Les nouveautés musicales de la sono mondiale, par Bintou Simporé.
Toutes les semaines, on vous remet les morceaux sélectionnés par Bintou Simporé dans Néo Géo et dans son Musikactu. Aujourd’hui, et aussi parce que le 8 mars coïncide avec la Journée Internationale des Femmes : Céline Rudolph, Paloma Pradal, et Fantcha.
Pour commencer, un sublime duo au féminin-masculin. Quand les onomatopées, les scats, les chants de la vocaliste franco-germanique Céline Rudolph s’entremêlent avec le jeu de cordes et les murmures du guitariste béninois Lionel Loueke, quel bonheur !
A Berlin, la lauréate de l’Oscar Allemand du Jazz a rencontré le complice d’Herbie Hancock et d’autres grands du jazz américain séduits par un jeune homme qui a su apporter des touches africaines à sa virtuosité d’instrumentiste jazz. L’une, Céline, et l’autre, Lionel, ne pouvaient que se rencontrer tant leur jeu et chant percussifs s’accordent, tant les mélodies ne craignent ni la lenteur ni les silences. De l’Afrique au Brésil en passant par l’Amérique, il y a foison d’inspirations pour Céline Rudolph qui a grandi au coeur d’une famille musicale avec un pépé chanteur et un papa saxophoniste. À 21 ans, elle crée son premier quartet, puis entre voyages en Afrique et au Brésil, et rencontres avec des grandes voix comme celle de Bobby McFerrin, la jeune femme a affiné son style et gardé sa gourmandise pour la langue française qu’elle fait si bien sonner quand ce ne sont pas d’autres vocables imaginés.
L’album s’intitule « Obsession« , en voici un extrait avant de les (re)découvrir en live le 24 mai au Nubia à Boulogne-Billancourt :
Une autre enfant de la balle : la belle de Toulouse Paloma Pradal, chanteuse de flamenco qui a de qui tenir entre un papa musicien Vicente Pradal, une maman chanteuse Mona Arenas et son frangin pianiste Rafael.
Paloma Pradal se produit avec la Cueva Flamenca, un groupe créé en 2007 pour des spectacles alliant chant, danse et musique comme dans toute bonne formation de flamenco. En solo, Paloma sort maintenant « Rabia » (la colère), 8 titres auxquels elle donne ses versions personnelles d’un poème de Lorca, mais aussi de quelques reprises de standards latinos comme « El Manicero » ou encore, à la Jacques Brel, de « No me Dejes » (Ne me quitte pas). La belle aux allures de garçonne alterne les moments graves et les balancements des plus dansants.
Vous la verrez le 12 avril 2018 au Triton aux Lilas en Seine-Saint-Denis et le 14 mai prochain au Café de la Danse à Paris.
Enfin, c’est la chanteuse capverdienne Fantcha qui vient clore ce Musikactu très féminin. Elle vient de Mindelo comme la grande Cesaria qu’elle a bien connue et à laquelle elle rend hommage sur ce nouveau disque, intitulé « Nos Caminhada » (notre cheminement). Entre morna et coladeira, elle interprète notamment une reprise de « Miss Perfurmado » de B. Leza, ainsi que d’autres textes de Mario Lucio ou encore de Teofilo Chantre, chantés en hommage à sa grande soeur de coeur disparue en 2011.
Une chronique de Bintou dans l’émission Néo Géo :
Retrouvez Néo Géo en intégralité tous les dimanches de 10h à 13h.
Visuel : (c) capture d’écran de l’album Obsession de Céline Rudolph et Lionel Loueke