Tout l’été, Nova vous raconte des histoires…en musique. Ce sont les Nova Stories.
Pour cette seconde Nova Story, diffusée du 9 au 13 juillet à l’antenne de Nova et à réécouter en podcast ci-dessous, Jean-Michel Espitallier nous emmène explorer l’année 1968. De Creedence Clearwater Revival à Soft Machine, de Brigitte Fontaine à Gérard Manset, de la fin du psychédélisme aux prémices de la dance music…L’exploration de cette année 68 commence (bien) avec le Velvet et s’achève (bien) avec le Rock’n Roll Circus Lennon/Jagger. 1968, mélange les carburants sur une route pleine de pépites.
Épisode 1 : le début de la fin des Beatles, les Rolling Stones reprennent le bon chemin, la Californie met son grain de sel
En 68, la révolution psychédélique des années 1966 et 1967 se prolonge, mais s’échappe peu à peu du moule, et va prendre des formes et des directions un peu inattendues. 67 avait été le point de surchauffe du phénomène, notamment avec le premier album de Pink Floyd, sorti en août, The Piper at the Gates of Dawn, et bien évidemment le Sgt. Pepper des Beatles, qui sort le 1er juin 1967. Les Beatles, alors au sommet de leur gloire et de leur génie (malgré le semi-échec de leur téléfilm Magical Mystery Tour, diffusé sur la BBC fin décembre 67) souhaitent à leurs fans, dans un Christmas Record, « une excellente année 1968 ». Cette année-là sera pour eux le début de la fin.
Épisode 2 : émergence du rock progressif, le Pink Floyd sans Syd Barrett, Zappa et le flower punk
1968, c’est un peu le point entre l’ère psychédélique et la fin des utopies sixties. Mais toute fin est toujours un début. Et la musique trace déjà de nouveaux cadastres. Elle prépare, en douce, les années 70. Il y a tout d’abord le gros morceau que représente le rock progressif, qu’on appelle aussi rock planant, rock symphonique, art rock. Le rock psychédélique, auquel se mêle selon les groupes et selon les époques, le jazz, la musique classique contemporaine, la musique indienne ou folklorique, et même les premiers pas de l’électronique, expérimentée depuis quelques temps par un certain nombre de compositeurs de musique contemporaine : Pierre Schaeffer, Pierre Henry, ou, bien sûr Karlheinz Stockhausen. Ce dernier fait d’ailleurs partie du club très fermé des personnes figurant sur la pochette de Sgt. Pepper. C’était peut-être un signe.
Épisode 3 : le glam rock, le punk, la cold wave, James Brown et Aretha Franklin à leur apogée
Année charnière, 68 est un peu une centrifugeuse d’où sortiront à peu près tous les courants de la musique pop à venir. L’album blanc des Beatles en est sans doute le meilleur exemple. Un certain nombre de groupes s’affranchissent de l’ambiance psyché du moment et tirent le rock vers ce qui va devenir, entre autres, le métal et le hard. Côté métal, plus exactement psyché-métal, il y a Iron Butterfly. Jeune groupe californien, qui signe un morceau légendaire, « In-A-Gadda-Da-Vida ». Succès planétaire qui écrasera le groupe, Iron Butterfly se séparant deux ans plus tard. On qualifie parfois ce morceau de légende, annonciateur du métal.
Épisode 4 : « The Unknown Soldier » des Doors, devient l’hymne contre la guerre. Alors qu’en France, la révolution a des airs folks
Année 68, année énervée, donc. On ne va pas refaire l’Histoire. On la lit depuis janvier, un peu partout. Précisons juste que hors du quartier Latin à Paris, et des campus qui s’enflamment aux quatre coins du monde, deux événements majeurs marquent l’année. Tout d’abord, il y a l’offensive du Nord-Vietnam, appuyé par les Viêt Cong, dite l’offensive du Tết, sur le Sud-Vietnam. Offensive qui donne un coup d’accélérateur à cette sale guerre. L’autre événement majeur, c’est l’assassinat du charismatique Martin Luther King, le 4 avril 1968, à Memphis, pour lequel Elvis écrira juste après « If I can Dream », sortie au mois de novembre.
Épisode 5 : John Lennon disait : « le rock français, c’est comme le vin anglais ». C’est pas très sympa, et on n’est pas forcé de le croire.
Lennon était certes un vilain garnement, pas toujours très sympathique, mais vu que la notion de rock est devenue très élastique, et que de toutes façons, on se fiche des notions, vois un petit tour d’horizon de la scène française avec des pépites au milieu de la variété. Avec notamment les Fleurs de Pavot.
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