Richard Gaitet
Contre les cadences infernales, cette étudiante du master de création littéraire du Havre rêve d’un groupuscule international de « narcolepsie politique » qui manifeste en roupillant, en public ou sans bouger du lit.
Dans le Finistère, cette plasticienne réparatrice de poupées abandonnées et ce collectionneur de jouets musicaux nous tricotent un patchwork de désirs pataphysiques « pour un monde meilleur ». Faya !
Dans les Côtes d’Armor, l’autrice de « L’Art de perdre » nous incite à mettre au compost nos trouilles et nos angoisses en remontant jusqu’aux plus « sédimentées », pour pouvoir se poser la seule question qui tienne : « Qu’est-ce qu’on veut, c’est quoi qui nous brûle ? »
Militante acharnée de la décroissance, cette actrice et autrice parisienne partage l’appel des « Soulèvements de la Terre », un mouvement écocitoyen national qui entend ce printemps « bloquer et démanteler les industries du béton, des pesticides et des engrais de synthèse ».
Retranché dans son chalet alpin situé « en 2081 », cet énigmatique ermite nous souffle l’hypothèse d’une taxe de solidarité de proximité, « le coup de pouce sur le pouce », également nommée « coup de Bernou ».
Lauréat 2020 du Prix de la Page 111, cet écrivain de Châlons-en-Champagne nous cuisine un paisible avenir véganisé, où l’ensemble de la société saura que l’énergie nécessaire à toute activité physique « ne viendra plus du même truc qu’à la préhistoire, c’est-à-dire du corps des animaux ».
Entre Londres et Paris, le chanteur minimaliste aimerait, c’est vrai, qu’on se regarde « dans les yeux » en cessant « de se cacher des choses ».
À Lyon, cette autrice de science-fiction queer et féministe projette son alter-ego robotique dans un avenir un brin flippant, riche en puces implantées, où nous noterons nous-mêmes les performances de nos organes. Et les élans du cœur, dans tout ça ?
Cet acteur, auteur et metteur en scène parisien, qui publie une série de lettres écrites à la demande d’anonymes en souffrance, trace les sentiers de notre « bifurcation » vers l’écologie politique à l’horizon 2031.