Le Réservoir
« Klimperei », à la base, c'est un mot allemand qui en français veut dire « pianotage ». Pianotage ? C'est un peu péjoratif, non ? En réalité, c'est plutôt... poétique. Car pianoter, c'est ne pas se soucier du professionnalisme, c'est laisser la musique venir comme elle veut, c'est le contraire de la frime. Un état d'esprit qui correspond à celui qui, depuis les années 80, compose de la musique sous ce nom là (et sous d'autres, d'ailleurs). Christophe Petchanatz, musicien insolite et expert – vous allez l'entendre – en géographie croix-roussienne, était dans le dernier Réservoir de la saison.
Si vous êtes fan de rap français, ça ne vous aura peut-être pas échappé qu'à Lyon, ça bouillonne. Parmi les têtes qui surnagent au-dessus de la mêlée (en tout cas en terme de popularité), il y a le rappeur et producteur Gouap. Certes, il n'est plus vraiment underground – certaines vidéos de son collectif Lyonzon dépassent allégrement le million de vues – mais dans le rap plus qu'ailleurs, on peut viser très haut sans se départir de son indépendance. C'est son cas, et pour Nova, depuis son QG de la Maisonnette, il revient sur la genèse de Lyonzon, sa producitivté hors-norme, son style lunaire et son rapport intraitable à la scène rap locale.
Association pour la Recherche d'un Folklore Imaginaire. Ça en jette non ? Derrière ce nom baroque se cache l'une des plus vieux collectifs de jazz français, qui depuis sa naissance en 1977, fonctionne sans chef, sans leader, sans hiérarchie. Et l'un des pères de ce collectif, c'est Jean Bolcato, contrebassiste et compositeur à l'esprit toujours aussi free, même à 80 ans.
Si vous êtes un fidèle de Nova, son nom ne vous dit peut-être rien, mais sa musique, vous l'avez entendue, c'est certain ! Que ça soit en solo (mais derrière de multiples alias) ou pour le compte d'autres musiciens, Bruno Hovart, dit Patchworks, est en 20 ans passé maître dans l'art de retaper avec finesse l'héritage des musiques noires, du funk au hip-hop, de l'afrobeat au reggae. Et même si, en bon producteur, il n'est pas très friand d'exposition médiatique, il s'est quand même prêté avec plaisir à l'exercice du déballage.
Dans les années 90, Nico Poisson et sa bande allaient se baffrer de musiques divergentes à la médiathèque du coin, avant de courir les voûtes obscures de la ville pour écouter quelques groupes locaux âpres et arty. Quelques années plus tard, ils créaient leur propre maison, SK Records, qui allaient marquer Lyon de son empreinte singulière. Peu après, nouveau fait d'arme : Nico participe à l'ouverture de l'incontournable Grnd Zero. Désormais, S.K. Records baisse le rideau, Grnd Zero tourne depuis longtemps sans lui, sa musique s'est assagie et son train de vie aussi, l'occasion donc de faire une pause sur quelques souvenirs, pour mieux continuer.