Underground
Boiler Room annonce sa tournée mondiale de 2024, et il y aura une escale à Paris !
Emportée fin novembre par un cancer, cette féministe et pionnière de la BD underground nous avait donné sa définition de l’amour longue durée. Bye-Bye, Honeymoon !
« Klimperei », à la base, c'est un mot allemand qui en français veut dire « pianotage ». Pianotage ? C'est un peu péjoratif, non ? En réalité, c'est plutôt... poétique. Car pianoter, c'est ne pas se soucier du professionnalisme, c'est laisser la musique venir comme elle veut, c'est le contraire de la frime. Un état d'esprit qui correspond à celui qui, depuis les années 80, compose de la musique sous ce nom là (et sous d'autres, d'ailleurs). Christophe Petchanatz, musicien insolite et expert – vous allez l'entendre – en géographie croix-roussienne, était dans le dernier Réservoir de la saison.
Dans les années 90, Nico Poisson et sa bande allaient se baffrer de musiques divergentes à la médiathèque du coin, avant de courir les voûtes obscures de la ville pour écouter quelques groupes locaux âpres et arty. Quelques années plus tard, ils créaient leur propre maison, SK Records, qui allaient marquer Lyon de son empreinte singulière. Peu après, nouveau fait d'arme : Nico participe à l'ouverture de l'incontournable Grnd Zero. Désormais, S.K. Records baisse le rideau, Grnd Zero tourne depuis longtemps sans lui, sa musique s'est assagie et son train de vie aussi, l'occasion donc de faire une pause sur quelques souvenirs, pour mieux continuer.
A Lyon, pour peu qu'on s'intéresse un peu à la musique électronique, son nom est incontournable. Normal, elle est dans le game depuis plus de 20 ans. Or justement, ce qui est beau, c'est que son ancienneté ne se conjugue jamais avec l'aigreur. Son expérience, elle l'utilise au contraire comme une passeuse, tout à la fois consciente de son histoire et contente de l'écrire toujours. Rencontre avec un esprit qui ne flétrit pas, la DJ et productrice Flore.
L'itinéraire de Loïs Markarian dans la scène électronique lyonnaise est un peu comme le passage de la vingtaine à la trentaine : des fêtes jusqu'à trop tard qu'il organisait au Café Galerie, il est passé chef de Bamboo Shows, un label expérimental et psychédélique qui fleure bon le papier d’Arménie. Disons qu'en murissant, ses goûts musicaux se sont affinés dans des directions finalement peu communes – la vapordub, kesako ? Rien de mieux qu'une petite discussion pour en savoir un peu plus.
Éclectique, il l'est pour sûr : entre le punk des concerts qu'il organisait dans les années 2000, le heavy metal qu'il joue dans son groupe Meurtrières et les étrangetés psyché-folk françaises qu'il compile sur ses cassettes France Bizarre, il s'y retrouve toujours. Mais quoiqu'il écoute, quoiqu'il promeuve, l'idée reste fidèle aux principes de la distro underground La Luttine, qu'il a co-fondé à l'époque : beaucoup de partage et pas de profit. Rencontre avec un punk aux goûts variés, Flo Spector.
Elle est photographe, DJ et musicienne. Elle est volontaire, franche et engagée. Elle tire son nom d'artiste d'une punk sibérienne des années 80 mais adore Jul et PNL : voici Yanka.
Eux-mêmes le disent : ils font partie de cette génération de noms de groupe stupides. Ne vous y trompez pas, donc, à croire que leur musique est aussi rasoir que la politique du RPR. Car Balladur, actif depuis bientôt dix ans, a toujours produit des morceaux vraiment épatants, qui nous rappellent que la pop peut être un genre de haute volée.
Derrière les méga-tubes « Oh Lala » de PNL ou « Negro » de J Balvin se cache un lyonnais, fana de hip-hop, de reggeaton et d'eurodance. Pour lui, faire une instru pour une star internationale ou pour un petit artiste, c'est la même chose, tant qu'il s'amuse. C'est l'un des plus grands experts mondiaux du dembow, toujours proche néanmoins du milieu underground lyonnais : mesdames, messieurs, sa majesté King Doudou.
En 93, quand le squat Hypnotic ouvre ses portes, Umwelt (à l'époque : Freddy J), armé de ses disques de hardcore, est l'un de ses DJ résidents. Il vit les plus belles heures du mouvement rave et techno de Lyon. 25 ans plus tard, au micro du Réservoir, il revient sur cet âge d'or et sur la carrière qu'il a mené ensuite, toujours marquée du sceau de la rave culture.
Habiter Lyon depuis quelques années, c'est forcément avoir vu l'une de ses affiches au moins une fois, collées à la sauvage sur les murs de la ville. Des affiches uniques, fortes, mémorables, pour des concerts qui, bien souvent, l'étaient tout autant. Elle, c'est Félicité Landrivon.