Rim Battal : « Demain, nous élèverons nos enfants à quatre, six, huit, douze »

Marocaine et Parisienne, cette poétesse de l’intime suggère aux parents de davantage « daroner en post-tribu », par mutualisation des compétences et des attentions, dans de grandes colocations. Ainsi, « fini l’enfant-roi, la mère poule et le père démissionnaire ! »

Camille Brunel : « Demain, l’euthanasie sera la seule façon de mourir heureux »

Lauréat 2020 du Prix de la Page 111, cet écrivain de Châlons-en-Champagne décuple notre espérance de vie, le temps d’une utopie où l’on pourra « guérir de tout » en choisissant le jour de son décès après cent, cinq cents ou mille ans d’existence.

Iris Kooyman : « Demain, péter les plombs au guichet permettra de chauffer tout un quartier »

Et si l’administration publique était équipée de « pompes » réglées sur l’énervement de ses usagers ? C’est l’invention brillante de cette étudiante du master de création littéraire du Havre, qui entend « recycler » nos colères face aux délais d’attente délicieusement longs.

Louise Browaeys : « Demain, on saura mieux dire non, je t’aime, je me suis trompée, je perds ma culture »

Cette écrivaine, agronome et permacultrice parisienne sème des graines comportementales (et de la roquette) pour un avenir où notre empreinte carbone sera « divisée par quatre », et où « l’oppression des femmes et l’oppression des sols auront concomitamment cessé ».

Benjamin Fogel : « Demain, nous attendrons une heure pour faire le moindre commentaire sur Internet »

Auteur d’un roman sur le cyberharcèlement et la misogynie « incel », cet écrivain et éditeur parisien rêve de remodeler les réseaux via une éthique de patience et de transparence, pour mieux libérer les paroles et faire circuler les savoirs.

Chris Vuklisevic : « Demain, septembre sera pour tous un mois de solitude »

Autrice d’un stimulant premier roman d’heroic fantasy, cette écrivaine parisienne supprime pour toujours la rentrée au profit de quatre semaines d’ermitage individuel obligatoire à dimension « salvatrice », pour apprendre à « voir en soi-même la réalité crue »

Sandrine Goma Naouri : « Demain, nous pourrons revivre nos joies passées »

Cette étudiante du master de création littéraire du Havre imagine de grandes distributions municipales de « kits de souvenirs heureux », qui dégénèrent hélas en « épidémie » de « soirées clandestines » entre « ahuris ».

Lodewijk Allaert : « Demain, le haut-débit serait celui des torrents, la fibre celle des roseaux »

Alerte ! Perché dans les Landes, cet écrivain-voyageur, qui traversa l’Europe de l’Est à pied ou en kayak, règle nos antennes sur un avenir beaucoup plus connecté à la nature, où les amendes seraient payées « avec des cacahuètes ».

David Meulemans : « Demain, nous écrirons tout le temps et de mieux en mieux »

Fidèle aux conseils de la romancière américaine Ursula K. La Guin, cet éditeur parisien nous encourage à rédiger chaque mail, chaque texto, jusqu’au moindre petit mot placardé dans l’ascenseur, avec « art, justesse et élégance ».