C’était il y a 4,5 milliard d’années… Une planète en formation de la taille de Mars, baptisée Théia, serait entrée en collision avec la Terre, qui était elle-même en formation.
Le choc, à plus de 36 000 km/h, aurait propulsé une telle quantité de matière en orbite autour de la Terre que cette matière aurait formé la Lune. Cette théorie est la plus communément admise pour expliquer l’apparition de la Lune. Oui, mais alors pourquoi, au-delà de la Lune, n’avons-nous jamais trouvé de reste de Théia ? Tout simplement parce que nous regardions dans l’espace, tandis qu’il suffisait de regarder sous la Terre…
Des débris de Theia dans la Terre
Théia, en percutant la Terre, serait entrée dans la Terre. Des débris auraient conduit à former la Lune, mais le gros de Theia aurait pénétré la croûte terrestre. C’est en tout cas le résultat d’une nouvelle thèse américaine, parue dans le prestigieux magazine Nature.
On a découvert dans les années 80, grâce aux ondes sismiques, deux masses énormes à environ 2 900 km sous la surface de la Terre. Ces deux masses, grosses comme deux continents, situées sous l’Afrique et l’Océan Pacifique, plus chaudes et plus denses que le milieu qui les entoure, intriguaient les scientifiques, mais personne n’avait réussi à les expliquer jusqu’à aujourd’hui. Des chercheurs américains ont procédé à des simulations informatiques et sont donc parvenus à la conclusion que ces deux masses étaient des reliques enfouies de Theia.
Ce n’est qu’une hypothèse. D’ailleurs, les chercheurs concernés précisent que ces conclusions restent le fruit de modèles et de simulations nécessairement imparfaits. Ceci dit, ces conclusions s’accordent avec plusieurs indices existants. Elles fournissent par exemple une explication crédible aux anomalies constatées à la frontière entre le manteau et le noyau terrestre. Elles pourraient aussi expliquer les volcans, car ces masses pourraient provoquer des remontées de magma vers la surface de la croûte terrestre.