du Nigeria à l'Europe, mais aussi ses luttes et son regard critique sur les guerres, la société marchande et ses vices. Mais surtout, Nneka transmet de nombreux messages spirituels et humains, notamment à travers son dernier disque "Back and Forth", sorti fin octobre. La chanteuse nous raconte sa vie et surtout, comme dans son nouvel EP, elle nous encourage à trouver notre potentiel, notre génie, en évitant de se noyer sous les abondances d’informations, de réseaux sociaux et autres tentations de la société capitaliste.
18 novembre 2023
48:44
Adi Oasis, la bassiste qui sublime la scène neo-soul
11 novembre 2023
45:51
Maîtriser le groove : Marcus Miller se raconte
Pionnier de la basse électrique, maître incontesté du slap (technique de basse percussive), Marcus Miller est sans aucun doute l'un des bassistes les plus impressionnants au monde, voire le meilleur. Lors de son passage à Jazz à Vienne, Marcus Miller a généreusement dévoilé les secrets de ses quatre décennies d'exploration musicale, de maîtrise des techniques, de voyages inspirants, et de rencontres marquantes, éléments qu'il a habilement tissés au fil de ses albums. Ce New-Yorkais, qui a cultivé son art dans les quartiers de Brooklyn tout en fréquentant la prestigieuse School of Music and Art de Manhattan, se révèle comme un véritable pilier de la basse électrique. Marcus Miller se distingue non seulement par son emblématique chapeau noir solidement vissé sur sa tête, mais surtout par son groove inimitable et son jeu en slap, des éléments qui ont solidifié sa réputation légendaire.
Son parcours extraordinaire l'a conduit à collaborer avec les plus grands noms de la musique, tels que Aretha Franklin, Michael Jackson, et surtout Miles Davis, qu'il a non seulement accompagné, mais avec qui il a composé le célèbre album "Tutu" dans les années 80. Le jeu singulier de Marcus Miller trouve ses racines dans son immersion dans le funk et le rhythm 'n' blues des années 60, qu'il a approfondi en explorant divers genres musicaux. Fils d'un pasteur et militant afro-américain, Marcus Miller a perpétué ses convictions panafricaines à travers la musique, en se plongeant dans les richesses des musiques africaines et afro-descendantes. Son avant-dernier album, "Afrodeezia," publié pour la première fois chez Blue Note, témoigne de cet engagement. Chaque album du jazz-funk preacher est une aventure musicale complexe et puissante, à l'image de "Laid Black," qui rend hommage à sa famille et explore les réalités des communautés noires contemporaines à travers des pulsations jazz, hip-hop et trap.
C'était précisément avant son concert dans le théâtre antique de Vienne que Marcus Miller a partagé son récit de vie exceptionnel, de sa jeunesse et ses débuts dans le monde de la basse à ses projets à venir, dont son concert le 7 novembre 2023 au Radiant-Bellevue.
04 novembre 2023
53:59
Zily, nouvelle reine de la musique mahoraise
Une rencontre qui devait se faire !
Cet été lors du Sakifo, je reçois un message de l'artiste mahorais M'Toro Chamou qui me transmet le contact direct de Zily, cette grande chanteuse de Mayotte qui est programmé pour ce festival. Son concert sera l'un des plus appréciés de l'événement, sa performance exceptionnelle et sa voix puissante ont impressionné à la fois le public et les professionnels.
Depuis vingt ans, Zily chante, danse, et représente la culture mahoraise avec brio. Elle transmet le matrimoine de son île, par les chants traditionnels Debaa (une poésie ancestrale soufie chantée par des femmes et soutenue par des percussions et des danses) qu’elle pratique depuis l’âge de sept ans avec sa famille dans sa ville natale de Tsingoni.
La chanteuse va fusionner cet art avec d'autres traditions musicales de son île, telles que le mgodro, ainsi que des rythmes malgaches dont elle tire ses origines du côté de son père, et va ensuite propulser ces sonorités vers des univers sonores comme le sébène, l'afrobeats, la pop, ou la soul futuriste. Au sein de ses EP, Zily éduque, avertie, milite, et chante le peuple mahorais, l’amour, la spiritualité et la paix, et l’histoire de son ile. Véritable modèle pour les femmes d’Afrique, cette artiste panafricaine a crée son propre label "Yeka Music" pour promouvoir ces artistes féminines, et les cultures de Mayotte, et protéger les droits des musicien·nes.
Cette rencontre s'est faite lors d'un déjeuner le lendemain de son concert, moment privilégié pour que la nouvelle reine de la musique de l'Océan Indien me raconte son parcours, et ses projets à venir !
28 octobre 2023
54:22
Boubacar Traoré, l'éminence du blues malien
Boubacar Traoré est un géant de la musique, au parcours hors du commun, et d’une humilité sans faille. Surnommé Kar Kar en référence à son passé de grand dribbleur au football, il va vite rapidement se consacrer à la musique. Le chanteur, songwriter et guitariste est né à Kayes au nord-ouest du Mali en 1942. Autodidacte, il va créer son propre style en jouant de la guitare d'une manière singulière, comme si c'était une kora de vingt-et-une cordes. Cette double gamme donnera lieu à sa propre musique, un blues qui puise dans les sonorités mandingues et les influences américaines. Les premiers titres de Boubacar Traoré feront la fierté du Mali qui a pris son indépendance en 1960. Ses chansons passeront en boucle à la radio et deviendront des tubes comme "Kayes-Ba" ou "Mali Twist", on le surnommera l'Elvis Presley malien en raison de son succès et de son talent.
Lorsque le premier président Modibo Keita est renversé par Moussa Traoré en 1968, Boubacar Traoré, considéré comme un artiste du régime précédent, disparait des ondes. Sa popularité décline, Boubacar va connaître des drames, des décès, et va émigrer en France et arrêter la musique pendant plusieurs années.
Mais dans les années 1990, le boss du label anglais Stern's Records tombe sur une de ses K7, et est tellement admiratif de la voix de l'artiste qu'il part à sa recherche, le retrouve, et relance sa carrière. Boubacar Traoré est depuis de retour et reconnu mondialement avec son jeu, son blues emprunt d'une mélancolie encore plus exacerbée. Kar kar produit un son qui navigue entre les fleuves Niger et Mississipi. Dans son précédent album, il a approfondi cette idée en allant enregistrer et collaborer avec des icônes du blues à la Nouvelle Orléans tout en gardant ses racines mandingues dans ses compositions. Ce patrimoine, il le célèbre au sein de son nouveau disque Tiékoro Ba Diougou, qui signifie "vieux méchant" en langue bamana, un retour au source avec un album blues 100 % malien qui inclut les sonorités du kamelen ngoni, du djeli ngoni, et de la calebasse .
Avec moi avant son concert au sein de l’Opera Underground, Boubacar Traoré, casquette vissé sur la tète, au regard affectueux, revient sur plus de soixante ans de carrière !
21 octobre 2023
49:28
Channel One Sound System, les pionniers du UK Dub et ambassadeurs du carnaval de Notting Hill
Lors de la dernière édition des Nuits Sonores, j'ai pu rencontrer ce sound system mythique, probablement l'un des plus respectés dans le monde de la culture Dub.
Channel One Sound System fut crée par deux frères d’origine jamaïcaine à Londres en 1973, Mikey Dread et Jah T, c’est dans les blues party, ces sortes de raves où l'on diffuse du rhythm and blues, du calypso, et du reggae, que les deux frangins vont faire leur armes sous l’œil aguerri de leur père (lui même proprio d’un sound system).
Ils prennent le nom de Channel One Sound System en hommage au mythique studio de reggae jamaïcain. Au duo s'ajoute le MC Ras Kayleb, et le collectif va rapidement devenir le sound system le plus emblématique de la capitale anglaise et du carnaval de Notting Hill. Depuis quarante ans, on les reconnait a la qualité de leur productions, de leur selecta 100 % vinyles, et de leur mur de son gigantesque. Moment privilégié après leur set génial lors du Day 4 de Nuits Sonores, Mikey Dread, revient sur leur histoire qui commence dès son enfance quand il passait du temps à vouloir comprendre le fonctionnement du matériel sonore familial.
07 octobre 2023
46:09
Lee Fields : L'Âme Éternelle de la Soul
Quel honneur de rencontrer une légende ! Lee Fields est l'un des derniers artisans de la Soul, cette musique spirituelle, organique, qui vient du cœur et des tripes.
Né en Caroline du Nord en 1951, un État américain gangréné par le racisme. Il décide de tout quitter à l'âge de dix-sept ans pour New-York avec seulement vingt dollars en poche, dans le but de devenir un chanteur reconnu. Il enregistre ses premiers disques en 1969, sa voix d'or interpelle mais le chanteur restera dans l'ombre des grande voix de l'époque comme Otis Redding, ou encore James Brown dont on le compare souvent pour sa ressemblance physique, il fût surnommé à cette époque "Little JB".
Sa choriste Sharon Jones connaîtra le succès tandis que Lee Fields continuera à se produire dans différents clubs ou en tant que choriste de formations emblématiques tels que Kool and the Gang. Il sera touché par la grâce au début des années 90 sous la houlette du producteur et multi-instrumentiste Gabe Roth qui le signera sur son label Desco Records, lequel deviendra quelques années plus tard le fameux Daptone Records.
Avec moi juste au dessus du Théâtre Antique de Vienne avant son concert dans le cadre du festival Jazz à Vienne, le charismatique Lee Fields m'a ramené dans sa jeunesse, de ses premier enregistrements à son dernier album Sentimental Fool !
30 septembre 2023
48:17
Sho Madjozi, la révolution hip-hop amapiano et gqom !
Depuis quelques années, l'amapiano est en plein essor au sein des scènes club du monde entier. Ce style de musique sud-africain, hybride de deep-house, de jazz, de basses percutantes et de rythmiques traditionnelles africaines, insuffle un vent de fraîcheur aux sonorités électroniques actuelles.
Lors du Sakifo Festival à La Réunion, j'ai eu le privilège de rencontrer la rappeuse et poétesse Sho Madjozi, nouvelle étoile de la scène sud-africaine, qui crée une musique hybride puissante et engagée.
Elle rappe dans sa langue natale, le tsonga, ainsi qu'en swahili, sur des productions complexes, mêlant subtilement le hip-hop aux styles underground de son pays, tels que le gqom. Panafricaine engagée, Sho Madjozi a été inspirée par la verve de ses parents, militants anti-apartheid, ainsi que par les soirées électro shangaan. Ses expériences de vie sont toutes aussi enrichissantes pour sa construction musicale, allant de son village natal isolé dans le Gazankulu, au nord du pays, à ses voyages avec ses parents au Sénégal et en Tanzanie, en passant par ses études aux États-Unis. Toutes ces influences ont façonné une plume singulière et riche. Sous le nom de Maya The Poet, elle est déjà une écrivaine précoce, mais c'est en adoptant le nom de Sho Madjozi qu'elle incarne véritablement la jeunesse créative et bouillonnante de l'Afrique du Sud.
Avec déjà deux albums à son actif, des collaborations prestigieuses et des performances sur les plus grandes scènes internationales, Sho Madjozi s'impose comme une étoile montante qui promet de briller longtemps dans l'univers musical. Son mélange audacieux de cultures et de genres continue d'inspirer et d'émerveiller la jeunesse du continent Africain et de la scène club internationale.
23 septembre 2023
49:02
Madiakanou, les piliers du maloya mandingue
Cet été, lors de mon séjour au festival Sakifo, j'ai été bluffé par la prestation du groupe Madiakanou.
Ce groupe est crée par Jean Frédéric Madia, un des percussionnistes les plus talentueux de l’ile, qui a œuvré avec les plus grands, et connu pour avoir ravivé l'œuvre du mythique Granmoun Lélé au sein du collectif Génération Lélé, ou par sa présence dans le fameux groupe Lindigo. Avec ce dernier, il sillonnera la planète et les scènes internationales, et en profitera pour approfondir ses connaissances dans les musiques afro-descendantes dans les caraïbes (notamment Cuba) ou dans les musiques percussives d'Afrique de l'Ouest, plus particulièrement les sonorités traditionnelles mandingue. Il voyagera dans ces pays et se formera naturellement au djembé, dunumba, et au kamelen ngoni, qu'il va fusionner avec sa musique de cœur avec qui il a grandi dans les servis kabaré, le maloya. Opérant au chant et avec ce panel d'instruments, Madia va s'entourer de musiciens talentueux pour former Madiakanou, une fusion habile et singulière des rythmiques de l'Océan Indien avec ses racines ancestrales africaines. Leur premier album N’Yabou est sorti vendredi 15 septembre sur le label Nomad Roots Records. C'est d'ailleurs au bord de cet Océan, quelques heures avant son concert, que Madia me plonge dans l'histoire de son premier projet solo.
16 septembre 2023
45:14
Bamba Wassoulou Groove, la révolution mandingue électrique
De retour du Sakifo, festival emblématique sur l'île de La Réunion ! Au gré de ces trois jours, cinquante-deux concerts répartis sur cinq scènes, au bord de l'océan Indien, là-bas j'ai pris une fois de plus plusieurs claques musicales, notamment lors du concert de Bamba Wassoulou Groove !
Le groupe malien est né en 2013 sous l'impulsion du percussionniste Bamba Dembélé, l'un des fondateurs du Super Djata Band, l'un des plus grands groupes maliens. Il avait pour ambition de faire revivre l'esprit de cet orchestre, en perpétuant la mémoire d'un de ses membres légendaires, le guitariste Zani Diabaté, disparu en 2011. Après un premier album et des tournées à l'étranger, Bamba Dembélé décède prématurément en 2018. Le groupe, ne lâche rien, est brave et est surtout bien décidé à perpétuer le travail entamé par leur fondateur. C'est désormais Maguett Diop, le batteur de la formation, qui reprend le flambeau, afin de perpétuer l'énergie de ses compagnons de route avec qui il a fait partie des plus grands groupes dans les années 70. Bamba Wassoulou Groove : Bamba pour le fondateur, Wassoulou pour la région d'origine de leur groupe, l'une des plus culturelles, et Groove pour leur funk-rock hybride mêlé de traditions mandingues. Au sein de ce combo surpuissant doté de trois guitares, le chanteur alterne micro et mégaphone, et met en valeur l'histoire et la poésie maliennes d'une manière inédite, qui n'est pas sans rappeler les nuits torrides des soirées à Bamako dans les années 70.
C'est le lendemain de leur concert mémorable sur la scène Poudrière du festival que je retrouve Maguett Diop au petit-déjeuner, au sein du charmant hôtel Le Lindsey à Saint-Pierre. Cadre parfait pour écouter l'aîné raconter l'histoire hors du commun de cette formation et découvrir leur dernier album en date, "Dankelé", traduction : les braves !
10 juin 2023
44:57
Santrofi, les nouveaux gardiens du highlife
Lors du Radio Meuh Circus Festival, je suis parti à la rencontre de Santrofi, les nouveaux prophètes du Highlife ! Ce groupe ghanéen incarne le renouveau de ce genre musical mythique, bande son du panafricanisme, emprunt de sonorités traditionnelles, de palmwine music (la poésie et la musique des rues de Accra). Ce son des élites ghanéennes indépendantiste prônant une grande vie pour leur peuple (d’où le nom « highlife »), est inspirée par les fanfares antillaises présentes dans la capitale du pays depuis les années 1940. Cette musique sera portée par le premier président du Ghana, père du panafricanisme. Un style mélancolique, dansant, puissant, et habité; qui connaîtra un âge d’or dans les années 1960 et 1970, avec des artistes tels que Ebo Taylor et Pat Thomas.
Un héritage réinventé : Aux côtés des légendes du passé et des nouvelles voix émergentes, une nouvelle génération de musiciens s'est hissée sur les scènes internationales. Parmi eux, le bassiste et producteur Emmanuel Ofori Kodjo et sa troupe ont décidé de fonder Santrofi, offrant ainsi un nouvel élan au Highlife. Le nom du groupe fait écho à l'oiseau rare du même nom, dont les chants ensorcelants et les ailes multicolores symbolisent leur démarche artistique unique. Ces huit musiciens talentueux propulsent le Highlife vers de nouveaux horizons, visant à reconnecter cette musique avec la jeunesse et à lui donner une envergure mondiale. En 2020, ils ont publié leur premier album, "Alewa", sous le label allemand Outhere Records, ravivant ainsi l'essence même du Highlife et démontrant la puissance et la détermination de cette formation.
Emmanuel Ofori, leader de Santrofi, nous plonge dans les origines de ce projet ambitieux et affiche clairement sa volonté de restituer au Highlife la place qu'il mérite.
27 mai 2023
50:17
Max Romeo partage son héritage et ses souvenirs lors de sa tournée ultime
Je suis parti au Transbordeur à la rencontre de Max Romeo à l'occasion de sa tournée d'adieu. Véritable légende vivante, de The Upsetters à ses collaborations avec Lee Scratch Perry ou encore The Rolling Stones, le chanteur est connu par tous les amateurs de reggae de la planète. Depuis le début des années 1960, sa voix résonne dans les sound-systems, les radios, et dans les festivals. Monument incontesté du reggae roots, Max Romeo à plus de cinquante-cinq ans de carrière, plus de six-cent chansons et une trentaine d'albums.
Maxwell Livingston Smith, de son vrai nom, nous plonge dans ses souvenirs les plus précieux. Ses débuts avec The Emotions, son alias Max Romeo qui lui vient de son son style lover, et de sa voix de velours.
En solo, l'artiste s’impose rapidement comme un des représentant phare du reggae. Dès 1968 , son titre "Wet Dream" deviendra un hit et sera même censuré par la BBC en raison de paroles un peu trop légères.
Il a collaboré avec les meilleurs producteurs de Jamaïque, période où il s’engage dans le mouvement rastafari au début des seventies.Il sortira de véritable hymnes, à la fois politiques et spirituels, tel que One Step Forward, War Ina Babylon, ou encore le fameux Chase The Devil. Après des dizaines d’albums renommés, Max Roméo accompagne sa tournée d’adieu d’un nouveau disque, The Romeo Legacy, le chanteur y partage son héritage en réinterprétant ses anciens titres dans des versions inédites. Il invite dessus des artistes jamaïcains de différentes générations de l'histoire du reggae, ses enfants, Xana Romeo et Azizzi Romeo, mais aussi Capleton, ou encore Marcia Griffiths et d'autres grandes voix de l'île. À mes côtés, barbe blanche et sapé élégamment, humble, spirituel et charismatique, Max Romeo a 78 ans, me raconte les coulisses de sa tournée ultime et de sa vie.
Interview et réalisation : Mathieu Girod
Voix française Max Romeo : Rémi Tchangodei
16 mai 2023
49:48
Fulu Miziki Kolektiv, l'assemblée afro-punk écologique et futuriste !
Fulu Muziki, "le son des poubelles" en lingala, cette formation né dans le quartier de Ngwaka, véritable labyrinthe de rues dans Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo. Ils se définissent comme une assemblée Eco-Friendly-Afro-Futuristic-Punk du fait de créer une nouvelle musique, qu'ils nomment Twerkanda, une sorte d'afro disco-house post soukous explosive, composée uniquement a partir d'instrument fait de matériaux qu'ils ont eux-même recyclés et assemblés. Il en est de même pour leur costume, futuriste et DIY, crées à partir d'assemblage de fils de fer, de tuyaux ou de chambres à air. Fulu Miziki incarne le bouillonnement créatif de Kinshasa, ils se sont fait rapidement repérés leurs instruments surprenants faits de tube en pvc, ou de vieux matériel informatique et tout autre déchets recyclable. Cela leur a permis de se faire découvrir par le grand public grâce à leur passage remarqué au fameux festival ougandais, le Nyege Nyege en 2019. Depuis des tournées internationales, des singles, un EP et un nouveau spectacle qu’il présente depuis ce début de mois. Découverte du parcours hors du commun du groupe, des rues de Kinshasa aux scène du monde.
25 mars 2023
52:45
Dobet Gnahoré célèbre ses 20 ans de carrière !
04 mars 2023
1:23:20
Omar Pène, l'inventeur de l'Afro Feeling célèbre 50 ans de carrière
Le 11 février 2023 au Trianon, j’ai rencontré une légende vivante de la musique sénégalaise, Omar Pène.
Voix d’or du pays de la Teranga, cela fait plus de 50 ans que le chanteur propose une musique incomparable qu’il nomme l’Afro Feeling.
Tout commence pour lui au début des années 1970, hésitant entre une carrière de footballeur ou de musicien, il se fait repérer grâce à son timbre de voix par le musicien Baïla Diagne en recherche d'un chanteur pour son groupe. Omar Pène intégrera dès lors le Kadd Orchestra qui deviendra après quelques fusion le mythique Super Diamono de Dakar.
Cette formation emblématique a marqué les esprits de plusieurs générations en Afrique grâce à leur musique hybride, qui fusionne mbalax et sabar avec les sonorités latines, jazz-funk.
C'est dans ce groupe qu'on verra également se distinguer une autre grande voix du pays, Ismaël Lô. Omar Pène est fédérateur, il rassemble des musiciens talentueux autour de lui et se fera remarquer à l'international à travers ses tournées et albums ( plus de 600 chansons à son actif).
Ses textes et sa musiques sont engagés, panafricains, et abordent de nombreux faits sociaux et politiques. C'est le cas de Climat, son dernier album en date (Diamono Production / Contre-Jour). Le chanteur alerte sur les changement climatiques et conseille et prépare les nouvelles générations. Il s’entoure dans ce disque de la crème de la nouvelle scène sénégalaise dont le guitariste Hervé Samb à la rélaisation de ce dernier, ou encore du bassiste Alune Wade. Juste avant son concert, humble, et souriant, le papa du groove sénégalais nous raconte son histoire.
25 février 2023
1:0:59
79rs Gang, les voix des Black Indians de la Nouvelle-Orléans
Ce mardi est le jour du carnaval de la nouvelle Orléans, c’est durant cet événement et depuis plus de cent-cinquante ans, qu'une communauté noire de la Nouvelle-Orléans arbore des costumes flamboyants pour rendre hommage aux Indiens qui ont aidé a se réfugier leur ancêtre marrons qui ont fui l'esclavage, ce sont les Black Indians. Pour célébrer cet esprit amérindien, les chefs de cette communautés, les Big Chiefs sortent leurs vêtements colorés faits de plumes, et dansent et chantent des rituels afro-amérindiens. Leur musique puise dans les rythmes d’Afrique et dans la culture syncrétique de la Louisiane notamment dans les sonorités produites au sein de l'emblématique jardin public de Congo Square, lieu de commémoration et de fêtes, l'un des berceaux de la culture afro-américaine et du jazz.
Lors des Trans Musicales de Rennes, j’ai pu rencontrer deux leaders, chanteurs et percussionnistes Black Indians, Big Chief Romeo, membre du gang 9th Ward Hunters, et un autre chef d’un gang rival, Big Chief Jermaine, membre du 7th Ware Creole Hunters, ensemble, ils ont réunifié les clans et crée le 79rs Gang. Autour de ce binôme, toute une équipe de musiciens aguerris qui incarne ce bouillonnement culturel de la Nouvelle Orleans. L’occasion de découvrir leur histoire singulière, faite de luttes, de spiritualités et de métissages musicaux. Au sein de leur deux albums, Fire On The Bayou et Expect the Unexpected, les chants des Big Chiefs fusionnent avec l'héritage musical africain et les sonorités du bayou, et au jazz, au hip-hop et aux sonorités électroniques.
Juste avant leur concert, Big Chief Romeo, accompagné d'un des musicien du gang, me raconte leur histoire et celle des Black Indians.
18 février 2023
49:37
Ezra Collective, le pouvoir du jazz et de l'afrobeat made in London
11 février 2023
48:30
Lova Lova, l'afrofuturisme des ghettos de Kinshasa
J'ai rencontré Lova Lova quelques mois avant la sortie de son nouvel EP dans un cadre particulier, au bord de l'Océan Indien, sur l'île de La Réunion dans le cadre de son concert au festival Sakifo.
L'occasion de découvrir en avant-première ce disque, et d'en savoir plus sur l'univers incroyable de celui que l'on surnomme prophète post moderne, cyber-punk, hommes des rêves, ou maître tonnerre.
Wilfried Luzele, de son vrai nom, a grandi à Kinshasa, dans le quartier de Bandalungwa, au cœur de la bouillonnante capitale de la République Démocratique du Congo. Malin et débrouillard, la rue va être son terrain de jeu, il va se faire connaître en tant que rappeur mais aussi en tant que sapeur, en intégrant le clan des "Japonais". Mais c'est surtout sa voix rauque et en même temps douce comme les chanteurs de rumba qui va le faire poursuivre sa carrière. Au fil de ses disques, Lova Lova dévoile une musique puissante qui fusionne les rythmes traditionnels de son pays avec le soukouss, le ndombolo, mais aussi avec le rock, le hip-hop et l'électro. Lova Lova cri la colère de la jeunesse, les espoirs et les luttes de son peuple face aux troubles politiques. En chantant en tshiluba, lingala, kicongo et en français, il partage sa poésie sur une musique nouvelle, d'une autre dimension, à l'image d'un Sun Ra ou d'un Franco et le TP OK Jazz à leurs époques.
Bokonzi, son nouvel EP produit par Benjamin Lebeau entre la France et le Congo, signifie le pouvoir, l’artiste y aborde les complexités de l’histoire congolaise, et des rapports humains.
Vêtu d'une cape rouge cousue sur une veste faites de matériaux recyclés, et portant des lunettes multi-visions, Lova Lova m'a raconté sa vie, des ghetto de Kinshasa, à son nouvel EP, sorti le 3 février dernier.
04 février 2023
51:42
Kham Meslien : la contrebasse enchantée
28 janvier 2023
47:06
Derya Yıldırım & Grup Şimşek, une histoire d'amitié, de poésie, et de rétro-pop-folk psychédélique !
Cette formation crée en 2014 est formée autour de Derya Yıldırım, chanteuse et multi-instrumentiste turque vivant à Hambourg, c'est dans cette ville qu'elle rencontrera lors d'un festival plusieurs musiciens d'Europe, qui deviendront le Grup Şimşek. Ensemble, les musiciens se baladent dans les sonorités traditionnelles turques, mais aussi dans la pop anatolienne des sixties et des seventies, ou bien encore dans le jazz,les musiques psychédéliques. Le groupe propose un univers atypique et envoûtant, niché entre plusieurs époques, sur lequel Derya munie de son Bağlama, chante sa poésie.
En novembre dernier le groupe à sorti son nouvel album Dost 2, deuxième volet d'un double album sorti sur le label suisse Bongo Joe Records.
Si l'on doit traduire Dost, c'est pour exprimer la célébration de l'amitié, une histoire qui dure pour le groupe depuis presque 10 ans, que nous raconte Derya Yıldırım accompagné de son claviériste Graham Mushnik.
21 janvier 2023
48:58
De Tel-Aviv à Istanbul des années 70, Şatellites revisite l'âge d'or de la musique psychédélique anatolienne
07 janvier 2023
46:34
Jojo Abot, déesse de l’afro-hypno-sonic music
17 décembre 2022
49:17
Bibi Tanga & The Selenites, laboratoire d'afro-groove explosif
C'est lors de leur concert à l'Opéra Underground dans le cadre de la soirée Black Atlantic Club que je rencontre le chanteur bassiste centrafricain Bibi Tanga accompagné de sa bande, les Selenites.
Ce quintet afro-groove rétro-futuriste puise leurs sonorités dans l'âge d'or des musiques Afrique et du funk moderne. Croisement des influences musicales des membres du groupe, les musiciens ont présenté dans l'amphi de l'Opéra leur nouvel album "The Same Tree". De Bangui à Paris, Bibi Tanga raconte son parcours et son aventure avec The Selenites en compagnie du producteur et DJ, Professeur Inlassable, et du violoniste, claviériste et producteur, Arthur Simonini.
03 décembre 2022
47:52
Leyla McCalla chante la résistance de Radio Haiti
30 novembre 2022
47:27
Danyel Waro, chantre du renouveau du Maloya
19 novembre 2022
56:29
Babani Records, l'âme musicale de l'Océan Indien
Dernier opus de cette mini série dédiée à l'île Maurice aux côtés de Babani Records.
Fondé en 2017 par le producteur, graphiste, dj, vj, connexionneur, Avneesh, ce label d’activistes et de passionnés défendent le patrimoine musical de leur île et des Mascareignes. Avneesh s’entoure de diggers mauriciens tels que Armand Figaro, Vashish Sookul ou de l’ethnomusicologue Arno Bazin, plus grand collectionneur de disques de l’Océan Indien. Ensemble, ils vont partir à la quête d’archives sonores oubliés afin de les préserver et de les remettre en lumière par un travail de réédition et de rencontres avec les artistes phares du séga, du jazz, soul et funk des années 1960 à 1980 (Ti L’Afrique, Claudio Veeraragoo).Sauvegarder mais aussi faire rayonner le travail artistique des nouvelles générations en signant leurs albums et en les programmant dans de nombreux lieux. Les cultures de l’Océan Indien brillent grâce à Babani Records et c’est juste avant mon retour en France, à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam que Avneesh (qui est aussi celui qui m’a permis ce voyage) me raconte l’importance de son label.
06 novembre 2022
47:44
Ti L’Afrique et Claudio Veeraragoo, deux légendes de l'âge d’or du Séga des années 70
Quelques jours après mon passage au MOMIX, les membres du label Babani Records (véritable défenseur du patrimoine musical de Maurice par un travail de collectage et de préservation/réédition) m'emmènent à Port Louis capitale de l'île. Là bas, j’ai pu rencontrer le chanteur Roland Fatime, plus connu sous l’alias de Ti L’Afrique, le plus soulman des ségatiers. Redécouvert en Europe via la compile Soul Sok Séga (Strut records), éponyme à l’un de ses fameux titres, ce personnage inimitable de soixante-quinze ans doté d'une énergie d’un gosse de dix-sept ans, a une vie hors du commun. Il en a eu surtout plusieurs…Masseur, marin, médium, animateur, et surtout chanteur, Ti L’Afrique a plus de cinquante ans de carrière et est le créateur d’un séga soul qui puise dans les traditions de Maurice et dans les influences soul-funk afro-américaines. Posé au bar à mes côtés, il me raconte ses souvenirs (entrelacés de taquineries) de docker, de pêcheurs qui l’ont amené en Afrique du Sud, les bêtises, puis le début de la musique avec son célèbre titre Rosanna Chérie L'amour qui lui fera gagner un prix qui lui ouvrira les portes d’un univers qui perdure toujours aujourd’hui.
En deuxième partie d’émission, le Babani crew continue à me balader dans l'île jusqu'au Nord-Ouest dans la région de Pamplemousse, pour interviewer un autre pilier du Séga des années 1970, Claudio Veeraragoo. Chanteur, auteur-compositeur, multi-instrumentiste, cet artiste est incomparable dans son œuvre, que ce soit en solo ou avec son Satanik Group, Claudio a marqué Maurice avec un sega psychédélique très dansant inspiré des rythmes africains et des mélodies bollywoodiennes. Redécouvert également en Europe par des rééditions de certains de ses titres dans des compilations sur des labels prestigieux (Strut records, Bongo Joe Records, Born Bad Records), le légendaire artiste s’apprête à célébrer ses 55 ans de carrière avec des remise en lumière de projets d’antan et de nouveaux disques. C’est dans sa maison, où il a son propre studio, qu’il va me montrer la création de son séga en jouant sur différents de ses synthés, et va me livrer cinq décennies d’aventure musicale.
29 octobre 2022
57:19
Immersion à Maurice pour le MOMIX
Du 30 septembre au 2 octobre 2022, j'ai quitté Lyon pour me rendre au MOMIX, le plus important marché de la musique de l’île Maurice. Une quatrième édition visionnaire et métissée articulée autour de conférences, d’échanges, d’ateliers et de concerts. Une mise en valeur unique du patrimoine et du vivier culturel immense de ce territoire peuplé de différentes communautés : hindous, africains, créoles, chinois, arabes et européens ont peuplé Maurice au fil des époque. Une île nichée entre Madagascar, La Réunion et L'inde, rythmée par les sonorités africaines, mais aussi par des genre musicaux typiques tels que le Séga, le Seggae (mélange de séga et de reggae popularisé par l’artiste iconique Kaya) ou encore par les chants sacrés bhojpuri apportés par l'immigration ouvrière indienne au XIXème siècle.
Tous les soirs au N'Joy, lieu culturel basé à grand Baie, au nord de l'île, j'en ai profité pour assister aux showcases et pour rencontrer quelques artistes qui ont fait vibrer la scène. La chanteuse sud-africaine de soul Ntunja m'a présenté son univers zulu futuriste et habité, la multi-instrumentiste et chanteuse Emlyn est revenue sur sa vie et m'a ouvert à la tradition du tambour la Ravanne qu'elle mêle à différentes influences. Mais aussi, le charismatique accordéoniste et chanteur Wendada, venu de l'île voisine Rodrigues qui m'a présenté sa culture et sa musique Séga Tambour. Et enfin, Stephan Rezannah, fondateur du Momix et du label Jorez Box est revenu sur l'importance de cet événement.
24 octobre 2022
47:18
James BKS, son secret et sa musique dévoilés
10 septembre 2022
43:30
Ibeyi, futuristes et connectées aux ancêtres
De retour d’un été à arpenter les festivals et les concerts aux quatre coins de la planète, je commence cette saison de #NovaDansLaGueuleDuMonde en partageant ma rencontre avec Ibeyi le 8 juillet dernier dans le théâtre antique de Lyon.
Les sœurs Lisa-Kaindé et Naomie Diaz ont toujours baigné dans la musique, entourées par leur mère Maya Dagnino et Anga Diaz (célèbre percussionniste qui a œuvré dans Irakere et le Buena Vista Social Club). Dans leurs veines coule sans aucun doute la même énergie créative. Elles ont su mettre en exergue la culture Yoruba hérité du Nigeria et importée à Cuba par les esclaves au XVIème siècle, et l’ont associé au hip-hop, à la soul et à l'électronique. Depuis 3 albums ont vu le jour dont “Spell 31”, le dernier en date sorti chez XL Recordings. Un titre titre inspiré par le livre des morts égyptien, aux sonorités envoûtantes, nappés de détails minutieux, de samples de leur père, et de chants évoquant l’amour, la résilience ou l’engagement. Prêtes à partager cette énergie débordante sur les scènes après deux ans de confinement, elles m’ont raconté leur histoire fusionnelle.
03 septembre 2022
48:03
Tiken Jah Fakoly résiste et éveille les consciences depuis 25 ans
Quelque mois avant son nouvel album "Braquage de pouvoir", j'ai pu rencontrer Tiken Jah Fakoly lors du mythique festival réunionnais, le Sakifo qui a fêté ses 18 ans du 3 au 5 juin 2022.
Au bord de l'Océan, charismatique et à la fois bienveillant, le chantre de ce reggae mandingue me raconte sa vie et ses luttes. Né au nord-ouest de la côte d’ivoire dans une famille de Forgeron, fils de guerrier, Tiken va rapidement être imprégné du reggae et commencer à à vouloir diffuser ses messages sur cette musique jamaïcaine aux racines africaines.Son engagement lui vaudra des menaces de mort, il sera contraint à l’exil pendant plus de 5 ans. C’est durant cette période qu’il s'installera au Mali et sortira les albums cultes, "Françafrique" et "Coup de gueule". Depuis, les années ont passé, mais sa musique a continué, et ses messages aussi. Onze albums où l'artiste mêle le reggae aux sonorités traditionnelles mandingue. Le Le fameux basse-batterie ou encore le skank fusionne avec la kora ou le balafon sur lesquels Tiken Jah Fakoly va chanter les espoirs et les peuples de plusieurs générations.
17 juin 2022
50:54
Zanmari Baré, l'humilité et la transmission par le maloya
11 juin 2022
48:43
Oumou Sangaré, la voix d'or fait rayonner le Mali avec un nouveau disque
Surnommée la Aretha Franklin africaine, Oumou Sangaré est une des plus belles voix du continent Africain, adulée par Beyoncé, et de nombreuses stars internationales de plusieurs générations.
Femme puissante et hyperactive, Véritable working girl, artiste, business-woman bienfaisante, Oumou crée des entreprises d'hôtellerie, d agriculture, des compagnie de voiture pour créer de l'emploi au Mali mais aussi des festivals pour promouvoir la culture wassoulou et les femmes. C’est l’esprit de son nouvel album "Timbuktu" (World Circuit Records), un de ses meilleurs disques. Sur une musique riche qui marie habilement blues, riff électriques et sonorités traditionnelles mandingues et rythmes du wassoulou, Oumou Sangaré va chanter sa culture d'une manière sincère et inimitable. C'est pendant sa tournée que je retrouve la chanteuse charismatique autour d'un café, elle m'emmène dans son enfance (elle qui chantait déjà dans des stades à 5 ans) jusqu'aux États-Unis, où elle a composé ce nouveau disque en plein confinement. Celui-ci pourrait être le roman de sa vie mais aussi de l'histoire de la musiques malienne qui sera une des sources de la culture afro-américaine.
07 mai 2022
48:33
Etran de L'Aïr, les étoiles du rock touareg
25 ans que le groupe touareg Etran de l'Aïr parcoure le Niger pour embellir les fêtes de mariage avec leur musique rock métissée de rythmiques du désert, de blues et même de soukouss. Une multitude d'influences à l'image de leur bouillonnante et multi-culturelle capitale Agadez. Ce band familial, composé de frères nomades s'est installé dans l’Aïr depuis les années 1970 pour fuir les sécheresses. Les groupes de guitares font partie intégrante du tissu social, ils jouent dans les mariages, les baptêmes et les rassemblements politique. C'est dans un de ces événements que le producteur américain Christopher Kirkley les découvre et décide de les signer sur son label Sahel Sounds. Ils enregistrent en quelques jours dans un studio mobile à la maison pour faire naître "Agadez", un album roots qui exalte les ambiances de fêtes, de bar haoussa, de blues et de rock saharien.
Lors de leur première date en France, au mythique Grrrnd Zero, j'ai pu revenir avec cette formation sur leur histoire inhabituelle, des concerts nocturnes dans les mariages de leur quartier Abana aux scènes du monde.
21 février 2022
50:14
Magique et futuriste, Crystal Murray dessine un nouvel univers musical
Souriante, détendu et charismatique, la jeune chanteuse franco-américaine s'est livrée quelques minutes pour me partager ses multiples vies. Fille de la manageuse et productrice de concert, spécialisée sono mondiale, Valérie Malot, et du saxophoniste new-yorkais, David Murray, collaborateur de John Coltrane, Crystal Murray a été bercé par le jazz, la soul et le hip-hop. Elle se fait connaître à Paris dès l’adolescence dans le crew de modeuses Gucci Gang. Puis c'est le début de sa carrière musicale avec son premier EP "I Was Wrong" qui la fera rapidement connaitre auprès du grand public. Crystal est sincère, libre, elle brise les codes, ne voulant pas être enfermé derrière une image ou un style musical, elle peaufine son univers et vient de dévoiler le 11 février son nouvel EP "Twisted Bases".
Sur ce disque engagé, mettant en valeur les femmes, l'amour, et alertant sur de nombreux préjugés, elle alterne rap et chant sur des sonorités rnb électronique, nu soul, pop grime et two-step.
Crystal Murray représente le futur du groove sous toute ses formes et me raconte de manière humble son parcours.
12 février 2022
47:26
Ami Yerewolo, la rappeuse qui fait rayonner le rap malien
Lors de son premier concert à Paris dans le cadre du MaMA Festival & Convention, la rappeuse et chanteuse malienne Ami Yerewolo m’a raconté son destin musical unique. Aminata Dianoko de son vrai nom, fait partie de cette nouvelle génération africaine incarnant une nouvelle vision du hip-hop, qui puise dans les rythmes traditionnels et les sonorités électroniques. Depuis 10 ans, Ami sillonne les scènes maliennes avec son flow percutant en bambara ou en français. Engagée, féministe, résistante, elle incarne avec brio cette culture underground en effervescence sur le continent Africain. La rue, son terrain de jeu, ses inspirations, elle va d’ailleurs se produire dans les "balani show", ce sound-system bamakois DIY diffusant des productions électro-mandingues sur lesquelles la rappeuse va toaster.
Lauréate du prix RFI découverte, elle crée dans la foulée en 2017, le festival, Le Mali a des rappeuses , pour mettre en lumière les artistes hip-hop féminines. Un deuxième album l’a fait tourner à l’international et lui permettra de rencontrer le chanteur et producteur camerounais Blick Bassy qui la fait signer sur son label Othantiq AA. Il va l’aiguiller pour qu’elle exprime son propre univers au sein d’un nouvel album “AY” sorti en avril dernier. La rappeuse dévoile une nouvelle facette du hip hop et des musiques africaines et poursuit son engagement en faveur des femmes et de la culture mandingue.
05 février 2022
44:33
Cheick Tidiane Seck, le guerrier de l'afro jazz
29 janvier 2022
49:13
Badi, la puissance afro house & hip-hop
08 janvier 2022
48:10
Kologbo, le "magnétophone" de Fela Kuti devenu guitariste de l'Africa 70
Oghene Kologbo est né à Warri, au Nigéria en 1957. Son père, Joe King Kologbo, était un célèbre musicien de Highlife. Dès l’adolescence, Kologbo a commencé à jouer avec le maître de l’Afrobeat et révolutionnaire Fela Kuti. Kologbo enregistrera plus de 50 disques avec son groupe Afrika 70. Il jouait les lignes hypnotiques de guitare ténor, mais bien souvent c’est aussi lui qui jouait la basse et la guitare rythmique sur les disques. Kologbo était l’assistant personnel de Fela, son magnétophone, il mémorisait les mélodies qu'il lui murmurait afin de garder une trace des inspirations des futurs titres phares afrobeat du Black President. En 1978, après un concert au festival de jazz de Berlin, Kologbo a quitté le groupe, accompagné de Tony Allen et quelques autres, et s’est installé à Berlin. Il collabore avec beaucoup d’artistes renommés tel que Brenda Fassie, King Sunny Ade, ou encore avec le groupe de reggae Roots Anabo. En 2005, Kologbo intègre l’Afrobeat Academy, le meilleur groupe d’Afrobeat de Berlin, qui par la suite a donné naissance au groupe du guitariste Ghanéen Ebo Taylor, puis à celui du chanteur Ghanéen Pat Thomas. En 2007, Kologbo se lance en solo avec un premier album en hommage à Fela puis un nouvel album Africa is The Future sorti sur le label français Paris DJs. Un album qui est le résultat d’une énergie collective. On retrouve ses compères Tony Allen, Pat Thomas ainsi que le deejay Joseph Cotton, la chanteuse Ayo, et des membres de Frères Smith, d’Antibalas et du Newen Afrobeat. Kologbo livre sa version de l’afrobeat du XXIème siècle dans sa forme la plus pure, mélangeant les inspirations d’origine et les styles plus modernes. Il en profite pour nous raconter en détail la naissance de ce disque et nous raconte comment est né l’Afrobeat dans les années 70 quand il côtoyait Fela Kuti ou encore Orlando Julius.
« Tous mes souvenirs sont cool, je les apprécie mieux maintenant. J’essaie de tous les partager, car si je meurs, ils vont disparaître et on va plus s’en rappeler alors je les transmets gratuitement le plus possible. Les gens achètent mes places, viennent me voir, et me disent que de partout au Rwanda, au Niger, tout le monde écoute l’afrobeat. Je suis content, le rêve de Fela se réalise et l’afrobeat devient connu mondialement. »
23 décembre 2021
53:57
Ikoqwe, le projet interstellaire du producteur angolais Batida
Lors des Trans Musicales de Rennes, j'ai rencontré le duo d'extraterrestres IKOQWE. Composé du beatmaker & batteur Coqwe (Batida) et du rappeur Iko (Ikonoklasta), ces deux musiciens à l'attitude étrange ont leurs visages camouflés par des bandages suite à leur crash sur Terre. Depuis ce moment, le binôme va étudier l'être humain, nos comportements, ainsi que nos différentes cultures et traditions. De ces observations est né leur album "The Beginning, The Medium, The End And The Infinite" (Crammed Disc), un disque afro-futuriste mêlant les sonorités traditionnelles angolaises avec le hip-hop et différents genres musicaux électroniques (afro-house, kuduro digital). Sur cette musique puissante et pointue, les deux complices combattent la négativité de l'humain, le clivage nord-sud et le néo-colonialisme tout en proposant des solutions au sein de textes rappés percutants. Apparemment derrière ces combinaisons étranges et visages dissimulés, ce serait peut-être deux artistes activistes angolais : le beatmaker Batida, fin producteur, activiste, icone du kuduro digital, et le rappeur militant Ikonoklasta !
(La réponse au sein de ce podcast).
18 décembre 2021
50:24
Balaphonics, le brass-band qui fusionne les sonorités africaines depuis 10 ans
11 décembre 2021
1:27:32
Julia Sarr, l'étoile de l'Afro Jazz
04 décembre 2021
47:20
Guiss Guiss Bou Bess, l'afrofuturisme made in Dakar
Lors de la désormais célèbre Black Atlantic Club, cette soirée amorcée par le Dj James Stewart au Sucre, j’ai rencontré le trio sénégalais Guiss Guiss Bou Bess.
En wolof, “nouvelle vision”, le groupe bouleverse les codes de la sono-mondiale en apportant une nouvelle dimension pour les sonorités ancestrales sénégalaises.
Le groupe est né de la rencontre entre le sénéglais Mara Seck, son acolyte percussionniste Aba Diop et le beatmaker et sociologue français Stéphane Costantini. Ensemble, ils ont décidé d’apporter une nouvelle ère à un des styles et instruments les plus emblématiques du pays de la Teranga, le Sabar.
Leur chanteur, percussionniste et danseur Mara Seck est l’héritier du sabar par ses parents. Cet enfant du quartier bouillonnant de la Médina à Dakar est issu d’une grande famille de musiciens. Son père Alla Seck, parolier de Youssou N'Dour dans l’incontournable Super Étoile de Dakar l’a naturellement initié aux différentes traditions et courants musicaux du Sénégal. Sa mère a également joué un rôle important, griotte dans le célèbre Sing Sing Family, l’a formé aux danses et aux différents arts culturels du pays. Ce bagage culturel puissant, Mara va le mêler à son quotidien de citadin dakarois, rythmé par le hip-hop et les sonorités club. Il forme alors le groupe Guiss Guiss Bou Bess avec Aba Diop et Stéphane Costantini avec comme ambition d’électroniser le Sabar en mariant les percussions rituelles aux basses Uk garage, au grime et dubstep et aux beats house. Véritable laboratoire, la formation propulse les traditions dans des ambiance futuristes et explosives, accompagnées de chants spirituels et rassembleurs.
Les membres du groupe, Mara et Aba portent le message des Baye Fall, une branche mystique de l’Islam appartenant au mouridisme, fondée par Cheikh Amadou Bamba. Un mouvement qui a joué son rôle dans la résistance aux autorités coloniales et dans le partage de valeurs humanistes au Sénégal. Guiss Guiss Bou bess s’en imprègne avec une musique panafricaine qui brise les frontières, unifie et pousse les musiques ancestrales et les grands styles musicaux du continents vers le futur. Ils nous racontent leur histoire et présentent leur album Set Sela (Helico Music).
27 novembre 2021
45:34
Richard Bona, le bassiste panafricain visionnaire
Lors des 40 ans du festival Jazz à Vienne en juillet dernier, j’ai rencontré le bassiste et chanteur camerounais Richard Bona à l’occasion de son concert aux côtés du pianiste cubain Alfredo Rodriguez. Plus de 20 ans que le musicien amène un jeu de basse singulier dans le jazz et les musiques afro-descendantes au sein de ses albums et dans ses nombreuses collaborations.
De Minta au Cameroun à Paris, puis à New York, lorsque Harry Belafonte le repère, Richard Bona va entamer alors une nouvelle carrière aux Etats-Unis, où il réside toujours aujourd’hui. C’est dans ce pays, que dans les années 1990, Joe Zawinul voit en lui un héritier de Jaco Pastorius, et lui propose de devenir un élément clé de son Syndicate. Richard va se faire un nom notamment grâce à son groove unique. Il transpose les différentes rythmiques du continent Africain dans les lignes de sa basse et va de fait enrichir beaucoup de genres musicaux, au point d’être considéré comme un des meilleurs bassistes de la planète.
Avec plus d’une quinzaine d'albums à son compteur, Richard Bona croise les styles et les époques dans des sonorités mêlant les traditions d’Afrique à leurs héritages outre atlantique. Visionnaire, panafricain aux lignes de basse inimitables et à la voix envoûtante, le musicien raconte son parcours hors du commun.
20 novembre 2021
45:23
L'héritage de Tony Allen incarné par Fixi & Nicolas Giraud
12 novembre 2021
45:42
Célia Wa, la soul kréyol du futur
Rencontre avec la flûtiste-chanteuse,et muti-instrumentiste guadeloupéenne pour découvrir son premier album "Wastral".
Née à Paris, Célia Wa a grandi en Guadeloupe et va être très vite initiée aux musiques traditionnelles afro-caribéennes comme le gwo-ka et le kaladja en intégrant l’école Marcel Lollia du célèbre professeur et musicien Georges Troupé. Elle trouve rapidement son instrument de prédilection, la flûte traversière, qu’elle ne délaissera jamais depuis sa première scène à l’âge de 12 ans. Les tournées commencent avec le big-band Kimbòl avec qui elle sillonne les festivals internationaux. Décidée à brasser plusieurs influences musicales dans ses compositions, elle rentre en métropole pour intégrer l'American School of Modern Music de Paris. Elle multiplie dès lors les collaborations en amenant son univers dans ExpéKa Trio aux côtés du batteur Sonny Troupé et de la rappeuse Casey. On la retrouve aussi dans l’album et le live du chanteur David Walters. En parallèle, Célia Wa développe son propre univers musical en mariant sa voix et les notes de sa flûte, avec les sonorités ancestrales afro-descendantes combinées à des ambiances aériennes, mystiques et électroniques. Au sein de ses différents EP et de son album Wastral (Heavenly Sweetness), la chanteuse et musicienne emmène les différents genres musicaux afro-descendants dans un autre-espace temps, où les traditions du tambour Ka, la soul engagée, le jazz, et le beats digitaux ne font qu’un.
30 octobre 2021
48:01
Lass, nouvel ambassadeur de l'Afropop
Le 16 juillet dernier, pendant mon séjour au Montreux Jazz Festival, j’ai pu rencontrer le chanteur sénégalais et lyonnais de cœur, Lass. A peine son premier single sorti, le voici propulsé sur la grande Scène du Lac où son concert fut apprécié par le public à l’unanimité. Il a sorti son premier EP le vendredi 22 octobre sur le label Chapter Two Records / Wagram. Au sein de ce disque, il chante d’une manière inimitable avec un timbre tantôt de miel, tantôt puissant, sur un univers mêlant l’héritage des grands orchestres d’Afrique avec l’afro-pop et l’électronique. Lass peut-être considéré comme l’une des nouvelles voix d’or du continent africain.
Le chanteur s’est confié sur son destin incroyable. Il se dit sauvé par la musique, lui qui observait dans sa jeunesse à Dakar les prestations de Omar Pène et Ismaël Lô dans le club de Youssou N’Dour, a décidé de reprendre le flambeau. Tout d’abord en se produisant dans les nombreux soundsystem de la capitale sénégalaise, ce qui lui fera éviter un exil spontané en pirogue vers l’Europe avec des amis d’enfance.
Quelques années plus tard, Lass s’installe en France, à Lyon, pour démarrer une nouvelle vie musicale. Il fait une rencontre déterminante avec le producteur Patchworks qui décèle en lui ce grain de voix magnétique, qui n’est pas sans rappeler les grands chanteurs de la musique afro-latine sénégalaise. Il intègre alors le collectif Voilaaa et chante avec eux des titres qui deviendront des classiques de leurs albums. Cette aventure de rencontre se poursuit lorsqu’il croise la route du duo Synapson. Même formule, il collabore avec eux et chante le fameux titre “Souba” qui devient un hit. Après avoir sillonné les scènes internationales avec ces différentes musiciens, Lass vient de sortir son premier EP qui rassemble ses multiples expériences musicales ainsi que les différents genres musicaux qui ont cartonné en Afrique, de l’afro-salsa au mbalax, en passant par la house et l’afrobeats, Lass incarne le futur de la musique sénégalaise.
23 octobre 2021
49:11
Le chanteur et musicien argentin Ignacio María Gómez connecte les esprits aux musiques afro-descendantes et latines
15 octobre 2021
53:22
Salif Keita, la voix d'or mandingue raconte 50 ans de carrière
09 octobre 2021
51:52
L'épopée sonore transatlantique, festive et résistante de João Selva
08 mai 2021
1:30:47
La sono mondiale du multi-instrumentiste Etienne de la Sayette
17 avril 2021
1:42:07
Ballaké Sissoko raconte ses 40 ans de carrière
Mathieu Girod vous partage sa rencontre avec le célèbre virtuose de la kora, Ballaké Sissoko. A l'occasion de la sortie de son nouvel album Djourou, le grand griot malien raconte quatre décennies de carrière musicale, de collaborations et de musique mandingue dont il incarne la 51ème génération de sa lignée !
Fils de Djelimady Sissoko, directeur adjoint de l'Ensemble Instrumental du Mali, Ballaké va écouter jouer son père durant de nombreuses heures. Un jour, ce dernier lui confie les clefs de sa chambre où reposait sa kora, afin qu'il reprenne le flambeau. Il intègre l'ensemble instrumental national et prend la place de son père après son décès. Il se forme en parallèle auprès de son oncle Sidiki Diabaté, père de Toumani. Héritier d'une tradition séculaire, Ballake Sissoko va entremêler les cordes de sa kora avec d'autres genres musicaux. Il en suivra des collaborations avec de nombreux artistes tels que le pianiste italien Ludovico Einaudi ou le contrebassiste Vincent Ségal, en passant par son projet 3MA au côté du joueur de valiha malgache Rajery et du joueur du oudiste marocain Driss El Maloumi.
Son nouvel album sorti sur le label No Format synthétise les nombreuses expériences de Ballaké Sissoko. Djourou signifie la corde, celle qui le relie aux autres, celle également qui lui a permis de perpétuer la tradition tout en l'amenant dans de nouvelles directions. Il en découle un de ses albums les plus aboutis où le kora fola invite au gré des morceaux de ce disque ses différents compagnons de route.
03 avril 2021
1:40:44
Raúl Monsalve propulse les traditions afro-vénézuéliennes dans le futur
Le bassiste vénézuélien raconte son histoire et son expérimentation des rythmes afro-vénézuéliens. De ses collaborations avec The Heliocentrics et Family Atlantica à ses groupes Insólito UniVerso et son fameux Raúl Monsalve y los Forajidos. Mathieu Girod continue ses pérégrinations dans l’hexagone pour donner la parole aux artistes de la sono mondiale. A Paris, il a rencontré le bassiste vénézuelien Raúl Monsalve.
Ce musicien chercheur invétéré à la curiosité exacerbée s’est rapidement intéressé aux musiques et aux cultures afro-vénézuélienne, notamment celles de la région de Barlovento. Il va dès lors adapter ses recherches dans des compositions post-rock rythmées par des percussions caribéennes au sein de son premier groupe kRé, qu’il fonde à Caracas.
En parallèle il va synthétiser toutes ses influences et les différentes sonorités du Venezuela dans un projet perso, Raúl Monsalve y los Forajidos. Quelques années plus tard, le génie est à Londres, diplômé d'ethnomusicologie en poche.
Il croise une compatriote, Luzmira Zerpa, chanteuse au sein du groupe transatlantique Family Atlantica. Cette rencontre le mènera à jouer avec eux ainsi qu’avec l’excellent groupe londonien The Heliocentrics, qui tournait à cette époque avec le grand saxophoniste nigérian Orlando Julius. Avide de rencontre et véritable laboratoire du groove ambulant, Raúl Monsalve quitte l’Angleterre pour s’installer à Paris. Les rencontres fusent et aboutissent sur un nouveau groupe, Insólito UniVerso, une aventure psychédélique dans les musiques des plaines du Vénézuela.
Ce voyage sonore lui à aussitôt donner l’envie de créer une suite à son projet initial, Raúl Monsalve y los Forajidos, avec qui il a sorti Bichos, l'un des ses albums les plus aboutis, mariage des traditions de son pays avec l'afrobeat, le funk, le jazz, les sonorités psyché et électroniques.
20 mars 2021
1:36:43
Christine Salem connecte le maloya aux ancêtres
Mathieu Girod a rencontré l'icône du maloya Christine Salem lors de son passage au festival Au Fil des Voix au 360 Music Factory à Paris.
La chanteuse réunionnaise, percussionniste et joueuse de kayamba a sorti son nouvel album, Mersi, sorti chez Blue Fanal. Dans ce disque elle rend hommage aux ancêtres dans un maloya roots et revendicatif toujours ouvert sur d'autres sonorités comme le blues et le rock. Elle y prône la paix et sa culture dans une musique incantatoire connectée à ses aïeux. Pour sublimer ce voyage mystique, elle fait appel au violon du virtuose Frédéric Norel et à l'énergie de son fidèle guitariste Seb Martel. Sans oublier ses musiciens et percussionnistes spécialistes du Maloya : David Abrousse et Harry Périgone.
27 février 2021
1:33:45
Sam Mangwana, 60 ans de rumba congolaise et de panafricanisme
Mathieu Girod s’est rendu au 360 Music Factory pour rencontrer le mythique chanteur de rumba congolaise Sam Mangwana à l’occasion de sa venue pour le festival Au Fil des Voix.
Né en 1945 à Kinshasa de parents immigrés angolais, Sam Mangwana porte en lui cet exil et cette curiosité et soif de voyage. Bercé aux sons des indépendances et notamment de la rumba à la fin des années 50, le chanteur fait partie de l'époque où naît le panafricanisme. Au début des sixties, il intègre l'African Fiesta du Seigneur Tabu Ley Rochereau.
10 ans plus tard, il rejoint l'orchestre rival d'une autre légende, Franco et son mythique orchestre le TP OK Jazz. Cela en fera une affaire d'État. A cette période, Sam Mangwana voyage pour lutter pour l'indépendance de l'Angola. C'est en traversant des pays d’Afrique qu'il fonde plusieurs orchestres dont le Festival des Maquisards ainsi que le fameux African All Stars avec qui il a proposé les prémices d'un autre genre musical, le soukouss. Depuis une quinzaine d'années, il est retourné dans le pays de ses ancêtres, l’Angola. Il a sorti plusieurs albums dont Lubamba, sorti le 5 février qui signe son retour en Europe.
Sam Mangwana porte lui une histoire musicale du Congo et du continent Africain qu’il raconte dans cet opus de Nova Dans LaGueule Du Monde.
(Photo : F. Blanquin)
20 février 2021
1:49:06
L'Éclair, groove lumineux
06 février 2021
1:33:51
La sono mondiale de cet été en 20 morceaux
En attendant de découvrir ses futures rencontres, Mathieu Girod termine la troisième saison de #MidiDansLaGueuleDuMonde avec un épisode spécial consacré aux sorties de l'été avec en prime quelques exclusivités à venir sur les labels Heavenly Sweetness, Out Here Records, Analog Africa, Jarring Effects, Bongo Joe Records, Blanc Manioc, No Format.
Au programme un voyage musical entre l'Afrique, les caraïbes et les Amériques avec un tour d'horizon des scènes highlife, afro beats, cumbia psychédélique, afro-jazz et biguine.
11 juillet 2020
1:39:24
Panorama des musiques de lutte contre le racisme et les violences policières autour du monde
06 juin 2020
1:38:14
Les Espoirs de Coronthie, la fierté du peuple guinéen
Mathieu Girod profite de la présence d'une partie des musiciens du mythique groupe guinéen Les Espoirs de Coronthie pour revenir avec eux sur leur aventure unique qui dure depuis plus de 28 ans. Actuellement en préparation d'un sixième album inspiré par l'âge d'or des musiques guinéennes dans les années 60, ils racontent leur début à Coronthie, quartier populaire de la capitale Conakry, où tout à commencé. Dans ces rues, la plupart des jeunes tuent le temps dans la rue en jouant de la musique ou au foot, les deux rêves d'une jeunesse aux yeux rivés sur les continents du dollar et de l'euro. Une bande de gamin va sous la houlette de leurs aînés, Les Etoiles de Boulbinet, commencer à jouer la musique traditionnelle guinéenne pour lui offrir une nouvelle destinée, Les Espoirs de Coronthie vont naître et bouleverser la culture de leur pays.
Le leader Boubacar Camara (Manguê) accompagné des chanteurs Machété Touré et Aly Sylla (Sanso) vont poser leurs voix singulières sur un groove mêlant plusieurs époques musicales de la Guinée. Un mélange de sonorités mandingues, de reggae, de mélodies latines, savamment orchestré par les notes du balafon de Mohamed Camara (Yeliké), par la basse du bolon de Amara Camara (Éric) ainsi que les rythmes percussifs du djembé de Kiza Camara et de la calebasse de Nouha Camara (Colga). Sur cette musique complexe et dansante s'ajoute les résonances métalliques du gongoma (sanza guinéenne) de Boy et la kora de Sory Kandia Kouyaté (aka Kandia Kora) et bien-sûr la danse de Kassa. Ils vont dès lors réveiller la musique ancestrale de Guinée et la propager sur le continent africain. Après un premier album remarqué, ils font la rencontre de Antoine Amigues, jeune étudiant français en ethnologie, qui abandonnera rapidement son carnet de notes pour se joindre au groupe en tant que guitariste. Les Espoirs de Coronthie sont désormais au complet. Ils enregistrent aussitôt un second album, Dunyua Iguiri, qui sera vendu à plus de 70 000 exemplaires.
Pendant 15 ans le groupe va sillonner les scènes internationales et enchaîner les disques, dont le très acclamé Fougou Fougou (qui est également le nom de leur centre culturel qu'ils ont crée en Guinée). Actuellement, les membres des Espoirs de Coronthie sont situés entre Conakry et la France. Mengue continue ses discours engagés au sein de son projet solo, Sanso est actuellement le deuxième chanteur le plus côté du pays, Colga, Yeliké, Boy et Antoine ont leur propre projet en Europe. Cela n'empêche pas le groupe de se réunir à l'occasion de tournées et d'enregistrer des morceaux qui deviennent de véritables symboles de fierté auprès de la jeunesse guinéenne. La formation poursuit actuellement son travail de mise en valeur du patrimoine culturel guinéen en préparant minutieusement son retour avec un album en hommage aux orchestres nationaux du label Syliphone aux temps de Sékou Touré.
30 mai 2020
1:34:24
The Scorpios يأألهجروك ressuscite l'âge d'or psyché funk soudanais des 70's
Mathieu Girod est parti à la rencontre du plus funky des groupes soudanais lors de leur participation à la Black Atlantic Live Session à l'Opéra Underground. Inspiré par la vague psychédélique funk qui a inondé le Soudan dans les 60's et 70's, The Scorpios a décidé de redonner vie à cet âge d'or d'une manière authentique et sincère. La plupart des membres du groupe se sont formés dans des mariages et des festivals religieux. Avec la montée du fondamentalisme religieux, le groupe a fui leur pays d'origine pour trouver refuge en Angleterre dans les années 80. C'est à Londres qu'il rencontre le producteur et multi-instrumentiste Adam Bulewski qui tombe amoureux de leur son. Ensemble, ils élaborent une musique qui puise dans le "swinging Khartoum" des années 60 et 70 dont le père de Regia Ishag, la chanteuse du groupe, fût un des principaux artisans avec le mythique The Scorpions.
Adoubé en Europe avec la sortie de leur premier album sur le label Afro7, The Scorpios poursuit son expérimentation des sonorités traditionnelles des différentes parties du Soudan avec la funk seventies africaine. En exclusivité, les musiciens dévoilent des extraits inédits de leur futur disque.
23 mai 2020
1:42:37
Youn Sun Nah (나윤선), la chanteuse de Séoul qui bouleverse le jazz vocal
Le Montreux Jazz Festival annule son édition 2020, comme beaucoup d'autres grands rendez-vous musicaux. A cette malheureuse occasion, Mathieu Girod sort une interview qu'il avait soigneusement gardée de côté, réalisée dans son festival de prédilection. Rencontre avec la grande voix coréenne Youn Sun Nah, icône mondiale du jazz vocal, considérée comme la relève de Billie Holiday et Sarah Vaughan.
C'est à 5 ans que l'artiste commence le piano. Après des études de lettres et un début de carrière dans la mode, elle se lance dans le chant avec le Korean Symphony Orchestra dans un répertoire gospel. Décidé à poursuivre le chant, elle quitte Séoul pour Paris en 1995 pour étudier le jazz dans la prestigieuse école, le CIM . Elle commencera alors à se produire dans les clubs et enregistrera son premier album. Aujourd'hui, cela fait plus de deux décennies que Youn Sun Nah impressionne par ses techniques de jazz vocal et de swing. Alternant les timbres de voix, capable de passer de l'onomatopée aux pianissimos tout en se munissant de son instrument fétiche, la kalimba, Youn Sun Nah raconte son destin musical dans son nouvel album "Immersion".
18 avril 2020
1:50:46
Rokia Traoré, le chant de la culture mandingue et des mères africaines
Rokia Traoré est considérée comme une des plus grandes chanteuses du continent Africain de ces 20 dernières années. Toujours à diffuser ses messages sur les scènes du monde, l'artiste malienne, telle une nomade, transporte son art dans les différents pays qu'elle traverse. Le voyage elle le porte en elle depuis son enfance. Fille de diplomate, elle grandit entre l'Arabie Saoudite, l'Algérie, la Belgique et la France. Une jeunesse où l'artiste va s'ancrer dans la musique grâce à sa première guitare que lui offre son père. Elle enregistre ses premiers morceaux en 1995 sous la houlette du grand bluesman malien Ali Farka Touré. Deux ans plus tard, sa participation au Festival Musique Métisses d'Angoulême révèle sa voix au monde et sa carrière prend un tournant.
Plus de deux décennies se sont écoulées depuis ce moment, la musique de Rokia Traoré a séduit la planète avec sa musique engagée et riche d'influences. Un mélange subtile de traditions mandingues et de blues-rock soutenu par sa voix inimitable, grave et légèrement voilée, la chanteuse est dotée d'un puissant vibrato avec lequel elle grimpe parfois dans les aigus.
Six albums acclamés et récompensés, on ne compte plus les prix obtenus par la chanteuse (World Music Awards de la BBC Radio 3, Victoire de la musique dans la catégorie « musiques du monde » ainsi que le prix de la meilleure artiste aux Songlines Music Awards). De son premier album "Mouneïssa" en passant par "Tchamantché", "Beautiful Africa" ou "Né So", son sixième et dernier album en date, Rokia Traoré s'engage en musique pour défendre l'humanité et les femmes. En français, en anglais ou en bambara, la chanteuse milite et raconte l'histoire de son peuple sur les scènes internationales.
Après son dernier disque, enregistré comme le précédent avec le producteur John Parish, Rokia s'est intéressée en détails à l'histoire du Mali. Elle présentait Dream Mandé Djata, un hommage aux chants griotiques et à l'épopée l’épopée de Soundiata Keïta, fondateur de l'Empire Mandingue au XIIIe siècle. Ce véritable héros national et socle de l'histoire commune des maliens incarne les valeurs de dignité et de résistance dans l'imaginaire collectif. Des vertus que Rokia Traoré affiche si l'on devait faire un parallèle avec sa récente détention et grève de la faim en mars dernier. #Justice4Rokia
11 avril 2020
1:50:32
Mahalia, la nouvelle étoile de la soul et du R'n'B
L'Angleterre continue de s'affirmer comme le nouveau vivier du jazz et de la soul. Mathieu Girod a rencontré au Ninkasi Kao à Lyon, une de ses nouvelles représentantes, Mahalia. Biberonnée par les musiques américaines et par le reggae qu'écoutait sa famille de musiciens et notamment sa mère, une chanteuse d'origine jamaïcaine, la jeune mélomane va très vite reprendre le flambeau.
À 13 ans, elle est signée sur un label et dès lors, Mahalia commence a sortir régulièrement des singles et des EP. En 2017, elle se fera connaître au monde avec l'interprétation de son titre "Sober" lors de la session A Colors Show sur Youtube, qui atteint aujourd'hui plus de 40 millions d'écoutes. Sa soul envoûtante et son r'n'b cosmique va se propager l'année suivante avec son EP "Seasons" qui permettra à Mahalia de faire les premières-parties de Lauryn Hill. Les collaborations vont alors se multiplier. La chanteuse sort en 2018 son nouvel album "Love and Compromise" et en profite pour inviter sur un morceau de sa musique mi old-school, mi futuriste, la star montante de l'Afro Beats, Burna Boy. Un album riche d'influences et puissant, à l'image de la carrière de l'artiste.
04 avril 2020
1:49:39
Clinton Fearon, illustre étendard de l'histoire du reggae
Mathieu Girod est parti rencontrer le musicien iconique du reggae, Clinton Fearon. Véritable gardien du temple de cette musique, le chanteur, guitariste et bassiste jamaïcain fait parti des pionniers du Reggae Roots. C’est en 1969 qu’il rejoint le légendaire groupe The Gladiators, au chant, mais aussi à la basse et à la guitare. Une formation qui deviendra emblématique dès les années 70 avec des titres comme "Chatty Chatty Mouth" et "Rich Man Poor Man" devenus cultes aujourd'hui, et dont Clinton Fearon était l’interprète.
Dans cette période, on le retrouvera en tant que musicien de session au Studio One de Coxsone et au Black Art Studio du légendaire Lee "Scratch" Perry.
À la fin des années 80, lors d'une tournée aux Etats-Unis avec les Gladiators, Clinton décide de rester là-bas et de s'aventurer en solo. Il formera tout d'abord The Defenders avec quelques membres du groupe puis son propre projet solo accompagné d'une nouvelle formation, The Boogie Brown Band. Depuis les années ont passé, une quinzaine d'albums à son actif, dont son nouveau, History Say (Baco Records), un disque où le chanteur raconte cinq décennies d'histoire du reggae et de la musique de son île.
28 mars 2020
1:54:52
Chucho Valdés, le roi du jazz afro-cubain guidé par les orishas
Rencontré en amont de la soirée "Tribute to Roy Hargrove" lors du Jazz à Vienne, Chucho Valdés, celui que l'on surnomme le "Mozart cubain" se confiait sur sa rencontre avec le trompettiste américain pour le projet américano-cubain Crisol. L'occasion pour le géant du jazz cubain (récompensé de neuf Grammy Awards) de raconter ses débuts aux côtés de son père Bebo Valdés, alors directeur artistique du cabaret La Tropicana à la Havane. Un lieu qui le formera au jazz et aux musiques afro-descendantes, il accompagnera de nombreuses pointures telles que Nat King Cole ou Sarah Vaughan.
Initié par son père aux sonorités afro-caribéennes qu'il incluent dans des rythmes appelés "Batanga", Chucho va s'intéresser de plus en plus au tambour batá, instrument sacré de la religion yoruba à Cuba. Une fois Bebo exilé en Europe pour fuir le régime castriste, Chucho va suivre le chemin paternel en sortant un album concept qui révolutionnera la musique afro-cubaine, Jazz Batá, en 1972. Il constitue ensuite différents groupes, notamment le Orquesta Cubana de Música Moderna, puis le fameux groupe Irakere, qui le fera connaitre au monde.
46 ans plus tard, le célèbre pianiste revisite son mythique album de 1972 en sortant Jazz Batá 2. Un disque qui marque également le centenaire de Ramón »Bebo » Valdès (1918-1913). Chucho Valdés livre une expérimentation sonore complexe et riche d'influences en tissant un lien d’une manière inédite entre le panthéon yoruba, les musiques afro-cubaines et le jazz.
21 mars 2020
1:45:54
Bonga, le combattant à la voix rocailleuse
Grand ami de notre cher et regretté RKK (Rémy Kolpa Kopoul), Bonga s'est livré au micro de Mathieu Girod lors de son passage l'été dernier au Festival Jazz à Vienne. L'occasion pour cette légende de la musique angolaise de replonger dans sa jeunesse en Angola, ses rencontres, son exil en Europe, sa carrière de sportif avortée pour la musique. Voix de la décolonisation, son timbre rauque et son univers vont populariser le Semba, qui deviendra le style musical de la résistance angolaise.
La vie de cet homme est un roman. José Adelino Barceló de Carvalho, de son nom africain, Bonga Kuenda, quitte l'Angola alors colonie portugaise dans les années 60 pour mener une carrière d'Athlète à Lisbonne. Champion du Portugal du 400 mètres en 1968, Bonga s’engage dans la lutte pour l’indépendance après avoir rejoint le club sportif Benfica. Recherché par la police politique en raison de son engagement, le sportif va vite troquer ses médailles pour la musique et la résistance en s'exilant à nouveau. Il arrive à Rotterdam au sein d'une forte communauté cap-verdienne et commence à composer avec eux. Il adopte le nom de Bonga Kuenda et enregistre un des plus grands albums de la musique africaine,« Angola 72 ». Il est alors avec Fela Kuti, le premier artiste africain a renouer avec les formes ancestrales de la musique du continent. Depuis, presque 50 ans se sont écoulés, le chanteur continue à véhiculer ses chansons, ses idées politiques et ses souvenirs quelques fois nostalgiques, emprunts de "saudade". C'est la thématique de son dernier album en date "Recados de Fora" (messages d'ailleurs), qu'il présente en détails dans cet épisode de #MidiDansLaGueuleDuMonde.
14 mars 2020
1:40:07
"Ludi", le jeu musical et cinématographique de Chassol
03 mars 2020
1:33:16
David Walters, le rayonnement musical créole planétaire
24 février 2020
1:43:01
M'Toro Chamou, le porte-parole de la révolution musicale de Mayotte
13 février 2020
1:45:44
Nu Guinea, l'exploration de Naples des 70s à la sauce disco-funk boogie
05 février 2020
1:28:34
Gyedu-Blay Ambolley, le James Brown ghanéen du highlife
15 janvier 2020
1:41:05
Manu Dibango fête ses 86 ans et raconte ses 60 ans de carrière
17 décembre 2019
1:6:40
Blick Bassy chante la mémoire du héros camerounais Ruben Um Nyobè
01 décembre 2019
1:3:10
Moonlight Benjamin, la voix de la résistance haïtienne
28 novembre 2019
52:16
Ajate, l'afrobeat du pays des samouraïs
19 novembre 2019
1:31:49
Youssou N'Dour, 40 ans d'histoire de la musique sénégalaise
05 novembre 2019
1:31:02
Oui, Mayra Andrade est la nouvelle ambassadrice de la musique capverdienne
23 octobre 2019
1:6:04
Kokoroko, le phénomène afrojazz londonien
15 octobre 2019
1:57:51
Seun Kuti : l'héritier de l'afrobeat et du panafricanisme
10 octobre 2019
1:7:56
Kassav' : Zouk toujours
04 juillet 2019
1:33:48
The Mauskovic Dance Band : plongée dans les sous-sols d'Amsterdam
25 juin 2019
1:29:54
BCUC : La transe sud-africaine qui parle au monde et aux ancêtres
12 juin 2019
1:34:10
Madalitso Band : Le nouveau visage de la banjo music du Malawi
03 juin 2019
1:5:44
Le label tropicaliste Atangana Records exhume les trésors musicaux du célèbre producteur antillais Henri Debs
27 mai 2019
1:31:30
Exile One, premier groupe antillais au sommet des charts français
21 mai 2019
1:34:21
Vous aimerez aussi
Tu veux en découvrir plus ?
Tous nos podcasts