Richard Gaitet
À Nantes, cette plasticienne, poétesse et dessinatrice se jette dans les bras « immenses et chaleureux » de l’avenir, après une expiration « dé-sidérante » inspirée par la « puissance de la douceur » chère à la psychanalyste Anne Dufourmantelle.
À Genève, ces douze musiciens anticonformistes se font l’écho du possible voyage, cet été, d’une centaine de zapatistes mexicain.e.s pour des rencontres entre mouvements de résistance, de l’Espagne à la Russie, visant à obtenir « la destruction du capitalisme ».
La plume la plus politique du rap francophone nous engage à tisser des « lianes solides » entre les mouvements « écologistes, féministes, anticapitalistes et panafricains », pour faire briller les énergies « cachées sous la brume des systèmes d’oppression ».
À Clermont-Ferrand, ce romancier de l’apocalypse, qui flippe à mort dès qu’il entend parler d’utopies, nous offre une visite guidée de sa Gotham City post-soviétique : la « République indépendante de Mertvecgorod », dégueulasse et corrompue, où les kebabs ont enfin ce goût d’hydrocarbure dont il rêve la nuit.
À Paris, cette dessinatrice franco-écossaise esquisse le « service civique d’inactivité », un rendez-vous quotidien obligatoire avec l’ennui et « l’immobilité inefficace », sans écrans ni yoga. Zéro injonction à être zen. Une heure pour que dalle, nada, walou. Waou !
Lauréat 2020 du Prix de la Page 111, cet écrivain de Châlons-en-Champagne nous branche sur un plan de reforestation de l’Europe, pour planter des cèdres ou des saules à la place des champs de monocultures qui servent, majoritairement, à nourrir le bétail.
Ce travailleur social organisa pendant dix ans des concerts à la prison de Fresnes, en invitant Gaël Faye, Vaudou Game, Youssoupha ou Sofiane Saidi. Co-auteur d’une BD sur cette expérience électrique, il aimerait maintenant, d’un geste, faire sauter les barrières de béton.
Tandis que les thèses d’extrême-droite n’ont jamais eu tant d’écho dans l’Hexagone, cette fanfare afro-groove francilienne relit les mots du dernier empereur d’Ethiopie, Haïlé Sélassié, prononcés à la tribune des Nations-Unies en 1963.
Avant de reprendre le rôle de « Mademoiselle Julie » au festival d’Avignon, la fille de Romy Schneider nous incite à porter des lunettes extra-sensorielles, les « Véri-Verres », qui révéleront instantanément les émotions de notre entourage, telle une « réalité augmentée adaptée aux relations sociales ». Vu ?